Nonchalance

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*Newtiteuf*

- Bon, manque plus que Xef et...

Tap, tap, tap.

- Désolé Siph', j'ai eu du mal à voir le temps passer ! C'est moi ou...

- Oui, François, on en parlera aussi, des affaires de temps qui passe bizarrement.

"Hey Siph', sympa de m'avoir attendu ! Désolé pour le retard, j'étais sur un toit en train de vous regarder parce que j'ai pas été invité... oh wait..."

Mon propre sarcasme me fit sourire. Avec nonchalance, je piochai une chips dans le paquet familial à côté de moi, la croquai, m'assis un peu plus confortablement. Pas comme si j'étais tout en haut d'un bâtiment (un restaurant, je crois), à presque six mètres au-dessus du sol, les jambes dans le vide... dans cette situation, j'avais plutôt intérêt à être bien installé. De là, j'étais plutôt bien placé pour entendre la conversation des autres, sans être vu. Enfin, s'ils levaient la tête, ça ne serait pas si dur de me repérer, je n'étais pas vraiment planqué en soi...

Bof, m'en fous. De toute façon, c'est sur Siph' que ça va retomber, vu que c'est lui qui a dit aux autres que je n'étais pas là.

C'est que j'en deviendrais presque égoïste, dites donc...

Je haussai les épaules à cette pensée. C'était un peu normal que je me sente concerné par ma survie, non ? Et si j'avais dit ne pas assister aux réunions pour laisser les autres venir... je ne pouvais tout de même pas les rater. Au moins pour m'informer.

- Donc, on est tous là à part Rosgrim, c'est ça ? lança Siphano.

- Grim ne viendra pas.

Toutes les têtes se tournèrent vers Pepper, qui secoua la sienne, d'un air de dépit.

- Je l'ai vu se diriger vers son appartement. Je serais prête à parier qu'il s'y est claquemuré pendant tout l'après-midi, et qu'il n'est pas près d'en sortir.

- Le lâche ! éclata Kim, virulente comme à son habitude.

- Non, pas vraiment, contra Pepper. Il est juste sous le choc. Brioche est mort ! Je sais pas si je te l'apprends, mais c'était son coloc et son meilleur ami, alors un peu de respect, ça ne t'arracherait pas la g...

- Wow, wow ! intervint Xef. S'il vous plaît, ne vous battez pas ! On n'est pas là pour ça !

- Oui ! renchérit Siphano, "arrêtez de vous battez" !... oups...

Si l'intervention de Xef n'avait eu que peu d'effet, la bourde de Siph' fit taire les deux filles. Et même tout le monde. J'avais tellement envie d'applaudir ce mec pour avoir fait l'erreur du siècle...

- Je... heu... désolé... bref, bafouilla-t-il. On peut... commencer, hein ?

- Oui, on commence, l'encouragea Blondie d'une petite voix.

Il lui fit un pauvre sourire contrit, avant de déclarer, d'une voix plus forte :

- Maintenant que tout le monde est arrivé, on peut commencer à discuter.



J'avais fini mes chips qu'ils n'en étaient même pas à la fin de leur discussion. Je bâillai d'ennui, luttant contre l'envie de chiffonner le sachet de chips et le leur balancer dessus pour qu'ils se dépêchent. Hé, à la réflexion, ça pourrait être amusant. Rien que pour voir leurs têtes.

Je ne prêtais même plus l'oreille à leurs propos, jugeant en avoir déjà saisi l'essentiel. À midi, ils avaient décidé de voir où menaient les rues qui sortaient de la ville - pas bête comme idée, mais un peu simple et simpliste selon moi. De fait, comme je m'en serais douté, elles ne menaient nulle part, et ramenaient simplement au point de départ.

Mais, au nom du ciel... pourquoi est-ce qu'ils s'étaient sentis obligés de débattre sur la torsion de l'espace-temps ? J'avais vaguement capté que quelques minutes à l'extérieur de la ville, c'était en fait un temps bien plus long à l'intérieur... mais bon sang, ils ne pouvaient pas s'arrêter là ? Parce qu'en ce moment, Arm' et Pepper se crêpaient le chignon pour savoir si le temps passait plus lentement ou plus vite à l'extérieur de la ville - chacun ayant ses arguments plus ou moins foireux - et Kim trompetait, démentie par Siphano, que le temps était accéléré/ralenti pour tout le monde, pas que pour la personne qui sortait de la ville. Pour ma part, je n'avais senti aucune perturbation au niveau du temps qui passait.

Au terme de ce qui me sembla être une éternité, ils finirent par se mettre d'accord. Le temps ralentissait à l'extérieur de la ville, et il ne ralentissait que pour la personne qui sortait. Mais quels génies, dites donc... une bonne demi-heure avant d'en arriver à ces conclusions, quand même.

- Mais dites... hasarda Blondie. Si on ne peut pas sortir par la route, alors on fait comment ?

La question les fit tous taire, et j'en sentis presque l'atmosphère s'alourdir.

- Vrai, ça, fit Kim. On est censés se barrer comment, hein ?

- Je crois que j'ai une idée, souffla alors Xef.

Il eut immédiatement l'attention de tout l'auditoire.

- En soi, on ne peut pas sortir par les côtés... donc il reste "au-dessus" et "en-dessous", non ? Enfin, je veux dire, précisa-t-il devant les regards vitreux des autres, qu'on ne peut pas s'en aller par les routes ; mais est-ce qu'il y aurait, je sais pas, un moyen de s'envoler peut-être ?

- Mais oui, ironisa Kim, tu veux nous faire pousser des ailes, ou alors nous changer en oiseaux ?

- Non, c'est carrément génial ! s'exclama Siphano. Tu penses qu'il y aurait un avion, un hélicoptère, ou un truc du genre, planqué quelque part ?

- Je supposais juste, sourit Xef. Sinon, si c'est pas par dessus, c'est par dessous, et là... à part creuser, j'vois pas tellement.

- Mec, t'es un génie.

Immédiatement, Siphano proposa de passer la ville au peigne fin, selon les mêmes quartiers que ceux définis pour les routes ; mais cette fois-ci, c'était exploration complète de chaque bâtiment, chaque coin, et relevé systématique de tout indice potentiel. Pas bête, je devais l'admettre. Mais bon, que Pepper ne compte pas sur moi pour lui ouvrir la porte de mon chez-moi et l'y laisser fouiller. "Son" quartier, mais "mon" appartement, non mais.

Ayant vu et entendu de ce que j'avais à voir et entendre, j'aurais dû m'en aller et rentrer chez moi ; pourtant, quelque chose me retint. Un rien de curiosité.

J'attendis que les six autres soient partis pour redescendre de mon perchoir, et avancer à l'endroit où s'était tenu le débat - et plus précisément, aller voir la stèle noire. Je m'arrêtai juste devant, pris d'un pressentiment étrange et sur lequel je n'aurais pas su mettre de nom. Ce truc m'intriguait, m'attirait, m'effrayait et m'excitait tout à la fois... et puis, c'était singulier, un pic noir luisant en plein milieu d'une ville "normale", non ? Et si c'était ça, la clé de l'énigme ?

Fasciné, je tendis une main vers le monument ; mais avant que mes doigts ne l'effleurent, une voix me coupa dans mon élan.

- Toi ici ?

Je fis volte-face, surpris. Pepper se tenait derrière moi, la tête un peu penchée, un gentil sourire aux lèvres.

- Je pourrais te retourner la question, répliquai-je.

- Je t'ai vu là-haut, avoua-t-elle en désignant du menton mon poste d'observation. Du coup, j'attendais que tu descendes.

- Pourquoi tu ne l'as pas dit aux autres ?

Elle haussa les épaules, et répondit comme si c'était l'évidence même :

- Bah, ça se serait mal fini s'ils l'avaient su. Et puis, tu as le droit de prendre part aux réunions comme les autres. Ta vie est aussi en jeu, que je sache.

- Dommage que les autres ne soient pas tous de cet avis, hmm. Tu perds ton temps avec un tueur, d'après eux.

- Tu n'es pas un tueur ! s'écria-t-elle avec une vigueur qui me surprit.

Elle baissa immédiatement les yeux, et poursuivit d'une voix presque inaudible :

- Tu n'es pas un tueur. Ce n'était pas ce que tes yeux disaient à cet instant-là, dans le Nether, alors que le dragon rouge était tombé au sol. Ce qu'ils disaient, et ce que tu as dit... c'était justement que tu ne voulais pas tuer, et que tu préférais mourir qu'être un danger pour les autres... c'est ça que tu appelles "être un tueur" ?

Je plaquai un sourire forcé sur mon visage, alors qu'elle semblait avoir du mal à contenir ses larmes. Cette fille était purement incroyable.

- Que ça reste entre nous, hein ? chuchotai-je sur un faux ton malicieux.

- Heh ?

- Ce moment. Juste avant que tu me tues. N'en parle à personne. J'ai un honneur, tu vois.

Elle pouffa à cette justification moisie, et hocha la tête.

Ce n'est pas grand-chose, au fond. Vraiment pas grand-chose. Mais rien que le fait qu'elle vienne me parler, et qu'elle me considère comme un être humain... bordel, ça fait du bien.

Une idée loufoque traversa alors mon esprit.

- Hé, Pepper ?

- Oui ?

- Depuis que... 'fin... bref, tu dors seule dans ton appart' ?

- Oui, mais... pourquoi cette question ? fit-elle en rougissant.

- Juste que... hésitai-je.

Est-ce que je suis vraiment sur le point de lui proposer ça ?

- ... je voudrais juste te remercier. De ne pas me mépriser, tu vois. Donc, je me demandais... est-ce que tu ne voudrais pas passer la nuit chez moi ? Histoire de ne pas déprimer toute seule ?

Pepper parut étonnée - tu m'étonnes, j'aurais été pareil à sa place - mais ne prit pas longtemps à répondre, les yeux brillants :

- D'accord, pourquoi pas !

**********

Le retard du mercredi après-midi... ~

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