Tant de questions tourmentaient mon esprit après cette altercation.. Je me sentais perdre pied avec mon frère mais aussi.. et je le vis plus tard.. avec Côme, et ce, à mes dépens. .

- Mila.. Tu..tu pleures.. ? S'inquiète Côme en enroulant son bras autour de mes hanches.

Il avait aussi approché sa main de mes joues où résidaient encore quelques larmes.

Étrangement, je me sentis d'un seul coup beaucoup mieux.. Et j'essuyai vigoureusement mes larmes en déplaçant doucement ses mains.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé? Ne peut-il s'empêcher de me demander. Mila? Qu'est-ce qu'il y aaa?!? Craque-t-il alors que pour la première fois, aujourd'hui, ses yeux s'embuaient..
- Côme.. Murmuré-je alors en glissant ma main dans son cou. Ça ne va pas..?

Il mordit sa joue en me regardant, les
sourcils froncés au plus haut point.

- Ça va pas sheulement shi toi cha va pas.. Murmure-t-il sans cesser de mordre sa lèvre.

Mes sourcils se retroussèrent vers le haut face à sa souffrance.

- Ça va.. Je t'assure que ça va.. Lui assuré-je en caressant doucement ses cheveux.

Il essaya de me sourire tout en mordillant toujours sa joue, les sourcils encore froncés.. Ça me fit du mal. Très mal. Trop mal. Pensé-je en me disant que je devais agir.

- Je t'aime. . Lui murmuré-je alors à l'oreille.

Je vis aussitôt son oreille droite rougir tant il devait être surpris et gêné..

Puis.. j'embrassai l'endroit exact où il mordillait sa joue.. Pour lui dire que je ne voulais pas qu'il se fasse du mal..

Et le baiser fut long..

Côme était tellement campé sur ses opinions parfois.. M'amusé-je intérieurement.

Dans tous les cas, je savais que ça en valait la peine car petit à petit, la pression qu'exerçaient ses dents sur sa joue se libèra.. Et, il arrêta enfin de se mordiller la joue. Là, seulement, après avoir profité encore un instant de ce moment-là..

Nos regards se croisèrent et je lui offris un doux sourire :

- Tu avais besoin de moi pour un exercice, non ? Lui demandé-je.

Il hocha de la tête, encore un peu pensif.

- J'avais une question par rapport à mon devoir de maths.. Murmura-t-il enfin.
- J'adore le Français, tu le sais? Murmuré-je en le regardant tendrement.

Il hocha de nouveau de la tête et je l'entraînai doucement vers l'étage.

Pendant qu'on montait les escaliers, cette phrase lui échappa :

- Je me sens beaucoup mieux.. maintenant que ton frère est parti..

Je fis mine de ne pas l'avoir entendu..

Que pouvais-je dire à cela ? À part lui donner d'autres raisons de le redouter et le détester.. ?

Dans tous les cas, il dût me voir baisser la tête à l'instant où il avait prononcé sa phrase. .

Alors, on arriva dans notre chambre ; notre chambre.

Je vis que Côme s'était installé sur le bureau - ses affaires étaient d'ailleurs arrangé soigneusement, signe qu'il voulait bien faire les choses. Deviné-je en m'asseyant sur le tabouret, lui laissant ainsi le fauteuil.

- Tu-tu es sûre de ne pas prendre le fauteuil.. ? Cafouille Côme, gêné au plus haut point.

J'avoue que l'attitude de Côme m'échappait.. Remarqué-je en essuyant mes mains moites sur mes cuisses tout en lui murmurant :

- Oui, je suis sûre.

Eh oui, le fait qu'il s'angoisse m'angoissait à mon tour.

- Allez, fis-je doucement en tendant ma main vers lui, viens! L'invité-je, l'esprit un peu embrumé.

Côme me regarda un instant comme déconcerté et perdu avant de finalement attraper mes petits doigts pour s'asseoir à côté de moi. Je lui souris, et il fit de même.
Cependant, j'essayai de ne pas faire attention à l'once d'inquiétude qui remplissait ses prunelles émeraudes..

On en parlera après l'exercice. Me promis-je intérieurement.

- Alors ! M'exclamé-je avec une gaieté mi jouée mi sincère. Tu m'expliques ?

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La tête appuyée sur ma main, je l'observais effectuer ses exercices lui qui était absorbé par sa tâche, pour vérifiant qu'il ne faisait pas d'erreur.

Je jetai un autre coup d'œil à ma montre connectée.

- 18h15... Murmuré-je pensivement. Il faut que je fasse le dîner.
- Besoin d'aide ? S'enquit-il,
en me voyant me lever.

Je lui souris gentiment et déclarai :

- Ne t'en fais pas pour moi : j'ai le temps. Surtout que tous mes devoirs sont faits, pour ma part! Lui rappelé-je, une lueur taquine dans les yeux.

Il sourit en baissant les siens, amusé
et bien obligé d'admettre que j'avais raison. Puis, il la remonta vers moi, son sourire encore affiché sur les lèvres, et me demanda :

- Si tu as du temps, justement.. Est-ce qu'on pourrait..

Il se tut, cherchant ses mots..

- ..parler un peu.. ? Termine-t-il finalement.

Mes yeux se remplirent d'une incompréhension..

- O-oui, fis-je en me reprenant soudain, oui, bien sûr! M'exclamé-je en me replaçant sur le tabouret sans plus attendre. Je suis toute ouïe. Lui assuré-je en croisant mes jambes un petit sourire aux lèvres.

Ça tombe bien car de toute façon, je voulais lui parler de son état après cette séance de révisions. Me rappelé-je intérieurement.

- Merci.. Murmure-t-il sans quitter des yeux le sol, soucieux et pensif.

Je fronçai les sourcils.
Je détestais le voir comme cela..
Le voir aussi.. tourmenté.. Il était tourmen..

- Que.. Commence-t-il enfin.

Je l'écoutai attentivement, mais, il se ravisa et n'ouvrit plus la bouche. Ça m'inquièta.

- Est-ce grave.. ? Le questionné-je avec douceur.

Il haussa les épaules en scrutant de nouveau le sol.

- Ça dépendra de ce que tu me répondras.. Répond-il évasivement, avec ce même manque d'expression qu'il avait, lorsque je lui avais demandé s'il était vraiment SDF.

Je ne comprends pas ce qu'il veut dire.. Et ça m'inquiète terriblement !