Jour 6

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Samedi 06 Octobre à 22h30.

Écrire à partir d'une image.

Ils se regardent. Depuis si longtemps que lui s'est assit, et qu'elle est allongée dans l'herbe.

Elle plonge dans ses yeux. On l'appelle Museau Noir, car il a une tâche sombre sur la truffe. Il avait deux frères, et une sœur. Et puis, il avait sa mère. Une renarde grise, qui élevait sa deuxième portée. Sa sœur et lui étaient les seuls renards roux, on disait qu'ils ressemblaient à leur père.
« Peut-être », répondait-il.
Il est assit, immobile, légèrement penché en avant. Même ses oreilles demeurent orientées vers l'avant, insensibles aux bruits autour. Et il ouvre la porte de son histoire, pour qu'elle plonge dans son passé.

C'était un jeune renardeau, espiègle et libre. Il ne craignait pas l'Homme, riait des chiens en laisse, fouillait dans ces choses métalliques pleines de nourriture.
Il était avec son frère. Gris cendré, il se fondait très bien dans la ville bruyante. Pour Museau Noir, c'était autre chose. Pourtant, aucun humain dégantait lui accorder ne serait-ce qu'un regard. Et cela ne déplaisait pas du tout au renard, bien au contraire. Mais soudain, on s'était intéressé à lui.
Ils étaient sortis de nulle part, avec des filets. Museau Noir et son frère avaient vite compris, leur mère les avait prévenus. Les deux frères s'étaient élancés, le plus loin possible. Mais Queue Grise, paniqué, s'était retrouvé acculé contre un mur. C'est là que Museau Noir observa, non sans horreur, la capture du mâle gris cendré. Oui, c'était lui qui avait encore le souvenir de ce regard paniqué, et de ce sentiment d'impuissance.
De retour chez lui, on l'avait traité de lâche. Il était parti, et jamais revenu.

La fille ferma les yeux, coupant leur connexion. Longtemps, elle les garda fermés. Puis, quand elle fut prête, elle offrit à son tour ses souvenirs au renard.

Elle était une enfant. Insouciante, pleine de joie et de passion. Comparée à d'autres, sa vie pouvait se comparer à la perfection.

Mais il y avait ces choses-là. Ces mots, ces douleurs, ces sentiments qu'on cachait, pour ne pas inquiéter. Tout va bien ? Bien sûr, qu'est-ce qui ne pourrait pas aller ?

En réalité, elle souffrait. Chaque jour devenait une nouvelle épreuve, une nouvelle torture. Chaque jour, elle subissait les moqueries, la solitude, l'abandon. Parfois, les coups.
Pourquoi ? À cause de sa chevelure rousse, à cause de ses passions... tout ce qu'elle était. Rien ne leur convenait : elle était trop différente pour eux.

Le renard resta immobile, avant de lentement baisser la tête. Puis il se leva, et s'approcha d'elle. Posa sa truffe humide sur son front, puis détala dans les bois silencieux.

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