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Devant nous se trouvait un grand portail en fer forgé, dont la rouille s'incrustait ici et là, présentant des arcs recourbés avec des pointes à leurs sommets.

La voiture s'engagea dans l'allée entourée de hauts sapins, comme en plein milieu d'une fôret. Nous arrivions au bout de l'allée, là où se trouvait un énorme jardin entourant la maison lorsque des corbeaux volèrent juste devant le véhicule. Surpris, Steve freina un court instant, puis nous poursuivîmes notre avancée vers la maison que nous avions acheté. Dans ce jardin se trouvait une vieille balançoire faite de cordes usées entrelacées et dont l'armature était sur le point de faillir. Les arbres paraissaient abandonnés,et n'ayant pas été entretenus depuis des années, des branches étaient à terre et le lierre s'accrochait sur leurs troncs comme pour les étrangler. La voiture se stationna sur un petit parking recouvert de gros cailloux où les mauvaises herbes et la mousse s'étaient installés. Lorsque nous ouvrîmes nos portes respectives, une brise légère nous caressa le visage et les cris des corbeaux nous accompagnèrent. Nous nous approchions de la bâtisse à pas lents, observant les alentours d'un oeil curieux. 

Haute de deux étages, la maison que nous avions acheté aux enchères se présentait délabrée et inhabitée depuis longtemps. Les fenêtres étaient toutes obstruées par des planches clouées sur la pierre, à l'exception de celles du rez de chaussée. Le toit, lui, semblait pourtant résister aux intempéries qu'il avait dû subir pendant toutes ces années de solitude, mais les corbeaux avaient trouvé refuge dans ses cheminées, recouvertes d'une petite plaque de taule et d'une tige de fer. Les volets, eux, étaient bâillants et à chaque coup de vent, un grand bruit de claquement pouvait se faire entendre, le bois se couvrait alors d'une nouvelle fissure. Nos pieds faisaient des bruits plus élevés qu'à la normale, les gravillons et la clairière que présentait les alentours de la maison favorisant cette résonnance et nous étions maintenant à quelques pas de son porche. La première marche passée, nous nous arrêtâmes un instant devant le perron pour observer chaque détail. La porte d'entrée était en bois sombre, couverte de peinture rouge écaillée et les gravures aux coins étaient de douces roses fanées par le temps. Steve inserra, puis tourna la clé dans la serrure âgée. Il exerça une pression sur la poignée et la porte s'ouvrit lourdement. Ils rentrèrent dans un espace confiné dans le noir, seul un faisceau presque invisible filtrait le hall. Il appuya sur l'interrupteur pour éclairer la pièce, celui-ci grésilla pendant un moment puis se stabilisa pour éclairer l'espace d'une lumière jaune. 

C'était une pièce faramineuse, et une odeur nauséabonde se dégageait des multiples murs qui l'entouraient. Au sol, le parquet paraissait gondolé, dû à l'humidité qui s'était réfugiée dans la maison durant toutes ces années d'enfermement. Dans un coin se trouvait une vieille armoire qui semblait avoir été fabriquée dans du chêne clair, peu vétuste, et assez large. A l'autre bout, était placé un ancien fauteuil au style rétro, provenant sûrement des années 80, recouvert de poussière. Une télévision large mais ayant un petit écran était posé sur un meuble, prêt à s'écrouler sous son poids. Les fenêtres étaient fermées par de gros et épais rideaux verts, ne laissant passer aucune lumière. Je les ouvris et pu poser mon regard dans chaque coin, plissant les yeux au moindre petit détail. Trois marches séparait les deux salons que j'observais à présent. La surface était deux fois plus grande dans la salle où Steve et moi étions, que dans la précédente. Il y avait en son centre une énorme table autour de laquelle huit personnes pouvaient s'installer. 

Au fond se trouvait la cuisine, dans des tons qui m'étaient presque impossible à discerner, agencée d'un comptoir et d'un four datant eux aussi des années 80. Sur ma droite, un grand escalier de marbre avec des rampes plaquées or prenait place. Les reflets des ornements sur les barreaux rendait cet endroit mystérieux. Sur les murs menant au premier étage, des peintures cyniques étaient accrochées. Des cadres scabreux servaient de vitrine à des toiles et des images sordides. Certaines représentaient des paysages abandonnés, tristes et sombres. L'un d'eux était un lac marécageux, entouré de roseaux fins et frêles, et de la brume qui ne permettait pas de distinguer la forêt qui était à proximité. 

Au milieu du tableau semblait être représentées des silhouettes alliant barque et homme capé. En montant quelques marches de plus, des toiles représentaient des scènes horrifiantes d'enfants torturés ou en train de subirent des punitions infligées au Moyen-Âge. Par exemple, une cage, suspendue à un grand chêne, dans laquelle un enfant était en train de se faire dévorer par les oiseaux, à la vue d'un village entier ou encore celle d'une petite fille sur la chaise de Judas. Ce mécanisme permettait de faire souffrir la victime en lui infligeant une tige de fer dans ses orifices vaginal et anal. Puis sur les dernières marches de l'escaliers des portraits de femmes effrayantes ont été peintes. 

Je me figea sur place en observant la dernière. Sur celle ci, je vis une femme avec la bouche cousue. Du sang perlait sur ces points de coutures et la pression du fil de laine faisait se déchirer les lèvres de la femme. Sur son front une fine croix a été représentée, plus observable par le sang qui coulait le long. Elle avait le visage blafard, le regard dans le vide, ses yeux presque sortis de leur orbite et blancs. Dans sa main droite, elle tenait une aiguille dorée et un fil d'où tombait une goutte vermillon. La signature, la seule qu'il y avait sur toutes ces oeuvres, était marquée en lettres de sang : MORIETUR. 

En voyant ces peintures, j'eus la chair de poule. J'entendis Steve m'appeler, de la cuisine, j'imaginais qu'il avait découvert le bouton par lequel allumer le four. J'essaya de lui répondre mais un haut le coeur me submergea. Ses pas se rapprochèrent de l'escalier en criant une fois de plus mon nom. Mes lèvres s'ouvrirent pour essayer de lui dire que j'étais là, mais aucun son ne sortit. Il commença à monter les escaliers en disant : "Ah, tu es là ! Je me demandais bien où tu avais pu..." Il s'arrêta lorsqu'il aperçu les tableaux. Après un long moment d'absence, en voyant mon effroi, il s'approcha de moi pour me serrer dans ses bras et me chuchota dans l'oreille : "Ne t'inquiètes pas j'enlèverai toutes ces choses dès qu'on aura déposé nos affaires." Puis il ajouta en même temps qu'il me prit les mains pour me rassurer et me donner du courage :

Viens, on va continuer à visiter le reste, ensemble, d'accord ? Tu es prête ?

Oui, je crois.- répondis-je

Nous montions la dernière marche. Cet escalier menait à un long couloir donnant accès à cinq pièces. Trois de ces pièces étaient des chambres à coucher. Dans celle qui paraissait être la chambre parentale, des photos de familles étaient restées accrochées au murs et une autre posée sur une des tables de nuit aux côtés du lit. Ce qui paraissait étrange, c'était la qualité de la photo qui semblait provenir d'un appareil photo datant de 1990 mais les personnes présentent sur ces clichés étaient vêtus d'habits des années 60. Dans l'une des deux chambres des enfants, un coffre à jouet poussiéreux se trouvait dans le fond de la chambre. Curieuse, je m'approcha et l'ouvris. A l'intérieur, se trouva une vieille poupée raccommodée, elle faisait penser à une poupée vaudoue. "Qui peut bien s'amuser avec une poupée aussi laide ?" pensais-je. Je quittais la pièce et me dirigea dans la salle de bain qui se situait dans le fond du couloir à droite. Elle était en piteux état. 

Là encore, nous avions dû allumer la lumière pour y voir quelque chose. Les murs recouverts de carrelage présentaient de grosses traces de moisissures quand à l'odeur, l'endroit empestait le mort. Je sortais en vitesse ne trouvant pas nécessaire de regarder la suite, Steve me suivit ne pouvant plus inhaler cette affreuse odeur. Nous regardions la dernière porte qui nous faisait face. Nous nous sommes approchés, Steve tourna la poignée. A l'intérieur, se trouvait une simple machine à laver. "C'est surement la buanderie." affirma Steve d'un ton qui se voulait assuré.

***

Je posais mes pieds sur la table basse et commença à regarder attentivement Steve, l'homme merveilleux et rassurant qui partageait ma vie depuis près de deux ans. Nous nous étions installés ici depuis quelques semaines et nous avions tout changé : les tableaux avaient été amenés à la déchetterie et les meubles qui étaient en assez bon état avaient été poncés par son père, un ancien menuisier qui aimait par dessus tout son métier. Nous nous étions habitués à ces lieux, que nous avions agencés à notre goût, avec de pâles couleurs et de meubles frais. Mes pensées, se tournèrent ensuite vers le nouveau livre que je m'apprêtais à lire. Alors que j'étais concentrée sur ma lecture, et lui sur son dessin, nous entendîmes des bruits qui venaient du plafond. Des pas, forts et accentués par un effet écho au rez de chaussée, se firent entendre pendant quelques minutes. Je regardais le plafond, idiotement puisque je n'allais forcément rien distinguer de ce qui se passait deux étages plus haut, et mes yeux se posèrent ensuite sur Steve, qui se leva et me dit :

Ne t'inquiètes pas, reste là je vais aller rapidement me renseigner sur ce qu'il se passe là haut.

Si ça ne va pas appelle moi - dis-je en lui caressant la main.

Je me dirigeai vers la fenêtre et vis la balançoire bouger lentement, sans s'arrêter. Alors, j'ouvris la fenêtre et attendis de sentir un vent doux mais assez fort, qui pouvait faire se mouvoir les branches des arbres et de légers objets. Je ne sentis rien et décidais de sortir, munie de ma couverture pourpre sur les épaules. Aucune brise qui ait pu faire valser mon vêtement, et pourtant, la balançoire continuait bel et bien de valser d'avant en arrière. Le froid me tomba sur la nuque, et je me dépêchais de rentrer. Steve n'était toujours pas descendu, alors je criais son nom. Un grand blanc s'en suivit et je pris la décision de monter au grenier, en empruntant la rampe dorée. Un cri grave et effrayant s'échappa soudain, alors je courus dans les escaliers, m'étalant au passage sur la dernière marche du premier étage. 

En me relevant, je m'égosillais. Personne ne me répondit, et arrivant à l'entrée du grenier, étrangement, la porte était restée entrouverte. Je m'approchais de l'entrée et découvris les machines de tortures des peintures qui étaient affichées dans les escaliers, le jour de notre emménagement. Horrifiée, je cherchais ensuite Steve du regard et le trouvais, statufié dans un coin de la pièce. Je m'approchais, les larmes embuaient mes yeux et j'éclata en sanglot. Puis tout d'un coup, une voix résonna dans le silence obscur régnant dans toute la maison, prononça mon nom. Je me tournais sur moi-même pour savoir d'où cela provenait mais je ne puis en distinguer aucune forme. Seulement la poupée vaudoue qui pointait son bras vers moi.

Ne te retourne pas - disait-elle scabreusement

Mon corps bougea tout seul, et je vis Steve pendu par les pieds, me fixant durement, se faisant scier par un homme au chapeau pointu et rouge, lui couvrant entièrement le visage. Mes pleurs couvrirent l'atmosphère pesante de la pièce et je tombais lourdement sur le sol taché de sang sec.


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