Segment 45 : Une attirance banale et pas banale

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Il y avait plusieurs questions que je me posais sur les relations humaines, car je n'étais pas très douée pour faire du social. Il faut croire que c'est de famille entre ma mère, oncle Harry, Diana et moi.

Comment reconnaître les vrais amis des faux ? Comment savoir si une personne nous aime bien plus qu'amicalement ? Pourquoi l'amitié filles/garçons est très mitigé dans l'esprit des gens ? Est-ce bien ou mal vue de s'entendre avec une personne qui est l'opposé de nous-même ? Est-il mieux la quantité d'amis ou la qualité de l'amitié ?

Et comment se passerait mon premier coup de foudre ?

Bien que je ne m'étais pas trop posé la question jusque là, j'ai toujours imaginé que ce jour arriverait tardivement. Je ne fréquentais pas les personnes de mon âge depuis que j'avais mes études à la maison. A vrai dire, ça m'arrangeait quand Diana était également dans mon cas. C'est-à-dire : Innocente à ce sujet. Mais ma cousine a fini par l'avoir, ce "premier amour".

C'est vrai. Depuis que j'ai rencontré Kinshige, le petit-ami de Diana, cette nouvelle question me passait souvent par la tête. Presque tout les soirs avant de m'endormir, pour être exact. Je me demandais si moi aussi, je n'allais pas tarder à franchir le pas avec quelqu'un que j'aimerai naïvement. Vue que Osuge High était ma première école depuis des années, ça aurait pu être l'occasion avec un camarade.

Néanmoins il y a une chose que j'ai réalisé depuis que je vis à Fukuoka, avec Diana. C'est au sujet d'une éventuelle orientation sexuelle...

Au collège, avant de quitter l'établissement où j'étais à cause du harcèlement, toutes mes camarades de classe étaient à fond sur un groupe de garçons de l'école. Même à treize ans, les filles et les garçons commençaient à découvrir ce qu'est l'attirance du sexe opposé.

Et pourtant, moi, je ne ressentais rien. Je ne les trouvais pas si mignon, pas si drôle, et je n'étais pas toute bête devant eux contrairement aux autres filles.

Je sais que Diana était dans mon cas avant de sortir avec Kinshige, mais... Contrairement à elle, je me posais des questions sur mon orientation.

Et ça a continué encore après mon arrivée au Japon. Par exemple, j'ai été plutôt affectée par le fond d'écran du téléphone de Uwasa, l'amie de Diana. Une photo simple d'elle et de Sakura Ghisei avant le suicide de cette dernière. Il n'y avait rien de... "explicite" sur cette photo. C'était juste un selfie entre deux amies proches. Mais je dois avouer que je trouvais Sakura vraiment très mignonne.

Pas "mignonne" dans le sens une fille qui trouve belle une fille car elle est bien coiffée, bien habillée...

Mais "mignonne" genre une fille qui trouve une autre fille à son goût.

Je ne m'étais jamais demandée comment serait la réaction de ma famille si j'étais homosexuelle. Mes parents étaient habituellement du style à ne pas juger des préférences des autres, de ne pas l'adorer ni le détester.

Mais accepteraient-ils que leur fille le soit ? C'était une nouvelle question que je me posais, pendant mon questionnement envers moi-même.

Mais au moment où je voyais Dao, habillée de son impair qui la protégeait de la pluie, devant chez moi en mode perdue... Une autre question surgissait.

Dao et moi étions devenues plutôt proches. Au fil des jours, nous avions apprit à nous connaître en tant que deux amies. Savoir que Dao est d'origine du Vietnam et qu'elle avait emménagée dans cette ville Japonaise pour mieux suivre sa maladie était vraiment fascinant. Et, aller savoir pourquoi, Dao était très intéressée par ma manière de vivre "américaine".

A croire que mon pays fascinait alors que rien n'était intéressant.

Enfin bref. Donc j'étais proche de Dao. Et ignorant comment serait mon premier coup de foudre, il était vrai que je me demandais si je n'avais pas un sorte de pincement pour cette fille.

Elle était gentille voir trop adorable pour ce monde, son rire était vraiment mignon et contagieux, j'étais très à l'aise en sa compagnie sans avoir la sensation d'être jugée et quand elle était sur le point de s'endormir j'étais plus qu'inquiète.

Normal, me dira-t-on... Mais est-ce si normal que cela ?

...

Ça me trottait encore dans la tête, alors que la pluie était plus imposante autours de nous. Je finissais de me rapprocher d'avantage de Dao, jusqu'à briser la distance lointaine qui nous séparait. Je levais légèrement ma main qui tenait fermement le manche de mon parapluie, afin de aussi protéger mon amie de la forte météo. Son impair était plus que trempé.

Dao, qui jusque là fuyait mon regard en cherchant une réponse à ma précédente question, finissait par relever ses pupilles en ma direction. L'expression de son visage fut dans le calme, mais l'étonnement... Plus un bon réveil, contrairement à d'habitude.

Dans le silence où les seuls bruits provenaient de la pluie et d'une voiture qui passait sur la route, Dao retira sa capuche. Elle libérait ses deux fines couettes avant de baisser de nouveau ses mains.

"Désolée de passer sans prévenir, dit-elle à voix basse en brisant le silence, je voulais te demander quelque chose. Je ne voulais en parler au téléphone."

-Qu'est-ce qui ce passe ? Lui demandais-je. Tu veux entrer, d'abord ?

-Non non, répondit-elle négativement en faisant le signe de la tête, je ne serais pas longue. Voilà... Je voulais te demander si tu accepterais de... Comment dire... Avec ma maladie, je suis une thérapie depuis peu. Et mon psychiatre voudrait, pour ma prochaine séance, que je vienne avec un camarade en qui j'ai confiance.

-De venir avec toi lors d'une séance...?

-Oui. D'après lui, ça m'aiderait à parler de mon syndrome avec une personne qui a eu affaire à mes crises de somnolences. Je ne veux pas demander ça à Shinji-kun... Rien que le fait qu'il traîne avec moi parce qu'il veut être "anormal", comme moi, me rend mal à l'aise... Alors, j'ai pensé à toi. Tu accepterais de m'accompagner à ma prochaine séance ?

Il est vrai que sa proposition était plus qu'étrange. Je m'attendais plus à une demande de rencard plutôt que ça. J'en avais la tête qui prouvait mon étonnement.

Néanmoins, je fus finalement touchée. Mon visage se détendit jusqu'à en avoir le sourire peinée.

C'est sans me forcer et gardant mon sourire que je répondis à la demande de Dao :

"Bien sûr. Je viendrais avec toi. Dis-moi juste quand et à quelle heure, et je t'accompagnerais."

Finalement, le visage hésité de Dao se changea en un scintillement. Suite à ma réponse, elle finissait par sourire de façon soulagé.

"C'est vrai ? Oh merci, Olivia-chan !" dit-elle tout en sautillant sur elle-même en ne cachant pas sa joie.

Une énergie jaillissait d'elle au point que cela m'étonnait. Dao était plus du type calme ou fatiguée à cause de son syndrome.

Mais là, elle m'en attrapait la main libre tout en étant reconnaissante, me faisant même bouger dû à ses secousses.

Puis, Dao finit par se calmer et par me relâcher. Elle détourna un instant le regard, souriant toujours mais plus gênée à cause de son attitude. Je rigolais discrètement, amusée, tandis que Dao continua d'une voix plus basse :

"Excuses-moi, Oliva-chan..."

-Ne t'excuses pas, heh heh...

-Dès que j'ai mon rendez-vous, je t'en informe.

-Ça marche, tu as mon numéro.

-Oui, je l'ai. Je vais rentrer avant que la fatigue n'arrive... Je te dis à demain ?

-Je te dis à demain, Dao.

C'est ainsi, sur une tension plus apaisante, que je laissais Dao s'en aller sous cette pluie absurdement violente. Au fond, j'aurais aimée lui proposer de rester à l'intérieur de la maison. L'idée m'était venue en tête en regardant Dao s'éloigner.

Mais je ne l'ai pas fait.

On était que des amies, toutes les deux. Et j'ignorais totalement si Dao préférait les filles ou les garçons. J'avais entendu dire que les Japonais étaient très tabou sur l'homosexualité. Dao est Vietnamienne, mais j'en savais rien si eux aussi pensaient au tabou.

Je ne voulais pas me précipiter. Moi-même je ne savais pas encore si j'étais vraiment homosexuelle.

En tout cas, mes problèmes d'attirance n'avait rien à voir avec le but de cette histoire.

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