26

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Une chevelure blonde, des lèvres pulpeuses, des joues rosées : Brooke se tenait devant moi. Elle était seule, si on ne prenait pas en compte la vingtaine de sacs pendue à ses bras. Elle me regardait en souriant, mais j'ai pu percevoir un air désolé dans ses yeux. Elle pinçait ses lèvres qui n'en étaient pas moins bombées.

— Salut Léonard ! s'est-elle exclamée. Comment vas-tu ?

J'ai tenté un sourire en coin.

— Bien, ai-je menti en éteignant définitivement la cigarette avant de la jeter dans une poubelle non-loin. Et toi ?

— Moi ça va. Je ne savais pas que tu fumais ?

J'ai haussé les épaules.

— Écoute, je suis contente de te voir. J'aimerais qu'on parle, toi et moi. T'as un peu de temps ou... ?

— Non, c'est bon.

Elle m'a pris le bras et entraîné à sa suite.

— Super, et bien allons nous assoir, mon petit Léonard.

Nous avons marché ensemble quelques temps.

— Tu as quel âge ? lui ai-je demandé pour briser le silence inquiétant.

Il était étrange que Brooke soit si silencieuse. Je crois qu'elle réfléchissait.

Elle a cligné rapidement des yeux et s'est tournée vers moi.

— J'ai eu vingt ans le dix février. Et toi, tu as dix-huit ans, je sais.

— Comment tu...

Elle a froncé les sourcils en souriant avant de me pincer gentiment la joue.

— Andrew, mon cher.

J'ai souri, ravi de constater l'intérêt que le blond avait pour moi.

Nous avons encore marché. J'ai remarqué qu'elle portait des talons car leur son régulier provoqué par la rencontre avec le béton nous suivait. Elle avait aussi une jolie robe rouge, et ses cheveux blonds retombant amplement dans son dos avaient été bouclés. Elle s'était préparée, sans aucun doute. Attendait-elle un homme ? J'ai pensé qu'elle ferait tomber bien des cœurs dans cet attirail.

Mais peu importait. Allait-elle me faire des confidences sur son cousin ?

Nous avons déniché un banc à proximité de Hyde Park. Brooke s'y est assise en tenant sa robe et a tapoté ce qu'il restait de place, à sa gauche. Je me suis assis. J'ai hésité à allumer une seconde cigarette mais je ne voulais pas tomber dans la dépendance alors me suis abstenu. C'en était assez pour ce soir.

— Il m'a raconté, a-t-elle susurré.

J'ai compris aussi que les nouvelles circulaient vite, entre eux.

— Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

Elle a souri.

— Ça t'intéresse hein ?

— Et bien... oui, ai-je bredouillé.

Je savais pertinemment qu'elle rapporterait tout au blond. Mais tant pis.

— Intéressant. Avant que je ne te fasse part de ses confidences, j'aimerais que toi tu me dises, mon petit Léonard.

Quoi ? Que voulait-elle que je lui dise ? Mais merde, je ne la connaissais que depuis quarante-huit heures et voilà que je devais lui confier mes pensées intimes ?

Mais je pouvais bien le faire, si c'était pour en savoir sur Andrew Maxwell. J'ai soufflé. L'absence de soleil avait refroidi l'atmosphère et pourtant, ni Brooke ni moi n'avions prévu de veste. Quels idiots. J'ai essayé de ne pas montrer que je tremblais. Peut-être qu'elle se mettrait à croire que la situation m'angoissait.

Ce n'était pas le cas.
Ou bien, peut-être juste un peu.

— Qu'est-ce que tu veux savoir ?

— Et bien, c'est simple : tu l'aimes bien non ? a-t-elle déclaré en se tournant vivement vers moi. Au fait, t'as pas quelque chose à manger ?

Mon cœur se mit à battre plus vite. Trop vite. J'étais vraiment angoissé, à l'inverse de la blonde qui semblait réellement détendue.

— Non, je n'ai rien. Et sinon, je t'en pose des questions, moi ? D'ailleurs, qu'est-ce que tu fiches aussi bien habillée dans la rue ? ai-je alors répondu d'une traite, espérant éviter la question.

J'avais oublié le temps d'un instant ce qui m'attendait, après ma réponse.

— Ce n'est pas le sujet. Et tu ne veux donc pas savoir ce que notre charmant Andrew a dit sur toi ? C'est dommage... ça devrait t'intéresser si mes calculs sont bons.

— Mais quels calculs, putain ? ai-je ri. Bon, ok, je vais répondre à ta fichue question : oui, je l'aime bien.

— Laisse tomber les calculs. La vraie question c'est : tu l'aimes bien à quel point ?

J'ai haussé un sourcil.

— Sur une échelle de un à dix par exemple ? s'est-elle exclamée en faisant un grand geste avec son bras.

Heu.

— Sur une échelle de un à dix ? ai-je réfléchi à voix haute, histoire de gagner du temps.

Elle m'a encouragé d'un sourire.

— Je ne sais pas, huit ? Mais on ne se connaît pas vraiment tu sais.

— Oh, faudrait vraiment que vous arrêtiez vous deux, avec cette excuse bidon. Le coup de cœur ça te parle, hum ?

Coup-de-cœur ?

— Tu n'en rajoutes pas un peu trop là ?

— Pas du tout. Ça crève les yeux que vous vous aimez comme Aladin aime l'or.

— Vous et les références...

Elle a souri de toutes ses dents avant d'enfoncer son indexe dans ma cuisse.

— Ah, tu vois ! T'as immédiatement pensé à Andrew !

— Je n'ai pas dit Andrew, ai-je murmuré en sentant mes mains moites se crisper.

— Tu ne peux pas jouer à ça avec moi, mon chéri. Andrew et les références, c'est un art que j'apprends à comprendre depuis sa venue au monde.

Elle a réfléchi quelques secondes avant de se tourner vers moi. Ses yeux brillaient à la lueur du lampadaire d'à côté.

— Donc, huit sur dix tu dis ? Soit. Mais dis moi juste qu'il te fait de l'effet non ? Et après je te dis tout ce que tu veux savoir.

— Je ne veux rien savoir.

— Menteur.

— Ok, c'est bon.

— Donc ?

J'ai senti mes joues s'enflammer. Finalement, il ne faisait pas si froid.

— Donc oui, je crois.

— Dis-moi oui, tout simplement. Ça fera l'affaire.

J'ai pris une grande inspiration. La situation avait beau être stressante, Brooke m'amusait et avait le don de détendre l'atmosphère. Je l'aimais déjà beaucoup.

— Oui.

— Super !

Elle a tapé joyeusement des mains. Je n'en revenais pas de m'être confié à cette fille.

— Maintenant, à mon tour. Un conseil : ouvre bien tes oreilles.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro