Chapitre 2

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En rentrant dans le bureau, je m'aperçus bien vite que mon interlocuteur n'était pas seul.

Après m'avoir accueilli chaleureusement comme à son habitude, il s'effaça pour me laisser entrer. La première chose que je vis fut une silhouette féminine. La lumière qui entrait par la fenêtre ouverte m'empêchait de voir son visage. Une légère brise traversa la pièce ensoleillée, la page d'un livre se tourna brisant ainsi le calme qui régnait. La boule d'angoisse au creux de mon ventre grandissait au rythme des secondes qui s'égrainaient. Il eut un temps et un nuage passa, masquant les rayons du soleil. Le visage de l'inconnue m'apparut comme une révélation, toute appréhension venait de se dissiper.

Je la reconnus tout de suite. Ses grands yeux bruns à moitié cachés derrière une épaisse franche brune me fixaient. Alors que je m'élançais vers elle, sans réfléchir, j'entendis la voix lointaine du proviseur. Il semblait me dire quelque chose d'important mais ma joie était si grande que je ne pris pas la peine de déchiffrer ses paroles. La seconde d'après, je la serrais très fort contre moi. Soudain, sans que je ne compris pourquoi, elle me repoussa brutalement. J'étais abasourdie, elle semblait choquée. Nous nous dévisagions pendant un temps qui me semblait interminable comme si j'attendais qu'elle me donne sa sentence. Puis trois mots teintés de mépris retentirent.

« Qui es-tu ? »

J'eus un mouvement de recul, comme si un coup venait de s'abattre sur moi. Sonnée, je cherchais un point où m'accrocher, un sourire qui pourrait témoigner d'une plaisanterie mais je ne vis que de la répulsion. Une évidence me frappa de plein fouet, ma meilleure amie, ma sœur de cœur m'avait oubliée.Je me sentais retomber dans l'abîme de tristesse dont je venais de sortir, aspirée dans un tourbillon rapide et puissant.

Avant que les larmes ne me viennent, je partis en courant. J'entendis au loin le proviseur m'appeler mais il ne fallait pas que je me retourne, c'était vital. On m'avait toujours dit que toutes choses avaient une fin, bonne comme mauvaise. Cependant, je ne comprenais pas pourquoi tout ce que j'entreprenais ce finissait mal.  

Je continuais à parcourir les couloirs sans m'arrêter, la vue brouillée par les larmes, le cœur brisé, et l'envie irrépressible de disparaître de la surface de la planète. Les trois mots résonnaient encore en moi comme un écho, une psalmodie. Dans ma course, mes pieds s'emmêlèrent. Je perdis l'équilibre et m'écrasai par terre. Une chose était sûre, ma maladresse ne me laisserait jamais tomber.

Épuisée, je restais étendue, à même le sol. Toute envie de me battre me quitta. Il me semblais que même avec toute la volonté dont j'étais capable, il m'étais impossible de sortir de cet abîme de noirceur. Tout ce qui m'entourait n'était que tristesse, amertume et colère. Peu à peu, tandis que les pensées sombres m'envahissaient, je me recroquevillais sur moi. Chacun de mes muscles me faisait mal, mon cœur encore plus. En espérant que personne ne vienne m'embêter, je fermai les yeux. Bercée par des bruits de pas se rapprochant, je m'endormis.

J'eus un sommeil sans rêve.

A mon réveil, je me trouvais sur un petit lit d'appoint aux draps blancs. Je reconnus facilement l'infirmerie et ses murs immaculés pour y avoir accompagné Axelle une fois. A ce souvenir, je ne pus retenir un sanglot. Alors que je tentais d'essuyer mes larmes intarissables, je vis une main me tendre un mouchoir. Je le saisis avant de lever la tête. Un garçon me faisait face. Il était assez grand et mince, ses cheveux noirs charbon contrastaient avec sa peau pâle. Et ses yeux, ils étaient, à ma grande surprise, aussi rouges que les miens. Une couleur étrange qui, à chaque fois que la voyaient, me fascinait. Quand il vit que je l'observais, il rougit et détourna le regard. Son apparition avait quelque chose d'irréel qui me fit voyager, un instant, loin de mes tourments. Je me perdis à la contemplation de son visage quelques instants.

La sonnerie retentit et la réalité me rattrapa. Avant même que j'eus le temps de lui demander son nom, il s'était éclipsé.

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