infiltration

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Chapitre 10 : infiltration

-Tu peux faire ça ?

-Bien sûr que oui Ryuga ! Je suis pas le dernier des connards non plus, j'peux te prêter des voitures ! Fit la voix d'Hélios sortant du portable.

-Et si y'a un problème, ça pose pas de soucis si je les éclate ?

-Fais-en ce que tu veux, je m'en fout, je suis riche ! Je dirige une mafia je te rappelle ! N'empêche c'est risqué ce que tu fais ; infiltrer le labo d'un scientifique fou ! J'espère que t'as un plan potable !

-T'en fais pas pour ça, j'ai toujours un plan, et puis je vais pas faire ça tout seul...

-Comment ça tu n'es pas seul ? ... D'ailleurs mes gars m'ont dit que tu t'étais fait prendre par la police non !? Si tu veux je peux m'arranger pour te faire évader... Wait, c'est pour ça que tu veux des voitures, pour pas qu'on te suive à la trace ?

-Non t'inquiètes ! En fait ils m'ont même pas mis au trou, ils veulent que je leur fournisse des informations, je suis en quelque sorte... En liberté provisoire.

-Des infos... Tu vas pas me balancer j'espère !? s'insurgea Hélios.

-Te fais pas de soucis pour ça, je balance pas les copains, fais-moi confiance.

-Et ils te laissent te promener comme ça... ? Demanda Helios, dubitatif.

-Tu vois l'enquêteur dont je t'avais parlé ?

-Le rouquin à l'air idiot qui te courrait après ?

-Ouais précisément. En fait je crèche chez lui en fait.

-Ho. Ça doit être l'horreur... Encore un gars qui te regarde de haut parce qu'on est "passés du côté obscur..."

-Non c'est pas ce genre de type au contraire, je le trouve, plutôt intéressant...

-Fait gaffe la prochaine étape c'est le mariage ! Ricana Helios.

-... Ta gueule Helios.

Une fois leur discussion terminée, le blanc raccrocha, et revint dans le salon, où l'attendait Gingka.

-Tu téléphonait à qui ? Et quand t'as récupéré un téléphone toi ? Fit le rouquin d'un air suspicieux.

L'assassin n'était bien évidemment pas autorisé à communiquer avec d'autres personnes, on ne savait jamais, s'il cherchait à s'évader... La police voulait éviter tout contact avec d'éventuels complices.

-Je téléphone à qui je veux, une réflexion de plus et tu te démerdes tout seul pour ton enquête. Rétorqua-t-il.

Gingka leva les yeux au ciel, puis avec un visage innocent, il déclara :

-Ho mais j'avais pas des blancs de poulet sur le feu moi !? Je vais aller m'en occuper...

Faisant comme s'il n'avait rien vu, ni entendu, l'enquêteur retourna dans la cuisine, finir de préparer ses petits plats.

Il revint quelques minutes plus tard dans le salon, avec deux assiettes en mains, où il rejoint le blanc assit sur le canapé.

-Et donc, comment on va s'organiser ? Demanda-t-il.

-J'ai appelé un pote pour qu'il nous prête des voitures, il va falloir qu'on aille repérer le terrain à Nagoya...

-DES voitures ?

-Au cas où on se ferait repérer, c'est toujours bon d'avoir une voiture de rechange pour pas qu'ils tracent la plaque d'immatriculation. Expliqua Ryuga.

-Pas faux.

-Il faudra aussi hacker leurs serveurs, s'occuper des caméras... Tout ça, j'en fait mon affaire. Prévois aussi des vêtements sombres et passe-partout, avec capuche et foulard, il ne faut pas qu'on voit nos visages... Et tenue de rechange aussi, c'est comme la voiture, ils pourraient nous tracer.

-Ça sonne comme dans un film d'agent secret...

-On va s'infiltrer illégalement dans un laboratoire qui fait des expériences illégales... C'est vrai que ça ferait un bon pitch pour un James bond... Ricana Ryuga.

-Il faudrait aussi les plans du labo non ? Questionna Gingka.

-Ha ! Tu fais bien de m'y faire penser... T'as pas un ordinateur ?

L'enquêteur acquiesça, se leva, et alla chercher dans sa chambre son PC portable, qu'il donna ensuite à Ryuga. Il fixa ce dernier, qui pianotait sur le clavier, surfant sur internet, ne comprenant pas trop ce que le blanc était en train de faire. Il finit par lui poser la question.

-Ce qui est bien avec l'époque dans laquelle on vit, c'est que l'administration possède tout un tas de données numériques... Notamment les plans d'urbanisation des différentes préfectures... S'il a été construit de façon légale, les plans du labo de Ziggurat sont forcément dans la banque de données de la préfecture de Nagoya.

Quelques minutes de recherche plus tard, ils tombèrent -comme par hasard- sur ce qu'ils cherchaient.

-Punaise c'est ouf, et tout le monde peut avoir accès à ces données ? Questionna Gingka.

-Littéralement tout le monde, c'est en accès libre, mis à disposition par les administratifs. Pourtant peu de personnes savent ça, alors qu'on peut littéralement avoir accès à tous les plans de chacune des maisons de la ville... Mais bien évidemment, quand on sait où chercher...

-Tu t'en sers souvent ?

-Des fois, et je ne suis pas le seul. Et maintenant que je t'ai filé la combine, je suppose que tu vas tout cafter et faire en sorte que ces fichiers soient plus à usage public ?

-Si ça tombe entre de mauvaises mains, ça peut devenir dangereux...

-De toute façon, même si ces données venaient à être protégées, il suffit de hacker les serveurs. Déclara Ryuga d'un air suffisant.

-Rien de vous arrête, vous les criminels. Railla Gingka.

-Nan, rien. Répondit le blanc.

XxXxXxXxX

Le reste de la journée se passa en préparatifs pour leur prochaine excursions à Nagoya. Ryuga s'occupait de la plupart des détails, puisque lui, était habitué à s'infiltrer quand il avait des missions de surveillance.

Gingka en revanche, était bien plus stressé ; en tant qu'enquêteur, faire quelque chose de pas très légal, ce n'était pas souvent que ça lui arrivait ! La seule fois où ça lui était arrivé, c'était la fois où il avait volé une ampoule dans un Bricomarché, et encore, il ne l'avait même pas fait exprès !

Le reste de la semaine se déroula comme les jours précédents. Comme cela paraîtrait suspect que Ryuga et Gingka ne se pointent pas au commissariat pendant les heures de service, ils avaient donc décidé de faire leur petite infiltration le week-end suivant.

C'est ainsi que les deux compères -malgré eux- se retrouvèrent en route Nagoya le vendredi soir, après avoir récupéré la voiture qu'Helios avait mise à leur disposition. Le chef mafieux avait déjà fait transférer deux autres voitures à Nagoya, ainsi, le duo changea de véhicule à peine arrivé à destination, et se dirigèrent vers l'endroit où le laboratoire de Ziggurat était implanté.

Pourquoi changer de voiture me dites-vous ? Afin d'éviter de se faire tracer, avec les caméra situées sur certains axes de circulation, Ryuga avait préféré jouer la carte de la prudence, il était préférable que les subordonnés du scientifique ne sachent pas qu'ils viennent de Yokohama. Il n'avait que moyennement envie de se faire tuer.

Gingka et Ryuga élurent ensuite domicile dans une chambre d'hôtel, le temps de finir leurs préparatifs et d'attendre la nuit. Les deux changèrent également de vêtements, optant pour des tenues entièrement noires, c'était plus discret. Ils prirent aussi soin de se cacher le visage, Ryuga avec un masque comme ceux que portent les japonais dans la rue, de la même couleur que sa tenue, et avait rabattu sa capuche, tandis Gingka se camouflait le visage avec sa propre écharpe, qu'il avait enroulé et caché dans la capuche de son sweat-shirt qu'il avait rabattu sur sa tête.

Une fois la nuit tombée, Ryuga et Gingka se mirent en route. Le rouquin au volant de leur voiture empruntée, l'assassin guidait ce dernier vers le laboratoire à l'aide des données qu'il avait récupéré. Ils arrivèrent bientôt en vue du laboratoire.

Celui-ci était construit sur le flanc d'une montagne, en pleine forêt et la route en lacet y menait directement. Néanmoins les deux s'arrêtèrent quelques virages avant d'arriver, et planquèrent leur voiture. Le blanc et l'enquêteur gravirent les derniers mètres, cachés par le couverts des arbres.

Le duo grimpa encore un peu, et finit par se poser un peu plus haut que le laboratoire, de façon à ce qu'ils aient une vue imprenable sur le bâtiment. Gingka ouvrit alors son sac, et en sortit une paire de jumelles. Le rouquin se concentra alors sur le bâtiment, scrutant les allées venues des vigiles.

La construction était illuminée de mille feux; on pouvait voir les lumières encore allumées aux fenêtres, et au travers de celles-ci, de nombreux bureau et ordinateurs, occupés par des laborantins en blouse blanche.

Pendant que l'enquêteur enregistrait mentalement le rythme des rondes faites par les gardiens, le laboratoire se vidait peu à peu, les lumières s'éteignaient une à une, le parking devant le bâtiment se dépeuplait petit à petit des voitures des employés du laboratoire.

Une petite heure plus tard, le bâtiment était vide, Gingka lâcha ses jumelles, se retourna vers son complice, consulta sa montre et dit :

-On a dix minutes à partir de maintenant avant que le vigile revienne.

-Okay, va falloir trouver un terminal électrique pour que je puisse pirater le système. Répondit le blanc.

-Tu pouvais pas faire ça là ? Questionna l'autre.

-J'ai essayé, mais comme je m'y attendait, le réseau est sécurisé, je ne peux pas y accéder de l'extérieur, j'ai besoin d'être connecté au réseau.

-On fait quoi du coup ?

-Y'a sûrement une borne électrique à l'extérieur du bâtiment, faut juste la trouver. Combien de temps avant la prochaine ronde ? Demanda l'assassin.

-Vingt minutes du coup.

-Okay, on y va.

Les deux se levèrent simultanément, et se mirent en quête de la borne électrique. Ils tournèrent autour du bâtiment pendant quelques minutes, avant de tomber sur une petite construction, entourée d'une clôture.

-Caméra de surveillance à droite. Prévint Gingka, qui venait de la repérer.

-Et forcément, pas d'angle mort... Râla le blanc.

-Tu peux pas la désactiver ?

-Y'a forcément un type qui surveille les vidéos, si je la coupe, il va s'en rendre compte.

-Wait, j'ai peut-être une solution. Fit le rouquin, se frayant un chemin à travers les fougères.

Ce dernier se dirigea vers la caméra, et commença à grimper à l'arbre où était fixée la caméra. Voyant cela, Ryuga s'inquiéta :

-Wait Gingka, tu fout quoi là !?

Le rouquin ne répondit pas, et une fois parvenu en haut de l'arbre, tendit le bras vers la caméra, et se mit tout doucement à la faire pivoter sur son axe.

Cela prit quand même une bonne minute, et quand cela fut fini, le rouquin sauta à terre avec un grand sourire :

-Et voilà ! Comme ça le gardien ne s'est même pas rendu compte qu'elle a bougé tellement j'ai fait ça lentement, et même s'il s'en rend compte, il pensera sûrement que c'était à cause d'un animal ou d'un coup de vent !

-Mouais... Si on se fait repérer, ça sera de ta faute... Fit Ryuga, que moyennement convaincu.

Ceci dit, le blanc se dirigea vers le cabanon. Mais le rouquin le retint :

-Attention, la clôture est électrique. Prévint le rouquin.

-J'ai vu. Répondit l'autre

Ce dernier fit rapidement le tour du grillage, et une fois qu'il eut trouvé ce qui l'intéressait : un petit boîtier électrique, il posa son sac, et en sortit un tournevis et une petite pince. Il s'attela à dévisser les vis et une fois le boîtier ouvert, il sectionna d'une main experte quelques fils, désactivant ainsi le mécanisme.

-On dirait que tu fais ça tous les jours... Nota Gingka.

-Ça m'arrive souvent effectivement.

Ils franchirent la grille. Gingka se posta dehors pour faire le guet, on ne savait jamais, tandis que Ryuga pénétrait dans la petite bâtisse et sortit un petit ordinateur portable de son sac. Le blanc s'accroupit sur le sol, et à l'aide d'un câble, connecta son ordinateur, et commença à pianoter sur le clavier.

Quelques minutes plus tard, l'enquêteur commença à s'impatienter :

-Bon tu te dépêches ! T'en mets du temps qu'est que

que tu fais !?

-J'enregistre les vidéos des caméras de surveillance, je vais leur passer des boucles, pour éviter qu'on se fasse un repérer.

-Pourquoi tu désactives tout simplement pas les caméras ?

-Ça serait trop suspect. Avec des vidéos passées en boucle on pourra se promener tranquillement sans que personne ne capte rien.

-C'est pas idiot... Fit Gingka.

Encore quelques minutes, et le dispositif fut finalement en place. Le blanc débrancha son ordi et le remit dans son sac. Ils prirent même le soin de remettre la caméra dans son état initial, histoire de ne pas laisser de preuves. Puis ils se dirigèrent vers le laboratoire de Ziggurat.

Après avoir attendu que les vigiles passent, ils se ruèrent sur le parking, vidés de ses voitures à cette heure-ci, et rasèrent les murs jusqu'à trouver ce qu'ils cherchaient ; une bouche d'aération, qu'ils devissèrent. Le conduit était assez grand pour qu'une personne adulte puisse y tenir à quatre pattes. Ils se glissèrent sans un bruit dans le conduit, revissèrent la grille derrière eux, histoire de ne pas se faire griller par le prochain vigile qui passerai devant celle-ci.

À quatre pattes, ils commencèrent leur progression dans le conduit. Gingka avait l'impression d'être dans un film d'espionnage américain. Après avoir parcouru une centaine de mètres, ils tombèrent sur une autre grille, celle-ci débouchant sur un couloir vide. Ils sortirent par-là après avoir vérifié qu'il n'y avait personne.

Les lumières étant éteintes, Gingka sortit une lampe de poche de son sac, et ils suivirent le couloir. Ils errèrent pendant une dizaine de minutes dans les différents couloirs, un peu au hasard, ne sachant pas trop ce qu'ils cherchaient. Le duo se retrouva alors face à une double porte, qui était fermée par un simple digicode. Ryuga se frotta les mains avec un sourire sadique :

-En général quand c'est fermé, c'est que ça cache des choses...

-Puisque ça a pas l'air de t'inquiéter plus que ça, je suppose que tu peux l'ouvrir ? Fit le rouquin en haussant un sourcil.

-Bien sûr que oui tu me prends pour qui !Lui répondit l'assassin.

Ce dernier sortit une nouvelle fois son mini-ordinateur portable, démonta les vis du boîtier et se connecta au réseau. Quelques minutes plus tard, la porte était ouverte et ils pénétrèrent dans la salle sur la pointe des pieds ; aucun vigile en vue. Le blanc referma la porte derrière lui, par mesure de précaution, et il rejoignit l'enquêteur, qui balayait du rayon de sa lampe torche le contenu de la salle.

Il s'agissait d'une salle de stockage plutôt grande, de nombreuses étagères et cartons s'alignaient les uns après les autres, dans un fouillis de feuilles de papiers remplies de calculs et de formules, le tout saupoudré d'une bonne grosse couche de poussière.

Les deux compères s'avancèrent entre les étagères, Gingka pointant sa lampe de poche sur les différents cartons. Il se saisit d'une feuille de papier couverte de gribouillis et de calculs, l'inspecta , puis finit par la reposer où il l'avait trouvé.

-Je comprends rien à ce charabia. Râla-t 'il.

-Honnêtement, moi non plus. Répondit le blanc, qui était en train de feuilleter un dossier.

Ils continuèrent à avancer entre les rayonnages, les étagères se succédant les unes après les autres. Ryuga avait sorti son téléphone, s'en servant comme lampe torche, et ils s'étaient séparés pour chercher tous les deux de leur côté.

Soudain, le faisceau lumineux de la lampe croisa un carton marqué "samples (échantillons en anglais pour les non-bilingues) tests 1-10" au marqueur rouge. Intrigué, il s'accroupit devant ledit carton, et l'ouvrit. Le rouquin braqua sa lampe sur le contenu, et se retrouva face à des bocaux emplis d'une sorte de liquide verdâtre.

-Ryuga vient voir ! L'appela-t'il.

Le blanc lâcha ce qu'il était en train de fouiller, et rejoignit son comparse, deux rayonnages plus loin. L'enquêteur lui montra un des bocaux, qu'il avait sorti du carton. Ryuga s'accroupit à ses côtés.

-C'est quoi ce truc ?

-Ça a l'air d'être des échantillons de tests, et apparemment, y'en a tout un rayon.

En disant cela, le rouquin braqua le faisceau lumineux sur la suite de cartons du rayonnage, respectivement intitulés "samples tests 10-20", "sample tests 20-30", et ça jusqu'à une bonne centaine de tests différents.

-Ils doivent tester une formule chimique, devina Ryuga, ils foutent les tests au placard s'ils n'aboutissent pas, et passent à la suite.

-Encore reste à savoir à quoi sert ce truc, fit Gingka en faisant tournoyer le liquide dans le bocal.

-Attends. Éteint la lumière voir. Demanda Ryuga, qui avait remarqué quelque chose.

Gingka s'exécuta. Aussitôt qu'ils furent dans le noir complet, il s'avéra que le liquide possédait un précipité vert fluo et gluant, brillant dans le noir. Les deux se regardèrent, dégoutés.

-Très appétissant tout ça. Plaisanta le rouquin.

-Ba écoute bon appétit. Enchaîna le blanc.

Soudain, un bruit métallique se fit entendre, et un rai de lumière traversa la salle. Ryuga et Gingka sursautèrent, et jetèrent un coup d'œil par-dessus l'étagère. Merde ! Un vigile venait de pénétrer dans la salle. Il ne semblait pas les avoir remarqué et semblait ne se douter de rien, il s'agissait sûrement d'une routine nocturne. Ryuga se félicita d'avoir pensé à refermer la salle derrière lui, sinon tout le complexe aurait déjà été en état d'alerte. Mais le vigile avait tout de même l'air déterminé à inspecter tous les rayonnages un à un, et il se rapprochait dangereusement. Gingka lança un regard à l'autre, un regard qui signifiait clairement "caches-toi illico presto !". Et Ryuga n'eut pas besoin que l'on lui dise deux fois; il avisa un carton vide, le retourna, se mit en boule et se cacha dessous en quatrième vitesse. Gingka de son côté grimpa sur une étagère à quelques mètres de hauteur, et s'allongea de tout son long dessus, se mettant hors de portée du vigile, qui ne pourrait le remarquer seulement en grimpant lui aussi sur les meubles.

De longues minutes passèrent, durant lesquelles les deux jeunes gens retinrent leur souffle. Le vigile passa à leur niveau, inspectant rapidement les étagères avec sa lampe torche, mais passa sans se rendre compte de rien. Il finit sa ronde, sortit, et referma la porte, laissant la salle comme il l'avait trouvée.

Quand il entendit le claquement de la porte, Gingka s'autorisa à pousser un soupir de soulagement, et sauta à terre, tandis que Ryuga sortait de son carton, s'étirant le dos avec une grimace. Ça lui apprendra à choisir des cachettes inconfortables !

Le rouquin ressortit le bocal, qu'il avait planqué vite fait avant d'aller se cacher.

-On en fait quoi de ce truc ?

-Range le, mais va prendre une version plus récente des échantillons, je vais mettre ça dans mon sac, tu iras les faire analyser. Répondit le blanc.

Gingka opina et s'exécuta. Il tendit ensuite un bocal à son partenaire, qui l'enveloppa dans un bout de tissus pour que le verre ne se casse pas en cas de chute, et fourra le tout dans son sac, avant de remettre ce dernier sur ses épaules. Ryuga fourra le bocal au contenu étrange dans son sac, puis les deux complices s'attelèrent à remettre les cartons qu'ils avaient bougés dans leur état initial. Ils continuèrent ensuite leur petit tour de salle, mais à part d'autres feuilles de calculs poussiéreuses dont ils ne comprirent rien puisqu'ils n'étaient ni l'un ni l'autre biologistes, ils ne trouvèrent rien d'autre d'intéressant. Ils décidèrent donc de sortir, mais avant cela, Ryuga se reconnecta au réseau qu'il avait piraté, afin de vérifier si le vigile qui les avait surpris tout à l'heure était resté derrière la porte. L'opération dura quelques minutes, durant lesquelles le rouquin refit un tour entre les rayonnages, afin de prendre en photo avec son téléphone la moindre chose qui lui paraissait suspecte.

Quand le blanc finit par l'appeler, il rejoint ce dernier, puis franchirent la porte en sens inverse. Le duo remonta le couloir, et vérifiant si la voie était libre, en empruntèrent un autre. Ils marchaient lentement, sans bruit, à l'affût du moindre son qui aurait pu les prévenir de l'arrivée d'un vigile. Les seuls lueurs éclairant les couloirs étaient les panneaux éclairants "sortie de secours" qui brillaient tous les dix mètres. Heureusement pour eux d'ailleurs, sinon, ils auraient été plongés dans le noir complet.

Ils progressèrent encore une vingtaine de mètres, avant d'aboutir à un grand hall. Plusieurs couloirs divers en plus de celui dont ils venaient d'arriver débouchaient sur la salle. Cette dernière était emplie de tables basses et fauteuils, un comptoir d'une dizaine de mètres trônait dans le fond, et un aquarium géant éclairé à l'intérieur par des néons et poissons tropicals occupait le centre de la pièce.

-Ba dis donc ils ont le goût du luxe. Fit remarquer L'enquêteur en chuchotant.

Mais Ryuga ne l'avait même pas écouté, et se dirigeait vers un grand panneau de verre fixé sur un des murs.

Sur le panneau était dessiné le plan du complexe. Bien que les deux infiltrés disposaient déjà de ceux-ci, les plans qu'ils avaient sous les indiquaient également les noms des différents départements de recherche du laboratoire.

-"Zones de tests" Lut Ryuga. Allons voir par là.

Gingka emboîta le pas au blanc, qui se dirigeait déjà vers la direction indiquée par le plan. Ils allaient quitter la salle, quand soudain, des bruits de pas se firent entendre dans la direction opposée. Le rouquin et l'assassin se figèrent, puis se retournèrent subitement en direction du son des pas qui se rapprochaient toujours plus. Les deux comparses jetèrent des jetèrent des coups d'œil de tous les côtés, cherchant une cachette. C'est Gingka qui réagit le premier, empoignant la manche du blanc, il le tira vers le comptoir. D'un bond souple et silencieux, il passèrent pas dessus, et s'accroupirent sous le plan de travail.

Ils s'étaient à peine cachés, que le faisceau d'une lampe vint balayer le sol du hall. Les bruits de pas étaient désormais bien audibles. Le vigile s'attela à faire le tour de la salle, mais ne s'embêta même pas à vérifier derrière le comptoir. Une fois son tour finit, il fit demi-tour, et le bruit des pas s'éloigna en même temps que la lumière de sa lampe torche.

Ryuga et Gingka, qui se regardaient dans le blanc des yeux, respirant le plus silencieusement possible, poussèrent soudain soupir de soulagement.

Une fois cette petite frayeur passée, ils se relevèrent et sortirent de leur cachette, reprenant leur objectif initial. Ils repartirent donc dans la même direction. Plusieurs minutes de marche plus tard, ils se retrouvèrent face à une porte ultra sécurisée. Ryuga sortit une fois de plus son ordinateur, et pendant que Gingka faisait le guet, tenta de cracker les sécurités, en vain :

-J'y arrive pas bordel ! Chuchota-t 'il a son coéquipier, l'énervement transparaissait dans sa voix.

-Comment ça t'y arrive pas ? Questionna l'enquêteur.

-Ça fonctionne à partir d'un scan rétinien, j'ai bien essayé de le cracker, mais ça ne marche pas, et à moins d'aller arracher l'œil de Ziggurat, je vois pas tellement d'autres solutions...

-Et tu ne peux pas juste essayer de couper le circuit comme tout à l'heure ?

-J'vais essayer, mais je ne garantis rien... Râla le blanc.

Un ordi rangé, une pince et deux fils électriques coupés plus tard, ils durent se rendre à l'évidence, cette solution ne fonctionnait pas non plus.

-Si ça ne s'ouvre pas, ça veut dire y'a des trucs suspects derrière. Fit Gingka.

-Ouaip. On va passer par un autre chemin. Enchaîna Ryuga en pointant une grille d'aération sur un des murs latéraux, quelques mètres derrière eux.

Le blanc sortit rapidement un tournevis de son sac, pendant que le rouquin montait la garde. Une fois la grille enlevée, ils se faufilèrent dans le trou avant de la remettre en place derrière eux.

Menant la marche, l'assassin rampa dans l'étroit conduit, suivit de près par son acolyte, tout en faisant le moins de bruit possible. Ils franchirent une centaine de mètres avant de tomber sur une autre grille. Regardant au travers, Ryuga constata qu'ils avaient débouché dans une salle sombre, et spacieuse, éclairée par une faible lumière blafarde dont il n'arrivait pas à déterminer la provenance.

Après avoir vérifié qu'il n'y avait personne, les deux se débarrassèrent de cette grille-ci, et se remirent sur leurs pieds une fois à l'extérieur du conduit. Il semblerait qu'ils aient débouché sur un hangar plutôt spacieux, sur deux étages. Au rez-de-chaussée se trouvaient des sortes de caissons de verre, éclairés de l'intérieur par de faibles lumières bleues. De là où ils se tenaient, les deux acolytes n'arrivaient pas à distinguer ce qui se trouvait dans ces cages de verre. Le premier étage, là où ils se trouvaient, consistait en fait en une sorte de couloir surélevé entouré par des baies vitrées et faisant le tour de la salle, et étaient reliés entre eux par des ponts faits de grillages Auquels on pouvait accéder en empruntant une sorte de sas étanche, sûrement un sas de décontamination.

Longeant les murs, Ryuga repéra une console informatique et s'y dirigea, afin de brancher son ordinateur.

-Je m'en doutais ; celle salle est sur un serveur séparé du reste du complexe, voilà pourquoi je ne pouvais pas y accéder. Et il n'y a pas de caméras. Ils doivent cacher des choses importantes pour n'avoir à ce point pas envie que quelqu'un accède à leurs fichiers... Il va falloir descendre, il y'a sûrement des trucs bien croustillants...

Le blanc en profita également pour pirater le système et s'en assurer le contrôle à distance, il pirata également le système de sécurité à l'ouverture afin de pouvoir ressortir en toute tranquillité.

Laissant l'autre à son piratage, le rouquin était déjà parti en quête d'un moyen d'accéder au rez-de-chaussée, et franchit la porte d'un des sas de décontamination, qui sitôt franchit, se referma sur lui et le vaporisa de désinfectant, le faisant crier de surprise. Mais il se rappela immédiatement du but de leur mission, et referma la bouche aussitôt, et aussi parce qu'il avalait du désinfectant, et que ça n'avait pas fichtrement bon goût.

Ryuga se retourna subitement quand il entendit l'enquêteur commencer à crier, commençant déjà à imaginer le pire, et soupira de soulagement quand il vit que ce n'était finalement rien. Le blanc termina rapidement son affaire et rejoignit son coéquipier, qui se tenait sur un des ponts, penché au-dessus de la rambarde pour tenter d'apercevoir ce qu'il y avait en bas.

Le duo finit par trouver un escalier, qu'ils descendirent silencieusement. Une fois au rez-de-chaussée, ils passèrent devant tout un mur recouvert d'ordinateurs allumés qui projetaient une blafarde lumière bleue dans le reste de la pièce. Ils renoncèrent bien vite à essayer de déchiffrer les différents graphiques et constantes affichés sur les écrans, n'y comprenant rien ni l'un ni l'autre, et continuèrent leur chemin.

Ils déambulaient désormais entre des caissons de verre dont chacun était équipé d'un écran holographique. Aucun bruit ne venait troubler le calme de la salle que le son que produisaient leurs pas sur le sol. Les vitres des différents étaient recouvertes de buée depuis l'intérieur, si bien qu'ils ne pouvaient rien distinguer de leur contenu à part des silhouettes informes.

-Mais qu'est-ce que c'est que cette meeerde.... ? Souffla finalement le blanc, brisant le silence.

-Continuons à avancer. Déclara le rouquin, lui aussi très peu rassuré par l'ambiance pesante de ce laboratoire.

Ils descendirent ainsi toute une allée, entourée de caissons de chaque côté, que Gingka dénombra à une centaine environ. Arrivés au bout, ils se retrouvèrent face à une porte à double battant munie d'un code de sécurité, et pourtant l'inscription « zone de test ». Les deux se regardèrent et hochèrent simultanément la tête ; Ryuga craqua rapidement le code, et ils entrèrent dans la salle.

Cette dernière était plutôt spacieuse, ils se tenaient sur une petite estrade entourée de rambardes en métal et surplombant le reste de la pièce. Elle était également munie de matériel électronique de pointe ainsi que différents écrans holographiques également.

Le duo s'avança vers le bord de l'estrade, découvrant le reste de la pièce, et là, ce qui se déroula sous leurs yeux leur coupa le souffle.

Devant eux s'étalaient une vingtaine de tables de métal, auquel étaient attachés par des sangles des hommes et des femmes de tous âges, mais ce n'était pas cela le plus choquant ; c'était les nombreuses perfusions et cathéters plantés dans leurs membres, reliés à des sacs médicaux emplis du même liquide vert que celui qu'ils avaient trouvé dans l'entrepôt précédemment. Les différents sujets de tests étaient reliés à des capteurs produisant une cacophonie de « bips « stridents à intervalles réguliers. Ils n'étaient habillés que de blouses d'hôpital, et aux endroits où les perfusions avaient été plantées dans leurs corps, un réseaux de veines noires et boursoufflées s'étalaient par-dessous la peau.

Gingka se couvrit la bouche, ravalant son haut le cœur et son envie de vomir, fixant la scène, les yeux écarquillés. Devant l'horreur de la scène, Ryuga resta sans voix lui aussi. Il en avait vu des horreurs dans sa vie, mais les expérimentations scientifiques sur des sujets humains, il n'avait encore jamais vu ça.

Le plupart des sujets étaient aussi pâles que la mort, et arboraient des cernes noires. Rachitiques, ils étaient inconscients pour le moment, mais là où les enserraient les sangles, la chair était entaillée profondément, parfois jusqu'au sang, preuve qu'ils s'étaient débattus.

Le duo resta figé pendant une longue minute, des sueurs froides leur coulant dans le dos, incapables de faire autre chose que de regarder fixement l'horreur qui s'étalait sous leurs yeux.

-Ba toi qui voulais des preuves.... Finit par souffler le blanc d'une voix faible.

-Bon sang... Fit le rouquin, trop choqué pour faire un commentaire constructif.

Puis l'enquêteur sembla sortir de sa torpeur, et se dirigea vers le bord de l'estrade en déclarant :

-Il faut les libérer !

-Qu.. Quoi !? Attends ! S'exclama l'autre en emboîtant le pas à Gingka.

Ce dernier avait déjà une main sue la rambarde, et il sauta par-dessus celle-ci, atterrissant plus bas, et se précipita vers l'un des sujets d'expérience de Ziggurat. Ryuga le rattrapa rapidement, et alors que le rouquin posait la main sur les sangles afin de les défaire, l'assassin stoppa net son geste en attrapant son poignet d'un geste ferme.

-Arrêtes !

Gingka se dégagea de la poigne du blanc en repoussant ce dernier d'un violent coup d'épaule.

-Lâches-moi ! Ils ont besoin d'aide !

Le rouquin réitéra son geste, faisant mine cette fois d''enlever la perfusion dans le bras du patient.

-Bon sang arrête ça ! Tu ne sais pas ce qu'ils leur injectent ! Tu risques de les tuer en l'enlevant sans précaution !

Cette fois-ci, l'enquêteur se stoppa, ses bras retombant le long de son corps, impuissant. Il releva le regard vers Ryuga. Le désespoir se lisait dans les yeux du rouquin ; son cœur semblait déchiré à l'idée d'être impuissant et inutile face à la souffrance de ces personnes.

-Mais... on ne peut pas les laisser comme ça...

-On n'a pas le choix. Et tu veux faire quoi de toute façon ? Les trimballer dans leur état ? On n'aura pas fait deux mètres qu'on sera déjà pris !

-Mais... Fit Gingka, dont le grand cœur était écartelé à l'idée de laisser ces personnes dans cet état.

-Tout ce qu'on peut faire pour les aider, c'est prendre le maximum de preuves, les ramener, afin de pouvoir les sortir de là le plus vite possible. Déclara le blanc, essayant de convaincre l'autre de ne rien tenter d'imprudent.

Bien sûr, Ryuga n'était pas indifférent au sort de ces personnes ; seulement, il préférait sortir vivant de cet endroit lugubre d'abord. De toute façon, s'ils ne sortaient pas, ils ne pourraient pas les aider non plus.

Gingka abandonna donc définitivement l'idée de libérer les victimes, à contrecœur bien sûr, et suivit l'exemple de Ryuga qui récoltait déjà des preuves, mitraillant la salle avec l'appareil photo de son téléphone. Le rouquin fit de même, puis ils ressortirent sans n'avoir rien touché, laissant la pièce dans l'état où ils l'avaient trouvé.

De retour dans l'autre salle, ils décidèrent de faire demi-tour, considérant qu'ils avaient récolté assez de preuves comme cela. Inutile de trainer dans le coin et mettre encore plus leurs vies en péril. Ils remontèrent donc l'allée bordée de caissons d'un pas rapide, afin de retourner à l'entrée de la salle.

-N'empêche, j'aimerais bien savoir ce que Ziggurat cache dans ces trucs... fit remarquer le rouquin dans un souffle.

Disant ces mots, l'enquêteur posa la paume de sa main à plat sur l'une des vitres, rapprochant son visage afin d'essayer de distinguer quelque chose à travers la buée qui recouvrait la vitre.

BAM

Gingka recula en poussant un cri de terreur, bondissant en arrière pour s'éloigner, et faisant sursauter le blanc, qui se retourna vers l'autre.

Une main venait de se coller à la vitre depuis l'intérieur, et glissait désormais lentement sur le verre, laissant une trace moite en effaçant la buée. Les deux fixèrent d'un air horrifié la trace, incapables de bouger le moindre muscle.

Puis la main se décolla enfin de la vitre, et après un silence de quelques secondes...

« GWAAAAAAAGHHR »

Un cri aux sonorités gutturales, presque animales retentit dans la salle, résonant sur tous les murs, tandis que quelque chose cogna la vitre depuis l'intérieur dans un grand BAM sonore. À travers la trace laissée précédemment par la main, une paire d'yeux écarquillés et injectés de sang les fixaient d'un regard fiévreux et dépourvus de la moindre émotion.

Ryuga et Gingka n'eurent que le temps de sursauter, puisque déjà, la personne à l'intérieur du caisson ; car c'était bien un humain, commençait à frapper sur le verre avec ses pieds et ses mains tout en poussant des cris inhumains, laissant d'autres traces parmi la buée qui recouvrait la vitre.

Les deux assistaient au spectacle, les yeux exorbités, incapables de bouger sous la violence du choc. Car ils venaient enfin de comprendre : parmi la centaine de caissons autour d'eux, chacun contenait un humain !

Alertés par le bruit, les autres occupants dans leurs prisons de verre ne tardèrent pas à réagir : se réveillant et se mettant à crier et marteler leurs caissons eux aussi. Et bientôt, ce fut une cacophonie lugubre de cris affreux et de coups qui régnait dans la salle.

-Gingka ! Faut qu'on sorte d'ici ! Hurla le blanc à son coéquipier afin de couvrir le vacarme autour d'eux.

L'interpelé hocha la tête dans un état second, et suivit l'assassin, qui se dirigeait vers la sortie d'un pas rapide. Il avait sorti son téléphone, et filmait l'horreur qui se profilait autour d'eux ; plus ils avaient de preuves, mieux c'était.

Mais ce qui devait arriver arriva : le système de sécurité, réagissant aux cris et perturbations, se mit en marche, et à la cacophonie de cris s'ajouta le bruit de la sirène d'alarme.

-Merde ! Cracha Ryuga en faisant demi-tour.

-Qu'est-ce que tu fais !? Hurla le rouquin.

Le blanc agrippa l'autre par la manche, le tirant vers un coin de la salle.

-On n'aura jamais le temps de sortir avant que les vigiles arrivent ici ! On va se planquer et sortir dans leur dos !

-QUOI !? Mais on a aucune chance.

-Parce que t'as une meilleure idée peut-être ?! S'écria le blanc.

Gingka ferma définitivement son clapet, et emboîta le pas au blanc, qui courrait désormais, cherchant à remonter à l'étage avant que les gardes n'arrivent. Ils grimpèrent les escaliers et franchirent le pont de métal par-dessus les caissons en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, l'adrénaline courant dans leurs veines, et retrouvèrent la porte d'entrée, qui par chance, n'était pas encore ouverte, prouvant que les vigiles n'étaient pas encore parvenus jusqu'ici. Ils se cachèrent dans un renfoncement, sous une table en inox couverte de matériel médical. Pas la meilleure cachette du monde, on en convient, mais là c'était ça ou rien. Et mieux valait ça que d'être pris et finir comme ces pauvres gens dans les caissons.

Et quelques secondes plus tard, un sifflement provenant de l'entrée retentit, signe que la porte coulissante avait été déverrouillée, et une troupe d'une vingtaine d'hommes en armes déboula dans la salle en courant.

Quand ils furent tous entrés, Gingka esquissa un geste pour sortir et se précipiter vers l'entrée, mais Ryuga le retint :

-Pas encore. Chuchota-t-il.

La décision du blanc s'avéra être la meilleure, puisque dans les minutes qui suivirent les trois quarts des mercenaires se déployèrent dans la salle, allant au rez-de-chaussée et se déployant le long des rambardes, ne laissant que cinq gardes pour surveiller l'entrée.

Ryuga se saisit de son sac à dos, et en sortit une arme à feu qu'il passa au rouquin.

-Mais où t'as trouvé ça !? S'offusqua l'enquêteur ; Ryuga n'était pas censé être en possession d'armes tant qu'il était sous sa surveillance .

-Tu poseras tes questions plus tard, ! Cracha le blanc, qui sortit également une arme pour lui qu'il rangea dans sa ceinture, ainsi qu'une dizaine de couteaux militaires.

Il en fourra deux dans ses bottes, deux dans ses manches et planqua le reste dans les poches de sa veste. Le blanc sortit également de son sac des charges explosives ressemblant à de petites grenades.

-Fumigènes. Se justifia-t-il auprès du rouquin qui lui lançait des regards septiques, tout en lui en fourrant trois exemplaires en main.

Une fois le sac remit en place sur son dos, le blanc fit signe au rouquin de se tenir prêt.

-MAINTENANT ! Hurla le blanc en se précipitant hors de leur cachette.

Au signal du blanc, Gingka se précipita hors de sa cachette, suivit de près par son acolyte. Ils se précipitèrent vers la sortie. Alors que les gardes restants réagissaient ; pointant leurs armes sur les deux intrus. Le rouquin se saisit d'un des fumigènes que Ryuga lui a avait donné, et le lança entre les jambes des gardes tout en continuant sa course. La capsule fumigène rebondit en tintant sur le sol métallique, puis une épaisse fumée grise s'en dégagea, créant un nuage épais.

Désormais parvenu à la hauteur des gardes alors que la fumée recouvrait presque complètement ces derniers, les deux fugitifs les contournèrent facilement. Avant que sa vue ne soit complètement masquée par la fumée, Ryuga mit une balayette dans les pieds du garde le plus proche de lui, qui se retrouva par terre la seconde suivante. Tandis que l'enquêteur de son côté bousculait le dernier qui bloquait la sortie d'un coup d'épaule puissant qui déséquilibra le garde, qui termina lui aussi à terre, laissant le champ libre aux deux intrus, qui bifurquèrent, franchissant la porte de sortie et se retrouvant dans le couloir.

Continuant à courir, ils finirent par sortir enfin du nuage de fumée qui s'était déjà propagé jusque dans le couloir. Ils ne prirent même pas la peine de s'arrêter ; l'alarme serai diffusée sous peu, alertant le reste des occupants du bâtiment.

Des balles sifflèrent à côté de leur oreilles, les gardes leur tiraient déjà dessus. Par chance, la fumée masquait leur vue, les faisant ainsi tirer à l'aveuglette, si bien qu'aucun tir n'atteint son but.

Ils sortirent en trombe du nuage de poussière, et continuèrent de courir le long du couloir. Une alarme stridente leur déchira bientôt les tympans ; les gardes avaient finalement donné l'alerte dans tout le bâtiment. Ils tournèrent dans un autre couloir, et là, un groupe de vigiles armés les attendait. Gingka, comprenant qu'ils étaient bloqués, fit mine de s'arrêter, mais Ryuga lui hurla :

-Continue de courir !

Accélérant et dépassant le rouquin, ce dernier comprit vite que l'assassin avait bien l'intention de s'occuper des gêneurs et de leur frayer un passage.

-Ne les tue pas ! Cria l'enquêteur à son tour.

-Ce que tu peux être casse-pieds ! Cracha le blanc en guise de réponse.

Parce que oui, il avait bien l'intention de les liquider à l'ancienne à la base, mais puisque le rouquin ne voulait pas de victime, il changea sa stratégie. Se saisissant des révolvers qu'il avait dans chacune des poches de sa veste, il visa les canons des armes que les gardes pointaient vers eux, puis tira une salve, désarmant une bonne dizaine de personnes en mettant hors de service leurs armes, et vidant au passage ses chargeurs.

Sans cesser de courir, il rangea ses armes désormais vides, vérifia que le rouquin le suivait toujours, ce qui était le cas, puis se reconcentra sur ses adversaires. Ceux-ci avaient vite réagit : leurs armes désormais inefficaces, ils formaient désormais un barrage humain.

Le blanc fronça les sourcils ; ces gars étaient des professionnels. L'assassin eut une grimace satisfaite ; ce genre de situations, il en avait connu d'autres. Soudainement, le blanc bondit vers les hommes, qui se préparèrent à l'intercepter. Mais ce bond n'était qu'une feinte ; alors que les gardes l'attendaient en haut, Ryuga atterrit rapidement, puis fit une glissade au sol entre les jambes des hommes, auquel il trancha les tendons des chevilles au passage.

Une dizaine de malfrats tomba au sol en hurlant de douleur, désormais incapables de se tenir debout. Ryuga termina sa glissade en se relevant et mettant un high kick dans la figures des quelques gardes leur barrant encore le passage, puis repris sa course, toujours suivit par Gingka.

L'action s'était déroulée si rapidement, le rouquin lui-même n'avait pu qu'apercevoir un éclat métallique briller le temps d'une demie seconde, puis un trait lumineux tandis que le blanc usait de son talent à l'arme blanche. L'enquêteur n'arrivait même pas à déterminer à quel moment Ryuga avait dégainé ses couteaux. Mais il talonnait néanmoins ce dernier, qui avait gardé ses deux armes tranchantes, désormais couvertes de sang en main.

Désormais débarrassés de ce groupe, le duo continua sa course, pour se retrouver dans le grand hall de toute à l'heure. Là le duo se figea net, un autre groupe d'hommes armés les attendait là, et ils devaient bien être une petite cinquantaine. Et même avec les compétences de Ryuga, c'était peine perdue. Alors que les gardes les mettaient en joue, le cerveau du blanc fonctionnait à toute allure pour tenter de trouver une solution à cette impasse. Il fut interrompu par Gingka, qui lui attrapa le poignet, et qui sans plus de tergiversations, balança une des grenades fumigènes en plein dans le paquet de gardes, et se mit immédiatement à courir vers la gauche, traînant L'assassin derrière lui.

La réaction des gardes ne se fit pas attendre, ils ouvrirent le feu, tandis que la fumée commençait déjà à bloquer leur vision. Bientôt perdu dans cet immense nuage de fumée opaque, ils arrêtèrent presque aussitôt de tirer de peur de blesser leurs camarades.

Une fois la salle complètement enfumée Gingka s'arrêta de courir, puisqu'eux aussi ils ne voyaient plus rien, et se mit à longer le mur à petit pas. La salle étant circulaire, Ryuga comprit vite l'idée de son compagnon et se fit lui aussi très discret. Contournant ainsi le groupe de garde, qui était occupé à réunir ses membres, ils réussirent à quitter la salle sans qu'ils ne les remarquent.

Reprenant ainsi me même chemin qu'à l'aller, ils se remirent à courir aussitôt sorti du nuage de fumée. Ils atteignirent rapidement la sortie, évitant plusieurs autres groupes de gardes armés, l'adrénaline pulsant dans leurs veines. Une fois sortit du complexe, une bonne vingtaine de vigiles armés jusqu'aux dents et tenant des chiens en laisse étaient à l'affût.

Ne perdant pas de temps, les deux acolytes ne s'arrêtèrent même pas et traversèrent le parking à toute allure, puis grimpèrent le grillage de sécurité en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, les vigiles déjà à leurs trousses.

Il réatterrirent dans la terre de l'autre côté de la grille, et se fondirent dans la forêt, slalomant entre les arbres et essayant de ne pas trébucher sur les cailloux, dévalant la pente abrupte de la montagne.

Déjà les gardes étaient à leurs trousses, ils pouvaient d'ores et déjà entendre les aboiements de chiens qui se rapprochaient, preuve qu'ils les avaient déjà lâchés sur eux. Et dans leurs dos, le faisceau lumineux des lampes torches créaient des ombres terrifiantes dans la nuit.

-On l'a garée où la voiture déjà ! Hurla Gingka pour couvrir le bruit des aboiements, la panique clairement audible dans sa voix.

-Suis-moi !

Ils débouchèrent finalement sur une route en lacet après avoir dévalé la pente plus vite qu'ils ne l'auraient cru possible. Et de toute évidence, il n'y avait pas que les gardes et chiens à leur poursuite ; ils entendaient le crissement des pneus de voitures lancées à toute vitesse, résonant dans la montagne.

Ils ne firent que traverser la route, celle-ci étant en lacet, ils arriveraient plus vite en bas en continuant tout droit dans la forêt. Ils continuèrent leur course entre les sapins pendant une bonne dizaine de minutes, puis Gingka finit par apercevoir la continuité de la route en contrebas.

-La ! S'écria le rouquin en pointant du doigt leur véhicule qu'ils avaient laissé là avant de commencer leur infiltration.

Ni une ni deux, ils bifurquèrent, Ryuga sortant les clés, ouvrant la voiture à distance, tandis que les aboiements étaient désormais juste derrière eux.

Ils n'eurent que le temps d'ouvrir les portières et de les claquer d'un coup sec que les chiens étaient sur eux, et grattaient aux portes en hurlant.

Gingka se permit enfin de reprendre son souffle, alors que son acolyte mettait le contact et faisait rugir le moteur, ce qui eut pour effet de faire fuir les chiens.

Mais il avait à peine fait son demi-tour et s'engageait sur la route qu'une voiture déboula du virage.

-Et merde ! Cracha le blanc en écrasant la pédale d'accélération. Gingka attache ta ceinture !

Le rouquin s'exécuta, alors que la voiture partait en trombe, dévalant la pente, suivie de très près par celle du laboratoire.

La montagne fut descendue en un temps record, Ryuga maniant son volant d'une main experte dans les virages serrés, alors que Gingka se demandait s'il y avait quelque chose que l'assassin ne savait pas faire, et réprimait aussi son envie de vomir quand à cette conduite beaucoup trop énergique pour son estomac.

Mais malheureusement pour eux, la route était droite, et sans bifurcations, si bien que leurs poursuivants leurs collaient aux fesses de très près. Avisant un panneau « Nagoya » Ryuga accéléra encore et déclara :

-J'vais essayer de les semer dans la ville !

L'enquêteur acquiesça. Et de toute façon il n'avait même pas son mot à dire, ce n'était pas lui qui conduisait, et de toute façon, il aurait fait la même chose.

Ils entrèrent dans la ville une dizaine de minutes plus tard, grillant les feux rouges et ne respectant aucune limitation de vitesse. Ryuga slalomait maintenant entre les rares voitures encore présentes à cette heure-ci, toujours poursuivit par l'autre voiture. Regardant de temps à autre dans le rétroviseur pour vérifier si leurs poursuivants étaient toujours là, il s'aventura dans des ruelles sinueuses avec des virages à quatre-vingt-dix degrés qu'il prit à une vitesse phénoménale, donnant des sueurs froides à son passager qui crut qu'ils allaient se prendre un mur à une bonne vingtaine de reprises.

Mais cela ne suffisait toujours pas à ralentir leurs poursuivants, et alors qu'ils arrivaient sur une intersection, Ryuga, bien trop occupé à regarder dans son rétroviseur intérieur, ne vit pas arriver la voiture qui arriva sur eux à toute vitesse par la gauche.

Le choc fut violent. La voiture dévia de son axe sous la violence du choc, la portière du côté du blanc se retrouva enfoncée sous la violence de l'impact. Heureusement qu'ils étaient attachés. Ils restèrent sonnés pendant quelques secondes, qui donnèrent aux gardes le temps de sa stationner à côté d'eux, et des deux vans sortirent des hommes armés, bien décidés à les récupérer...

Reprenant ses esprits, Ryuga se tâta le crâne, pour retirer sa main couverte de sang. Zut, il avait dû se cogner dans un truc. Vérifiant l'état de son acolyte, qu'il trouva agrippé comme un forcené au cuir de son siège et à la poignée de sa portière ; plus de peur que de mal.

Encore à moitié sonné, Ryuga se reconcentra sur leurs poursuivants ; la fenêtre de son côté et le pare-brise avaient volés en éclats, qui crissaient désormais sous les pas des gardes qui se rapprochaient.

Le blanc réagit immédiatement, il mit la pédale d'accélération au plancher, et soulagé que la voiture fonctionne encore, passa rapidement ses vitesses une à une alors qu'il accélérait en trombe, surprenant les gardes qui s'écartèrent du chemin de la voiture dans un pur instinct de survie.

Reprenant la course, l'assassin vit leurs poursuivants se précipiter vers leurs voitures et partir immédiatement à leur poursuite. Il accéléra une nouvelle fois en réponse. Il devait rapidement trouver une idée pour se débarrasser de ces gars.

L'idée se présenta quelques minutes plus tard sous la forme d'une porte de garage menant à un parking souterrain. Porte de garage qu'il enfonça sans la moindre forme de procès. Son virage serré n'avait pas été anticipé par la première voiture poursuivante, qui essaya de le suivre, mais son virage négocié trop tard la mena droit dans un mur.

La deuxième voiture eu plus de chance et s'engagea à leur suite, alors qu'ils étaient déjà en train de descendre dans les étages à une vitesse hallucinante. La deuxième voiture se dégagea finalement de son mur, et finalement suivit la première.

Ce virage à 360 en pente n'en finissait plus. Gingka cru voir passer un panneau « -7 », mais Ryuga allait trop vite pour qu'il en soit sûr. Le blanc sortit finalement au -9 et là, il se gara (complètement de travers) dans une place libre, et enfonça d'un coup de pied sa portière pour l'ouvrier avant de quitter le véhicule. Gingka fit de même, suivant le blanc vers l'ascenseur du parking, dont il avait fait exprès de se garer à côté. Sans piper mot et avec des gestes frénétiques, l'assassin pressa le bouton d'appel.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent une demie seconde plus tard, et ils y entrèrent. Les portes se refermèrent sur eux, ils appuyèrent sur le bouton « 0 », et alors que l'ascenseur commençait à s'élever, ils entendirent un crissement de pneu de l'autre côté, puis un bruit de portes qui claquent...

Les portes s'ouvrirent sur le rez-de-chaussée en produisant un « ding » sonore, et les deux se précipitèrent à l'extérieur, sortirent du bâtiment, puis se mirent à courir de toutes les forces, s'engageant dans des petites ruelles.

Ils continuèrent à courir pendant une bonne dizaine de minutes. À présent, leurs poursuivants devaient avoir compris qu'ils s'étaient fait avoir en beauté, et même s'ils étaient déjà remontés, ils n'avaient aucune idée de la direction dans laquelle ils étaient partis.

Arrêtant finalement leur course, les deux acolytes s'écroulèrent par terre, à bout de souffle. Ils eurent besoin d'une bonne dizaine de minutes pour se calmer et faire redescendre leur niveau d'adrénaline. Alors que Gingka était allongé en étoile sur le bitume, sa cage thoracique se soulevant et se rabaissant à un rythme encore soutenu, Ryuga s'était assis sur le trottoir, essuyant la sueur et le sang sur son visage. Finalement, il se tourna vers le rouquin, et avec un sourire narquois, il déclara :

-On y retourne !?

Gingka fit l'effort de tourner la tête vers lui et de lui lancer un regard noir, et il répondit d'une voix cassante :

-PLUS. JAMAIS.

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