Chambre froide.

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Je rentre pour la je ne sais combien de fois en 2 ans dans cette foutue chambre. Elle est froide, blanche, vide d'émotions et de vie. Seul le bip régulier de la machine et la respiration de l'homme se fait entendre dans la pièce. Je m'assois sur cette chaise, sur laquelle j'ai pris place de nombreuses fois, à côté du lit. Cet homme étendu sur le lit blanc, avec un visage paisible, n'est autre que mon mari, Johnattan. Il a eu un accident il y a 2 ans, il était en voiture et il s'apprêtait à rentrer à la maison quand une voiture l'a percuté de plein fouet.

Johnattan : Bébé, je vais bientôt rentrer !
Kaxien : Oui mais j'en ai marre de t'attendre !

Je l'entends rire à l'autre bout du fil, ce qui me fait sourire.

Johnattan : Je suis là dans cinq minutes, c'est promis.
Kaxien : D'accord... À tout de suite.

Je m'avoue vaincu, de toute façon il ne pouvait pas faire mieux. Seulement après quinze minutes d'inquiétude je reçois un autre appel :

? : M. Harli-Nerda ?
Kaxien : Oui, c'est bien moi ?
? : Je suis ambulancier, je regrette de vous annoncer cela mais votre mari a eu un accident, nous l'emmenons à l'hôpital.

Et j'ai raccroché, sans un mot, me précipitant vers l'hôpital.

Kaxien- Sale menteur. T'avais promis ! Cinq minutes ! Rah ! J'en ai ma claque de toi !

Je me calme avant de parler plus doucement. Je sais, c'est débile de s'énerver pour ça mais... Ça fait tellement mal.

Kaxien- C'est aujourd'hui...

Je rigole nerveusement.

Kaxien- Ce que je peux être bête ! Je m'attendais à ce que tu me demandes : "Qu'est-ce qu'il se passe aujourd'hui ?" et je t'aurai répondu : "Rien idiot, de tout façon tu ne retiens jamais ce qui est important." et tu aurais ris, je me serais énervé contre toi parce que j'aurais l'impression que tu te moques de moi et on se serait disputés, enfin tu aurais ce ton de moquerie dans la voix alors que je te lancerais des regards noirs.

Je me tais, quelques secondes.

Kaxien- Nos disputes me manque, tu me manques...

Je sens une larme glisser sur ma joue, je m'empresse de l'effacer.

Kaxien- C'est aujourd'hui, que je dois demander de te débrancher... C'est trop difficile comme décision, je ne veux pas faire ça. Pas à l'homme de ma vie...

Je suis allongé contre lui, ma tête est sur son épaule droite, ma main gauche sur son torse, le caressant, ma main droite encercle sa hanche et mes jambes sont entremêlés aux siennes. Nous venons de faire l'amour, c'était magnifique, comme à chaque fois... Sa main gauche caresse mon bras dénudé.

Johnattan- Dis Kaxien...
Kaxien- Oui bébé ?

Je le regarde avec amour, comme d'habitude.

Johnattan- Je ne veux pas gâcher ce moment mais...

Il souffle, hésitant.

Johnattan- C'est important...

J'embrasse son cou pour l'encourager.

Kaxien- Je t'écoute amour.
Jonhattan- Si jamais je dois être dans le coma... Je veux que tu me débranches.

Je n'aime pas ce sujet, il m'oblige à envisager le pire.

Kaxien- Au... Au bout de combien de temps ?
Johnattan- Quand tu le jugeras nécessaire. Et toi ?
Kaxien- Je... Comme toi.

Il sourit, moqueur.

Johnattan- Tu sais pas en fait...
Kaxien- Non, parce que je n'aime pas penser à ça.
Johnattan- D'accord, désolé bébé.
Kaxien- C'est pas grave, de toute façon il fallait bien en parler un jour.
Johnattan- D'accord, et si nous reprenions ce que nous avons commencé ?

Je me mets à califourchon sur lui et me penche vers ses lèvres.

Kaxien- Il va falloir me rafraîchir la mémoire...

Kaxien- Et si tu te réveilles demain en fait ? Si je te débranche trop tôt ? Je ne veux pas faire ça... J'ai peur de prendre cette décision trop tôt... Je sais que c'est à moi de choisir "quand", j'ai tout le temps de choisir mais je n'en sais tellement rien ! Je ne veux pas me retirer l'homme que j'aime le plus au monde... Je ne sais même pas si tu comptes te réveiller un jour !

Les larmes coulent silencieusement sur mes joues.

Kaxien- Je t'aime tellement... La vie n'est rien sans toi... Mais te voir comme ça : entre la vie et la mort... C'est trop dur... Je te demande pardon si je devrais attendre, mais tant pis.

Je m'assois sur le bord du lit. Je caresse sa joue droite. Un sanglot m'échappe.

Kaxien- J'ai peur sans toi... Je ne veux pas vivre sans toi... On se l'était promis...

Johnattan- Écoute moi au moins !
Kaxien- Pour entendre quoi ? Que tu m'aimes ? Mais vas te faire foutre.
Johnattan- Je n'ai jamais plaisanté avec toi, je t'aime comme un fou.

Je regarde méchamment cet ado, nommé Johnattan. Il a la sale réputation de jouer avec les cœurs, ceux des garçons en particulier. Il est grand, 1m80 environ, ses cheveux sont bruns, il a des yeux gris, un peu vert, un magnifique sourire, la peau pâle et il est foutrement musclé. Il n'y a pas à dire c'est un garçon vraiment très attirant mais intérieurement... C'est une pourriture.

Johnattan- Laisse-moi une chance, tu n'as rien à perdre...

Au fond de ses yeux je lis de la sincérité, de l'amour et de l'espoir... Merde, il ne ment pas...

Kaxien- Non... Je ne veux pas.

Il se rapproche de moi, je ne bouge pas.

Johnattan- Je sais que tu as peur, tu ne veux pas qu'on profite de toi... Ton ex est un connard, tu ne méritais pas ça... Je te promets que si tu me, non si tu nous laisses une chance, ce sera pour toujours, à la vie à la mort.

Et sans m'y attendre, ses mains encerclent mes joues, ses lèvres se posent contre les miennes. Je croide mes mains derrière sa nuque. À bout de souffle je murmure contre ses lèvres :

Kaxien- Et si on apprenait à se connaître d'abord ?

Et il sourit contre moi.

Johnattan- Pourquoi pas ?
Kaxien- Par contre, à la vie à la mort, je te promets un enfer.
Johnattan- Je serais le dernier de nous deux à t'aimer jusqu'au bout.

Kaxien- T'es vraiment qu'un beau parleur...

Je me penche vers ses lèvres et l'embrasse doucement. Je ne pourrais plus jamais le faire, même s'il est inconscient, ça ne m'empêche pas de le faire, bien que ça n'est plus comme avant. Je ne toucherais plus sa peau, sa main, son corps, ses lèvres au même prix que je ne peux plus voir ses beaux yeux gris teinté de vert remplis d'amour pour moi. Mes larmes tombent sur ses joues. Je garde le front contre le sien, sanglotant doucement.

Kaxien- Je ne veux pas te dire adieu... Mon amour... Mon tout...

Et puis tant pis si un monde sans lui n'existe pas, je n'ai pas l'impression d'avoir le choix de toute façon.

Après une heure ou deux, je ne sais pas, à dire adieu à mon mari je demande à voir le médecin. Il arrive quelques minutes plus tard, je pleure toujours, dans le silence.

Kaxien- Débranchez le, s'il vous plaît.
Médecin- Vous êtes sûr ?
Kaxien- Ça fait 2 ans, je pense qu'il est temps.
Médecin- Bien. Je n'ai pas besoin de vous rappeler ce qu'il va se passer j'imagine ?
Kaxien- Non.

Je ne quitte pas des yeux l'homme que j'aime, je prends sa main. Petit à petit les bips réguliers s'arrête, sa respiration se fait irrégulière jusqu'à se stopper. Je serre sa main tout en pleurant un peu plus. Je pose ma tête contre son bras. Le médecin quitte la chambre.

Médecin- Toutes mes condoléances.

Seuls mes sanglots se font entendre dans la pièce.

Je serre toujours sa main, attendant un miracle, mais rien ne vient.

Kaxien- Non... Pourquoi... j'ai fait ça... ? Ggh.. J'aurais dû attendre... encore un peu...

Je tourne ma tête vers son visage, sa poitrine ne se soulève plus, il semble toujours aussi paisible mais il n'est plus... Je ne peux pas croire que j'ai tué mon mari. Parce que c'est ce que j'ai l'impression d'avoir fait : je l'ai tué. J'aurais dû attendre. J'aurais dû.

Je ne bouge pas, l'observant toujours. Et même quand l'infirmière entre dans la chambre, je reste à ma place.

Infirmière- Monsieur, vous devriez rentrer chez vous maintenant.

Je ne dis rien, attendant qu'elle parte. Quand je me décide enfin à rentrer chez moi, bien que toutes mes forces m'aient quittés, c'est le lendemain.

J'ai le regard dans le vide, je me sens mort de l'intérieur, si bien que je n'ai pas vu la voiture sur le côté arrivé. Une voiture me percute au même endroit que mon mari a commencé à perdre la vie. Et moi je la termine. Je vois ma vie defiler devant mes yeux.

Johnattan- Kaxien...

La chaleur ne fait que de monter. Nous devions juste nous câliner mais nos baisers sont devenus de plus en plus... Passionnés.

Kaxien- Plus... S'il te plaît...

Ses mains se glissent sous mon jeans, caressant mes fesses.

Johnattan- Tu l'as déjà fait ?

Je l'embrasse, passe mes mains sous son tee-shirt, caressant ses abdominaux.

Kaxien- Non...
Johnattan- Alors tu seras ma première fois aussi.

Il s'allonge, me gardant assis sur son bassin.

Tout est froid.

Prêtre- Kaxien Nerda, voulez-vous prendre pour époux, Johnattan Harli ici présent, le chérir jusqu'à la fin de votre vie, l'aimer dans l'amour comme dans la maladie, dans la richesse comme dans la pauvreté, pour le meilleur comme pour le pire ?

Je continue de regarder mon homme, qui va bientôt être mon mari.

Kaxien- Oui, je le veux.

Nous nous sourions.

Prêtre- Johnattan Harli, voulez-vous prendre pour époux, Kaxien Nerda ici présent, le chérir jusqu'à la fin de votre vie, l'aimer dans l'amour comme dans la maladie, dans la richesse comme dans la pauvreté, pour le meilleur comme pour le pire ?
Johnattan- Oui, je le veux.

Une larme roule sur ma joue, de bonheur.

Prêtre- Par les liens qui me sont conférés, je vous déclare mari et époux. Vous pouvez embrasser le marié.

Je l'embrasse le plus amoureusement possible.

Tout est silencieux.

Kaxien- Jo'...
Johnattan- Oui bébé ?
Kaxien- Je crois que je suis amoureux de toi...

Il me regarde intensément.

Johnattan- Moi j'en suis sûr.

Tout n'est que sang.

Kaxien- Je crois que ça sera toujours toi.

Il m'embrasse tendrement.

Johnattan- Tu es le seul homme que j'aime.

Je ferme les yeux et l'embrasse encore.

Kaxien- Je t'aime.
Johnattan- Je t'aime aussi.

Tout est fini. Je rejoins enfin le seul qui compte à mes yeux.

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