10- Je le veux

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Quand je m'extirpe doucement de mon coma, la première chose que je remarque est abominable. C'est tout simplement inadmissible! Une affreuse couverture orange, aussi rugueuse que le pelage de Vermicelle, entoure mon corps de rêve. Le tissu de basse qualité me gratte et provoque des plaques rouges qui apparaissent graduellement sur ma peau. Cette nouvelle teinte me donne des airs de diablesse et je souris intérieurement : comme quoi, le diable s'habille en Prada.

Je repousse mes cheveux blonds qui me tombent devant le visage et inspecte l'entourage qui m'englobe. Les fauteuils en cuir blanc, les divers tableaux accrochés sur les murs, ainsi que de nombres décorations me font comprendre que je ne suis plus dans la misérable cabane de mon âme sœur. En effet, cet endroit est bien plus luxueux et sent bon, contrairement à la demeure de Philibert qui, entre nous, sent la mort.

Un sourire vient étirer mes lèvres quand mes yeux rose bonbon découvrent la silhouette gracile d'Élodie étendue sur le sol. Je savais bien que Philibert me préférait! Il m'a posé sur le magnifique canapé et non pas sur le parquet sale, regorgeant de bactéries et je ne sais quoi d'autre de mauvais. Dans ta sale tronche, Élodie.

Je me redresse, faisant craquer mes vertèbres, et hume l'air, maintenant chargé d'une odeur chocolatée. Ses effluves de pâtisseries me parviennent jusqu'à mes narines et de la salive se met à couler le long de ma sublime mâchoire. Malheureusement, cette odeur est vite chassée par celle de brûler, me donnant un haut le cœur. Rapidement, je fouille dans mon chignon et en extirpe un canif en diamant. Je me penche ensuite vers l'affreuse rousse et coupe une mèche de ses cheveux. Je la porte à mon nez et inspire longuement dans le but de faire disparaitre le souvenir du brûler. C'est bien mieux!

— BORDEL ALEXIA, s'écrie une voix masculine avant que des bruits de pas se fassent entendre, qu'est-ce que tu as brûlé?

Le détenteur de cette voix est un magnifique trentenaire, simplement habillé d'un jogging, laissant entrevoir son torse. Je prends un peu de temps pour admirer le spectacle avant de remonter mon regard et inspecter ses traits. Son visage anguleux met en valeur ses yeux et ses sourcils broussailleux; ses cheveux bruns lui tombent sur le front, lui donnant un air irrésistible. Mon cœur rate un battement quand il se tourne vers la cuisine, me laissant admirer son joli fessier.

Mâchoire crispée, épaules tendues, il fonce vers la cuisine, les yeux plissés. Hors de question de ne plus pouvoir voir son corps de rêve! Après avoir éparpillé les cheveux d'Élodie sur son corps, je me lève d'un bon et me dirige à mon tour vers la cuisine. Je m'arrête au seuil pour avoir le meilleur champ de vision possible.

Une jolie blonde, possédant un corps presque comparable au mien, tient dans ses mains une plaque de biscuits et ses yeux émeraudes sont fixés vers le sol. À ses pieds, une petite brunette possédant les mêmes yeux tire sa robe sans cesser de répéter le mot maman. Elle est tout simplement adorable avec ses joues rebondis, sa petite bouche et ses boucles brunes! J'aimerais tant la prendre dans mes bras et l'offrir à Vermicelle comme compagnon. Elle ferait un bon chat, j'en suis sûre.

Non loin, l'homme de tout à l'heure – Apollon- tire la racine de ses cheveux, secouant quelques fois la tête. Sous le coup de la rage, sa jambe droite frémis et ses yeux chocolat fusille la jolie blonde. Aucun des deux ne semble être conscient de ma présence et n'esquisse aucun geste quand Philibert me tire vers lui, me désignant la chaise à ses côtés. Bien entendu, il est hors de question que je m'assois sur une chaise. Je m'affale donc sur ses genoux et pose sa main sur ma hanche. Il me lance un regard perplexe mais la voix colérique de l'homme détourne son attention :

— Tu es débile, Alexia! Confier la garde de la cuisson à notre fille d'à peine deux ans! Qu'est-ce qui t'es passé par la tête?

Il se penche et prend la gamine dans ses bras, lui murmurant de douces paroles aux oreilles. Le bébé gazouille et joue avec le nez de son papa. Tout simplement adorable. La jeune mère dépose brutalement le plateau sur le comptoir et pose ses poings sur les hanches, adoptant le même visage que son mari : froid et dangereux.

— Elle doit apprendre!

— On n'apprend pas à faire des gâteaux à l'âge de deux ans! On n'apprend rien à deux ans, on ne fait que s'amuser!

— Tu as tort! Mon père nous a appris, à Justin et à mois, à nager à quinze mois. Il nous a jeté dans la baignoire et nous a regardé nous démener pour ne pas mourir.

Je sens la main de Philibert faire pression contre moi.

— Alexia, ton père est cinglé, lâche ce dernier, attirant par la même occasion l'attention sur nous.

Les deux amoureux se tournent vers nous comme un seul homme et Alexia hausse un sourcil. Pour ma part, je me cache le visage derrière la nuque de Philibert. Je suis timide, il ne faut pas l'oublier. Je hais attirer l'attention sur moi.

— C'est qui? lâche la blondinette.

— Bonjour, je m'appelle Agathe Shilom, mais tout le monde m'appelle Star. Je suis aussi la sensualité personnifiée, répondis-je en me levant d'un bond et en lui tendant la main.

Je sens le regard approbateur du trentenaire.

— Elle a un joli cul, commente-t-il avant de crier de douleur. Sa femme vient de lui asséner un coup de cuillère.

— Tu oses dire ça devant moi, Carl? crache-t-elle avant de reprendre sa fille. Tu dormiras sur le canapé!

Je suis d'une oreille leur chicane et souris quand je sens le bras de Philibert s'enrouler autour de ma taille de guêpe. Prenant ça pour une invitation, je me love contre lui et me mets à jouer avec sa veste en cuir. Soudain, je me sens projetée vers le côté et tombe comme une baleine sur le sol. Je gémis : ça fait bobo.

— On ne touche pas mon veston en cuir.

Carl, ayant sans doute assisté à notre altercation, oblige Alexia à se taire et se tourne vers nous, tout en jetant un regard noir à l'amour de ma vie.

— Phil, c'est impoli! J'accepte déjà que tu viennes vivre chez moi pour éviter Papa, mais ce ne sont pas des manières! Va t'excuser.

Je sens Philibert se tendre et ses mains forment désormais des poings.

— T'es exactement comme lui! T'es qu'un connard! Je te déteste!

Ceci dit, il tourne les talons et s'enfuit de la cuisine, faisant bien claquer la porte. Les murs tremblent et la gamine gazouille comme un pigeon. Pour ma part, je me sens fondre encore plus et j'effleure du doigts mes lèvres. Philibert est si parfait, si formidable, c'est l'amour de ma vie! Carl me tend ensuite sa main et, après avoir fixé son début d'abdos, je l'accepte volontiers. Ne jamais refuser l'aide d'un beau garçon. Je recoiffe à la va-vite mon chignon, cachant bien mon bazooka, il ne manquerait plus qu'on le voie!

— Il faut l'excuser, il a été programmé pour agir comme ça. Je sais que c'est quelqu'un de bien, il faut le connaitre. Ce n'est pas qu'un garçon, c'est un Bad boy! Chantonné-je, des étoiles pleins les yeux.

Ils opinent du chef et leur enfant s'agite :

— Play Boy! Play Boy!

Elle gazouille ça sous le regard éberlué de ses parents. Et puis, ensemble ils s'écrient :

— ELLE A APPRIS UN NOUVEAU MOT! NOTRE FILLE EST UN GÉNIE!

Ils se mettent à danser dans la cuisine, tenant leur fille haut dans les airs.

— Pour fêter ça, pizza! J'espère que tu resterais avec nous, m'apprend Alex en me couvant d'un regard doux.

— Je le veux.

On ne refuse jamais un dîner gratuit. Jamais.

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