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Chapitre 17
6 Jours Après le 2ème Procès
19 Jours Après le 1er Procès
- Aujourd'hui, c'est notre entretien, vous vous souvenez ? Lui demandai-je, tandis que j'arrangeais dans mon petit sac à dos marron tout ce dont nous aurions besoin.
- Bien sûr que j'le sais. Grogne-t-il sans même daigner m'aider, assis sur le lit de l'hôtel en train d'arranger sa cravate.

Je n'ai pas la force de le lui reprocher.
Soudain, il s'étouffe avec cette dernière.

Quoi ?!

Je me relève d'un bond ( car j'étais accroupie près de mon sac ) et me précipite vers lui qui était devenu rouge écarlate pour la déserrer avec précaution. Lorsque c'est fait, il retrouve son teint habituel après plusieurs inspirations saccadées, d'abord pour reprendre son souffle, puis pour se rassurer qu'il était encore en vie.

- Bah alors ? On ne sait plus nouer une cravate ? M'étonnai-je sérieusement surprise.

Il me lance un regard noir, je me surprends à me reculer à la vue de cela.

- Vous savez depuis combien de temps je n'ai pas eu besoin de nouer de cravates ?! M'aboie-t-il à la figure, furieux.

J'ai envie de répliquer sur le même ton, avec condescendance et irritation.. Mais au lieu de cela, mes larmes coulent, je ne sais pas pourquoi.. Pourquoi maintenant.. ?

- Vous..vous..vous pleurez.. ?! S'enquit-il aussitôt, troublé.

Je n'ai même pas réussi à baisser ma tête lorsque mes larmes ont débordé. Alors je le regarde, je l'observe de mes yeux cernés, rougis et gonflés.
Il n'arrive même pas à soutenir mon regard.
Pourquoi ai-je l'impression que tous mes plans s'effondrent.. ?

- 2 jours ont passé. J'ai votre lettre.
Enfin, celle de votre mère. Déclarai-je en lui tendant cette dernière, la voix tremblante mais pas emprunte de sanglots.

Déjà, j'essuyais mes larmes perlantes avant de me regarder dans le miroir pour voir si le crayon que je m'étais embêtée à mettre avait coulé.

- Me-merci, mais, pourquoi vous pleurez ? S'empresse de me demander Lucas, soudain inquiet.

Non, ça n'avait pas coulé. Tant mieux. Me dis-je en me démaquillant, lassée.

- Mêlez-vous de vos affaires. Je crois
que vous avez assez de problèmes comme cela. Répondis-je sans même l'observer.

Il trépigne d'impatience et de colère, je le sens, je le sais. Mais, trop curieux d'avoir la réponse tant attendue de sa mère dans ses mains, il l'ouvre sans plus attendre, me passant ainsi aux oubliettes.

Et voilà. Je perdais mon frère qui est ma seule famille, donc mon lieu stable d'habitation temporaire, mon argent, et enfin, ma dignité pour..

Je secoue vigoureusement ma tête. Penser à cela ne servait à rien. Ce qu'il fallait c'était avancer, avancer
vers mon but, avancer vers notre but : sa liberté, sa délivrance. Et pour cela, * se relève * , nous devions y aller, et ce, sur le champs !

- Vous pouvez la lire durant le trajet.
- C'est vrai ?

Je dépose ma main sur la poignée de la porte avec lenteur, puis déclare sans le regarder, chose rare et d'une voix éteinte :

- Si je vous le dis, c'est que c'est vrai.

Puis, j'ouvre la porte et me dirige vers la fin du tunnel, en espérant de tout cœur que c'est réellement bientôt terminé.

Je me trompais.

Je le sens sur mes talons mais ne fait rien pour ralentir ma cadence. Il a de grandes jambes : il devrait me rattraper facilement, non ? Eh bien non.

- Pourquoi vous allez si vite ? M'interroge ce dernier, essoufflé, alors que nous venions à peine de dévaler 2 étages.

Rien du tout.

- L'entretien que j'ai réussi à dégoter est extrêmement rare. Le mis-je au courant. L'entreprise de Claudia Roussel vaut des millions, voir des milliards. Alors la moindre des choses serait de venir à l'heure, et, au mieux, en avance. Répondis-je d'une voix neutre et ininterressée.

Il ne dit rien mais je sens une angoisse qui le ronge et qui, du coup, m'angoisse aussi.

- Vous avez fini de stresser ? Ça me stresse aussi.

Il trésaille, surpris, avant de bredouiller :

- Mais c'est vous qui me stressez à ne rien dire !
- * arque un sourcil * Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?

Là, il perd ses mots et détourne le regard, le feu aux joues. Ça m'intrigue.

- Ben..de quoi parlait ma lettre..par exemple ?

Sans même m'en rendre compte, mes sourcils se froncent comme de lassitude.

- Alors vous, vous êtes un complexé d'infériorité, timide et égocentrique à la fois.
- Pardon ? Fait-il, désorienté.
- * soupire * Laissez tomber. Alors, que vous a dit votre mère ? Et puis, vous voulez que je garde votre lettre ?
- Hum.. Vous pourrez me la rendre à l'hôtel ? M'interroge-t-il en me la tendant avec timidité.
- Oui, j'en prendrai grand soin. Grognai-je, de mauvaise humeur.

Il me glisse un regard sans rien dire tandis que j'arrange cette dernière dans mon sac.

- Elle m'a dit qu'elle était heureuse d'avoir reçu une lettre de moi. Ça m'a fait plaisir.
- C'est tant mieux. Lui dis-je.
- O-oui.. Bredouille-t-il.

Je n'ajoute rien, et lui non plus.
Est-ce qu'il se rendait compte que, pour qu'il reçoive une lettre de sa mère, j'avais mis en péril notre couverture dans cette ville ce qui mettait en péril TOUT mon plan ?

Je secoue de nouveau ma tête avec vigueur.

Concentre-toi sur l'entretien. Tu DOIS être embauchée. Avec cela, on touchera sûrement au but !...

J'espère. . . .

~~~~~~~~

Comme demandé, nous patientons dans la salle d'attente depuis maintenant 2 longues heures, et le temps commençait à être long. Surtout que nous étions seuls et dans une petite salle. Je trouve cela très stressant, comme si que nos cartes d'identés étaient épluchées dans les moindres recoins pour vérifier leur authenticité.

* soupire *

Je suis sûre que je deviens parano. C'est ce qu'on appelle avoir le syndrôme du complot, un truc du genre du moins.

* secoue vigoureusement sa tête *

De toute façon, j'avais déjà fait le nécessaire au cas où, lorsque j'étais chez Papa et Maman.

Je baisse ma tête en pensant à ces derniers.

J'aimerais tellement les appeler, tellement leur parler et tellement revenir auprès d'eux..

J'ai envie de pleurer.

Je suis sortie de mes pensées par le gargouillement de ventre de Lucas. J'ai presque envie de soupirer, mais je me dis que je l'avais assez fait pour aujourd'hui. Je crois.
Je sors de mon sac-à-dos une compote individuelle.

- Tenez. Il est midi. C'est normal. Lui dis-je en lui tendant cette dernière.

En même temps, notre entretien s'était déroulé à 10h pétantes, et nous étions là à attendre à midi.

Il la regarde puis me regarde à tour de rôles.

- C'est pas interdit, non ?
- * arque un sourcil * Depuis quand vous vous en occupez ? Et puis, quand on prend en otages des gens pendant des heures, il faut bien s'attendre à ce qu'ils mangent ! Lui fis-je remarquer avec lassitude.

Son regard qui se noyait dans mes yeux s'intensifia encore plus.

- Mais.. Je ne suis pas un enfant..

Une veine d'irritation sortit de mon cou. Si. Justement. Cette réflexion le
rendait encore plus gamin !

- Vous vous moquez de moi ? Et puis
arrêtez de me regarder avec ces yeux ! L'hypnose, ça ne marche pas sur moi ! Explosai-je.

Cette fois-ci, c'est lui qui arque un sourcil. Mais il prend tout de même la compote que je lui tendais depuis un moment maintenant.

- Apparemment, vous aussi, vous avez faim.

Je vais le tuer . . . . . . . . . . . . . .

Là, la même femme qui nous avait dit de patienter ici rouvre la porte et déclare :

- M. et Mme Colin, vous êtes embaûché.

Hallelujah !!

- Oh, c'est génial..! Murmurai-je en me levant, rassurée.

Elle m'offrit un sourire.

- Je suis contente que vous soyez soulagée. Car vous commencez dès à présent : vos bureaux sont aux 3ème étage. Vous avez le privilège de travailler au même étage que celui de Mlle Claudia Roussel, je vous
en prie, faîtes honneur à ce titre.

Pourquoi me dit-elle cela comme si que Claudia était la Reine d'Angleterre ?

- Ah oui ? Au même étage ? Fis-je semblant de m'enthousiasmer, entrant déjà dans le rôle de Nelly Colin.
- Hum, à l'opposé de son bureau, certes, mais au même étage, en effet. Me dit-elle, un sourire forcé sur les lèvres.

Hypocrite et moqueuse.
Cette fille était vraiment une peste.

- Merci infiniment. Pouvez-vous nous conduire à nos bureaux, s'il vous plaît ? J'espère qu'ils sont dans la même salle..! Murmurai-je, ce même sourire forcé sur les lèvres.
- Oui, oui, nous avons pensé à tout ! Termine-t-elle.

Nous la suivons, pour Lucas, sa compote à la bouche, pour moi, des soucis en moins sur les épaules.
Au moins, nous étions tout près de notre Ennemie présumée. Même si que le plus dur restait encore à faire . . . !

~~~~~~~~

Une fois arrivés au bureau, la femme qui nous guidait nous explique rapidement qu'en tant que secrétaires et agents comptable stagiaires nous devions pour le moment rester cloitrer dans
ces bureaux rectangulaires et assez
petits comparé au bureau que j'ai au tribunal. Comme nous manquions d'expérience, ils ne voulaient encourir le risque de perdre des clients à cause de nous, car l'entreprise valait des milliards comme nous l'a pour la énième fois rappeller cette dame. On sait.

- On m'appelle Dana. Mais appelez-moi Mme Tristier.

Je hoche de la tête, saturant depuis un moment maintenant. Puis, elle dépose sur le bureau une bonne vingtaine de dossiers de chaque côtés, car il se trouvait deux bureaux accolés l'un en face de l'autre avec sur ceux des ordinateurs archaïques.

Pourquoi une société qui valait des milliards possédait encore de vieux
" XP " ?

- C'est pour la sûreté et la confidentialité des dossiers que nous gardons ces vieux modèles. Nous explique Dana, ou Mme Tristier.

Je ne réponds pas, la tête tournée vers un de ces derniers. Finalement,
elle s'en va sans rien ajouter d'autre
qu'un hypocrite " bon courage " . Je
m'en serais bien passée.

- Vous avez compris ? S'étonne Lucas en me voyant m'asseoir sur un fauteuil et allumer un ordinateur.
- Je ne sais pas. Je verrai. Lui répondis-je distraitement en lisant un dossier.

Il me regarde faire, silencieux, soucieux. Quelques minutes plus tard, je me mets déjà à travailler. C'est-à-dire tester les limites du système de surveillance de l'entreprise. En me voyant aussi absorbée, Lucas n'ose pas me parler, et se met à lire le dossier d'un client endêté. Nous devions en fait rédiger des mails à ces clients qui seraient ensuite corriger par des supérieurs avant d'être envoyés à ces derniers. Je ne m'en rends pas compte mais, M. Ledoux se sent abandonné, seul, et démuni.
Il songe encore au pire, se sent exploité et détesté. Les paroles de Maître Bruneaux lui reviennent, celles d'Esteban aussi, et l'envie de fuir lui prend. Il est tenté de se lever
et de partir pour de bon. Mais finalement, il reporte son regard sur moi. Moi qui suis absorbée par ma tache. Moi qui m'occupe si désespérément de lui et moi qui perds un par un mes proches..

" Plus tard.. Pour l'heure, je crois que je lui suis un semblant utile.. "

Se dit-il en me voyant froncer les sourcils devant une difficulté qui se mettait en travers de mon chemin. J'ai été naïve de penser que ce serait aussi simple de pirater le système de Claudia Roussel. Je ferme mes pages pour me concentrer sur le réel travail que j'étais censée faire. Je devais absolument sortir mon ordinateur portable pour mieux cerner le système. Absolument.
Je jette un coup d'œil à Lucas. Il lève des yeux effrayés vers moi.
Il se sent en danger.
Manquer plus que ça !
Car je venais de remarquer que, grâce à ma vision surdéveloppée, il y avait une caméra camoufflée par la peinture qui formait un trompe-l'œil. Et pas n'importe laquelle. C'était le modèle le plus perfection-né que je n'avais jamais vu. Même dans les prisons les plus gardées il n'y avait pas ça. Remarquai-je en mordillant ma lèvre, reportant mes yeux sur mon écran. Je devais donc utiliser ma Magie pour détourner le système de surveillance, calmer M. Ledoux, m'infiltrer dans le bureau de Claudia Roussel je ne sais pas encore comment, pour ensuite utiliser mon ordinateur portable et pirater assez rapidement le système pour copier sans que personne ne le sache ainsi que toutes les données privées et professionnelles de son ordinateur, et donc de l'entreprise par la même occasion ainsi que de ces autres secondaires, puisqu'elle était la dirigeante de celles-ci.

Et si, après tout cela, elle n'était pas
liée à cette histoire, qu'étais-je censée faire ?

J'ai l'envie de me ronger les ongles tant mon angoisse a grandi d'un seul coup.

Dans tous les cas, nous devrions fuir
après cela, rien que pour se mettre un minimum en sécurité, car un jour
ou l'autre, ils remarqueraient bien que quelque chose cloche avec nous
deux. Là, que ferons-nous ? Rentrer à la maison les mains vides ? Surtout que nous n'avons encore aucune date pour le procès. Après cela, où serions-nous en sécurité avec la médiatisation de notre affaire ?

Je secoue vigoureusement ma tête, consciente que me faire du soucis ne nous avanceraient à rien.
Pour le moment, je devais me contenter de gagner la confiance de cette Dana Tristier pour espérer tenter de m'infiltrer dans le bureau de Claudia Roussel, sûrement bien garder, et accéder à ses données.

Je soupire une bonne fois pour toute, attirant le regard anxieux et inquiété de M. Ledoux.

Ça ne sera pas de la tarte !

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