21

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

J'ai senti soudain une gêne respiratoire. Un sifflement remplaçait les entrées et sorties d'air, qui se faisaient de plus en plus difficiles. Puis j'ai eu cette impression que l'on me prenait par la gorge ; j'étouffais. J'ai toussé, et encore toussé. Ça ne s'arrêtait plus.

Andrew s'est mit à paniquer. Il n'a pas réfléchi lorsqu'il a posé sa main sur ma nuque. Pourquoi maintenant ? Je ne faisais que paniquer davantage.

— Léonard ? Qu'est-ce qu'il se passe ? s'est il exclamé en pressant ses doigts sur ma peau. Est-ce que tu es asthmatique ? Dis-moi quoi faire, je t'en prie.

J'aurais aimé, Andrew. Aimé savoir te dire. Mais il m'était impossible de le faire, pris par cette douleur oppressante. J'ai alors hoché la tête.

Ça empirait de secondes en secondes.

— Où est ton inhalateur ? Tu veux que j'appelle ma mère ?

Non. Non, ne l'appelle pas, Andrew. C'est juste une crise parmi tant d'autres, ai-je pensé.

Je me suis assis au sol en m'accrochant au lit. Andrew s'est soudain abaissé.

— Je vais fouiller dans tes affaires et je déteste ça. Ne m'en veux pas, s'il te plaît.

Puis il est parti à grands pas vers la chambre voisine, me laissant là. Je crois qu'il n'avait jamais eu affaire à un asthmatique alors je ne lui en voulais pas. Mais qu'il se dépêche, bon sang ! Je ne savais pas combien de temps il me restait avant de m'écrouler définitivement.

Il est revenu, triomphant. Il n'a sûrement pas réfléchi non plus quand il m'a demandé d'ouvrir la bouche, puis lorsqu'il m'a inséré l'objet entre les lèvres et en a fait sortir le médicament.

Je n'ai pas réfléchi à mon tour lorsque j'ai posé ma main dessus alors que la sienne s'y trouvait. J'avais juste eu peur qu'il ne me mette trente-six doses dans les bronches. Je n'ai pas réalisé immédiatement avant qu'il ne retire précipitamment sa main.

— Pardon.

J'ai inspiré un bon coup. Ça se calmait doucement. Jusqu'à ce que je parvienne à articuler :
— Pardon pour quoi ?

— Ma main.

Je lui ai lancé un regard interloqué.

— Tu rigoles ? De un, tu viens de stopper ma crise alors merci, et de deux... c'est moi qui ai mis ma main. Ne t'en veux pas... pour quoi que ce soit.

Il a souri.

— Maintenant que tu sais que je suis gay tu vas me regarder différemment, n'est-ce pas ?

— Non, tu te trompes.

J'ai laissé tomber l'inhalateur sur la moquette avant de me redresser. Je ne pouvais pas rester lamentablement affalé comme ça. Je n'ai pas osé le regarder dans les yeux parce qu'il ne cessait de m'intimider de plus en plus. C'était ridicule, mais je ne contrôlais pas mon corps en sa présence.

Il s'est assis au sol, en face de moi. Je l'ai vu du coin de l'œil poser ses mains sur ses genoux, hésitant. Puis il a bredouillé.

— J'ai tellement eu l'habitude.

— L'habitude de ?

— Que les gens se méfient, comme si j'étais prêt à sauter n'importe quel homme. Qu'on m'insulte aussi à cause de ça. Et toi tu ne le fais pas alors il y a forcément un truc qui cloche.

Il a prit une pause avant de lâcher :
— Attends. C'est pas à cause de ça, ta crise là ? T'as eu peur quand je t'ai pris...

— Non. Mais c'est quoi tes conneries, Andrew, ai-je murmuré en serrant les dents.

Avais-je réellement dit ça ? Non !
Si.

Andrew n'a pas répondu, mais je l'ai entendu déglutir. Il fallait à tout prix que je rattrape ça.

Puis j'ai repensé à ce que m'avais dit Karen...

— Tu as été harcelé l'année dernière hein ?

— Comment tu sais ça ? a-t-il murmuré avant de mettre son visage entre ses genoux. C'est ma mère j'imagine.

— Oui. Mais je voudrais te dire une chose : ça t'a sans doute profondément touché, j'en suis conscient ! Mais sache que c'est du passé et que je ne suis pas comme eux. Je n'ai rien contre tout ça je... et même que...

Il a tendu l'oreille. Allais-je réellement lui dire ?

— Rien, oublie. Mais ne pense pas que je te méprise, je n'ai aucune raison de le faire.

— Dis-moi ce que tu comptais dire, je t'en prie.

— Non, ça n'a pas d'importance.

— T'es sûr ?

— Oui.

Puis nous nous sommes scrutés en silence.

Et j'ai voulu en savoir plus parce que ma curiosité était mon plus vilain défaut.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Raconte-moi ce que tu veux, t'es pas obligé de tout dire mais simplement... J'aimerais avoir quelques informations pour comprendre ce qui te pousse à te dire de tels trucs ! Non mais sérieux. Tu crois que parce que tu es gay, tu ne mérites pas qu'on s'intéresse à toi hein ? Et bien je vais te dire une chose, Andrew. Tu... m'intéresse. Depuis le premier jour. Et c'est pas parce que tu es gay que ça change quelque chose. Et puis, je suis peut-être homo, moi aussi ? Hein ? Tu sais quoi ? C'est ta mère qui m'a dit ça. Bref, on s'en fout, c'est pas l'important. Raconte-moi ce qui t'es arrivé.

J'ai pris une grande inspiration après ça. Je n'en revenais pas d'avoir lâché ce que j'avais dans mon crâne et la sensation était étrangère. C'était comme si je m'arrachais un poids sur le cœur qu'on a tellement vissé que l'arracher me prend l'organe au passage. Je ne me sentais pas bien, ma tête tournait beaucoup. J'avais envie d'une chose : partir. Mais les larmes qui ont commencé à rouler le long de mes joues m'ont laissé scellé au sol.

J'ai pensé que jamais je n'aurais dû lui dire ça.

Mais à force de se contenir, le corps explose.

Comme un feu d'artifice.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro