Plus qu'un point. Il le voulaient ce point. Et ils l'ont eu ce point. Ça y est. Ils allaient aux Nationales. Karasuno participait aux Nationales.

Daichi vit Asahi arriver et ils se jetèrent dans les bras, les larmes dévalant leurs joues. Daichi sentit quelqu'un se joindre à eux et il reconnut Suga à son odeur. Il le reconnaissait à force de le coller partout où ils allaient.

Ils réussirent à se calmer. Après qu'Asahi eut fini de prendre Suga dans ses bras, ce fut au tour de Daichi de prendre son meilleur ami dans ses bras.

À ce moment, tous deux sentirent un courant électrique les parcourir. Il se décalèrent un peu pour qu'ils puissent se voir.

Les deux rougirent. À ce moment là, ils surent que tous deux avaient des sentiments l'un pour l'autre. Ils se sourirent, heureux de cette nouvelle.

Daichi se pencha vers Suga et leurs lèvres se joignirent et commencèrent à se mouvoir. Ils entendirent les sifflements des joueurs de leur équipe ainsi que les applaudissements du public redoubler.

Ils se détachèrent et se sourirent. Ils venaient d'avoir non une victoire mais deux. Rien ne pouvait être mieux.

.

- Allez, allez Iwa-chan. Avance. Je n'ai pas envie de voir la remise du trophée. Dit Oikawa en bougeant ses mains devant lui pour faire avancer son ami d'enfance.

- C'est bien ce que je dis. Tu n'es qu'une bouse.

- Iwa-chan!

Ils sortirent du gymnase et Oikawa supplia Iwaizumi d'aller se promener dans le parc le plus proche.

Il n'y avait personne. Ils se promenèrent longuement, sans qu'aucun des deux ne brise le silence.

Oikawa perçut un bruit si infime qu'il aurait pu croire qu'il l'avait imaginé. Il aurait pu. Mais ce bruit qu'il entendit était un sanglot étouffé. Il sursauta à cette conclusion et se tourna vivement vers Iwaizumi.

Les joues rouges, dévalées par les larmes, la lèvre inférieure mordillée, Iwaizumi pleurait.

- Iw... Iwa-chan?

Le dit Iwa-chan s'arrêta brusquement et serra ses poings.

- T... tout... tout est... de ma faute... Absolument tout... je... pardon capitaine... j'ai été incapable... incapable de t'apporter une seule victoire contre Ushijima... j'aurais dû m'entraîner encore plus...

- Mais Iwa-chan... qu'est-ce que tu racontes? Ce n'est pas de ta faute. C'est toute l'équipe. Tu n'es pas le seul fautif. Moi aussi j'ai ma part de responsabilité dans cette défaite. Tu n'y es pour rien. Arrête de t'en vouloir.

- ... Ça ne change rien. On a pas gagné. J'ai été incapable de t'apporter une seule victoire face à Shiratorizawa.

- Justement! Ça ne change rien! Ce qui est fait est fait. Te morfondre ne changera rien.

- Ferme-la, Shittykawa! Tu fais le fort, celui qui console tout le monde alors que toi aussi tu souffres. À cause de moi!

Oikawa n'en pouvait plus. Il ne supportait pas de voir le garçon qui occupait ses rêves pleurer de la sorte. Surtout que ça ne ressemblait pas du tout à son Iwa-chan. Et puis, ce dernier n'avait pas tort. Il souffrait. Énormément. Ne pouvant plus tenir, il craqua.

- Oui. Tu as raison Iwa-chan. Oui je fais le fort pour vous alors que je souffre autant que vous. Voire plus! C'est mon rôle de capitaine de vous emmener le plus loin possible et j'en ai été incapable! C'est de ma faute aussi. Pas que le tien. C'est la faute de tout le monde. Et en même temps... on a tous donné le meilleur de nous-mêmes... je ne comprends pas... je ne comprends pas... pourquoi... pourquoi eux et pas nous? Qu'est-ce qu'ils ont de plus que nous pour gagner contre Shiratorizawa et que on a pas?

Oikawa se précipita dans les bras de Iwaizumi relâchant tout ce qu'il avait intériorisé. Il libéra tous ses maux à travers ses larmes. Acides. Amères. Les deux à la fois. Le goût de la défaite.

Le champion et le passeur pleurèrent un long moment, l'un dans les bras de l'autre.

Lorsqu'ils se calmèrent, ils se décalèrent légèrement pour se voir.

- Alors ça fait ça? De perdre. De tout perdre? Demanda Oikawa.

- Je crois bien.

- Dis Iwa-chan?

- Hmm?

- Maintenant qu'on a tout perdu... je n'ai plus rien à perdre. Alors... voilà... je... je t'aime.

Iwaizumi resta bloqué sur les mots de son passeur.

- Pourquoi tu as dit que tu avais quelque chose à perdre en me disant ça? Trashykawa.

- Eh bien... parce qu'on est amis d'enfance et... c'est tout bonnement impossible... Fit-il d'une petite voix, passant sa main droite sur sa nuque.

- Et pourquoi?

- Je... j'ai... peur des regards des autres. Avoua le châtain, baissant la tête.

- Et tu as toujours autant peur, même après avoir vu le capitaine de Karasuno et le passeur aux cheveux gris?

- Vu sous cet angle... tu n'as pas tort mais... est-ce que les gars de notre équipe...

- Shittykawa. On s'en fout. C'est notre vie privée, pas la leur.

- Oui c'est sûr mais... attends quoi? Tu as dit... notre vie privée?

Iwaizumi soupira et passant une main sur les cheveux de son meilleur ami, s'avança pour déposer ses lèvres sur celles d'Oikawa.

- Iwa-chan?! S'exclama Oikawa, après qu'ils se soient séparés par manque d'oxygène.

- Je t'aime Tōru.

- ...Je... Moi aussi. Je t'aime Hajime.

Iwaizumi lui sourit et le prit dans ses bras.

- On a effectivement tout perdu question matchs. Mais au moins on a gagné l'un le cœur de l'autre.

Oikawa resserra l'étreinte et plongea sa tête dans le cou d'Iwaizumi.

- Merci Iwa-chan. Tu m'as donné la meilleure des victoires.

- C'est plutôt l'inverse Tōru.

- Dis Iwa-chan?

- Hmm?

- Ce week-end, mes parents vont chez mamie et papy. Alors... je voulais te demander si... euh...

- Évidemment que je passerai ce week-end avec toi. J'imagine que ça arrangerai tes parents que je veille sur leur gamin en l'empêchant de rendre la maison inhabitable à leur retour.

- Iwa-chaaaan!

Iwaizumi éclata de rire et embrassa son désormais petit-ami.

- Je te taquines. Allez viens. Dit-il en prenant la main d'Oikawa.

Ils se dirigèrent vers la sortie.

- Mais je te préviens, je serais au-dessus. Ajouta-t-il à l'intention du châtain avec un clin d'œil prononcé, faisant rougir ce dernier.

Cela n'empêcha pourtant pas Iwaizumi de remarquer un sourire doux et léger apparaître sur le visage de l'élu de son cœur.