Le passé de Sorrog

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Sorrog alias la princesse balafrée
Je la présenterais plus tard

C'est elle

Sauf qu'elle a pas du tout 17 je l'ai vieillit elle a 22 ans.

Le cri déchirant des pleureuses résonna dans l'air froid et pur du matin. La foule défilait le longs des rues. La tête basse, habillés de noire, tous les habitants du royaume restaient silencieux, et suivaient doucement le lourd cercueil, porté par des hommes en uniforme au visage couvert, qui menait la procession.

Aujourd'hui était un jour de deuil.
Et aujourd'hui était le jour de la naissance la princesse Sorrog.

Elle retira sa main de là où elle était, et les rideaux retombèrent et recouvrirent complètement la fenêtre d'où elle observait le défilé des gens endeuillés. Elle se détourna et repartit dans les profondeurs de sa suite.
Aujourd'hui, Sorrog avait 11 ans. Le faux cercueil était déjà presque sur la place principal de la ville, c'était à son tour de sortir et de faire son apparition.

Elle chaussa ses bottes de fourrures noires, elle se vêtit de sa robe douleur onyx lui arrivant aux chevilles, aux manches longues et au col montant noir charbons, puis s'enroula d'un draps jais brodé de chrysanthèmes, couvrant ses épaules et tombant jusqu'au sol comme une traîne funèbres derrière ses pas d'enfants. Elle posa ensuite sa couronne d'ébène et de chrysanthèmes sur sa tête et elle frappa à la porte de sa chambre. Une servante, sans un mot, lui ouvrit la porte, et un garde posté dans le couloir l'accompagna le long des quatre étages jusqu'au rez-de-chaussée. Elle sortit ensuite par la sobre porte de derrière, comme à chacun de ses anniversaires. Cela faisait 8 mois qu'elle n'était pas sortie dehors, et le froid de l'air glacé du matin la frappa et lui coupa le souffle un court instant.

Puis, toujours suivie de près par le garde qui l'a surveillait, elle se dirigea en suivant une ruelle, vide de ses habitants, vers la place centrale de la ville, vers laquelle se réunissait le cortège funèbre, et où le cercueil serait brûlé.
Elle tourna à l'angle d'une rue, et enfin, elle aperçue ses frères et sœurs qui attendaient, déjà en place, devant la statue de la défunte reine, leur mère.

Elle s'avança un peu pour observer l'entrée de la rue de laquelle sortirait le cortège.
Enfin, les premières gardes et pleureuses apparurent, suivie par les habitants et peu de temps après du cercueil.
Le garde qui l'accompagnait la poussa du bout de sa lance, et elle se lança en avant.

Il fallait qu'elle marche à la même vitesse que le défilé funèbre, car elle devait arriver en même temps qu'eux. Ils se trouvaient sur sa droite. Ses frères et sœurs étaient devant elle, de profils, tous vêtue de somptueux vêtements noirs et brodés d'argent et de pierres précieuses. Les siens n'étaient que de noir et de chrysanthèmes. Elle devait avoir l'air sombre et triste. En deuil. Ce n'était pas dur pour elle, elle l'était sans arrêt. Elle avait l'habitude d'être punie quand elle n'avait pas l'air assez malheureuse.

Elle ralentie un peu. Un porteur avait glissé et le cercueil s'était arrêté un instant.
Enfin, elle arriva au pied de la statue en même temps de la boîte de bois noir, et se tourna vers celle-ci. Le cercueil se posa et tout le monde recula, tandis qu'elle, s'avança. Puis elle se baissa, se mit à genoux, croisa ses mains sur sa poitrine, et se pencha pour que son front touche les planches de bois gelées. Elle resta ainsi cinq minutes entières, puis elle se releva. Derrière elle, son frère le plus âgé lui tendit un couteau au manche d'ébène et d'or, qu'elle saisit sans hésiter.

Les mains un tremblante, de froid bien sûr, pas de peur, elle n'avait pas peur, juste un peu froid, elle dessina rapidement deux croix sur ses poignets du fil de la lame aiguisée et poisseuse d'une mixture anti-coagulante, là où se trouvait déjà, légèrement en relief, la trace rosé de son acte de l'an dernier, pour son anniversaire de 10 ans, et de ceux de tous ses anniversaires depuis ses 5 ans.

Le rouge de son sang perla au bord des coupures, puis s'échappa des fines ouvertures créés sur sa peau, et glissa sur sa peau pâle, éclatant sur le blanc de la neige, mate sur le noir du cercueil.
Elle ne devait pas stopper le saignement. Il devait couler jusqu'à ce qu'elle perde connaissance. Alors seulement, sa plus jeune sœur interviendrait, panserait ses blessures, arrêterait l'hémorragie et elle serait ramenée dans sa chambre. Jusqu'à ce que sa présence soit demandée de nouveau pour avoir l'air malheureuse en public.

Le rouge avait maintenant noyé ses poignets à la finesse irréelle, recouvert le symbole de croix d'où sortait, encore et encore son liquide vital.

Sorrog se fit la réflexion qu'elle aimait bien le rouge de son sang. Cela la changeait du gris et du noir de sa chambre et de ses vêtements. Mais en fixant l'écarlate qui se déversait hors de l'entrelacs violet et bleus sous sa peau d'ivoire fine comme les ailes d'une libellule, elle sentit, impossible à réprimer, la colère. L'injustice. Cette injustice profonde qui la tétanisait d'une colère froide comme la glace qui recouvrait ce royaume gelé. Gelé comme le coeur de ses habitants. Elle n'avait que 8 ans et plus de colère et de froideur l'habitait quiconque dans son monde. Qu'avait-elle fait ? Pourquoi méritait-elle d'être malheureuse ? Pourquoi s'était-elle faite giflée au point de s'en luxer les cervical au moindre sourire ? Oh elle le savait ! Elle avait tué sa mère. Mais avait-elle eu le choix ? Non jamais. Pas une seule fois. Sa famille derrière elle la regardait à peine, oh tous es frères et sœur qui s'aimaient comme une famille qui s'aime mais la laissait en dehors, cloîtrée dans une pièce obscur et terne. Destinée au malheur depuis sa première bouffé d'air. Ils l'abandonnait tous, il préférait l'ignorer n'est-ce pas ? Trop embarrassant, cette petite sœur, petite chose, qui leur avait pris leur mère. Et son père... Son père.... Cet... Homme... Si tant est qu'on puisse le qualifier de tel... Elle ressentait au moins autant de haine pour lui seul que de haine pour le reste de ce monde. C'était sa faute. Elle souffrait, par sa faute. Il paierait un jour il paierait il paierait il paierait il paierait il paierait il paierait il paierait il paierait.

Elle releva un bref instant ses yeux devant elle, tirée de ses pensée par une toux, fixant la foule qui se délectait de voir le paysage de blanc et de noir s'égayer d'un rouge profond, synonyme de douleur pour elle. Le monde entier ne voulait pas d'elle. Soit. Elle ne voulait pas d'eux non plus. Elle ne voulait de personne. Personne d'autre qu'elle et seulement elle. Personne n'avait pitié, elle n'aurait jamais pitié. C'était trop tard de toute façon. Elle ne voulait jamais aimer. Elle n'aimerait pas. Les autres la dégoûtait. Elle les regarda, avec ses grands yeux purs et clairs, ses yeux pâles comme un ciel lavé à l'aurore après la tempête. Et si froids. Si froids...

Chacun d'entre eux, n'était qu'un déchet. Qu'un pion. Les vrais monstres, les tyrans, les assassins. Les violeurs, les menteurs, les voleurs, n'était sommes toute pas si différents. Ils faisaient juste dans la réalité ce que les autres se contentait d'imaginer sans l'assumer, sans assumer qu'eux aussi portait la même violence en eux. La violence. Sa violence.

Le monde est violent.

Le monde ne veut pas de moi

Je vais leur donner une bonne raison de vouloir mon malheur.

Une vraie raison de me rejeter.

Une rage incommensurable coulait au ralenti dans chacune de ses fibres, gelait les sentiments sur place, tuant la chaleur et la compassion. Elle. Ne. Voulait. De. Personne. Elle ferait ce qui lui plait. Et tant pis pour les autres.

Elle commença à se sentir bizarre. Elle avait la tête qui lui tournait, et la sensation de douleur s'estompait. Les silhouettes noirs des habitants qui l'observaient, froids et détachés, comme si forcer une fillette à s'ouvrir les veines et passer sa vie entière enfermée et malheureuse, pour une mort contre laquelle elle ne pouvait rien, était un spectacle réjouissant et que sa punition, ce deuil qu'elle portait sans arrêt, n'était que justice, se brouillèrent. Tout se mélangea, le blanc du ciel et de la neige, le noir des habitant et du cercueil, et le rouge qui l'entourait.

Soudain, elle aperçue une silhouette se détacher de la foule indifférente et se précipiter vers elle. Un'visage, étrange, sombre, comme elle n'en n'avait jamais vu, la fixait. Elle sentit une sensation chaleureuse lui envelopper les mains et la douleur se réduisit. Elle baissa les yeux. Une femme s'était agenouillée devant elle et avait appuyé contre ses poignets un draps blanc déjà tout imbibé.

Elle releva la tête. La femme la regardait une lueur étrange dans les yeux. Qu'elle était cette émotion qui se reflétait dans ses prunelles presque noires ? À ce moment-là, Sorrog n'avait pas de mot pour l'identifier. La femme avait des vêtements rouges et oranges avec des perles et des plumes, comme elle n'en avait jamais vu.
Elle écarta une mèche de cheveux de son visage et la serra, tout en appuyant son écharpe blanche sur ses poignets, tout en chuchotant sans fin

- esh'er Nim Ololi, esh'er Nim Ololi, esh'er Nim Ololi, esh'er Nim Ololi...

À cette époque, Sorrog ne pouvait pas comprendre cette langue, ce visage sombre pleins d'émotions, cette femme pleine de douceur qui venait stopper la tradition, et arrêter son hémorragie cérémonielle, cette flamme d'humanité dans la foule de statue noires aux visages humains. Tout s'était passé si vite. Un instant plus tard. La foule s'était jetée en avant. Des gardes saisirent la femme et une foule plongea vers Sorrog. Avec haine. Un barrage qui cède.

Le premier coup l'atteint à la bouche, puis d'autres pleurèrent sur son corps entier. Mais ils  se concentraient sur son visage, qu'elle pouvait à peine protéger avec ses frêles bras exsangues.

Son sang s'était presque arrêté de couler grâce à l'écharpe blanche de l'étrangère, mais pour autant, les coups des habitants de la ville lui firent perdre la notion de ce qui l'entourait. Le haut, le bas, la droite, la gauche, plus rien n'existait. Juste une grande douleur qui montait se répercutant dans ses nerfs comme une vague qui gonfle en montant avant de tout engloutir. Chaque poings, chaque pieds, ajoutaient de la douleur. Ses os, se cassaient, se brisaient. Elle était trop fragile.

Elle était faite de porcelaine.

Un éclat de bois provenant du cercueil l'atteint au visage et tout d'un coup, sa droite s'obscurcit sans prévenir, tandis que la douleur éclata dans son crâne et résonnait dans son corps. Elle ne voyait plus tout ce qui se situait sur sa droite. Entre deux jambes prêtes à lui lancer un coup, elle entre-aperçue l'étrangère qui lui était venue en aide, au sol, la lance d'un garde dépassant de la poitrine, le regarde vide tourné vers le ciel vide également, une goutte de sang au coin de son regard qui s'échappa et roula sur sa joue comme une larme. C'est sur cette vision qu'elle ferma l'œil qui lui répondait encore.

Oh ça y est. Elle savait quel mot mettre sur l'éclat du regard de cette étrangère.

C'était de la pitié.

Ça la dégoûtait.

Le noir, cette couleur si familière, l'étreint dans ses bras d'obscurité, et la fraîche douceur des ténèbres la berça jusqu'à l'inconscience.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro