Chapitre 54: reveil douloureux

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Harry avait l'impression d'être dans du coton. Il entendait périodiquement des voix autour de lui, sentait qu'on le bougeait, mais n'arrivait pas à faire un geste. Où il était ? A coup sûr à Sainte-Mangouste. Il se souvenait parfaitement du combat contre Voldemort qui tournait en boucle dans sa tête. Il aurait voulu bouger, ouvrir les yeux, aller à Poudlard pour savoir comment allaient Drago, Narly, Ron, Hermione, Remus. Merlin ! Severus s'en était-il sorti ? Lui qui avait tellement œuvré pour le mettre en position de tuer Voldemort. Certes, il lui en voulait toujours autant pour ces cinq années exécrables passées dans son cachot, mais il savait aussi que l'entraînement qu'il lui avait donné cet année avait été la clé de son succès. En bref, il avait mille et une raison de vouloir ouvrir les yeux, mais rien à faire, il n'y arrivait pas !

Au bout d'un temps qui lui sembla infini, il sentit qu'il arrivait enfin à soulever une paupière. Qui, soit dit en passant, sembler peser une tonne. Et qu'il referma aussitôt en gémissant, sous la brûlure de la lumière. Il entendit dans un brouhaha général des exclamations et sentit cette fois un souffle sur sa joue :

- Et bien, ce n'est pas trop tôt mon petit lion !

Quel était l'imbécile qui lui donnait ce surnom ridicule ? Ah, oui, Drago, son anguille. Oui, il avait un peu de mal à aligner deux pensées cohérentes, mais bon. Il venait de tuer Voldemort ou presque, ils ne pouvaient pas non plus lui demander la lune, non ?

- Allez, mon petit lion, on a baissé les rideaux, tu me les montres à nouveau tes yeux verts ?

Harry ouvrit à nouveau avec précaution une paupière et la lumière lui sembla acceptable pour son œil sensible. Il ouvrit avec précaution la deuxième pour tenter de discerner dans un flou habituel son anguille. Une masse de cheveux blonds, cela devait être cela.

- An … guille, réussit-il à croasser la bouche sèche.

- Mmm, grommela l'autre en réponse, bon, j'accepte, mais c'est la seule fois, hein, Harry ? Ca va aller maintenant, tu vas te remettre Harry. Tu as tout de même le chic pour trouver une bonne excuse pour rater les cours tu sais !

Quoi rater les cours ? On était la veille des vacances, non ?

- Cela fait quinze jours que tu es inconscient, Harry, ajouta doucement Drago. Donc dans trois jours c'est la reprise. Oh non, pesta-t-il en se redressant à l'arrivée d'une autre silhouette, vous ne pouvez pas me le laisser un peu conscient pour que je puisse lui parler ?

- Non, répondit l'autre. Il a besoin de continuer son traitement à heures fixes, et le repos à outrance fait partie du traitement.

Harry sentit qu'on l'obligeait à boire une potion au goût totalement infect comme d'habitude et se sentit sombrer dans le sommeil. Sauf que cette fois, il lui semblait vraiment qu'il allait dormir et non veiller aux bords de l'inconscience.

A son réveil, il sentit immédiatement qu'il était plus en forme. Il tâtonna à la recherche de ses lunettes et ne les trouvant pas, il voulut se lever pour les chercher. A cet instant, une vague de panique le submergea. Il ne parvenait pas à bouger ses jambes. Pire. Il ne les sentait pas. Il jeta brutalement les draps qui le couvraient et fut un instant, mais un instant seulement soulagé. Ses jambes étaient bien là, mais alors pourquoi ne pouvait-il pas les bouger ? Il était seul dans sa chambre, donc personne à qui demander ce qu'il avait. Il chercha avidement autour de lui un bouton sur lequel presser pour appeler quelqu'un. Une ficelle. Enfin, un n'importe quoi qui permette de faire arriver quelqu'un qui lui explique.

Il se contorsionna pendant plusieurs minutes en essayant de faire bouger ses jambes à la force de la volonté, avant qu'enfin quelqu'un entre dans sa chambre.

- Pourquoi est-ce que je ne peux pas bouger mes jambes, hurla-t-il malgré la douleur à sa gorge.

- Vous étiez de meilleure compagnie inconscient, M. Potter, grommela le vieux sorcier qui venait d'entrer dans sa chambre. Vous ne pouvez pas bouger car vos nerfs ont été atteints. Pour cette même raison, vous avez été inconscient pendant quinze jours.

- Mais …, commença Harry paniqué, au bord des larmes.

- Est-ce que vous remarcherez ? Avant de vous donner une réponse, j'aimerai discuter avec vous de vos souvenirs, pour évaluer la façon dont la potion a agi sur votre cerveau.

- Mon cerveau ? S'étrangla Harry.

- Je vous ai dit que c'était la raison pour laquelle vous avez été inconscient pendant quinze jours, s'agaça le médicomage. Alors maintenant, racontez-moi tout. De vous souvenirs les plus récents aux plus anciens. Quelle est la dernière chose dont vous vous souvenez ?

- J'ai tué Voldemort, dit calmement Harry. C'est son image que j'ai en dernier dans ma tête lorsqu'il a pris mon avada. Par contre, je ne sais pas ce qu'il en est du professeur Rogue qui était avec moi …

- Il est vivant, répliqua le médicomage agacé, continuez M. Potter, continuez.

Pendant une heure, Harry égrena ses souvenirs jusqu'à l'épuisement. Au fur et à mesure, il avait l'impression que le médicomage devenait de plus en plus nerveux. Il n'arrivait presque plus à parler tellement il avait la gorge sèche, quand le médicomage lui offrit enfin un sourire :

- Votre mémoire est intacte. Nous vérifierons demain si tout votre cerveau est bien aussi intact qu'il en a l'air, mais si c'est le cas, je pense que vous avez une petite chance de récupérer l'usage de vos jambes. Mais il vous faudra de la patience. Beaucoup de patience.

- Combien de temps ?

- Je n'en ai aucune idée, répondit le médicomage d'un ton grave.

Il plongea un Harry au comble de l'angoisse dans le sommeil à l'aide d'une potion.

A son réveil, Harry se remémora immédiatement les paroles du médicomage. Une petite chance de pouvoir remarcher. Seulement une petite chance. Il ne put empêcher les larmes de couler sur son visage.

- Harry, souffla aussitôt une voix bien connue alors que des mains venaient presser les siennes. Je suis là, mon petit lion. Ne t'inquiète pas. Tu vas y arriver Harry. Tu vas arriver à remarcher.

- Et si …

- N'essayes même pas de chercher une excuse pour te débarrasser de moi Harry, dit fermement Drago en lui prenant sa tête entre ses mains. On y passera le temps et l'argent qu'il faudra, mais tu y arriveras mon petit lion. Cette fois qu'il va vraiment falloir que tu sois plus buté que tu ne l'as jamais été. Mais je serai là, Harry. A chaque instant, je serai là. Je veux que tu remarches mon petit lion, et je ne te laisserai pas tranquille tant que tu n'y seras pas arrivé, compris ?

- Mais …

- Non, Harry, reprit Drago avec force. Pas de mais. Tu vas y arriver. Parce que tu es suffisamment volontaire pour cela. Parce que tu as pour te soigner le meilleur médicomage et le meilleur préparateur de potions. Mais surtout … surtout … parce que je t'aime mon petit lion. Tu ne seras pas seul. Je serai avec toi.

Harry n'avait jamais vu les larmes couler sur les joues de Drago. Il referma ses bras autour de lui pour l'attirer contre lui. Le plus fort qu'il pouvait. Lui transmettant ainsi toute son angoisse d'être cloué dans un lit ou un fauteuil à vie. Mais ces larmes eurent pour mérite de lui forger une résolution aussi implacable que celle qu'il avait forgé lorsqu'il avait su quel était son destin concernant Voldemort. Il allait arriver à remarcher. Comme il était arrivé à tuer Voldemort. Une petite chance ? Cela lui suffisait. Comme le vif d'or, il suffisait qu'il la prenne au bon moment.

Ils étonnèrent tous ceux qui vinrent voir Harry le jour même. Ils étaient sereins l'un et l'autre. Harry affichait une détermination implacable, et Drago faisait comme si de rien était. Et il bougonna surtout de devoir retourner à Poudlard dans deux jours alors qu'Harry prolongeait ses vacances selon ses dires. Il fit mine de ne pas remarquer les mines choquées de Mme Weasley, Ron et Ginny, mais Harry lui fit un léger sourire et dit d'un ton taquin :

- Un Malefoy va prendre les notes de cours à ma place ! Le rêve quoi !

Ron trouva un prétexte pour revenir dans la chambre d'Harry au moment du départ et il s'empressa de dire :

- Harry ! Mais comment tu peux supporter qu'il te traite comme cela ?

- Qu'il me traite comment Ron, s'insurgea Harry. Comme un être normal et non pas comme un handicapé. Il a autant la trouille que moi que je n'arrive pas à remarcher, mais tu crois vraiment que c'est en m'en parlant toutes les deux minutes que cela va m'aider ? Ron, comprends-nous ! C'est déjà l'enfer d'être là à attendre de voir si la potion va marcher ou pas, c'est le cas de le dire ! Alors oui, il cherche par tous les moyens à me changer les idées, pour me donner encore plus envie, comme si j'en avais besoin, de me battre pour remarcher. C'est en faisant pareil que vous allez m'aider Ron. Pas en vous apitoyant sur mon sort ! Je suis déjà vivant ! C'est déjà un miracle vu le sort employé ! Alors cessez de me rabâcher ma condition et donnez-moi encore d'autres motivations pour me battre !

Harry avait terminé sa diatribe une fois de plus au bord des larmes, et il regardait Ron d'un air suppliant. Lequel pleurait ouvertement mais finit par faire un léger sourire et dire :

- De toute façon, il faudra bien que tu remarches pour faire à nouveau partie de l'équipe des gryffondors, hein, Harry ?

- Oui, répondit celui-ci avec un léger sourire à travers ses larmes. Il va encore falloir que vous vous débrouilliez sans moi pour cette fin d'année, mais je vous promets que l'année prochaine, je repars en chasse du vif d'or et Ginny marquera encore les buts !

Lorsque Ron rejoignit sa mère, Ginny et Drago qui ne desserraient pas les dents, il surprit tout le monde en posant sa main sur l'épaule de Drago :

- Pas de chance Drago. L'année prochaine, j'ai rappelé à Harry qu'il fallait qu'il soit là pour te piquer le vif d'or un sixième fois d'affilée. Je dois dire qu'il est assez motivé !

Drago fut soulagé le soir même lorsque Mme Weasley lui dit simplement :

- On va se battre avec vous les enfants. Que dirais-tu de me laisser un peu Narly en semaine tant que tu vas faire les allers-retour entre Sainte-Mangouste et Poudlard ? On va lui présenter cela comme des vacances et je te la ramènerai tous les week-end lorsque tu seras un peu plus disponible pour elle ?

- Mais, elle est assez … dure, Mme Weasley. Vous l'avez bien vu …

- Et alors ? Si j'ai réussit à élever les jumeaux, ce n'est pas une seule petite fille qui va venir faire sa loi chez, moi, je te le garanti ! Mais tu dois aussi ménager des moments pour elle Drago. Sinon, elle sera de plus en plus dure, crois-moi !

Drago était satisfait de l'arrangement. Il allait travailler dur en semaine, le soir compris pour écluser ses devoirs, et ainsi pouvoir partager son week-end entre Harry et Narly.

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