Chapitre ⑨

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Bonsoir les amis ! ^-^

Ne vous inquiétez pas ; si je publie si vite, c'est parce que j'ai un nouveau chapitre d'avance depuis hier soir ;)

Je sais à quel point l'attente aurait été frustrante donc je vous le sors. Mais très sérieusement cette fois : maintenant ce sera 7 jours environ entre chaque update !

Il y a un média au cours du chapitre, activez votre connexion internet !


Bonne lecture ~ ♥


********************************


Pourquoi ?

Pourquoi j'ai fait ça ?

Je le lâche immédiatement, abasourdi, et recule de quelques pas. La panique me broie les entrailles.

Jungkook pivote la tête si lentement vers moi que j'ai le temps de me dire que je préférerais mourir que vivre la honte qui va suivre. Ses yeux sont jetés par-dessus son épaule. Je les croise, et baisse immédiatement les miens.

— Pardon, j-je sais pas ce qui m'a pris... D-Désolé. Pardon.

Il ne répond évidemment pas. Je le sens toujours me dévisager, mais mes yeux continuent de fixer le carrelage blanc. Le silence est brisé par la musique, cependant elle n'est pas assez puissante à l'étage pour m'aider à faire abstraction.

Surtout quand Jungkook fait marche arrière.

J'écarquille les yeux et le regarde, affolé. Je secoue brusquement la tête, de droite à gauche, l'intimant presque de s'en aller, pour lui faire comprendre que je n'avais pas eu l'intention de le retenir, que mon corps a bougé tout seul, que-

— Taehyung, c'est ça ?

Mon estomac me lâche.

Je cesse de penser tant je suis sous le choc. Mon visage se redresse de lui-même et nos yeux s'entrechoquent.

Il ferme la porte pour s'y appuyer, les bras croisés.

Je n'arrive pas à réaliser ce qui se passe et je suis soudain persuadé qu'après m'être nettoyé le visage, j'ai dû faire un black-out. Oui, je dois à présent nager en plein délire.

Mais un black-out pour une vodka-pomme, franchement...

Jungkook m'observe attentivement. Je me reprends quand je me souviens de sa question laissée en suspend depuis bien dix secondes.

— ...Oui.

Ça a été dit avec une voix si petite que j'ai envie de m'enterrer.

Il continue de me regarder, le menton haut, les yeux presque baissés sur moi, tandis que je le détaille derrière ma frange qui me sert de rempart de fortune.

— Tu me veux ?

Mes yeux s'arrondissent.

...Qu'est-ce qu'il vient de dire ?

Mes paupières papillonnent ensuite, et quand je prends conscience de ses mots, tout se mélange. Mon coeur, qu'en dire ? Je n'en ai plus, ni même plus d'estomac, à ce stade. Je n'ai qu'un cerveau duquel il reste une neurone au vu du temps que je mets à réaliser ses paroles.

Si je le veux ?

C'est ce qu'il vient de me demander ?

Je serre mon pantalon entre mes doigts. Ses yeux me parcourent très rapidement de haut en bas, en une fraction de seconde. Ça suffit à me tétaniser.

Mais pas de peur. Enfin, pas que.

Si je le veux ? Était-ce cela, le résultat de mon obsession étrange ? Est-ce que je voulais Jungkook depuis tout ce temps, est-ce pour cela que je n'arrive pas à le lâcher des yeux quand il est là ? Que je n'arrive pas à agir correctement quand je le sens près de moi ?

— Je s-sais pas.

J'ai honte de cette réponse la seconde qui la suit.

Il ne réagit pas physiquement. Il reste stoïque, les traits tirés de neutralité. Je ne peux m'empêcher de regarder sa mâchoire dure, ses lèvres closes, et ses yeux...

...Ses yeux.

J'ose renchérir :

— Pourquoi, t-toi, tu veux de moi ?

Lui ne prend pas de temps pour répondre.

— Je serais pas encore là sinon.

Mon souffle s'échappe maladroitement. Il me voit paniquer, me confondre en respiration courte et en pensées qui fusent, mais il ne bouge pas d'un poil. Je crois même le voir descendre sur mon torse quand je peine à ingérer de l'air.

Il me veut ? Moi ? Mais enfin, pourquoi ? Parmi toutes ces jolies filles, ou, qu'importe, tous ces beaux garçons, pourquoi moi ?

Si Jimin voyait ça, seigneur.

Un frisson me parcourt et je chasse ce dernier de mes pensées sans plus attendre. Toujours est-il que je ne comprends pas comment il peut vouloir de moi.

— Mais les chambres sont... Sont probablement closes, c-comment-

— J'ai pas besoin d'un lit.

Oh, mon dieu. Ok. Je vois.

Je pose une main sur le mur près de moi, discrètement, mais je déglutis quand ses deux billes noires suivent rapidement mon geste. Il ne réagit toujours pas, et le contrôle qu'il a sur la situation me rend soudain fou. Je ne suis rien, il est tout. Il me domine aisément.

Et mon excitation naît honteusement dans le creux de mon ventre.

Je n'arrive pas à croire que j'arrive encore à répondre.

Surtout cette réponse-là :

— D'accord, m-mais je...

Il se décolle aussitôt de la porte et je retiens un sursaut. Il marche vers moi, et comme un imbécile, je recule tant que je manque de tomber dans la baignoire. Je pousse un cri de surprise.

Jusqu'à ce qu'une poigne ferme ne saisisse le haut de mon bras.

Je glapis ; il me remet debout et je suis obligé de me maintenir à la fermeté de son torse. Le cœur battant à tout rompre à cause de la chute ridicule que je viens d'éviter, je lève des yeux paniqués dans les siens, et le réaliser si proche est bien pire. Mes doigts fondent contre la dureté de sa musculature.

Il ne fait cependant aucune remarque sur ma maladresse.

Pas même une étincelle de moquerie n'éclaire son sombre regard.

— J-je...

J'ôte mes mains de son corps, par respect -je ne le connais pas, après tout-, mais lui garde la sienne sur mon bras.

Puis il me tire lentement vers le lavabo et je le suis toujours avec l'air d'un idiot qui sait à peine marcher droit. Je suis surpris quand il me place devant lui, face au miroir.

— Ne bouge pas.

Je m'agrippe à la céramique blanche, prêt à m'écrouler face à la situation irréaliste qui est en train de se dérouler.

Jungkook recule et me lâche. Il va vers la porte et, bien vite, je me tourne, intrigué, jusqu'à ce que mon dos ne s'appuie contre le lavabo et que je sois face à lui, dos au miroir. Je l'observe et mon cerveau s'éteint définitivement quand il enclenche le verrou.

Il fait un pas vers moi et relève la tête, mais se fige. Je le regarde sans comprendre. Ses sourcils se froncent.

— Qu'est-ce que j'ai dit ?

Je le dévisage, perdu.

Quoi ?

Qu'est-ce que-

— Je t'ai dit de pas bouger. C'était pas assez clair ?

Mes lèvres s'entrouvrent.

Il... Il a complètement changé de comportement, ou est-ce moi ? Quelques secondes avant, appuyé contre la porte, il était neutre mais attentif. A présent, il semble agacé, et pressé.

Pressé de quoi ?

Mais la lucidité éclaire mon visage et, vivement, je me remets dans la position initiale dans laquelle il m'avait mise plus tôt. Mon souffle se coupe quand je sens qu'il approche de nouveau. Je fixe mes mains, posées sur la céramique, et bientôt, deux autres se posent à côté des miennes, à quelques millimètres à peine.

Je relève difficilement la tête.

Mes jambes tremblent déjà. Il me regarde à travers le miroir. Ses yeux sont obscurs.

Bon sang, il... Il me désire vraiment ?

Son corps est presque collé au mien, mais il garde quelques centimètres de distance. Pourtant, il est clairement penché contre moi, surtout qu'il m'emprisonne entre ses bras grâce à ses paumes posées de part-et-d'autre des miennes.

Je n'arrive pas à clore les lèvres tant mon souffle est saccadé, bien que silencieux. Il me regarde longuement. Je le détaille aussi. Ses cheveux à la frange humide depuis qu'il s'est rincé le visage masquent ses pupilles noires, mais je les distingue quand même à travers les mèches mouillées.

Il est vraiment, vraiment très beau.

Je prends une inspiration brusque et audible, cette fois, quand il se baisse vers moi et que son nez frôle mes cheveux, tout près de mon oreille.

Puis il prend une inspiration, son nez perdu entre quelques mèches lisses de mes cheveux châtains, et soudain, je me perds. Il clôt les paupières et inspire encore, bougeant légèrement de haut en bas. J'ignore la senteur que dégage ma chevelure, mais il semble grandement l'apprécier, puisqu'il continue de se perdre contre moi, son nez profondément enfoui dans ma masse capillaire.

Mes paupières peinent à rester ouvertes, car c'est difficile pour moi de faire face à la situation.

— C'est quoi...

Je me tends quand sa voix s'infiltre dans mon oreille. Son souffle chaud la frappe sans scrupule.

— ...Le premier mot qui te passe par la tête ?

Je fronce les sourcils, confus.

Il s'approche et colle soudain l'intégralité de son corps contre le mien, si bien que mon bassin est forcé de heurter le lavabo. Je ne peux empêcher un halètement inélégant de trahir mon bouleversement. Son aura s'assombrit après ce contact.

— C'est pour un mot de code, pour ta sécurité. Alors réponds-moi.

Son ton est glacial. J'avale ma salive et tente de faire abstraction de son bassin collé contre mes fesses.

Un... Un mot de code ?

Jungkook glisse le bout de son nez contre ma nuque et je gémis. Je veux poser une paume sur ma bouche, trop honteux du bruit que mes cordes vocales ont matérialisé sans mon consentement, mais sa main gauche saisit la mienne au vol et la plaque de nouveau sur la céramique blanche.

Je ferme brusquement les yeux face à sa fermeté.

Il est... Il est tellement...

— Je... Heu... "Stop" ?

Immédiatement, lorsque son visage arrive de l'autre côté de ma tête, il croise nos regards à travers le miroir. Je tremble contre lui, il doit le sentir, mais ne fait aucune remarque là non plus.

Je ne saurais comment l'expliquer, mais soudain, réaliser qu'il ne s'est pas encore moqué une seconde de moi malgré toutes les perches que je lui ai tendues me propulse dans une esquisse de confiance.

Ses lèvres continuent de survoler ma peau, et cette fois il se penche assez pour que ce soit la peau de ma joue. Je ne peux m'empêcher d'incliner quelque peu la tête en arrière, et il saisit l'occasion pour davantage parcourir ma pommette.

— Je n'arrêterai pas avec un "stop", ou un "non".

Je me fige d'inquiétude. Il sent ma réticence et renchérit :

— D'où le mot de code. Je fais pas dans la dentelle.

Comprendre ses paroles et comprendre ce qu'elles impliquent pour la suite me fait un peu peur. Je crois qu'il s'en rend compte puisqu'il s'éloigne de mon visage, comme pour me laisser respirer.

— Tu... Tu vas- Tu vas me faire mal ? Je murmure, peu sûr de comprendre.

Il continue de me regarder. Il n'arrête jamais de me regarder.

— Tu auras un mot de code, répond-il seulement.

Je devrais partir en courant.

Je devrais.

Moi qui abhorre la douleur, je devrais prendre mes jambes à mon cou.

Mais je n'y arrive pas. Je veux rester. Je veux qu'il reste, même si c'est pour seulement me caresser de ses lèvres. Je veux qu'on prenne soin de moi. Juste une fois. Ça fait si longtemps depuis mon dernier rapport, et je dois avouer que j'avais toujours aimé être dominé. Même si, avec lui, je sentais que se faire dominer allait être inédit. Je veux savoir comment il fonctionne. Ma fascination, ou obsession, peu importe, n'était visiblement pas encore repue.

Et je réalise soudain que oui.

Je le veux. Je veux de lui.

J'observe ses cheveux noirs. Ses yeux noirs. Ses vêtements noirs. Son aura noire. Son regard noir.

Noir. Noir. Noir.

— N-noir... ?

Il cesse tout mouvement, puis hoche la tête.

— Répète-le.

Il revient contre moi et je soupire sans pouvoir m'en empêcher.

— Noir...

— Regarde-moi quand tu le dis.

Je rouvre les yeux et redirige ma vision déjà vitreuse dans la sienne, assombrie mais bien plus maîtrisée. J'appréhende énormément, mais pour rien au monde je ne veux arrêter.

Il m'avait eu, en quelques minutes, il m'avait eu.

— Noir.

— Je t'interdis de ne pas le dire si tu en ressens le besoin. Ce serait aussi dangereux pour moi que pour toi.

Je hoche la tête.

— Tu as bu ?

La surprise me gagne.

— Un seul verre, t-très peu dosé...

Il ne répond pas mais ne s'arrête pas ; j'en conclus qu'il est satisfait de la réponse.

Mais, soudain, je m'inquiète :

— Et toi ? Tu- Tu as bu ?

Cette fois, il s'arrête, et je décèle, pour la première fois, un minuscule sourire sur ses lèvres.

— C'est pour toi que tu devrais être inquiet, Taehyung.

Je n'ai pas le temps de réfléchir puisqu'il me penche sur le lavabo, durement, jusqu'à ce que mon visage ne frôle le robinet. Je manque de crier, les yeux écarquillés au possible.

Il garde longuement sa main sur ma nuque et je comprends que c'est un ordre, qu'il veut que je reste dans cette position. Il me lâche lentement, probablement pour voir si j'ai compris, alors je reste correctement en place.

Je ne vois plus le miroir, je ne vois que le blanc de la céramique, et je n'entends que le froissement de ses vêtements.

Mais à la seconde même où je sens l'une de ses mains glisser sur ma hanche, ce qui d'ailleurs me fait frémir, je vois, au coeur du lavabo, un résidu du maquillage noir que j'ai effacé tout-à-l'heure.

Immédiatement, c'est comme si mes oreilles se bouchent. Je fixe ce filet d'eyeliner pas bien rincé et mélangé à l'eau qui stagne contre la paroi blanche, mon coeur tambourine si fort dans ma poitrine que je sers les poings, je déglutis et ma gorge se tord avec douleur.

Je tremble.

Je ne vais pas bien, ma tête me fait mal, je vais... Je sens q-que je vais...

— Taehyung ?! T'es là-dedans ?!

Boom boom boom.

— Je crois que je t'ai vu monter, t'es là ?!

J'écarquille les yeux et me redresse vivement.

Namjoon.

Merde.

Je rencontre les yeux de Jungkook, qui a le visage face au mien mais les yeux sur le côté, comme s'il regarde la porte en coin, attentif.

— Je... Je d-dois...

Je ne sais pourquoi j'ose poser mes mains sur son torse. Et je ne sais pourquoi il se laisse faire, tandis que les siennes jonchent le long de son corps. Quand il me sonde de nouveau de ses deux billes profondément sombres, je cherche immédiatement quelque chose, sa réaction face à la situation, une émotion quelconque.

Mon estomac se tord quand j'y décèle de l'agacement.

Il n'avait pas voulu qu'on nous interrompe.

— Taehyung ?

— Je s-suis là !

Jungkook ne pipe mot et me laisse le contourner, sans bouger un pouce. Je me pince les lèvres, cherchant un moyen d'improviser. Je déverrouille la porte et l'ouvre de moitié. Mon ami, si je peux l'appeler ainsi, se révèle dans l'embrasure, l'air inquiet.

— Je t'ai cherché partout, tout va bien ? Tu as grimpé ici comme une flèche, il s'est passé quelque chose ?

— Tout va bien Namjoon, je... Je t'assure que ça va.

Je lance un coup d'œil rapide vers Jungkook, qui s'est appuyé sur le lavabo, les bras croisés, et me fixe avec une intensité qui fait trémuler mes jambes.

— Qu'est-ce que tu regardes ? Quoi, y'a quelqu'un avec toi ?

Je panique. Namjoon pousse la porte.

— Non il n'y a p-personne !

— Ouais ouais, allez fais-moi voir avec qui tu-

Je me prends la tête dans les mains quand Namjoon se retrouve à l'intérieur de la pièce et se fige face à Jungkook.

Un affreux silence s'en suit, avant que le blond ne murmure :

— Je vois.

Jungkook est, de son côté, d'une neutralité effrayante.

— Toujours à faire chier Nam, lance-t-il vers le concerné.

Sa voix me rend fébrile. Son ami se met à rire, ce qui me surprend.

— Ah, Kook, évidemment. Qui d'autre ?

Comment ça, qui d'autre ?

— Je m'en v-vais, je murmure, embarrassé.

Et drôlement vexé. Je n'arrive pas à savoir pourquoi.

— Taehyung, attends !

Je lance un regard vers Jungkook et constate qu'il me dévisage, l'air interdit, mais avec une curiosité que je ne saisis pas. Namjoon, lui, tente encore de me retenir.

— Je suis désolé, ok ? Je vous laisse tranqui-

— A plus Namjoon, je souffle, avant de quitter définitivement la salle de bain.

Il n'alla pas jusqu'à me courir après. Tant mieux. J'ai le cœur au bord des lèvres et j'ai besoin d'air. J'ai toujours la sensation brûlante dans mes cheveux, sensation de la mémoire des lèvres du joueur de basket contre mes mèches, de la manière dont il a inspiré mon odeur, dont il m'a penché sur le lavabo...

Je secoue la tête et traverse les autres étudiants à la hâte. Il serait dommage de recroiser Jimin et Yoongi sur le chemin du retour.

Mais, une fois dehors, un bras attrape le mien.

— Taehyung.

Namjoon m'a, en fait, bel et bien couru après.

— C'est bon je te dis, je veux juste rentrer, je t'assure.

— Laisse-moi te raccompagner.

— C'est bon je vais marcher.

— Tu ne connais pas la route à pied.

— Google maps, je grommelle, avant de le faire me lâcher de nouveau.

Mais il ne démord pas.

— Taehyung c'est à au moins quarante-cinq minutes à pied, on est en pleine nuit, on voit rien, c'est dangereux. Laisse-moi te prendre en voiture, s'il te plaît.

Je croise son regard presque angoissé de me voir refuser. Je soupire, exténué, puis hoche la tête avec lenteur.

— ...D'accord.

**

C'est lourdement calme.

Namjoon ne m'a jamais paru si préoccupé.

Je lui lance quelques coups d'oeil tandis qu'il conduit avec une expertise qui ne m'étonne pas. Il est attentif à la route, mais j'ai quand même la sensation qu'il est perdu dans ses pensées.

Le trajet s'achève en autant de minutes qu'à l'aller, et une fois devant l'entrée extérieure de l'internat du lycée, le blond stationne la voiture et cesse de bouger. Je m'attends à ce qu'il déverrouille les portes, mais il ne le fait pas.

— Namjoon ?

— Tu as passé une bonne soirée, quand même ?

Je fronce les sourcils.

— Oui, je mens, car la vérité est que non.

Je n'ai pas passé une bonne soirée. Le début était agréable. Mais l'intervention de Jimin et Yoongi a évidemment tout gâcher.

En y repensant, je baisse la tête vers mes mains.

Je suis tellement fatigué.

— Taehyung il faut que je te pose une question. Promets-moi que... Que tu répondras sincèrement.

Je lève la tête vers la sienne. Cette fois, ses yeux sont profondément ancrés dans les miens. Il y a une lueur de peur, je dirais même de peur-panique, et ça me surprend tellement que j'ai envie de lui caresser l'épaule.

Pourquoi est-ce qu'il est comme ça, tout-à-coup ?

— Vas-y, je soupire, curieux.

Il déglutit visiblement, puis serre les dents. Son regard se perd vers le bas. Quand il le remonte dans le mien, son expression est décidée.

— Est-ce que Jungkook t'a fait du mal ?

Silence.

Je suis médusé de longues secondes. Il me faut un temps avant de comprendre. Quand c'est le cas, mes sourcils se creusent davantage et je secoue la tête avec véhémence.

— Non, Namjoon, qu'est-ce qui... Qu'est-ce qui te fait penser ça ?

Ma voix n'est qu'un murmure surpris. Namjoon se passe la langue sur les lèvres.

Pourquoi je n'ai pas l'impression de l'avoir rassuré ?

— Tu dois me dire la vérité, Taehyung.

— Mais je te dis la vérité !

Il soupire.

— D'accord.

— Namjoon, pourquoi tu me demandes ça ? Ce n'est pas ton... Ton ami ?

Un sourire triste prend place sur ses lèvres.

— Si, justement.

— Alors pourquoi... ?

Il déverrouille la voiture.

— Oublie ça. Bonne nuit, Taehyung le terminale. Merci d'être venu avec moi. Promis, la prochaine soirée sera meilleure.

Il me lance son habituel clin d'œil et le changement soudain de son comportement me fait tiquer. J'ai envie de renchérir mais un frisson de fatigue me rappelle à l'ordre. J'ouvre mollement la portière, bien décidé à me plonger dans mon lit.

— Merci de m'avoir raccompagné. A plus, Namjoon.

— A votre service, répond-il, tout sourire.

Je ne sais pas pourquoi je lui souris aussi, avec faiblesse.

Cette soirée est de celles que l'on peut qualifier de hors du temps. J'ai l'impression d'y avoir vécu une vie entière dans laquelle je suis passé par toutes les émotions possibles.

La curiosité, la détente, la surprise, la crainte, la peine, l'excitation, l'envie, la désillusion.

Je dirais que ce que je ressens, là, tout de suite, c'est un vide absolu. Un trou béant dans lequel je flotte sans but.

Je m'effondre sur mon lit en ôtant mes chaussures sans aide de mes mains. Je pousse un pied contre l'autre pour les dégager, puis m'installe à plat ventre, les yeux mi-clos dans le noir de la pièce.

Le sommeil veut l'emporter, jusqu'à ce que mon téléphone ne vibre contre ma cuisse.

Je me fais immédiatement la réflexion que je consulterai cette notification demain, mais ne recevant que très peu de messages habituellement, la curiosité m'assaille. Je glisse paresseusement la main dans ma poche et extirpe mon cellulaire de mon pantalon. Je le remonte jusqu'à mon visage et grimace face à la haute luminosité quand je le déverrouille du pouce.

Ah, c'est encore Namjoon.

@kkknamj_

Demain c'est dimanche, laisse-moi te faire visiter la piscine du lycée ! Ça te donnera peut-être envie de t'y inscrire, on en avait parlé, tu te souviens ? :p

Je n'ai pas le courage de répondre. Je tapote deux fois sur le message pour y mettre un petit cœur, puis quitte la conversation.

Je m'apprête à fermer l'application lorsque mes yeux se font attirer par une notification.

"Vous avez une suggestion d'ami : @jk.03"

Mon cœur s'emballe et je ne sais pourquoi je me redresse. Je m'assieds sur les couvertures, jambes croisées, téléphone posé sur mes pieds, et dos courbé. Je fixe l'écran lumineux.

Puis je clique sur le profil indiqué.

Je découvre une photo de profil entièrement noire, une biographie qui contient un émoji en forme de ballon de basket et, enfin, une photo.

Une seule.

Elle a plus de trois milles mentions "j'aime", alors même qu'il n'est suivi que par deux-cent quatre personnes.

Et en découvrant la photo, je comprends pourquoi elle en compte autant.

Le cliché est éblouissant de beauté.

La bouche entrouverte, je regarde chaque recoin de cette photo. Le voir ainsi me rappelle immédiatement ce qui s'est passé moins d'une heure plus tôt. Je repense à ses lèvres, bien que cachées sous un masque dans cette publication, qui ont parcouru ma nuque, mes cheveux, ma joue, je repense à ses mains elles aussi dissimulées sur le cliché, qui m'ont touché les bras, les hanches, qui m'ont fait me pencher en avant.

Je déglutis et lève doucement le doigt vers le bouton "suivre".

Je suis épuisé. Je ne pense pas correctement.

Je crois que ma mère m'a dit une fois de ne pas prendre de décision en pleine nuit.

Mon doigt clique sur le bouton, s'abonnant au compte de Jungkook, et je tombe de sommeil, sans réaliser le moins du monde ce que je viens de faire.

**

Le réveil fut difficile. Ma nuit ne m'a pas semblé réparatrice ; je me suis levé avec la sensation d'avoir trop mangé, comme lorsque l'on est ballonné. Pourtant, mon estomac est quasi-vide depuis des jours.

Sous la douche, je repense à Jungkook, et étrangement, l'épisode avec Jimin et Yoongi ne me marque pas davantage. Ou alors c'est ce que je veux bien croire.

La vérité est que le noiraud m'a complètement... Retourné. Intérieurement, je veux dire. Je suis chamboulé au plus haut point, je n'arrive plus à penser à autre chose qu'à son regard noir.

Qu'au mot, "noir".

Qu'à cette phrase...

"Tu me veux ?"

Mon front s'échoue contre la paroi murale, tandis que le jet d'eau s'écrase sur mes cheveux propres pour les rincer.

Putain.

Est-ce vraiment arrivé ? N'ai-je pas rêvé de tout ça, après tout ? Ca me semble tellement irréaliste. Et puis quelle est cette étrange boule au ventre ? D'habitude, j'associais cela à Jimin et Yoongi, à l'angoisse, à la terreur.

La lourdeur, dans mon ventre, ce matin, est différente. Elle grossit à chaque fois que je pense à Jungkook.

Je frémis rien qu'en me répétant son nom par la pensée.

Je me sèche et m'habille d'un jean et d'un t-shirt propres, du bleu pour le bas et du blanc pour le haut. On ne peut faire plus simple. Je me poste devant l'un des miroirs des douches et, soudain, je m'observe plus longuement que d'habitude, car personne n'est là, la solitude me permet de prendre mon temps.

Mes doigts montent vers mon visage, mon cou, ma mâchoire, et je me demande si...

Si je suis...

Si je suis beau.

Jungkook avait voulu... Coucher avec moi ? Si oui, si quelqu'un d'aussi... Je veux dire, il est beau. Très beau. Et si quelqu'un comme lui a voulu de moi, ne serait-ce que pour une nuit, c'était que je n'étais pas laid, n'est-ce pas ?

Je ne me suis jamais trouvé laid, ce n'est pas ce que je veux dire.

Mais je me sens très... Ouais. Le genre de type à qui on met dix sur vingt en beauté. Ni trop, ni pas assez, je suis au milieu du milieu. J'ai un visage ennuyeux, mais pas dégoûtant. Pour autant, je sais que personne un jour ne me regardera en se disant ce que je me dis quand je regarde Jungkook.

Personne n'aura l'estomac retourné par ma simple présence.

Je suis monsieur tout le monde, et je le serai aussi, adulte.

J'arrange mes cheveux qui sont déjà presque secs en remontant dans ma chambre. Ils retombent lisses sur mon visage, et un violent flash du nez de Jungkook qui s'y faufile me fait clore les paupières et me glacer un instant. Puis, quand l'adrénaline s'évapore, j'ose attraper une mèche et la faire glisser contre mon nez pour en sentir l'odeur. Shampoing, évidemment.

J'espère que je sentais aussi bon que ça, hier soir.

Je secoue la tête à cette ridicule réflexion, puis attrape mon téléphone. Je le déverrouille et cherche à trouver Namjoon, mais mes doigts cessent de bouger.

Mes yeux papillonnent, je me laisse tomber sur mon lit, le regard arrondi et glué à l'écran.

Oh, merde.





@jk.03 a commencé à vous suivre.










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Hehehe ;) C'est, jusque-là, mon chapitre préféré !

La suite a été encore plus cool à écrire, j'en suis au chapitre 13 et je peux vous dire que je kiffe l'expérience d'écriture d'Océan, je suis vraiment folle amoureuse de cette histoire. Je crois qu'elle va aisément devenir ma préférée... ♥


Je vous laisse donc je retourne réviser comme je peux, je vous fais plein de bisous, prenez grand soin de vous les amis, à très bientôt pour la suite ♥

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