Dumbledore avait enjoint Drago à filer exceptionnellement sur son balai jusqu'à l'appartement.

- Nous vous rejoignons pour discuter de tout.

C'est ainsi que Rusard n'arriva même pas à hurler son indignation de voir Drago filer ainsi en balai, tenant Harry, lui-même tenant Narly qui était rayonnante de bonheur. Harry tenant mal sur ses jambes sans ses béquilles qui étaient restées dans la tribune du stade, ils eurent quelques difficultés à le faire finalement basculer sur le canapé. Il fut aussitôt assaillit par Narly qui voulait lui montrer les nouveaux jeux qui lui avaient été apportés par plusieurs professeurs, ainsi que quelques élèves, dont Neville. Drago en profita pour s'éclipser pour prendre une douche particulièrement rapide. Harry se sentait fatigué par tant d'émotions. Il se croyait en forme à l'hôpital, mais ici, il déchantait. Et le trajet pour aller du bureau du directeur au stade l'avait épuisé.

La porte de l'appartement s'ouvrit au moment où Drago sortait de sa douche les cheveux ruisselants, encore torse nu, preuve s'il en était de son empressement à retrouver Harry et Narly. Le professeur Dumbledore entra, suivi de Remus, Severus, Ron qui portait ses béquilles, Hermione, Ginny et de son professeur de métamorphose et de l'infirmière. Il y avait bien d'autres élèves dans le couloir qui se tordaient le cou pour l'apercevoir et mais ils furent dépités lorsque le directeur referma fermement la porte.

- Et bien, Harry, pour une surprise, c'est une belle surprise que tu nous as fait là, dit Dumbledore avec un grand sourire. Mais tu aurais pu prévenir, non ?

- J'ai pris la première cheminée que j'ai trouvé dès que j'ai eu l'autorisation, avoua Harry avec un sourire. Je n'en peux plus de cet hôpital ! Mais j'ai tout de même une lettre pour vous, Mme Pomfresh. J'imagine que je n'en ai pas fini avec les potions au goût infect, ajouta-t-il avec une grimace.

- En effet, M. Potter, répondit Mme Pomfresh après avoir parcouru le parchemin, mais je vous apporterai tout ici pour que vous n'ayez pas à traverser tout le château chaque jour !

- En parlant de cela, Harry, dit calmement Dumbledore, je pense qu'il est hors de question que tu te rendes à tes cours avec tes béquilles. Dès que tu pourras reprendre les cours, bien entendu, ajouta-t-il en se tournant vers Mme Pomfresh.

- Oh, il peut les reprendre dès lundi, monsieur le directeur, répliqua celle-ci. Ce serait préférable compte-tenu de son retard, mais il faudrait prendre en compte son état de fatigue généralisé et peut-être alléger un peu son emploi du temps ?

- Parfait, reprit Dumbledore. Alors, Remus, Severus, je pense que vous serez d'accord avec moi pour dire qu'Harry peut être dispensé de cours de défense ?

- Il serait bien qu'il fasse tout de même les devoirs, répondit Severus. Mais qu'il se repose effectivement pendant les cours proprement dit.

- Les potions ? D'après ce que le professeur Slughorn m'a dit, Harry a fait de gros progrès cette année, il pourrait peut-être rattraper son retard avec vous Severus pendant les vacances.

A ces mots, Harry ne put s'empêcher de faire une belle grimace, le tout sous les regards rieurs de Ron et Drago.

- C'est une bonne option, dit Remus avec un sourire, comme ça je pourrai les surveiller tous les deux !

- Et pour te déplacer, continua encore Dumbledore, je ferai venir une chaise à roulettes moldu. J'ai trouvé cette invention très ingénieuse, et je tiens à ce que tu sois confortablement installé.

Au mot « moldu », Drago avait blêmi légèrement.

- Mais, et les escaliers ? Demanda Harry. Poudlard n'est pas équipé pour ce genre de fauteuil roulant !

- Ce n'est pas un problème ! Mlle Granger ou M. Malefoy soulèveront la chaise avec un Wingardium Leviosa, dit Dumbledore tout heureux de sa trouvaille. Et M. Weasley ou M. Malefoy te pousseront dans les couloirs pour que tu ne te fatigues pas. Nous allons vous laisser maintenant, vous pourrez, si vous voulez, déjeuner et dîner ici. En revanche, il vous faudra revenir au milieu de vos semblables dès demain midi. Il faudra bien un jour que tu affrontes l'extérieur, Harry, termina-t-il doucement en le regardant.

- Mmm, plus tard ce sera, mieux ce sera, grommela celui-ci en retour. Entre l'autre face de serpent, mes jambes, Narly et Drago, Skeeter ne va pas me lâcher pendant au moins cinq ans.

Il finit par échanger un petit sourire avec Hermione qui hochait négativement la tête avec un petit sourire en coin. Qu'avait-elle donc en tête ?

Ils sortirent tous assez rapidement car Narly commençait à trépigner et pleurnicher que personne ne la laissait jouer avec Harry. Elle sembla malgré tout se rendre compte de la fatigue de son papa et adopta un jeu qui ne demandait pas grand effort à Harry : ses puzzles. Cela lui permettait de babiller tandis qu'Harry l'aidait à peine. Il fut assez content de voir le déjeuner arriver et se traîna péniblement jusqu'à la table sous l'œil inquiet de Drago. A la fin du déjeuner, Drago dit à Narly :

- Mon ange, qu'est-ce que tu dirais de m'aider à mettre Harry au lit pour la sieste ?

- Oui ! S'écria Narly. Et moi, je ne fais pas la sieste aujourd'hui.

- Si, rétorqua Drago gentiment, mais on pourra jouer un petit peu avant tous les deux. Allez tu m'aides ? Tu ouvres la porte et tu tires la couette, et moi ... Je porte Harry !

Harry était heureux de cette solution car il se sentait exténué. Il adressa un sourire reconnaissant aux deux, mais ne put articuler une parole. Il avait déjà les yeux fermés lorsque Drago referma doucement la porte en emmenant Narly.

A son réveil, il soupira de contentement en sentant la chaleur du corps de son anguille tout contre lui. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il croisa avec bonheur le regard gris de Drago qui se tenait sur un coude. Il demanda en baillant à s'en décrocher la mâchoire :

- J'ai dormi longtemps ?

- Trois heures, répondit tranquillement Drago. Narly était assez fière de constater qu'elle avait dormi moins que toi, et elle a réussit à ne pas te réveiller en te faisant un bisou ! Elle est dehors dans le parc avec Severus et Remus. Ils la ramèneront d'ici deux heures m'ont-ils dit.

- Elle n'a pas protesté ?

- Non, Remus a promis de lui faire une balançoire sur un arbre. Tu sais bien qu'elle adore cela ! Alors entre la balançoire dehors et ne pas faire de bruit ici pour ne pas te réveiller, elle a vite choisi ! Comment te sens-tu ?

- Mieux. Enfin, je pense. Epuisé quand même.

- C'est quoi le truc moldu de Dumbledore ?

- C'est un fauteuil avec des roues, tout simplement Drago. Cela permet aux malades et aux handicapés de se déplacer seuls, puisqu'ils n'ont pas de Wingardium Leviosa. Ca sera sympathique dans les couloirs lorsque je pourrai me lancer à fond avec. Rusard ne pourra même pas me hurler après, puisque, techniquement, je ne courrai pas ! Et Narly adorera être sur mes genoux là-dedans, cela fera un manège pour elle !

Drago ferma les yeux brièvement. Il pressentait les ennuis à court terme avec ce truc moldu dans les pattes d'Harry et à portée de Narly. Il avait néanmoins deux petites heures avant le retour de Narly et avait bien l'intention de profiter de ces heures pour témoigner correctement tout son amour à son petit lion. Ce qu'il entreprit immédiatement en s'emparant de sa bouche. Après de longues secondes, Harry finit par s'écarter légèrement de lui et lui dit d'un ton d'excuses :

- Je ne pense pas que je sois suffisamment en forme pour ...

- Chut, dit doucement Drago en lui posant un doigt sur les lèvres. Bien sûr que non, mon petit lion. Je veux juste reprendre de bonnes habitudes avec toi. Pouvoir te faire des câlins. Dormir tout contre toi. J'ai déjà attendu deux mois, mais nous attendrons que tu sois plus en forme pour profiter pleinement de la vie et faire l'amour à nouveau.

La sieste avait permis à Harry de récupérer suffisamment de forces pour profiter d'abord de Drago, ensuite de Narly. Pour son plus grand plaisir, ses deux papas rivalisèrent d'imagination pour lui faire une très belle construction pour ses petits bonhommes.

Juste après avoir couché Narly, ils eurent la surprise de voir Ron et Hermione entrer dans l'appartement.

- Harry, s'exclama Hermione. Il faut absolument qu'on parle !

- Cela ne peut pas attendre demain, Hermione, grommela Drago. Harry a besoin de repos !

- Je sais, s'impatienta Hermione, mais demain il doit venir dans la grande salle. Et tu crois que cela va être une partie de plaisir pour lui de devoir répéter encore et encore cent fois ce qui s'est passé lorsqu'il a tué Voldemort. Ou s'il ne veut rien dire, répéter non pas cent, mais des milliers de fois qu'il ne veut rien dire ? Sans parler de l'état de ses jambes ! Des questions sur Narly, toi, comment ....

- Stop ! Coupa Drago brutalement. Ca va ! Je crois que j'ai compris où tu voulais en venir ! Et qu'as-tu à proposer pour éviter cela ?

- Une interview, répondit promptement Hermione. Luna a écrit à son père. Et dès que j'aurai écrit l'article avec ce qu'Harry veut dedans en omettant ce qu'il veut aussi, je le porterai à la volière. Dès demain matin, il peut paraître dans le Chicaneur. Harry n'aura qu'à dire à tout le monde de lire l'article et ainsi il aura la paix !

Après un long moment de réflexion, Harry finit par dire d'un ton chagrin :

- Tu exagères, Hermione. Tu ressors la même idée que l'année dernière ! D'habitude, tu es plus imaginative que cela !

Alors qu'Hermione restait la bouche ouverte, que les larmes menaçaient de déborder de ses yeux et que la mine de Ron virait à l'orage, il finit par pouffer et dire :

- Allez, Hermione ! Je te taquine ! C'est une très bonne idée, reprit-il plus sérieusement. Je vous raconte tout à vous trois, tu écris cela comme tu veux et demain, je veux un exemplaire du chicaneur pour chaque élève.

- Je le dirai à Luna, acquiesça avidement Hermione. Alors ? Tu commences ?

Harry s'installa confortablement dans les bras de Drago sur le canapé et commença son récit.