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Le reste de l'après-midi du vingt-six juillet, j'ai lézardé au soleil dans le jardin et me suis endormi sans le vouloir. J'étais embêté, trouvant que ça faisait un peu touriste. Mais Karen était si gentille qu'elle m'a laissé me reposer à ma guise. Vers dix-sept heures, Mary est venue me provoquer avec un pistolet à eau, et comme je mourais de chaud, je suis entré dans son jeu et nous y avons passé une petite heure. J'ai fini trempé, mon polo blanc me collait à la peau. J'étais gêné que l'on puisse voir mon corps trop fin et si peu musclé alors j'ai changé de t-shirt en remontant dans la chambre avant de dîner. Quand je suis redescendu, Andrew était de retour. J'ai remarqué que ses yeux étaient rouges mais n'ai pas posé de question. Je me demandais encore où est-ce qu'il avait passé son après-midi.

Nous avons dîné des Fish and Chips, ce soir-là. J'ai adoré ; Karen cuisinait bien. Andrew ne m'a pas adressé la parole du repas et j'en ai été un peu frustré alors me suis contenté de discuter avec Mary qui, une fois sur deux, avait la bouche pleine à craquer. Quand nous nous sommes levés pour débarrasser, la porte d'entrée s'est ouverte dans un léger bruit et Andrew est monté sans prendre de dessert, la mâchoire serrée. J'aurais aimé savoir pourquoi.

Un homme d'une cinquantaine d'années a débarqué dans la petite cuisine. Il avait le regard dur, derrière ses lunettes rectangulaires. Un air sévère et foudroyant. Ses yeux m'ont rappelés ceux d'Andrew.

— Bonsoir, a-t-il marmonné en retirant sa veste.

Il m'a aperçu, et s'est approché de moi. Il m'intimidait beaucoup. L'homme m'a tendu une main massive et j'ai remarqué qu'il avait la peau abîmée. Je la lui ai serré timidement mais il ne me l'a lâchée que quelques secondes après. Il mettait de la force dans sa poigne, et mes doigts maigres l'ont senti. Je me suis raidi.

— Je suis Connor Maxwell, le mari de Karen.

J'ai aperçu Mary s'enfoncer dans sa chaise.

— Enchanté, monsieur.

— Ton nom est ?

— Léonard.

J'ai été surpris qu'il ne le sache pas.

Plus tard, Karen l'a pris à part dans le salon et j'ai fini le repas seul avec Mary. Je n'ai pas arrêté de me poser des questions dont je me doutais n'y avoir jamais réponses. Mais elles venaient, se mélangeaient, et me remplissaient la tête. Je me suis demandé comment Karen, qui semblait tellement différente de Connor, avait pu finir avec lui. Ensuite, je me suis dit qu'il était peut-être dans un mauvais jour et que c'était déplacé de ma part de faire une conclusion hâtive à son sujet. Mais la réaction d'Andrew m'avait tout de même intrigué.

Nous sommes remontés dans les dix minutes qui ont suivies et j'ai pensé à appeler ma mère pour lui raconter.

— Léonard ? Je suis heureuse et surprise de voir que tu n'as pas oublié d'appeler.

— Ça ne me ressemble pas d'oublier quoi que ce soit, maman, ai-je répondu en riant.

Je me suis assis sur le lit en serrant le téléphone dans ma main gauche.

— Je ne t'appelle pas Leo-la-lune pour rien, mon chéri.

Elle a marqué une pause et je l'ai entendue soupirer au bout du fil.

— Alors, ça se passe bien ?

— Oui, c'est génial. Karen et très gentille et cuisine bien. J'ai joué toute l'après midi avec Mary, c'était sympa. Il fait beau, ici.

— Quelle âge a cette Mary ?

J'ai souri en repensant à la discussion de ce matin, avec mon père. J'ai choisi de ne pas lui en parler, je ne voulais pas faire d'histoires.

— Sept ans, maman. Ne t'inquiète pas.

— Et Andrew ? Quel âge a ce garçon ? Il est gentil ?

J'ai hésité un peu.

— Il a dix-neuf ans et oui, il est gentil.

La dernière chose que je voulais, c'était que ma mère se mette à me poser des questions. J'ai préféré faire simple.

La porte de la salle de bain s'est soudain entrouverte et ma respiration est devenue plus rapide. Quelques secondes après, Andrew est apparu dans la fente. Il hésitait et j'aurais voulu lui dire que je ne mangeais pas encore. J'en ai été incapable, c'est resté au fond de ma gorge. Je l'ai deviné torse nu mais il se cachait. Ma mère me répondait au téléphone, mais je ne me souviens pas l'avoir écoutée. Je regardais Andrew. Il s'est raidi en me voyant et je l'ai interrogé du regard.

— Je repasserai, a-t-il simplement murmuré.

J'ai soudain raccroché sans réfléchir et m'en suis voulu quelques temps après. Ma mère n'a pas du comprendre ; j'ai espéré qu'elle ne panique pas. Mais j'étais si surpris de voir apparaître l'adolescent que j'en ai perdu mes moyens.

— Non, dis-moi. J'ai terminé d'appeler, regarde, me suis-je exclamé en laissant tomber mon téléphone sur la moquette.

— Ah, a-t-il alors lâché en esquissant un sourire.

Il a ouvert un peu plus la porte et s'est appuyé contre l'embrasure. Andrew était musclé, et je l'enviais terriblement.

— Pourquoi es-tu venu ?

— Je suis désolé de te déranger, a-t-il articulé. Je voulais simplement t'expliquer, pour la salle de bain. C'est un peu particulier.

— Tu ne me déranges pas, il n'y a aucun problème.

Je le regardais en souriant ; je voulais qu'il se détende mais j'ai vite compris que ça n'allait pas être évident. J'ai arqué un sourcil en attendant sa réponse.

— Tant mieux. Du coup, je voulais te prévenir qu'il n'y a pas de verrou, aux portes.

Pas de verrou, très bien. J'étais un peu effrayé par cette idée mais il allait falloir que je m'y fasse. Je pensais encore à ma mère, je devais vraiment la rappeler.

— Donc quand tu entends l'eau couler, tu te doutes que j'y suis. Et ça marche de mon côté aussi, ne t'inquiète pas. Je suis respectueux.

C'était la première fois de la journée qu'il avait autant parlé. Je lui ai souri en hochant la tête et il est parti se doucher. Je suis resté à écouter le bruit de l'eau, et ça m'a endormi.

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