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Il était un peu plus de huit heures lorsque je me suis réveillé. J'avais à peine dormi. Peut-être deux heures. La discussion avec Karen m'avait un peu aidé.

On a toqué violemment à la porte. Pas la peine d'être devin pour savoir qu'il s'agissait de ce foutu Connor.

— Appelle ton père, a-t-il aboyé de derrière la porte.

Mon père. Evidemment que j'allais l'appeler, du moins essayer. Il me fallait seulement quelques minutes pour émerger. Quelques minutes qui, pourtant, n'allaient pas rattraper tout ce sommeil perdu. Mes yeux étaient lourd, bouffis. J'avais un mal de crâne horrible. Néanmoins, tout ça n'était rien face à ce qu'il se passait depuis que Connor était revenu.

Je me suis redressé dans mon lit, lentement. J'ai encore pensé que c'était la dernière fois. Ça allait me manquer, c'était certain. Ça, c'était le temps avec Andrew, même Mary et Karen.

Je suis resté un temps à observer la pièce ; les vêtements jonchant le sol, mon portable parmi eux, les posters des Beatles. J'allais devoir tout remballer. Evidemment, ça devait arriver. Mais il était trop tôt et ça me rendait malade.

J'ai ramené mon attention sur mon téléphone. Il fallait à tout prix que je joigne ma famille. Alors, j'ai quitté le lit. Vidé d'énergie, je peinais à penser correctement. Mais s'il y avait bien une chose que j'avais en tête, c'était que j'aimais mes parents. Je priais fort pour qu'ils m'écoutent, et que je les entende en retour. Je me suis baissé et laissé tomber par terre. De mes doigts tremblants, j'ai appuyé sur le numéro de la maison dans mes contacts. S'il vous plaît, ai-je pensé. J'avais besoin d'eux ; j'étais terrorisé. Je me sentais comme un alien sur Terre. Ma place était chez moi, plus ici.

De longs bips ont interrompu mes pensées pour laisser place à l'angoisse. Bien que ça ne soit pas dans mes habitudes, je me suis mis à me mordre les doigts. J'ai croisé mon reflet dans la fenêtre de la chambre ; mon regard était perdu, mes paupières tombantes, et la lividité de mon teint était à pleurer.

Oui, allô ? a lancé le haut-parleur de mon téléphone.

Ma mère. Je n'avais jamais été aussi soulagé d'entendre sa voix. Rien que la langue française.

— Maman... ai-je murmuré d'une voix fragile.

Il y a eu quelques secondes de silence avant qu'elle ne réponde.

Ton père m'a raconté ce que monsieur Maxwell lui a dit au téléphone. Il n'a pas tout compris mais... au moins que tu aimais les garçons. Tu sais, on t'aime quand même.

J'ai essuyé le coin de mes yeux, devenus trop humides. Je ne voulais pas pleurer une énième fois, et encore moins devant mes parents. J'ai continué d'écouter ma mère, en silence.

Ton père a eu besoin d'un peu de temps. Tu sais bien qu'il s'était construit une image de ton avenir différente. Ce n'est pas pour autant qu'il a un problème avec ça. Je pense personnellement que cela fait partie de ton identité. Comme le fait que tu t'appelles Léonard Salois...

— Maman... ai-je bredouillé, tremblant.

L'entendre dire tout ça représentait quelque chose de très fort pour moi. Quelque chose de soulageant. Plus que tout.

Je te passe ton père. Souviens-toi que je t'aime. Et si ton petit ami a besoin de quoi que ce soit, nous sommes là.

— Maman, je t'aime, ai-je peiné à dire. Merci, énormément. Tu me manques.

Tu me manques aussi. Allez, je t'embrasse... voilà ton père.

J'ai entendu le téléphone passer d'une main à l'autre, puis un soupir.

— Papa ? ai-je lancé à l'appareil.

Oui, c'est moi.

Sa voix était inhabituellement calme. C'était étrange.

Comment tu te sens ? a-t-il ajouté après quelques secondes.

— Je dirais que ça pourrait aller mieux... Et toi ?

Et moi ?

Il s'est râclé la gorge avant de reprendre :

J'irai mieux quand tu seras en sécurité, mon fils. Je n'aime pas ce « Mister Maxwell ».

J'ai souri en ravalant une larme.

— Si tu savais comme il est horrible, papa. Je n'ai plus le droit de voir Andrew.

Il s'est encore râclé la gorge.

Andrew ? Ah, hum, a-t-il bredouillé, ton petit-ami, c'est bien ça ? Pitié, dis-moi que j'ai compris.

— Oui. Oui, c'est ça. Enfin, je crois.

Comment ça tu crois ? a-t-il répliqué en haussant un peu le ton.

— Eh bien, depuis que Connor est là...

Finis ta phrase, je t'en prie.

— Depuis que Connor est là, il ne me regarde plus.

J'ai entendu mon père souffler au bout du fil.

Ecoute-moi bien, Léonard.

J'aimais retrouver les conseils de mon père et savoir qu'il n'avait pas l'air de m'en vouloir.

Je suis certain qu'il est amoureux de toi, et tu sais pourquoi ?

— ...

Parce qu'il ne se serait jamais mis en danger pour quelqu'un qui n'en vaut pas la peine ! Et tu en vaux la peine.

Je l'ai imaginé me pointer du doigt depuis là-bas, en France.

— Peut-être.

Tu sais que j'ai toujours raison.

J'ai ri. Comme j'aimais le retrouver !

Alors, on va trouver une solution pour vous deux, d'accord ?

J'ai reçu comme un point dans le cœur. Mon père me touchait énormément. Je ne m'étais pas préparé à recevoir tant de sa part.

— D'accord.

Je vais te faire un virement pour que tu puisses rester à l'hôtel quelques jours, ok ? De mon côté, j'arrive en voiture le plus tôt possible. Tu m'enverras l'adresse.

J'ai soufflé. Avec mon père, tout allait être plus simple.

— Papa ?

Oui, fiston ?

— Merci. Je t'aime.

Je t'aime aussi. A très bientôt. 

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