Grande nouvelle dans la famille de Selim. L'aîné de la famille va devenir papa. Le couple l'a annoncé sur une discussion groupée Whatsapp, en audio. Le brun a reçu un message d'Isidore juste après : « Mec, on va être tonton du même gosse », ce qui l'a fait rire nerveusement.

Purée, tonton. Tout le monde a l'air enchanté par la nouvelle, surtout du côté de la famille d'Isidore, qui accueille cette naissance comme un don du ciel. Chez les Mesli, c'est une autre affaire, les parents s'inquiètent du 20m2 de l'appartement du couple. C'est plus fort qu'eux, ils souhaitent le meilleur aussi pour cet enfant.

« T'es chaud pour un verre ce soir, faut fêter ça » propose Selim à Isi'.

Et puis, ça lui fait toujours plaisir de voir le blond.

« Vas-y chaud. »

Ils se donnent rendez-vous par message à 20h à l'Attirail. C'est le bar préféré d'Isidore, toujours bondé mais avec une ambiance banale mais attachante. L'endroit sent le tabac froid et les cigares. Le vieux bois ajoute en prime un côté rustique que les clients apprécient.

C'est dans quatre heures, y a le temps, se dit le brun en rangeant son portable dans sa poche. Selim profite de ce moment de transition entre deux activités pour s'étirer. Il est posé dans son jardin, au soleil, les pivoines sur sa droite. Il contemple les fleurs une par une, savoure leur couleur tout en étant content d'apprécier leur odeur. Aucune allergie en vue, ça le rassure.

Allez, Selim on se reconcentre.

Le brun est en train de lire un livre, un classique du XXème siècle parce qu'il aime bien ça. La vie devant soi. Son père l'a recommandé chaudement en rentrant la dernière fois. Très simple à lire, le point de vue du personnage principal enfant est assez envoûtant. Le lecteur s'attache rapidement. Selim aime bien la proximité naturelle que lui offre ce roman.

Avec motivation, il se dit qu'il devrait finir au moins 100 pages cet aprèm, avant d'enchaîner avec une douche froide et le verre. Mais la chaleur l'assomme rapidement, et il se contente d'écouter Oasis au soleil.

Ça lui laisse le temps nécessaire pour réfléchir à ce qu'il apprécie dans cette journée. Il travaille énormément sur ça, sur les conseils de sa maman. Profiter des petits riens qui l'animent. L'odeur des pivoines, l'herbe verdoyante fraîchement tondue, les caresses légères des brises.

L'été quand Selim n'a pas grand chose de prévu, il apprend à aimer la lenteur de son existence, contrastant avec le chaos de certains de ses ressentis passés. C'est tout simple mais réconfortant. Une journée sans problèmes, une liberté nouvelle et toutes ces possibilités d'apprécier les choses telles qu'elles sont. Selim aime plus que tout cette impression d'être en éveil.