Et pourtant j'essaie.. Je suis obligée..pour Lucas..!

- 11heures.. Murmuré-je dans un souffle.

Le policier m'observe, interloqué.

- C'était..c'était 11 heures.. Me répété-je.
- C'est noté, je vérifie. Murmure-t-il en s'exécutant, pianotant sur son clavier en silence.

Enfin, il me libéré de mes inquiètudes en déclarant :

- Ce ne serait pas vous ?

Il me montre son ordinateur portable et je porte mon regard sur l'écran..et là.. Je vis une femme de petite taille, sweat noir à capuche et manches longues. Jean, bottes sombres, je remarque avec effroi que c'est bel et bien moi.

- Oui. Oui.
- OK, je vais zoomer sur le visage de l'agresseur. M'explique-t-il en s'affairant à la tâche.

Quelques instants plus tard il me montrer le visage d'un homme..

- Comment se nomme votre ami ? Me demande le policier.

J'hésite avant de lui dire mais cède finalement en me disant que de toute façon ce sera à mon avantage :

- Lucas Ledoux.

Le policier n'eut aucune réaction, je soupirai de soulagement. Heureusement l'affaire Lucas Ledoux n'était pas assez médiatisée pour arriver aux oreilles de ce petit village !

- Ah, enfin j'arrive à avoir accès à sa photo.. Marmone-t-il plus pour lui-même. Ok, donc quand on compare les deux photos. . . On voit bien qu'il y a une différence de couleur d'yeux..

Ah, je me disais bien !

- Et..attendez que j'enclenche le détecteur magique.. Oui, c'est bien ce que je me disais.
- Quoi donc.. ? Demandé-je soucieusement en fermant mes mains sur mes cuisses.
- Que l'homme qui vous a agressé utilise un flux magique élevé.. Assez pour avoir l'apparence d'une autre personne.
- Vous insinuez donc que.. Dis-je, d'une petite voix, touchant enfin à un petit but que je m'étais fixée.
- Oui.. Ce n'est qu'une imitation et regardez..

Il pianota sur son clavier avant de me montrer son ordinateur. Et je fus foudroyée d'effroi.

- Grace à nos caméras magiques on peut déjouer le sort et voir très clairement le réel agresseur.

Et c'était Maître Bruneau !
Je mis ma main sur mon cœur.
Mais alors j'avais raison.. ? Vraiment ?  C'était ce..ce..
Je secouai ma tête ; et quoi ? Nous étions déjà repérés.. ?
La panique me prit. . .
C'était encore un autre coup dur alors que nous venions seulement d'arriver chez mes parents ! Me désespéré-je.
Je ne le vis même pas me regarder avec inquiétude.

- Vous avez désinfecté vos plaies ? Me sort-il de mes pensées. Car elles sont autre chose que de simples égratignures, c'est moi qui vous le dis.. Termine-t-il, soucieux.

Je baisse les yeux, consciente que par le simple fait de le regarder, je l'effrayais..

- N'ayez pas honte. Je suis sûre vous êtes une femme ravissante en temps normal.

Je tiquai à son " en temps normal " ..
Lucas ne m'aurait jamais dit ça..
Mais pourquoi est-ce que je ramène toujours tout à lui.. ?

- C'est gentil. Soufflé-je pour penser à autre chose.
- Ce n'est rien. M'assure-t-il. Tenez, si vous signez ici nous pouvons porter plainte contre cet homme puisque nous avons déjà les preuves. Pour vous tenir au courant il nous faut votre nom, prénom, numéro de téléphone ou e-mail. Nous garderons ces derniers détails secrets notamment votre identité si vous le voulez.
- Je veux bien que mes coordonnées restent secrètes mais pour mon identité je crois que ce ne sera pas nécessaire. Dis-je d'une voix encore un peu tremblante.

Je hoche de la tête, silencieuse.
J'hésite à donner mon nom ou la personne que je jouerai.

Finalement je soupire et me décide.

Quand je rentre chez les parents, le policier regarde la feuille sur laquelle j'ai mis les coordonnées, effaré :

" Et dire que je ne l'ai pas reconnue ! S'étonne-t-il. Mais c'est une blague ! Elle vient de ma ville! Enfin, la ville où j'étais avant que je sois muté ici dans ce village.. "

Pourquoi mettre une fausse identité au moment où cet événement pourrait être à mon avantage ?