Lucas se renfrogne lorsqu'ils arrivent au salon.

- Mais qu'est-ce que..
- Papa, l'arrêté-je, avant que tu ne t'énerves, j'aimerais que vous m'écoutiez s'il vous plaît ! L'interrompis-je en me levant du tapis.
- Mais, après ce qu'il t'a..
- Maman, ce n'était pas lui ! Dis-je sans peser mes mots.
- Quoi?! Firent en chœur mes parents.
- Oui, ce n'est pas Lucas qui m'a fait tout ça.. Repris-je plus calmement.
- Mais qui est-ce, alors.. ? S'horrifie mon père en ouvrant grand ses yeux marrons.
- Hum.. Fis-je en me demandant si je devais tout leur dire ou pas. C'est un homme qui..en veut à Lucas.. Expliqué-je pour faire court. C'est peut-être la même personne qui veut mettre le meurtre de Mlle Roussel sur son dos.. Le susurré-je si bas que personne n'entendit ma dernière phrase.

Ma mère devint mâle et s'assit lentement sur une chaise.

- Oh mon Dieu.. Murmure-t-elle.
- Devrions-nous nous excuser..? Demande alors mon père, culpabilisant.
- Oh oui. M'enquis-je. Vous avez eu tord de douter de mon client. Vous auriez pu le pousser à s'enfuir de la maison et ainsi l'exposer à tous les dangers du monde dont la folie destructrice de ses persécuteurs!

Je ne le dis pas mais je pense à Maître Bruneau lorsque je prononce mes derniers mots.

- Mais que comptes-tu faire contre tout ça.. ? Se désole ma mère alors que des larmes inondaient son visage. C'est trop dangereux pour toi, ma fille..! Seras-tu à la hauteur..hein.. ? Regarde ce qu'ils t'ont déjà fait..! Et..et  après..alors.. ?!.. geignit-elle, ça me brise le cœur.

Je baissai la tête pour m'éviter de céder à la tristesse avant de la remonter vivement et déclarer :

- Maman, je ne suis pas une chochotte.
- Estelle, ce qu'elle essaye de te dire c'est que.. Essaye mon père qui tentait maintenant de consoler ma mère.
- Je sais. L'arrêté-je cependant. Mais c'est mon boulot. Expliqué-je. Je suis payée pour ça, je dois me battre et protéger des personnes peu importe ce qu'il en coûte ! Et je sais que j'ai l'air amochée, que je fais de la peine mais.. Mon regard se durcit comme lorsque j'étais petite. Je gère. Assuré-je avec un effrayant ton déterminé.

Il y eut un silence durant lequel seul ma mère sanglotait.
Je baissai les yeux pour ajouter :

- Et pour répondre à ta question, je ne peux pas te dire ce que je compte faire dans le cas où nous serions sur écoute.
- C'est possible ?! S'inquiète mon père, les yeux exorbités d'horreur.
- Ce n'est qu'une probabilité,Papa, mais il faut se préparer à tout. Expliqué-je. * regard sombre * Y compris au pire. .

Surtout qu'avec Maître Bruneau qui nous avait retrouvé ici, alors même que nous avions fui..il fallait s'attendre à tout. . Me dis-je en ayant froid dans le dos.

Toute cette histoire devenait de plus en plus effrayante.. n'est-ce pas. . ?

Je déclare alors, pour ne plus y penser :

- Nous resterons la plupart du temps dans ma chambre. Comme cela, même si quelqu'un s'invîte ici à l'improviste ou s'il a la merveilleuse idée de regarder par notre fenêtre il n'apercevra que vous deux. Dis-je à mes parents. Ne parlez surtout pas de nous, n'évoquez même pas un détail qui me concerne à qui que ce soit.. D'accord ? Mis-je en garde mes parents.

Ceux-ci hochèrent la tête, le regard inquiet et terrifié surtout pour ma mère.

- Bien. Terminé-je en soupirant, un tantinet rassurée. Lucas, l'apostrophé-je, vous venez ?

Le concerné hoche la tête évasivement puis me suit.

Nous montâmes les escaliers en silence.

     Ça y est.. J'avais enfin repris les rennes ; j'étais de nouveau moi-même!