The Lie

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

*Arm'*

Réunion de crise.

Siphano, Blondie, Poupu, Brioche et moi étions assis en rond au milieu de notre village, et personne n'osait dire un mot. L'ambiance était... comment dire... pesante. Enfin, Siph' prit la parole :

- Bon... Brioche, qu'est-ce qu'il t'est arrivé exactement ?

L'intéressé eut un sursaut, puis tenta de se calmer et raconta :

- Bah, j'étais un peu tout seul au village, vu que Arm', Blondie et toi étiez allés vous promener, et que Poupu était seul de son côté aussi...

- J'étais sur ma salle à mobs, protesta ce dernier.

- On le laisse finir sans l'interrompre ! ordonna Siphano.

- Bon, heu... donc j'étais tout seul, et je m'ennuyais un peu, donc j'ai décidé de faire une promenade, juste une petite, hein, pas loin, tout ça... mais j'ai vu une piste en redstone par terre, je l'ai suivie, elle m'a mené à un coffre. Sauf que quand je l'ai ouvert, y'a des murs qui ont surgi du sol, comme ça, et alors que j'étais coincé, l'enclume m'est tombée dessus.

- As-tu vu quelqu'un aux alentours, à aucun moment ?

- Personne. J'ai vu personne.

- D'accord. Je suppose que le but de cette réunion est assez clair... bon sang, qui est le timbré qui a tué Brioche ?

Il avait hurlé sur la dernière partie de la phrase, et Brioche comme moi nous reculâmes, effrayés. Siphano retrouva difficilement son calme et reprit :

- Bon, Brioche ne peut pas s'être écrasé tout seul. Blondie et moi, on était ensemble à ce moment-là. Par contre, Arm', on t'avait perdu de vue, tu étais où ?

- Heu... j'avais vu de jolies fleurs, bredouillai-je. Je suis juste allé voir, j'en ai cueilli quelques-unes, et quand je suis revenu là où vous étiez avant, bah vous y étiez plus... du coup, après, je vous ai cherchés...

Pour appuyer mes dires, je sortis de mon inventaire la dizaine de roses que j'avais trouvées. Mon ami hocha la tête, se tourna vers Poupunou et lui demanda :

- Et toi ?

- Je l'ai déjà dit, je bossais sur la salle à mobs. Je ne suis descendu que quand j'ai entendu que Brioche était mort. Tu peux aller voir, elle est quasiment finie.

- Hmm.

Siphano parut réfléchir, et aucun de nous n'osa l'interrompre ; jusqu'au moment où Poupu' craqua et lâcha :

- C'est débile. Aucun de nous n'a pu faire ça, et on n'a pas de nouvelles des autres joueurs.

- Alors tu insinues que le piège s'est fait tout seul, et que l'enclume est tombée d'elle-même sur Bri' ? siffla Siph'.

- J'ai pas dit ça. Et si c'était juste de la faute de l'un de ces sadiques de développeurs, testeurs ou qu'en sais-je ?

- Ce serait bizarre. Ils n'auraient aucun intérêt à faire ça.

- Ah ouais ? Et ils n'ont aucun intérêt à nous enfermer ici non plus, peut-être ?

Avant que les deux n'en viennent aux mains, Blondie fit, d'une petite voix :

- Je pense qu'ils veulent juste nous observer. Et puis, ce n'est pas juste parce que Julien est mon chéri, mais... je pense qu'il a raison. C'est l'un de nous treize qui a fait ça. Ça ne peut être que l'un de nous. Reste à savoir qui... et pourquoi.

- Y'a pas de psychopathe parmi nous, que je sache, ajoutai-je plaintivement. Peut-être que c'est juste quelqu'un qui a voulu faire une blague ?

- Une blague de très mauvais goût, ouais ! Avec l'ajout de la douleur dans ce jeu, c'est pas une blague, c'est du sadisme gratuit.

- Mais peut-être que c'était pas censé être comme ça ! opposai-je encore. La piste, le coffre piégé, tout ça devait être préparé depuis longtemps... c'est juste pas de chance qu'il y ait eu la mise à jour !

Je vis que les autres n'y croyaient qu'à moitié. Soudain, les yeux de Siph' s'illuminèrent de rage, et il s'écria :

- Bon sang, je crois savoir qui a fait le coup.

- Qui ? soufflai-je en même temps que Brioche et Poupu'.

- Humour moisi, fourberie, peut rester planqué longtemps sans se faire remarquer...

- Non, c'est pas... commença Blondie.

- Si. Ce rat de Frigiel. À tous les coups, c'est lui.



- Arm', je peux te parler ?

Je tournai la tête vers Poupunou, qui venait de m'apostropher. La réunion s'était finie rapidement après la conclusion de Siph'. Nous étions tous sous le choc, et lui croyait dur comme fer que c'était son ancien ami, le coupable. Brioche avait été le premier à se lever, mal à l'aise, bafouillant que la nuit allait tomber sous peu et qu'il allait se coucher. L'un après l'autre, nous étions également partis, et Siphano en dernier.

- Oui, Poupu'... c'est à propos de Siph', enfin de Frigiel ?

- On peut dire ça. Viens, on s'éloigne un peu...

Il partit dans un coin du village, à l'opposé de la maison de Siphano et Blondie. Je le suivis sans trop comprendre, et lorsqu'il s'arrêta, ne pus m'empêcher de demander :

- Pourquoi on va si loin ?

- Parce que je n'ai pas envie que les autres nous écoutent.

Alors que je prenais peu à peu conscience de l'importance de ce que mon camarade allait me dire, celui-ci commença :

- Qu'est-ce que tu penses de Siphano, franchement ?

- Hein ? fis-je, pris au dépourvu.

- Qu'est-ce que tu penses de lui ?

- Oh, je... tu veux dire de sa théorie, selon laquelle Frigiel aurait tué Brioche ? J'en sais rien, en fait... c'est un peu incroyable. Je ne pense pas que qui que ce soit puisse avoir tendu ce piège. C'est forcément quelqu'un d'extérieur.

- Vraiment ? Blondie n'a pas tort pourtant, les développeurs n'auraient pas vraiment d'intérêt à faire ça. Et puis, s'ils avaient voulu tuer Brioche, est-ce qu'ils se seraient donné la peine de l'éloigner du village, puis de mettre un coffre piégé avec un système de pistons pour le coincer, et enfin lâcher l'enclume, le tout sans se faire voir ?

- Non, c'est pas possible, admis-je.

- Mais dis-moi plutôt... il s'est passé combien de temps entre le moment où tu as perdu Siph' et Blondie, et celui où Bri' est mort ?

- Heu... je dirais dix, quinze minutes, pourquoi ?

- Je vois... murmura Poupunou comme à lui-même. Deuxième question, tu ne trouves pas que Julien a accusé Frigiel drôlement vite ?

- Je ne vois pas où tu veux en venir, gémis-je alors que je comprenais de mieux en mieux.

- Supposons que l'enclume, le coffre et les pistons aient été préparés à l'avance. Dix minutes pour faire une piste de redstone à travers une forêt, c'est jouable. Ensuite... bing. Puis le coupable rentre au village et accuse quelqu'un d'absent, qui ne peut pas se défendre, partant d'un postulat foireux. Blague, donc Frigiel ? Mon œil.

- Pas possible que ce soit Julien, contredis-je pour me rassurer. Blondie a confirmé qu'il était resté avec elle. Et Brioche est son meilleur ami !

- Combien de fois a-t-il tenté de le tuer à l'enclume sans réussir ? Et pour Clem'... qui te dit que les deux ne sont pas de mèche ?

N'ayant plus d'argument, je me contentai de pousser un long soupir plaintif. Frigiel ? Siphano ? Aucun des deux ? Alors qui ? Je ne voulais pas y penser, c'était forcément autre chose. Mon ami n'avait pas pu faire ça.

- Siph' n'est pas du genre à faire ça.

- Rappelle-moi, qui nous a invités dans ce jeu ?

L'argument me percuta de plein fouet. Avec moins de conviction, je répétai sans trop y croire :

- Il n'est pas du genre à faire ça...

- Commence à te demander à quel point tu le connais, Arman. Et à quel point tu le connais encore. Ce jeu et sa pression sont en train de tous nous changer.

Sur ces derniers mots, Poupunou repartit en direction de sa maison, me laissant seul. Plus seul que jamais. Même si je refusais encore d'y croire, lentement, ses propos commençaient à saper ma confiance en les autres...

**********

*-*

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro