Ash avait raison. Après une journée de voyage, nous avions atteint le Chemin du magicien. Depuis seulement une heure que nous marchions, je me sentais déjà toute faible. D'autant plus que nous ne nous étions pas arrêtés pour dormir une seule fois. pour de pas fatiguer nos chevaux plus encore (eux aussi subissaient l'attraction du chemin du Magicien ), nous marchions à côté d'eux. Devant moi, mon beau démon marchait d'une démarche féline, sans montrer le moindre signe de fatigue. Le paysage était très joli, avec une végétation dense et des lucioles d'Aubépine sauvages. A part ces petits insectes, il n'y avait aucun animal de visible. Parfois, nous entendions des grognements, feulements ou pépiements, mais sans jamais parvenir à en voir la source. Ash m'avait expliqué en route que les animaux du Chemin du Magicien étaient très spéciaux. En raison de la forte concentration de magie, ils avaient muté pour mieux s'adapter. L'apparence de la plupart de ces animaux était trompeuse. Par exemple, le clibiroi mignon, un petit oiseau chatoyant, était inoffensif tout seul, mais redoutable en groupe, avec son bec acéré.

Le Chemin paraissait sans fin. A perte de vue s'étendaient les mêmes arbres, si touffus qu'ils empêchaient la lumière de passer. La pénombre restait constante et les chevaux nerveux. Je flattait doucement l'encolure de Sleipnir en essayant de l'apaiser. Laissant le temps passer et mon énergie magique s'en aller avec, je fixais mon regard sur le sol parcouru de racines. 

C'est alors que j'aperçus enfin un rayon de soleil, réchauffant mes bottes. Je levais les yeux et je la vis. Enfin. J'étais de retour chez moi, devant l'île aux mille verdures. J'étais à Arandiia.