Jour 7 - 7 : Hwanwoong

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Le première année d'existence de Hwanwoong avait été normal et plutôt calme. Au commencement de sa vie, il était impossible de savoir comment cette dernière allait tourner au drame. Non, le jeune Yeo vivait dans une famille aimante de classe moyenne. Sa mère et son père s'aimaient comme aux premiers jours et leur unique enfant était leur plus grande fierté, le gâtant un peu trop dans l'espoir de le rendre encore plus heureux qu'il ne l'était déjà.

Les Yeo avait inscrit très tôt leur fils à la danse car le couple avait vite remarqué le don naturel de Hwanwoong de se mouvoir sur de la musique. Il avait pris des cours dans différents styles émerveillant à chaque fois les professeurs et autres danseurs face au talent naturel du jeune garçon. L'enfant grandissait entouré d'amour tout en pratiquant un sport devenu une passion et tout allait pour le mieux : la famille Yeo était un modèle pour les autres, le cliché de la petite maison parfaite.

« - Plus tard je serais danseur, eomma ! »

Cela avait été le premier rêve du petit garçon et sa mère était si fière et heureuse face au regard pétillant de détermination de son enfant. Son père, quant à lui, était un peu réticent mais il avait fini par se dire que tout ceci n'était que passager car, après tout, beaucoup d'enfants souhaitaient devenir chanteur ou acteur au début. Pourtant, le temps passait et Hwanwoong ne changea pas de projet de carrière : il voulait être un danseur. Le père de ce dernier, exténué face à l'immaturité de son fils, perdait un peu plus patience chaque jour et il ne pouvait pas s'empêcher de penser que cela était du gâchis de devenir artiste.

« - Cela ne sert à rien les artistes. Il va finir dans la rue !

- Calme chéri. Fais lui confiance.

- Mais il ne fait que rêver. Danser ne lui ramènera pas d'argent, à moins qu'il ne se prostitue.

- Voyons mon cœur, tu t'entends ? Hwanwoong pourrait devenir professeur de danse, chorégraphe ou idol. Il a du talent, il y arrivera.

- Tu le protège beaucoup trop. Un jour, la réalité le frappera de plein fouet et la chute sera terrible. »

Et, comme l'avait imaginé monsieur Yeo, la dureté de la vie finit par tomber sur les frêles épaules du gamin à peine âgé de onze ans, et cela avait été violent, extrêmement violent. Ce jour-là, Hwanwoong était rentré à la maison après les cours mais, au lieu de retrouver sa mère dans la cuisine, il fut accueilli par un profond silence. Une lourde et oppressante insonorité synonyme de mauvais présage régnait dans la petite maison. Le garçon avait tenté de se rassurer, sa eomma devait être partie faire des courses et elle allait arriver d'un moment à l'autre avec des sacs pleins les bras en lui demandant de l'aider à vider la voiture. Oui, cela ne pouvait être que cela.

S'installant à la table du salon, l'enfant sortit ses cahiers pour faire ses exercices le temps que sa mère puisse arriver. Mais, le temps s'écoula, Hwanwoong avait fini ses exercices depuis de longues minutes et il fixait le vide la tête remplit de questions : pourquoi n'était-elle toujours pas à la maison ? Soudainement, la lueur des phares traversa les carreaux de la vitre du salon faisant tressauter de joie le jeune garçon mais il se rendit vite compte qu'il ne s'agissait pas de la voiture de sa eomma mais celle de son appa.

Ce dernier sortit de l'habitacle du véhicule sans couper le contact avant de courir vers la porte d'entrée. Intrigué par le comportement étrange de son paternel, l'enfant de onze ans se dirigea vers l'entrée où déboula son père, à bout de souffle et les yeux brillant : quelque chose de grave se passait, l'enfant le sentait.

« - Mets ton manteau. On va d'urgence à l'hôpital.

- Pourquoi appa ? Il se passe quoi ? Elle est où eomma ?

- Ta... Ta mère a eu un accident. »

Hwanwoong fut choqué par la nouvelle mais il n'eut pas le temps de poser d'autres questions un peu naïves, au vu de son âge, que son paternel le tira vers la voiture. L'homme lui demanda de boucler sa ceinture alors qu'il prenait sa place derrière le volant en partant au quart de tour vers l'immense centre hospitalier de Séoul. Durant tout le trajet, l'enfant n'avait pas bougé d'un pouce et son cerveau semblait hors-service : que se passait-il ?

Une fois arrivé, son géniteur lui ordonna de se dépêcher de sortir alors qu'il coupait le contact mais, en voyant la non-réaction de son fils, il fut obligé de le sortir du véhicule par la force pour le traîner dans les couloir blanc de l'établissement : Hwanwoong semblait déconnecté de la réalité. Les allées à la teinte uniforme défilaient telle un film accéléré autour de lui. Son père tourna à droite, à gauche puis à nouveau à droite deux fois avant d'ouvrir une porte menant à une de ses pièces impersonnelles où l'on gardait les personnes malades : cela rappela au petit garçon le jour de la mort de sa grand-mère, un bien mauvais souvenir...

Mais, cette fois, il n'y avait mamy dans le lit mais sa mère, sa eomma, la femme qu'il aimait le plus au monde. Hwanwoong entra doucement, tout comme son père qui semblait sous le choc de voir son épouse dans un tel état et plongé dans un coma. A côté du lit se tenait un homme en blouse blanche, sur le médecin attitré à madame Yeo, et ce dernier gribouillait quelque chose dans un dossier : surement un bilan médical ou autre.

« - Monsieur Yeo je présume ?

- C'est cela docteur. Dites-moi que les nouvelles sont bonnes...

- Votre femme va s'en sortir. »

Soupir de soulagement chez l'adulte. Un poids s'enleva des épaules du père tandis que le fils se sentait un peu moins étouffé : sa mère était encore en vie.

« - Mais, votre femme va avoir de lourdes séquelles à cause de son traumatisme crânien.

- Co... Comment cela ?

- Le cerveau de votre femme a subi de nombreuses lésions cérébrales dont une important au niveau du lobe préfrontale et à l'hippocampe.

- Et donc ? Où voulez-vous en venir docteur ?

- Votre femme risque d'avoir des troubles de la mémoire. Il est possible qu'elle ait oublié toute sa vie.

- Non... Ce... Ce n'est pas possible...

- Nous ne sommes pas encore sûr que son passé soit impacté. Cependant, nous sommes quasi certain qu'elle ne pourra plus former de nouveaux souvenirs à l'avenir. »

Cet accident avait réduit en cendres le cocon de Hwanwoong. Sa mère, devenue inapte au travail, ressemblait plus à une poupée de chiffon bien qu'elle tentait de faire des efforts pour être une vraie mère mais elle oubliait tout, constamment. Heureusement, sa mémoire passée semblait plus ou moins intacte mais il lui était maintenant impossible de se créer un avenir.

Au début, les Yeo avaient tenté de vivre comme une famille normale. Ils y avaient cru, ils avaient espéré réussir mais la stabilité du père de famille se dégrada au fil du temps : c'était trop dur pour lui. L'homme se mit à boire, ajoutant une bouteille de plus par semaine si ce n'était pas deux afin d'oublier cette vie devenue catastrophique. Puis, il avait rejoint un de ces groupes étranges qui ressemblaient à une espèce de secte et cela effrayait Hwanwoong qui voyait la sécurité du berceau familiale s'affaiblir de jour en jour.

L'ambiance chaleureuse et rassurante fut remplacée par quelque chose d'oppressant, d'étouffant et de terrifiant. Puis tout empira davantage lorsque monsieur Yeo se mit à frapper, et sûrement plus au vue des cris que Hwanwoong pouvait entendre le soir dans sa chambre, sa pauvre femme malade. Mais, le pire dans cette histoire était que la pauvre mère ne se souvenait jamais de ses agressions à cause de son trouble de la mémoire et son mari en profitait pour dire qu'elle était simplement tombée dans les escaliers.

Hwanwoong était impuissant, désarmé, paralysé face à toute cette situation qui le dépassait. Bien évidemment, il aurait pu appeler un numéro d'aide, voir la police, mais pour récolter quel témoignage ? Il n'était qu'un enfant de quinze ans, un âge ingrat où les jeunes de son âge aimait faire des blagues au téléphone : les bêtises des autres handicapaient Hwanwoong qui semblerait peu crédible pour des adultes. De plus, si on le croyait et que des personnes venaient à la maison afin de voir si tout cela était vrai ils ne pourraient pas croire aux accusations. Son père nierait en bloc les inculpations tandis que sa mère, sa pauvre mère, ne servirait à rien puisqu'elle ne se souvenait pas.

L'enfant était piégé, bloqué dans cette sordide situation : Hwanwoong était simplement un regard suppliant que l'on ignorait. Souffrant en silence, il ne parla jamais de cette histoire à personne, même pas Keonhee son meilleur ami. Pourtant les deux enfants avaient grandi ensemble depuis qu'ils s'étaient rencontrés quelques années auparavant. Ils avaient vécu beaucoup de moments extraordinaires, partageaient moultes souvenirs chers à leur cœur et le duo s'était même créé un univers à part. Mais, jamais, Hwanwoong n'avait eu la force de lui avouer que sa mère subissait ce genre d'horrible traitement et qu'il était impossible de l'aider : il pouvait juste pleurer dans son lit tout en étouffant, tant bien que mal, les cris stridents.

« - AAAAAH ! »

Tout c'était passé un simple soir d'automne. La pluie tombée violemment à l'extérieur, les cadavres de bouteilles en verre, signe de l'alcoolisme de l'homme, gisaient sur le tapis du salon. Comme à chaque agressions, la raison des coups étaient toujours chaotiques : un repas trop salé, un sentiment d'injustice grandissant soudainement chez monsieur Yeo en accusant sa femme d'incapable qui avait tout fait foiré, une mauvaise journée de travail... Il avait la créativité de trouver constamment de nouvelles excuses qui n'étaient pas éligibles pour autant.

Le schéma se répétait. Madame Yeo subissait les coups et autres violences de l'homme qu'elle avait épousé tandis que Hwanwoong, recroquevillé derrière le canapé, pleurait tout son saoul en suppliant que tout ceci finisse. Ses petites mains étaient plaquées sur ses oreilles afin d'occulter ces hurlements d'horreur mais cela ne marchait jamais, il pouvait toujours l'ouïr alors qu'elle demandait pardon à son époux. Ce jour-ci, une énième scène traumatisante se dessina sur la rétine du jeune adolescent marquant à jamais son esprit d'un souvenir indélébile.

Mais, aujourd'hui, il avait aussi pris une nouvelle résolution car il était à bout, car son cœur souffrait et les petites voix dans sa tête ne cessaient de supplier que tout prenne fin. Prenant son courage à demain, Hwanwoong se redressa malgré ses jambes tremblantes et, dans un élan de bravoure, il s'interposa entre les deux adultes. Son dos se plaqua contre le torse de sa mère qui fut caché derrière le corps fébrile de son fils qui prit le coup à sa place mais il ignora la douleur car, après tout, il en avait déjà reçu des biens plus puissants dans sa vie. L'adolescent était presque content de s'être fait harcelé actuellement, ils l'avaient, dans un sens, aidé à ne pas plier genou devant le monstre qu'était devenu son père : plus jamais il ne resterait de marbre face à tout cela, plus jamais.

« - Arrête ! Arrête appa !

- De quoi je me mêle gamin ! Dégage ! C'est la faute de ta salope de mère que tout a déraillé !

- Stop ! Je t'en supplie arrête toi appa ! »

Hwanwoong reçut des dizaines et des dizaines de coups ce soir-là mais il continua d'appeler ce monstre « père » tout en tentant de le raisonner. Hélas, il était trop tard. L'homme frappa l'adolescent encore et encore tout en insultant sa femme et son descendant : la haine avait pris possession de son corps, on ne pouvait plus rien faire pour le raisonner.

Après cette nuit automnale rythmait pas la pluie tombant sur les carreaux et les bruits de coups, ce genre de violentes scènes qui était, avant, tourné uniquement sur madame Yeo, furent aussi dirigé sur Hwanwoong qui se mit à subir, à son tour, l'ignoble et inhumain traitement. La plupart du temps, cela se déroulait le soir, lorsque la nuit était noire et silencieuse gardant pour elle les beaux et sombres secrets, mais il arrivait parfois à monsieur Yeo de frapper au petit matin son fils, surtout lorsqu'il était devenu ivre vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Les années passèrent, la souffrance était toujours présente, augmentant graduellement avec la violence des actes et la stridence des cris et autres suppliques. Plus le sablier se vidait, plus Hwanwoong avait peur de finir par succomber sous la violence des coups de son paternel alors il s'était mis à fuguer de manière régulière. Dormir dans les ruelles de Séoul, dans un vulgaire carton ou à même le goudron glacé, était devenu plus sécurisant que de se reposer dans sa chambre sous ses draps : Hwanwoong avait si peur qu'un jour son « père » puisse le poignarder dans son sommeil.

Hélas, cette pseudo tranquillité pour se reposer quelques heures avait un prix. A chaque fois qu'il revenait chez lui, la punition était toujours présente et bien plus horrible que la précédente allant, au début, des simples coups jusqu'à terminer par un enfermement de vingt-quatre heures sous la minuscule cage d'escalier sans pouvoir manger ou boire.

La santé de Hwanwoong se dégradait considérablement mais il arrivait toujours à ne jamais rien montrer à ses amis, à ne dévoiler aucunes de ses parcelles de peau tâchées de violines : c'était presque un miracle qu'aucun n'ait remarqué la chose. La façade du garçon était épaisse et bien bâtie car, en onze ans, il avait pu la renforcer, la lisser, l'améliorer puisqu'il avait grandi et évolué avec : il était devenu totalement imperméable aux critiques et à la haine des autres « grâce » à son père.

Hélas, certains jours, il ne tenait plus. Ses nerfs lâchaient, son esprit se détériorait en plongeant dans ses idées les plus noires tandis que ses pas le dirigeaient vers la petite salle de bain de l'étage. Là-bas, il fouillait instinctivement dans tous les placards, sa raison s'en allait pour laisser place à ce besoin d'en finir. Médicament, éléments tranchants, bandes assez solides pour soutenir le poids de son corps, Hwanwoong avait déjà effectué toutes les tentatives de suicides possibles et imaginables mais elles échouaient toujours. Chance ou malheur ? Il ne savait pas mais il finissait toujours par retenter encore et encore de mettre un terme à son étouffante existence alors que sa mère hurlait en bas : il n'arrivait pas à fuir des griffes de ce monstre, même la mort lui était interdite.

Fin du Flashback

« - Ce... Cela fait sept ans que tu vis comme cela ?! »

Keonhee fixa, éberlué, son ami d'enfance. Comment n'avait-il rien remarqué ? Il se connaissait depuis tant d'années, il avait vécu tant de choses ensemble et passé de nombreux moments difficiles. Le garçon connaissait son ami par cœur, enfin il pensait bien le connaître. La culpabilité rongea l'ami de Hwanwoong, enfin cette dernière se diffusa dans le corps de toute la bande qui se sentait damnable. La plainte de Keonhee devint un murmure qui atteignit les oreilles du concerné qui ne voulait pas que ses amis s'en veuillent. C'était lui qui avait caché tout cela à merveille, c'était choix de n'avoir rien dit alors ils ne devaient pas s'en vouloir : le garçon était le seul fautif.

« - Comment n'ai-je pu rien remarquer à ta situation...

- Je sais bien la cacher, Keonhee.

- Mais j'aurais dû voir des choses ! Je suis ton ami tout de même... J'aurais pu remarquer un changement, un détail montrant que tu allais mal...

- Ne t'en veux pas. Tu n'y es pour rien Keonhee, c'était mon choix de garder cela pour moi. Personne ne pouvait rien faire...

- On aurait pu appeler la police. »

Seoho lança cette idée de manière soudaine, brisant l'échange entre les deux amis d'enfance. Appeler la police... Bien sûr qu'il avait déjà pensé à cette idée, plusieurs fois le garçon avait composé le numéro d'urgence mais son doigt était toujours resté en suspens au-dessus du bouton pour lancer l'appel.

« - Si j'avais fait cela Hyung, j'aurais été séparé de ma mère qui aurait fini à l'hôpital tandis que moi je serais à l'orphelinat. Mais, j'aurais été trop vieux donc personne n'aurait voulu m'adopter et j'aurais fini sans famille.

- Tu aurais pu loger chez moi Hwanwoong. Mes parents t'auraient accepté sans hésitation surtout si tu leur expliquais la situation. Ils te considèrent comme leur deuxième fils. Jamais il ne t'aurait laissé seul dans cette galère, tu avais ta place dans notre famille.

- Keonhee... Je... »

Hwanwoong soupira en baissant la tête, ses yeux brillants ne pouvaient plus contenir ses larmes qui roulèrent : avait-il réellement fait les bons choix ? Avait-il bien fait de tenir sa langue pendant tant d'années ? Peut-être aurait-il dû appeler ce soir d'automne au lieu de s'interposer ? Peut-être que la police l'aurait cru et serait intervenu ? Peut-être que sa mère n'aurait pas fini écrasé sous le buffet lors de l'annonce de l'écrasement de « Ultimatum » ? Tremblant comme une feuille, le cœur de l'adolescent était affreusement douloureux comme sa tête qui se remplissait de questions : Hwanwoong avait l'impression d'avoir fait les pires choix dans sa vie.

« - ... Dans tous les cas, tout est fini maintenant. »

Reniflant bruyamment alors que son âme hurlait de frustration, le jeune homme au sept années de souffrance redressa la tête affichant son visage inondé de désespoir enfoui. Ses iris noirs ressemblaient à des opales reluisants, les couleurs du ciel annonçant l'effondrement reflétaient dans ses larmes mélancoliques faisant que le regard détruit du garçon devint une véritable œuvre d'art.

Hwanwoong cherchait les étoiles, ses confidentes, ses témoins de vie puisqu'elles étaient les seules, avec la Lune, à avoir assister à la violence subite. La voûte céleste était devenue sa protectrice mais, aujourd'hui, elle avait disparu sous l'éclat menaçant de « Ultimatum ». L'astéroïde dominait le monde par sa taille et la voir si proche et bien défini ne voulait dire qu'une chose : la fin était enfin là, Hwanwoong allait enfin pouvoir être libéré de cet enfer. 

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