SAGESSE 10 : FORCER AU BON MOMENT

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng


SAGESSE 10 : FORCER AU BON MOMENT

— Salut Solange. Tu sais où est Tristan ? demandé-je innocemment en croisant la brune.

Je sais très bien où est Tristan à cette heure-ci, mais gratter des informations me paraît essentiel en cette période emplie de brouillard et confusion. Elle a l'air de se poser la même question.

— Je l'ai vu quitter la classe vu qu'on a perm. Mais sinon, aucune idée.

Et là boum, moment tant attendu pour lui poser la question dont personne dans la bande ne connaît la réponse. Le brun est tellement pudique quand on parle d'elle qu'il devient aussi sage qu'une image et aussi silencieux que le roi du silence.

— Dis, sauf si c'est indiscret, vous êtes ensemble ?

Ses yeux s'écarquillent d'un coup. Ses cheveux semi-longs ont limite l'air de s'hérisser. Le tact n'est pas là mais je fais du mieux que je peux.

— Oh ? Vous n'en parlez pas entre vous ? demande-t-elle surprise.

C'est vrai qu'il y a de quoi être surpris. Au moins une personne dans le groupe est toujours au courant de tout normalement. Là, même Camille, censé être l'ami le plus proche de Tristan, a aucune information.

— Quand on parle de toi, il devient muet. Il veut pas te partager ou nous filer des infos...

Solange réfléchit un instant et ne peut s'empêcher de sourire, sûrement attendrie.

— Pour la mise en couple... Je t'avoue qu'on ne s'est jamais vraiment posé la question jusqu'à présent, avoue-t-elle.

— Il t'a pas proposé quoi que ce soit ? lance soudainement Camille, caché derrière un mur, aussi surpris que moi par sa révélation.

Elle rit en le voyant puis soupire avec douceur :

— On apprend juste à se connaître ces temps-ci.

Et là, mon cœur a vrillé. C'est beaucoup trop mignon. Je n'ai jamais vu Tristan prendre autant de temps avec une fille. Nous laissons Solange tranquille dans le couloir et rejoignons la cafétéria.

Ce qu'il faut savoir sur Tristan, c'est que dès qu'il est seul, il passe à la cafèt. Il est toujours planqué là, dans les parages, avec sa tasse de café remplie à moitié de mousse bon marché.

Aujourd'hui, Ovide est à ses côtés. Le voir hors du CDI me rassure cette fois-ci.

Nous nous installons à leur table et je décide de prendre la parole pour leur raconter ce qui s'est passé hier. L'histoire achevée, le brouhaha de la salle n'empêche pas notre silence de grandir. Flippant.

Ovide prend la parole :

— Sans commentaire.

Camille ajoute :

— Moi je me serais planqué dans ses toilettes.

Tristan commente finalement :

— Ah ouais... Elle est rapide cette Renée.

Comme d'habitude, Tristan, le deuxième plus curieux de la bande après moi, pose des tas de questions. « Et toi t'étais pas chaud ? », « Tu veux la revoir ? », « Vous avez vraiment rien fait ?», « T'es tellement pur Milo, comment tu fais ? », « Tu regrettes pas ? », « Tu l'aimes bien finalement ? ».

Camille, voix de la sagesse, l'interrompt :

— Je ne te conseille pas de la revoir Milo, t'es pas son bouche-trou. Littéralement. Sauf si c'est ce dont t'as envie et c'est respectable au vu de notre fort taux de testostérone et la libido grandissante. Tu prendrais alors l'ancien Tristan naze pour exemple.

Quel S.

— De toute façon, j'ai plus envie de la revoir. C'est juste que ça va être super méga giga gênant quoi, avoué-je honnêtement.

Tristan a l'air perplexe.

— T'as plus envie de la revoir parce que ça te fait flipper de faire un pas ou parce que t'as clairement pas envie ? demande-t-il sérieusement.

Je ne sais pas trop quoi répondre franchement. Peut-être parce que j'ai rangé cet après-midi étrange dans le tiroir « inutile » de mon cerveau. Ovide a l'air d'être intéressé par la réponse. Et j'avoue que Tristan pose pour une fois une bonne question.

— Elle ne me fait ni flipper ni envie. Je crois que je vais me convertir en moine finalement.

Nous rions un instant avant de voir la silhouette de Cassandra — alias la nana qui a failli coucher avec Ovide à la soirée — s'approcher.

Ovide se lève pour lui faire la bise.

— Tu vas où ? demandé-je surpris de le voir prendre ses affaires et s'apprêter à partir.

— M'expliquer par rapport à la soirée, me chuchote-t-il pour qu'elle ne l'entende pas.

Camille, Tristan et moi restons vachement sidérés. C'est nouveau Ovide qui parle à une fille. Je m'inquiète un minimum mais me dis que s'il a les couilles d'aller lui en parler, c'est qu'il gère la situation.

Notre heure de permanence commune du vendredi reste la plus riche en histoires et dramas. J'adore quand on se met au courant de tout. C'est le moment parfait pour parler de Solange.

— On a des news par rapport à toi Tristounet hihi.

Sans étonnement, mon « hihi » ne présage rien de bon. Camille tente de le rassurer avec un clin d'œil.

— Alors comme ça on prend les choses lentement avec Solange ? C'est nouveau, dis.

Le brun soupire et abandonne :

— Bon OK, vous avez gagné, qu'est-ce que vous voulez savoir à tout prix ?

Forcer au bon moment, ça paye, je vous jure. Sagesse du jour les amis.

Camille prend la parole sur-le-champ :

— Qu'est-ce que t'aimes autant chez elle pour vouloir à ce point ne jamais en parler ?

J'hoche la tête de haut en bas. C'est vrai. Moi aussi, je veux savoir pourquoi.

Tristan se triture la cervelle et avoue :

— Bah déjà, elle prend les choses lentement. Pas leeeeeentement. Mais avec un rythme parfait. En fait, moi j'aimerais bien que ça s'accélère, qu'on se mette ensemble, qu'on soit heureux pour toujours comme dans les films américains hein. Mais on essaye de construire un truc de façon à ce que ce soit plus solide que ce qui s'est passé avec Louise ou toutes les autres filles.

Je demande :

— Mais elle est pas intimidée par ça ? Fin le nombre d'antécédents amoureux tout ça tout ça. Perso, avec toi Mr. Dom Juan, je me sentirais tout petit.

Tristan réfléchit un instant puis reprend :

— Je crois pas. Elle a l'air d'assez bien comprendre les relations avec les gens. Elle analyse beaucoup de trucs et elle me connaît mieux que je ne la connais. Fin, elle était la meilleure amie de Louise aussi au collège. Alors elle essaye de vraiment de comprendre les gens la plupart du temps.

Et là, nouveau boum. Quel genre de truc ça encore. Louise et Solange. Le duo me paraît impensable. Notre chère Louise est la fille la plus manipulatrice et toxique que je connaisse tandis que Solange, de ce que j'ai vu, est la nana la plus gentille qu'il peut y avoir. Fin, je me doute très bien qu'elle n'est pas la plus gentille au monde. Mais elle a un fond fondamentalement bon. Très frais et doux.

— C'est marrant quand même tous ces liens, remarqué-je.

Le blond en face de moi rit jaune et lâche :

— Moi les liens ça commence à me soûler perso.

Nous nous arrêtons de parler pour écouter Tristan. Il n'a pas vraiment envie de parler de Louise aujourd'hui. Mais il faut bien qu'il casse un peu sa coquille. On n'est pas comme les autres gars qui ne veulent jamais rien savoir des autres mecs. Dans notre bande à quatre, on a besoin de comprendre nos amis pour mieux avancer dans la vie.

— Et je pense qu'elle veut se lancer qu'à partir du moment où elle est sûre que Louise et moi c'est bien terminé.

J'ose poser la question tant redoutée :

— Et c'est bien terminé ?

Tristan soupire longuement et répond :

— Je sais pas trop, traîner avec elle en classe ça se fait encore naturellement. On reste dans la même grande bande d'amis. Et je vais pas commencer à ne plus jamais leur parler alors que Marion ne m'a jamais rien fait. Mais voir Louise vivre sa vie de manière tellement épanouie sans moi c'est clairement pas super. Je me sens comme une merde encore parfois à ses côtés. Je me demande encore pourquoi j'ai pas été assez bien pour elle.

Camille et moi, nous nous échangeons un regard lourd de sens.

— Mais c'est plus comme avant. Je suis plus là à attendre qu'elle revienne vers moi pour que je lui ouvre grand les bras. C'est fini ça. Avec Solange, je crois que j'apprends un peu à panser toutes les plaies qu'elle m'a laissées. Mais je crois que Solange a peur de ça aussi, qu'elle soit juste une sorte de pansement. Mais en fait non, je pense qu'elle peut être bien plus que ça au fond.

C'est tellement beau que j'en suis ému.

— En tout cas, nous tes bros, on veut juste que t'arrêtes de penser à l'autre bouffonne, révélé-je de manière crue. Et tu devrais lui dire tout ça, à Soso'.


Nous nous sourions mutuellement.

Vous savez, Tristan représente pour beaucoup la perfection. Physique, athlétique, morale et même du point de vue scolaire dans certaines matières. Il n'est pas parfait partout. Mais il atteint presque l'idéal que se font les gens de lui. Il dégage toujours une aura dans la cour qui le rend intouchable et mystique. Il adore les filles et en parle comme si c'était une petite affaire de rien du tout. Mais le connaissant, il est pire qu'Ovide sur ce plan-là. Le brun est totalement brisé depuis sa relation avec Louise. Il a été dépendant d'elle pendant trois ans. Et ce n'est pas rien de donner toute son âme à une personne si longtemps.

Mais il ne montre jamais son côté morose. Il n'a pas le temps pour se sentir touché face à toute la pression qu'il s'impose et que les gens lui donnent. Il a juste le temps qu'il faut pour faire le mec « beau » à chaque instant.

Je tiens à cette bande d'amis constituée de personnes toutes aussi formidables les unes que les autres.

On grandit ensemble, depuis le temps.

Et c'est en partie pour ça que je ne veux pas que l'année scolaire s'achève et qu'on soit tous éloignés définitivement les uns des autres.




nda: merci pour vos retours! ça illumine mes journées aha

quelques petites questions à vous poser en passant:

- votre avis pour l'instant sur ce bouquin

- vos ships si vous en avez? (lol milovide >>>)

- votre personnage favori?

voilà <3 luv luv, j'espère que vous y répondrez tout de même

(ce bouquin m'inspire pas mal j'avoue c:)

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro