Je venais d'éteindre mon portable, me sentant obligée en voyant que mes yeux se fermaient tout seul. Je le déposai délicatement sur ma commode et commençai à tomber doucement au pays des songes.

Quand j'ouvris les yeux, je me trouvais dans un bus scolaire, sûrement pour un voyage du à l'agitation. Je restais perplexe et me mis à regarder aux alentours, puis, j'entendis un élève mentionner le mot "Londres". Je compris rapidement que notre destination était donc cette célèbre ville que j'appréciais énormément pour sa mode et sa nourriture. L'autocar s'arrêta au bout d'un moment et tous les élèves sortirent en se mettant en groupe.
Moi, j'étais toute seule. Je n'étais pas le genre d'élève à être apprécier et de toute façon, je m'en fichais complètement. Je me mis alors à arpenter seule les rues de Londres en soupirant légèrement en voyant comme tout le monde était heureux en avançant. Mes pas étaient aléatoire, je m'arrêtais parfois devant certaines boutiques de vêtements et faisais rapidement demi tour en voyant les prix. Au fur et à mesure, ma marche s'arrêta devant le célèbre "Coven Garden", ou aussi comme j'aimais l'appeler, la rue des Bourges. À partir du moment ou un macaron vallait 8,50€, il ne fallait pas s'attendre à grand chose. Je me décidai alors d'aller à une boutique Starbucks pour me prendre un latte. La caissière me regarda sans aucune once de gentillesse, j'avais plutôt décelé de la pitié quand elle avait remarqué qu'une ado de mon âge était toute seule pour son voyage scolaire. Elle prit un indélébile noir avant de l'approcher de ma boisson :

-What's your name ?, Dit elle en rabaissant son regard pour fixer sa montre.

- L... Lorie.. !, Répondis je légèrement gênée.

- And how do you spell it ?

Elle se fichait de moi ou quoi ? Il n'y a pas plus simple comme prénom ! Cinq lettres avec des syllabes complètement compréhensibles ! J'inspirai intérieurement et essayai de garder mon sourire courtois et poli.

- L.O.R.I.E. Miss.

Elle écrivit après avoir entendu mes paroles et on alla en caisse pour régler la somme. Je sortis en prenant ma boisson en me languissant d'avance de la savourer. Mon premier Starbucks... Dans un Starbucks ! Je baissai la tête pour voir fièrement mon prénom sur le condiment et bloquai en le lisant : Laurry.
Était-ce une blague stupide ?
Ça en avait tout l'air en tout cas. Je me mis à soupirer inconsciemment de tristesse. Quel horrible voyage j'avais. Je n'étais même pas respectée pour une boisson.
Errant dans les rues en sirotant ma boisson, je décidai de m'asseoir sur un banc en regardant mon téléphone. Mon ex me harcelait pour qu'on soit ensemble pour cette journée. Plutôt mourir... Je voulais être accompagnée mais avec des amies, vu que je n'avais plus aucun petit ami. Mais bon, être l'intello de la classe signifie souvent être seule.
J'éteignis mon portable au bout d'un moment pour être coupée de ce parasite en me rappelant les romances que je lisais dans le bus. Pourquoi je n'étais pas tombée sur le prince charmant ? Ou au moins sur le garçon de mes rêves...

J'entendis quelqu'un s'asseoir à côté de moi et je sursautai de surprise avant de me tourner vers la personne discrètement, curieuse. Ça devait être un jeune adulte, entre vingt - vingt et un ans. Sa chevelure blonde était plus ou moins en bataille. Il avait un regard bleue foncé à s'y perdre comme un bateau en plein milieu de l'océan. Par sa carrure, je pouvais voir qu'il faisait du sport, probablement du foot. Et même assis, il me surplombait ce qui voulait dire qu'il faisait au moins 1,80m.
Je rougis automatiquement en le voyant, à mes yeux il ressemblait au garçon idéal que toutes les filles voulaient. Je secouai légèrement la tête en riant intérieurement de ma bêtise. Un garçon peut être beau et être un pauvre minable, d'ailleurs c'est souvent comme ça chez les mecs dans mon pays.
Je buvais silencieusement ma boisson avant que mes narines ne soient frappé par une délicieuse odeur, celle de cookies. Je me tournai automatiquement vers mon voisin et vit qu'il avait une boîte pleine de ces pâtisseries venant du célèbre magasin "Ben and Cookies". C'était les meilleurs, ils étaient connus mondialement et il y avait toujours une queue interminable. Pour être honnête je m'étais complètement découragée en voyant la file d'attente.
Le garçon apperçut ma réaction et me tendit la boîte, m'invitant à me servir. Ce geste me surprit vivement, c'était cher et il avait du s'ennuyer à mourir dans la queue, pourquoi l'offrir à une vulgaire inconnue. J'hésitai encore un long moment avant de me servir timidement.

- M... Merci..., Bredouillais-je en fixant mon cookie

Je croquai un bout et mes papilles gustatives s'éveillèrent en sentant ce goût délicieux. Le biscuit était toujours aussi moelleux et chaud, signe qu'ils avaient été préparé il n'y a pas très longtemps. J'aurais du faire la file, le jeu en vallait clairement la chandelle.
Pendant que je savourais mon cookie, le garçon se tourna vers moi, un sourire bienveillant aux lèvres

- Ils sont bon n'est ce pas ?

- Oui ! Ils sont vraiment délicieux, on a pas ça chez nous ça c'est sûr !, M'exclamais-je en lui souriant gentiment.

- J'ai remarqué depuis la file que tu te baladais seule, c'est plutôt dangereux... Tu n'as pas d'amis pour t'accompagner ?, Me demanda-t-il curieusement en penchant légèrement la tête sur le côté.

Mon sourire s'effaça pour faire place à un rire triste. Je secouai la tête en le regardant un peu plus sérieusement, voulant cacher ma peine.

- Non je suis seule, je ne suis pas du genre à me faire énormément d'amies...

- Les jeunes sont toujours aussi cruels..., Souffla-t-il avant de se mettre à sourire d'un air assuré, s'adressant à nouveau à moi sans hésitation. Je ne peux pas laisser une demoiselle toute seule ce n'est pas correct ! Puis-je visiter la ville avec toi ?

Je regardai l'heure sur le cadran de la grande horloge de Big Ben avant de le regarder. Il semblait sincère et de toute façon, c'était une rue animée donc il ne pouvait pas me faire de mal. Je lui souris doucement en hochant la tête.

- Ça serait un plaisir d'être en ta compagnie., Lui répondis-je chaleureusement

Il se leva et regarda curieusement mon Starbucks avant de rigoler.

- Laurry ? Tes parents ont vraiment voulu la complication en écrivant ton prénom., Dit-il en me pointant du doigt ma boisson.

Je fis une légère mine contrariée en soupirant d'agacement.

- c'est la personne qui n'a pas su bien l'écrire, en réalité il s'écrit L.o.r.i.e.

Il me prit la main et me relevant sans aucunes hésitations ou difficultés.

- c'est bien plus jolie comme ça., Me répondit-il avant d'ajouter. Hé bien Lorie, allons visiter la ville avant que ton temps libre ne soit écoulé !

Il se mit à avancer,sans lâcher ma main, dans les rues de Londres. Il me fit découvrir Picadily Circus, un quartier rempli de magasins de vêtements. Je n'achetais bien évidemment rien, mais faire du lèche vitrine avec un garçon comme lui était agréable. J'étais heureuse à ses côtés... C'était un garçon amusant et ayant des bonnes manières, ne me faisant jamais payer pour ce qu'il achetait pour moi. Il avait des manies que je trouvais assez romantiques, comme me tenir la porte ou me faire certains compliments.
Je savais très bien que ce genre d'amour était illusoire et irréaliste. Mais profiter d'une belle journée ensoleillée dans la main d'un beau garçon aux qualités exceptionnelles me mettaient aux anges. Je me sentais enfin aimée, au delà du terme fraternel.
Big Ben sonna cinq coups, annonçant qu'il était à présent 17h et que cette journée de rêve devait s'arrêter. Je me tournai vers le jeune homme qui comprit rapidement le message que je voulais faire passer à la mine décomposée que j'avais. Il prit soudainement mes deux mains en me regardant sérieusement.

- Je me fiche que je sois un rêve, même si le cadre ne sera pas le même, nous nous rencontrerons ! Sois en sûre !, Déclara t'il en continuant de me regarder d'un air fier et déterminé.

J'écaquillai les yeux de surprise en l'entendant et le regarda tristement, découragée à nouveau.

- Je ne connais même pas ton nom... Comment puis je faire...?, Me lamentais-je en secouant la tête.

Il serra encore plus mes mains en me souriant d'un air assuré.

- Ne sois pas triste, je vais te le dire ! Mon nom est -

Il n'eut pas le temps de terminer que les coups se changèrent en horribles bipements de réveil.

J'ouvris brutalement les yeux en voyant que tout n'était qu'illusion, tout n'était que rêve. Je passai mon bras sur mes yeux en me rappelant mon songe. Je ne me rappelai plus du visage de ce garçon, un des nombreux inconvénients du fait de rêver. Mais je sais qu'à mes yeux il était parfait.
Une journée d'école banale, avec des cours barbants et des élèves qui me haïssaient, allait débuter et je n'avais même pas eu le nom du garçon de mes rêves.

Une larme perla sur ma joue, la journée allait commencer. Aussi cruelle qu'elle ne soit.