Je peux te toucher ?

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Il fait presque noir. On est allongés. C'est une semi obscurité parce que les volets ne sont pas fermés. Les lampadaires brillent dehors. Il est tard.

Elle est dans mes bras, toute habillée. Toute collée à moi. On se frotte mutuellement le dos, lentement, langoureusement. On s'embrasse aussi. Beaucoup. Je l'embrasse, elle m'embrasse. C'est pareil. 

Mais je sens... Je sens que quelque chose est différent. Elle enfonce sa langue plus loin. Elle touche mon visage, mon cou, mes oreilles, mes cheveux. Ça me fait trembler. Je suis sûr qu'elle le sait.

Graduellement on arrête. La tension monte même si nos gestes diminuent. 

On est simplement allongés. Plus de mouvement. Mais aucun de nous ne dort. Je crois que, comme moi, elle sent... Il y a quelque chose. Ça me donne envie de lui demander, là, dans la pénombre, si moi aussi je peux. Si je peux...

- Je peux te toucher ?

- Oui, bien sûr... Tu peux.

Elle essaye d'avoir confiance, de montrer qu'elle ne craint rien, mais sa voix tremble et je la sens se raidir contre moi. Son corps se tend, je sais que ça lui fait peur.

Je fais donc ce qu'elle m'accorde, l'autorisation de la toucher, et je déplace ma main, jusque là posée dans son dos, sur son pull rêche, vers son ventre. Toujours sur le pull. Elle frissonne. Je n'arrive à dire si elle souhaite que j'arrête ou si elle aime que je bouge ma main. Moment de stress, je n'ose rien faire, ma main reste figée.

Je relève la tête. Ses paupières sont étroitement fermées. Appréhension, enthousiaste ou terrifiée ?

-Ça va ?

C'est moi qui ait parlé. Je chuchote. Je suis terrifié aussi. Mais en même temps j'ai envie. Je ne saurais pas le définir. J'ai envie d'avoir cette peur, cette tension qui me tord les entrailles, cette attente qui tire au dedans de moi.

- Oui, ça va, chuchote-t-elle en retour, les yeux plissés.

Ils luisent faiblement dans le noir. Et soudain je sens à travers ce pâle reflet combien elle me ressemble. Elle a peur, mais envie.

C'est tellement important. Il ne faut pas que je foire quoi que ce soit. Je ferme les yeux à mon tour. Ne reste que le toucher de son pull rêche. Ma main passe en dessous. Son nombril. Sa peau, je la connais. Elle est douce. Je n'en vois pas la couleur, mais elle est brune aussi, comme du sucre de canne. Elle est douce et sucrée. C'est elle que je touche avec ma main. Qui remonte. Ma main touche le bas de son sein. Elle sursaute. Je m'arrête. Mon cœur bat tellement tellement tellement vite. Mon cœur bat tellement vite !

- Pardon, je dis, vite, en rouvrant les yeux.

Elle me regarde et à travers la lumière basse je discerne que c'est un regard attendri et amoureux. La façon dont elle me regarde si souvent. La façon dont je la regarde en retour.

- Continue, chuchote-t-elle, t'inquiète pas. J'ai été surprise. Tout va bien maintenant.

Elle me fixe. Je la fixe aussi.

Je remonte ma main. Je l'englobe, le caresse, et elle frissonne. Elle ferme les yeux. Je continue. Ça m'a toujours paru ridicule, ce genre de chose. C'était faux. C'est profond. C'est doux, important, et beau.


mai 16, 2024

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