POV Riku.

Il ne me laissa pas le temps de terminer en entier ma formulation qu'il m'embrassait avec passion, tel un fauve. Ce fût le meilleur baiser que j'ai jamais reçu de toute ma vie. J'étais complètement envoûté par son charme. Nous nous dirigeâmes vers ma chambre, il se saisit de mes fesses et me plaqua au mur. Il passa ses mains sur mon torse et se recula un court instant pour me dominer avant de reposer immédiatement sa bouche contre la mienne. Il serait le dominant, il n'y avait pas de doute. Il l'avait toujours été, et sa nature serait toujours présente. Je décidais de lui enlever son haut, et cette fois, il ne me stoppa pas. La sensation de son torse contre le mien m'électrisa. C'était violent. Je commençais à prendre conscience de l'énergie nécessaire dont j'allais avoir besoin pour lui tenir tête, pour être digne d'être son amant.

Je n'avais que le temps d'une seconde pour reprendre mon souffle avant qu'il ne replonge sa langue dans l'antre de la mienne. Je gémissais, essayant de dire quelque chose entre deux respirations mais sans succès. J'étais bien trop excité par cette torride embrassade. Emporté par la frénésie, je posais mes mains dans son dos pour qu'il se colle encore plus contre moi. Alors, on allait vraiment le faire ?

Je n'étais pas puceau mais je me sentais tout comme. Kag était le premier homme avec lequel j'envisageais quelque chose de sérieux. J'étais prêt à tout tenter.

- Kag, fais-moi l'amour. Pas comme avec n'importe qui. Je veux être spécial à tes yeux.

POV Kagaho.

En ce début de festivités, je ne m'étais pas retenu une seconde. J'avais envie de lui, du plus profond de mon être. De son côté, il ne restait pas non plus inactif, prenant des initiatives qui n'étaient pas pour me déplaire.

Il me demanda de lui faire l'amour, et pas de le baiser. Cette simple phrase me perturba. Je n'avais jamais fait l'amour, je ne connaissais pas le sentiment amoureux. Je couchais pour me nourrir.

- Riku, je ne suis pas certain d'arriver à être comme tu le souhaites.

- Alors laisse-moi te guider. Je sais que c'est nouveau pour toi mais je veux que cette première fois soit parfaite.

Et comme pour confirmer ses dires, il se pencha vers mon visage et mordilla légèrement mon oreille. C'était l'un de mes points sensibles et il était diablement doué pour l'avoir trouvé. Ses mains s'activaient sur mon dos, effleurant et griffant chaque parcelle. Je commençais doucement à perler, et rejetais ma tête en arrière, profitant des assauts de la langue de Riku.

POV Riku.

De disposer à ma guise de son corps était un cadeau inattendu. Je devais lui faire passer mon désir, mon amour, lui montrer comment nous satisfaire avec fougue et délicatesse.

Doucement mais sûrement, je menais la danse, et décidais de passer à des préliminaires plus poussés. Nous étions toujours en caleçon et j'entendais les gémissements si discrets que sortait mon incube. Nous avions fini par atterrir sur mon lit, Kag sous moi.

Ses yeux trahissaient à l'instant tout ce qu'il pouvait ressentir : excitation, appréhension mais toujours avec son regard si bestial et si fier. Même en dessous, il demeurait si ... dominateur. Nous étions tous deux captivés par l'autre. Pour rien au monde on ne s'arrêterait ce soir. Que tout mon immeuble nous entende m'était égal.

POV Kagaho.

Il s'éloigna de moi, non pas pour se plier à ma volonté mais pour me porter jusque dans sa chambre. Il me jeta littéralement sur le lit et se plaça au dessus de moi. Il se remit à attaquer mon torse, je serrais les paupières et posais ma main sur ma bouche. Dieu c'était tellement bon, toutes ses sensations que je ressentais alors que pour le moment, il ne faisait que m'aguicher. Lorsqu'il posa son bassin sur le mien je pus parfaitement sentir son membre dur à travers nos caleçons. Mes mains qui étaient sur ma bouche se mirent automatiquement sur ses hanches.

Il décida de recouvrir mon corps de mille baisers, sur mon visage, sur mon torse, mon ventre... absolument partout. Continuant, il caressa mon bassin puis mon sexe par dessus mon dernier sous-vêtement. J' haletais déjà à ce contact trop doux pour moi et posais machinalement mes mains sur ses fesses pour pousser sa partie intime contre la mienne. Qu'il sente à quel point ses gestes m'excitent. Qu'il me sente quand je durcis sous ses mains chaudes. Qu'il comprenne à quel point j'ai envie de lui ! J'avais du mal à articuler son prénom. J'en vins à le supplier d'abréger mes souffrances avant que ma nature ne se révèle trop violente. Je le voulais, je le voulais tellement ! Un de mes doigts franchit sa barrière de chair dans un geste induit par son souffle erratique et sa réaction à notre proximité accentuée. Sa respiration se coupa lorsque j'en introduisais un second, et je m'appliquais à frotter mon bassin contre le sien, ce qui le fit soupirer de plaisir.

Il remarqua mon empressement et tout en caressant mon torse, se baissa jusqu'à membre tendu. Je retins mon souffle quand il le prit en bouche et serrais les draps compulsivement. Me faire jouir une fois ne serait pas de trop s'il voulait suivre la cadence, et il se retira juste avant que je ne vienne. Ses yeux m'interrogeaient sur la performance, et mon esprit légèrement embrumé me fit l'effet d'être moi même sous l'influence d'un de mes congénères. Il en parut satisfait et revint à l'attaque de mes tétons, d'où je ne me savais pas si sensible. Dans un gémissement plus poussé, je le sentis frotter ses fesses contre ma nouvelle érection. Ma main se saisit de sa propre envie et il se mordit la lèvre tout en se collant plus contre moi. Il se rapprocha de mon oreille, et sa voix langoureuse, me fit perdre pied.

- Prends-moi. Maintenant.

Et il m'embrassa fougueusement, me mordillant la lèvre inférieure avec audace.

- Riku...

Je m'exécutais aussitôt, tout en veillant à me maîtriser pour ne pas le briser.

- Alors tourne-toi.

POV Riku.

Je fis comme il me dit et tournais mon ventre vers le bas, m'appuyant sur mes genoux et mes coudes. Je n'avais pas peur de lui exposer mon corps, il en avait déjà tout vu. Il se posta derrière moi et lubrifia au maximum mon entrée. Je serrais les dents, prêt à recevoir l'homme que j'aime en moi. Il ne se passa pas cinq secondes qu'il me pénétrait déjà entièrement. Il toucha immédiatement mon point sensible : ma prostate.

Je lâchais un cri de plaisir qui camoufla une énorme douleur dans mon dos. Il redonna un coup de hanche au même endroit. C'était si bon ! Tellement bon que mon corps tremblait de partout. Je n'avais plus de force dans mes bras et laissa le haut de mon corps se coucher sur les draps humides.

Après une longue séquence de va-et-vient, je me libérais enfin. Et putain j'arrivais encore à être dur ! Avoir joui une seule fois ne me suffisait pas j'en avais l'impression. Fallait dire que faire l'amour avec mon incube m'excitait à un point inimaginable. Son corps chaud en permanence contre le mien était tellement agréable...

- Kag, je t'en prie, ne t'arrête pas sinon je vais...

- Attends encore un peu, mon Riku, juste un peu... Je veux que l'on jouisse ensemble...

- D'accord.

POV Kagaho.

Riku avait l'air aussi essoufflé que moi. On attaqua le dernier round. J'avais déjà joui une fois et j'en venais même à exprimer ma possessivité. Je ne souhaitais pas m'arrêter maintenant, c'était tellement bien que ça ne m'aurait pas dérangé pas de continuer pendant encore une heure ou deux.

- Kag, est-ce que.... on pourrait... changer de position?

- Riku...

Sa demande était explicite : il voulait lui aussi me faire partager cette extase. Le regard délicieusement félin qu'il arborait élimina tout doute qui eut pu faire son apparition. Peut importait comment, j'avais envie d'être lié à lui de nouveau.

- Si c'est toi, ça me va.

- Kag, je n'ai jamais désiré quelqu'un aussi fortement que toi. Je veux te faire l'amour moi aussi.

C'était une grande première pour moi, je n'avais jamais été pénétré. Je m'étais toujours arrangé pour avoir le dessus. Toutes les paroles de Riku sonnaient comme une révélation, une délivrance. Je pouvais me laisser aller entre ses bras, savourer pleinement les joies d'un amant voulu et consentant.

Je me positionnais sur le dos, car je voulais voir son visage, je voulais que nous jouissions ensemble. J'étais déjà largement excité et Riku n'eut aucun mal à entrer en moi. C'était si nouveau et si étrange. Nos mains s'entrelaçaient alors que quelques minutes plus tard, nos cris résonnèrent ensemble dans la chambre.

Nous restâmes l'un contre l'autre durant un long moment. Les draps étaient couverts de sueur et de sperme, l'odeur était forte, et nous étions exténués. D'habitude je partais très vite après m'être nourri mais c'était loin d'être le cas maintenant.

- Mon Riku...

- Mmmh...

- Tu as ta réponse?

- Moui, c'était divin. Exténuant mais parfait. Je te veux toi et personne d'autre.

- Pourras-tu supporter de subir mes besoins chaque jour ? Si tu deviens mon amant, il est hors de question que j'aille voir ailleurs. Je ne serai plus le même. Si un incube se met en couple, il fait vœu de fidélité absolue envers son compagnon ou sa compagne.

- Oui j'en ai conscience et je suis résolu à aller jusqu'au bout. Je... je t'aime Kag.

- Kagaho.

- Hein?

- Mon nom entier, c'est Kagaho. Kag est mon diminutif. Et... je t'aime aussi Riku, humain qui a su conquérir mon cœur.

Nous continuâmes nos étreintes taquines mais chastes jusqu'au petit matin. Car Riku avait encore quelque chose à me raconter...

Petit épilogue.

POV Riku.

Après l'officialisation mutuelle de notre toute nouvelle relation, j'avais détaillé à Kagaho la solution à notre problème de force vitale. Car s'il avait besoin de se nourrir plus régulièrement que moi, je devais être en mesure de lui fournir la quantité dont il avait besoin pour survivre. Et pour ça, une nourriture saine ne suffirait pas. Je lui parlais donc de la technique de mutation du gène humain mise au point par Séhéiah, qui consistait à prendre une pilule durant un certain temps. Elle finirait ainsi par influer progressivement sur mon propre ADN pour le rendre plus résistant à l'effort physique intense qu'exigeaient les relations amoureuses incubes. J'aurais alors un patrimoine génétique en harmonie avec celui de Kag. A vrai dire, j'avais déjà commencé à les prendre avant de revoir Kagaho, comme un gage de volonté à ce que notre couple fonctionne. j'aurais bien été dans la merde le cas contraire...

De toute façon, je me serais débrouillé pour le revoir, et l'aurais harcelé jusqu'à la mort, enfin, la mienne puisque de nous deux, il restait le plus immortel. Mais ça, c'était encore un autre problème dont nous nous occuperions plus tard. Pour l'heure, j'entraînais mon bel incube vers la terrasse du restaurant où nous avions réservé. C'eût été bête d'arriver en retard pour notre premier dîner anniversaire.

FIN