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J'ai toqué à sa porte en serrant les dents. Je tremblais un peu et me suis énervé contre moi-même à cause de ça. La porte s'est ouverte une poignée de secondes plus tard. Andrew avait pris sa douche, et ses cheveux étaient encore trempés et décoiffés. Il arborait une autre chemise du même style mais la portait d'une façon différente ; fermée jusqu'au dernier bouton, et il n'avait pas retroussé les manches comme il l'avait fait la veille. L'habit bleu marine lui donnait un air sérieux, mais ça lui allait aussi. Il avait également troqué son bermuda beige pour un pantalon large noir en velours, replié aux chevilles, et j'ai pensé qu'il avait bon goût. Ses pieds nus s'enfonçaient dans la moquette grise, sa main tenait la poignée de la porte, et ses yeux visiblement fatigués me détaillaient.

— Salut, a-t-il murmuré timidement. Tu as besoin de quelque chose ?

J'ai souri. J'aimais le timbre de sa voix, sans raison particulière.

— Non, merci.

J'ai pris une inspiration et ai poursuivi :

— Je voulais aller acheter des livres et un ou deux posters dans le centre, et ta mère pense que ça serait bien qu'on y aille ensemble. Je ne sais pas ce que tu en dis ?

Il est resté figé et s'est mis à se mordre la lèvre inférieure en regardant le sol. J'ai compris que c'était sa manière de réfléchir. J'ai fixé mes pieds, à mon tour. Et entrelacé mes doigts fins dans mon dos. C'était pour moi une façon de prier pour qu'il ne me remballe pas. Nous sommes restés comme ça à peu près deux longues minutes.

— Quand ? a-t-il fini par souffler.

Devais-je prendre ça pour un oui ? J'ai relevé les yeux et souri.

— Aujourd'hui, à l'heure qui t'arrange.

— D'accord. Dans dix minutes.

J'ai souri un peu plus, il m'avait surpris. Qu'il accepte de m'accompagner me faisait plaisir. J'allais peut-être en savoir plus sur Andrew et ses mystères.

— D'accord, ai-je alors répété, à dans dix minutes.

Puis je suis reparti dans ma chambre, épris d'un sentiment agréable non-identifié.

Il était un peu plus de dix heures quand il a descendu les escaliers. Adossé à la porte d'entrée, mon sac-à-dos aux pieds, je l'ai suivi du regard en souriant. J'avais pensé un instant qu'il ne viendrait finalement pas et pourtant.

Andrew Maxwell avait ajouté un blaser noir à sa tenue, coiffé rapidement ses cheveux, et enfilé des chaussettes montantes blanches. Il a ensuite chaussé une paire de Stan Smith qu'il avait rangé dans le placard en dessous de l'escalier. Il m'a rejoint timidement et s'est excusé en deux-trois mots de m'avoir fait attendre.

— Je ne suis pas pressé, et c'est déjà gentil à toi de m'accompagner, ai-je répondu en appuyant sur la poignée.

Il a juste souri et est passé devant moi car il connaissait la route. J'ai reconnu la vanille qui s'en échappait avec le vent. L'odeur se mêlait à celle du béton mouillé. Il pleuvait encore un peu mais nous n'y avons pas prêté attention, laissant couler les gouttes le long de nos fronts, parcourant nos joues puis nos lèvres avant de s'écraser sur le même sol en béton. Nous sommes restés silencieux, appréciant le bruit des moteurs qui venait puis repartait à notre droite ; crescendo, decrescendo. Celui de nos pas dans les larges flaques. L'une avait trempée mes converses mais je ne m'en suis pas rendu compte immédiatement.

Ce qu'il avait dit cette nuit-là m'est revenu en tête, puis je l'ai chassé. Je ne voulais pas y penser, pas à ce moment-là.

Nous sommes arrivés sur Oxford Street, la rue commerçante la plus côtoyée de Londres. La pluie a au moins l'avantage de rebuter les gens à sortir, elle était quasi-déserte. Andrew avançait tête baissée, esquivant çà et là les rares passants, tandis que j'observais avec émerveillement les hauts immeubles marchands. Régulièrement, un autocar à deux étages passait en ronronnant à notre droite. Mes yeux brillaient d'excitation. Au bout de quelques minutes, nous nous sommes arrêtés à un coin de rue. J'étais trempé de la tête au pied, mais ne m'en suis aperçu que lorsque mon regard a croisé le reflet de mon corps mince dans une vitrine. Mes cheveux bruns dégoulinaient, mon polo vert était devenu presque noir, et mon jean aussi. Je ne savais décidément pas pourquoi j'avais choisi ce jour-là pour aller faire les magasins. Peut-être parce que j'imaginais aller un centre commercial couvert. Apparemment, ce n'était pas ce qu'Andrew avait en tête. Mais je m'en fichais, de la pluie. J'aimais être dans cette rue, sentir les bus londoniens me frôler et écouter les anglais parler. J'ai observé Andrew du coin de l'œil, parce qu'il ne disait rien et ça m'a semblé étrange. Cela devait faire bien cinq minutes que nous étions immobiles, sous les cordes d'eau. Il regardait en face de lui, les mains dans les poches. J'ai pensé qu'elles devaient être chaudes ; j'ai imaginé les serrer et cette pensée m'a surpris. Elle m'a paru totalement absurde et ridicule, alors j'ai reporté mon attention sur la vitrine. J'ai vu son reflet, à lui aussi. Ses yeux en amande, son nez fin, ses bras relâchés et ses cheveux de miel assombris par la pluie. Il s'est finalement tourné vers moi.

— Librairie ou posters ? a-t-il murmuré de sa voix suave.

J'ai été content qu'il me parle.

— C'est quoi le plus proche ?

— Idem.

Il répondait toujours par des phrases courtes ; j'avais compris que c'était son truc et m'y suis fait.

— Alors allons à la librairie, ai-je répondu.

— Il n'y en a pas qu'une.

— Celle que tu préfères. Tu lis, toi ?

J'essayais inlassablement d'en apprendre sur lui.
Il s'est tourné vers moi, et m'a souri. Mes yeux ont brillé un peu plus.

— Oui, un peu. Bon, suis-moi.

Je l'ai suivi, et la discussion s'est arrêtée là.

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