Taquineries

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*Dortos*

L'évènement continuera jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un gagnant à ce jeu.

Mes réflexes me reprirent instantanément. En l'espace d'un battement de cœur, ma main plongea dans ma poche, et j'en tirai mon couteau, le tenant avec quatre doigts, sortant la lame du pouce, pour enfin le tendre droit devant moi. Frigiel eut un hoquet de surprise lorsque je l'appuyai sur sa gorge.

Ha ! Il s'est fait av...

Je sentis alors quelque chose de désagréable glisser sur ma propre carotide. Je levai les yeux sur mon ami... pour voir qu'il avait, lui aussi, le bras tendu, son couteau sorti, dans l'exacte même position que moi.

Nos yeux se croisèrent. Et nous éclatâmes de rire en baissant nos armes.

- M-merde, Dortos ! s'exclama Frigiel, hilare. J'allais enfin réussir à me venger !

- De...? interrogeai-je en arquant un sourcil.

- Hier matin.

Je mis un petit moment à comprendre. Avant de m'esclaffer de nouveau.

- Nan, c'est pas vrai...!

- Je suis rancunier, mon chou. Vraiment.

- J'avais remarqué.

Il nous suffit d'un seul regard échangé pour repartir dans un grand éclat de rire, sans raison cette fois. Juste le plaisir d'être avec lui, avec ce gamin qui au fond me ressemblait assez pour avoir, au même moment, la même idée que moi.

Je l'aime.

Cependant, toutes les bonnes choses ont une fin. Nos rires entrelacés moururent au moment même où un lourd son de cloche, comme un glas, nous parvint.

Avant que j'aie pu en prendre conscience, Frigiel s'était avancé vers moi, et sans un mot, m'avait pris dans ses bras. Je nouai les miens autour de sa taille, et enfouis mon visage dans son cou, alors que quelques petits cheveux me chatouillaient le nez. C'était une triste habitude, pensai-je. Une triste habitude que nous commencions à prendre, chaque midi, chaque fois que nous passions près d'une mort injuste. Quitte à être séparés, autant passer nos derniers instants ensemble...

Au douzième coup, je me raidis, resserrant un peu ma prise sur mon ami. Quelques instants passèrent, irréels, où je retenais mon souffle. Je ne réussis à me détendre qu'en ne sentant rien d'anormal, ni dans mon propre corps, ni dans l'attitude de Frigiel. Celui-ci retira ses bras de mon dos, m'écarta juste assez pour pouvoir poser une main sur ma joue. Son sourire exprimait tout l'amour du monde, et fit courir un doux frisson le long de mon dos.

- Dieu merci, chuchota-t-il.

- Moui... je sais pas ce que Dieu a à voir là-dedans, Fri'.

Il rit doucement.

- Ça te rend jaloux que je puisse adorer quelqu'un d'autre que toi ?

- La ferme.

J'appuyai mes propos d'un baiser rapide ; Frigiel sourit, et à peine me fus-je reculé qu'il captura mes lèvres de nouveau, pour m'embrasser plus longuement. Je me laissai faire, me surprenant même à répondre au baiser, alors que la chaleur de mon amant faisait fondre ce qu'il me restait de peurs.

Ses lèvres s'étirèrent en un sourire contre les miennes, avant de s'éloigner. Frigiel lut très bien mon expression frustrée, et rit silencieusement.

- J'embrasse si bien que ça, mon chou ?

- Bof, souris-je, tu peux faire mieux.

Il parut sur le point de relever mon défi, mais se ravisa au dernier moment, l'air songeur. Sans me lâcher, je le vis se recomposer un air sérieux ; et il m'interrompit avant même que j'aie pu le questionner sur son attitude.

- Mais à part ça, j'ai bien entendu ce que j'ai entendu... non ?

- Que quoi ? hésitai-je. Que t'embrasses pas b...

- Non, sur les règles du jeu, qui viennent de changer.

Je perdis à mon tour toute envie de rire, et coupai tout échange visuel avec Frigiel en posant mon menton sur son épaule.

- Tu as bien entendu, soupirai-je à son oreille. Ou du moins, on a entendu la même chose.

- Et alors... t'en penses quoi ?

- Je ne sais pas quoi en penser. Mais franchement, cette histoire de tuerie... il doit y avoir un moyen de l'éviter, non ?

- Moi, j'ai pas envie de l'éviter.

Choqué, je me reculai, mais fus bloqué par les bras de Frigiel, toujours serrés autour de ma taille. Je ne pus que croiser son regard, où se mêlaient gravité, amusement et toujours, toujours, cet amour presque insoutenable.

- J'ai... j'ai pas bien entendu, je crois, fis-je, incertain.

- Si. Tu as bien entendu. Je veux jouer le jeu.

- Fri', t'es fou ?

Question rhétorique - dans ses yeux, il y a tout sauf de la folie.

- Fou de toi, seulement. J'ai pas envie de te perdre. J'ai pas envie, tous les midis, de me lessiver les tripes à craindre pour ta vie, et j'ai encore moins envie qu'un jour, que demain, ce soit toi qui meures entre mes bras.

Il avait annoncé ça d'un ton égal, mâtiné de tristesse. À mon silence, il conclut :

- Si tuer quelqu'un t'accorde un jour de vie en plus, alors je ne veux pas que tu t'en prives. Quitte à t'y obliger moi-même.

- Attends, Fri', articulai-je difficilement. Je ne pense pas que...

- Parce que je t'aime.

À ce moment, ces mots retentirent avec plus de force que jamais - plus fort encore que les battements de mon cœur à mes oreilles, et plus fort que le glas de midi. Incapable de soutenir un seul instant de plus le regard droit et brûlant de mon ami, je détournai le regard.

- Dortos, appela-t-il doucement.

- ...

- Allez, Dortos. Si t'acceptes, je t'embrasse !

Le changement de registre me fit sourire, et je choisis de me prendre au jeu.

- Et toi, si tu renonces à cette pure folie... t'auras le droit à un french kiss.

- Dortos. Si tu acceptes, je te fais l'amour.

...

...

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Mon cœur, mon cerveau et probablement le reste de mes organes me lâchèrent d'un coup. Les yeux si écarquillés qu'ils en tomberaient presque de leurs orbites, ma bouche s'ouvrant et se refermant en mode carpe, je fixai Frigiel, exprimant silencieusement tout le « whaaaaat ? » du monde. Et oh, mes joues devaient à elles seules être les responsables du réchauffement climatique.

Quant à l'autre... il tint une bonne demi-seconde son air sérieux, puis craqua. Il rugit de rire, les larmes aux yeux, en apnée complète. Il me lâcha carrément pour reculer en titubant, s'appuyer contre la table ; il semblait sur le point de tomber par terre. Et de s'y rouler en tapant le sol du poing.

À peine remis de mes émotions, je piaillai pitoyablement :

- Ça me fait pas rire, Frigiel !

- M...moi si...

Après ce langage articulé qui semblait lui avoir demandé un effort surhumain, il repartit dans son fou rire. Genre, merci, captain Obvious, j'avais pas remarqué que je te faisais marrer.

- C'est bon, j'ai compris ! retentai-je.

- Oh, merde, Dortos... merde...

- Ouais, bah, ça va ! Ça suffit !

Lentement – beaucoup trop à mon goût, déjà que j'étais dans une situation délicate – Frigiel reprit son souffle, puis son calme tout relatif. Il prit de longues minutes pour pouvoir me regarder dans les yeux sans s'esclaffer de nouveau. J'attendis le moment opportun, puis poussai un grand soupir.

- Calmé ?

- Je crois.

Impeccable. À mon tour. Je souris de toutes mes dents, me penchai d'un coup vers mon ami, et dis simplement :

- OK. J'accepte.

Avant de regarder, avec le plus grand des plaisirs, son visage s'enflammer à son tour.

Et paf. Fallait réfléchir à tes blagues, « mon chou ».

**********

Tihihi... c'est vrai que je n'ai pas avancé dans la trame principale et que vous êtes toujours sur un gros suspense... mais franchement, est-ce que ça n'en valait pas un peu la peine ? :'3

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