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Vendredi, samedi, dimanche, lundi, mardi, mercredi... les jours filent. Selim vit sa vie sur un mode automatique. Il se lève, entame sa routine matinale, part vers le café pour entamer sa longue journée. Il souffle de temps en temps, n'accompagne plus Mona dans ses pauses clope, trop irrité par l'odeur de la cigarette. Le soir, il passe à l'hôpital saluer son père, sans s'éterniser. Pour finir, dîner avec la famille où Noham s'occupe toujours à combler les blancs.

Quand Selim s'ennuie, il s'occupe en envoyant des messages à Coline. Des textos peut-être un peu trop brefs, sans inspiration. Les messages et la vraie vie, ce n'est pas pareil pour le brun. Il n'arrive pas à être lui-même dans ses minuscules interactions. Il passe pour le mec froid, et en est très bien conscient.

Jeudi, jour de congé. Seule journée où Selim se laisse dormir. Mais il n'arrive même pas à faire une grasse matinée, se réveillant à 7 heures comme les autres matins.

Le jeune homme traîne dans son lit, fixe son plafond, tente de se motiver alors qu'il se sent affreusement las. Quand il revérifie l'heure, il est 8 heures moins le quart. 45 minutes passées à ne penser à rien, c'est finalement apaisant.

Selim compte les jours de travail qu'il lui reste : une semaine à tout casser avant la pause estivale du café. Que faire après ? Les vacances entre potes, à quoi bon rêver ?

La famille d'abord, comme on lui a toujours répété.

Mais si Selim pense un peu à lui, il sent qu'il a besoin de fuir ces endroits, se casser loin pour faire une pause, rompre avec cette routine étouffante. Néanmoins, d'autres circonstances enferment le nombre de ses possibilités : Noham et ses problèmes financiers, sa mère et sa petite sœur seules à la maison, son père à l'hôpital.

Celui qui vit la belle vie, c'est Soan. Soan qui prépare son voyage Erasmus, qui part loin, longtemps. Selim l'envie.

À 10 heures, encore dans son lit, il reçoit un SMS. C'est Léonard.

« T'as disparu ou quoi ? Mcdo chez moi ce midi. »

Selim sourit.

Même si dernièrement, il ne comprend plus bien sa vie, le brun est content d'avoir encore des amis. Des amis qui certes, ne connaissent rien de ses peurs, mais des amis qui lui donnent envie de sortir de son lit.

*


— Attends quoi ! Tu pars pas en vacs avec nous ? s'offusque Léonard.

Le grand brun fait de grands gestes, signe d'une révolte sincère. Abel et Louis, tout juste arrivés, avec les menus maxi best of, essaient de comprendre la discussion qu'ils ont ratée.

— Je peux pas, j'ai des problèmes familiaux à régler, avoue Selim maussadement.

Léonard tire la tronche. Dans le groupe de quatre, quoi que les gens en disent, il y a des duos. Et Selim et Léonard en forment un. Ne pas partir en vacances ensemble, ça a l'air de le décevoir grandement.

— C'est grave dommage, se contente de commenter Abel.

Louis reste silencieux, tout en entamant ses frites. Selim, pour ne pas casser un peu plus l'ambiance, ouvre sa boite de nuggets et en passe une à Léo'.

Deux secondes plus tard, son meilleur ami s'active. Il se lève, rentre dans sa chambre, fait en sorte de faire un chahut pas possible en faisant tomber des affaires. Léonard sort soudainement avec une paire de lunettes sur le nez, des serviettes dans les mains et des chaussures de marche aux pieds.

— On bouffe et on se casse ! annonce-t-il fièrement.

Personne dans la pièce n'a l'air de comprendre où il veut en venir. Mais Abel, toujours motivé par les grands élans de Léonard se lève pour le rejoindre.

— J'ai pas compris, mais let's goooo !

S'en suit une scène incompréhensible pour Selim. La bande de quatre s'empiffre, dévorant leur déjeuner en deux secondes sous l'impulsion d'Abel. Ça donne presque mal au ventre à Louis, qui avoue devoir « s'alléger » chez son ami. Tout le monde rit aux éclats en entendant la chasse d'eau. Des gros gamins.

Quelques minutes plus tard, Selim est poussé par Léonard dans sa Clio. Au siège avant, le conducteur lui annonce qu'il aura besoin d'un guide, muni du GPS de son téléphone.

— Mais on va où ?

— À l'aventure ! crie Léonard en démarrant la voiture.

Louis et Abel, à l'arrière, allument l'enceinte. La musique à fond dans la caisse, les quatre partent sans plan en tête.

Selim ne comprend pas bien ce qui passe par la tête de ses amis. Deux heures plus tôt, il était en train de traîner dans son lit. Maintenant, il cherche une destination de vacances improvisée.

— Moi je veux voir la mer. Avec un sentier côtier bien lourd si possible, demande Louis.

Léonard ordonne alors à Selim de taper une ville proche, avec une côte sauvage qu'il semble avoir déjà visité. 2 heures et demi de route, indique le portable du brun. Ses trois amis semblent incroyablement motivés.

— Vous m'amenez vraiment à la mer là ? Je taffe demain matin, rappelle Selim, rabat-joie.

— Petit trip, on arrive, on se la coule douce, bain de minuit puis... du trajet où tu dors. On arrive demain matin à 6h max promis, résume le conducteur.

Léonard lui décoche son sourire le plus victorieux. Selim se laisse convaincre.

Et les voilà, partis à quatre, les cœurs légers.

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