nouvelle quête et tristes souvenirs

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Pour vous situer visuellement, l'action se passe dans Metal Bey City, la ville de l'anime, mais le contexte n'a strictement rien a voir avec l'anime pour le coup...
Une des scènes de ce chapitre se déroule donc à l'endroit dans l'anime, Kenta et Gingka deviennent amis... (M'enfin, vous comprendrez en lisant)

Sur ce je vous souhaite une bonne lecture !

-Salut papa !! S'exclama Gingka en rentrant, sans même frapper à la porte, dans le bureau de son paternel ; qui était accessoirement son supérieur hiérarchique.

Ryo Hagane, le père de Gingka, avait été dans ses jeunes années un policer et agent de terrain exemplaire. Tellement efficace qu'il s'était fait un nom dans le milieu, se faisant surnommer Phoenix par ses collègues de l'époque. Il aimait son métier car il lui permettait d'exercer son sens de la justice à toute épreuve. Aussi roux que son fils, il était néanmoins plus grand et avait du poil au menton. Ryo avait à présent dans la cinquantaine et avait été promu à un poste important. Mais ce poste ne lui permettait pas d'être directement sur le terrain, faute de papiers administratifs à régler. Cela le frustrait beaucoup, tant et si bien qu'il prenait souvent énormément de retard dans son travail. Quand cela arrivait, Hikaru, qui se trouvait être sa secrétaire, lui remontait les bretelles en bonne et due forme.

À l'arrivée de Gingka, le père de ce dernier écrasa la cigarette qu'il fumait dans un cendrier ; et abandonnant les pile de dossiers administratifs entassés sur son bureau, salua son fils :

-Bonjour fiston, la prochaine fois que tu entres sans frapper, tu est privé de hamburgers pour les six prochains mois.

-Papa, j'ai déjà vingt ans. J'ai passé l'âge pour ces punitions absurdes. Et je vis tout seul maintenant, tu n'as aucun moyen de me surveiller, l'aurais tu oublié ? Soupira le rouquin.

-Il n'y a pas si longtemps, tu étais encore à la maison ! Mais mon fils unique vole enfin de ses propres ailes !!! Pleura Ryo, se passant la manche de sa veste sur les yeux de façon théâtrale, pour essuyer une larme invisible.

-...

Le rouquin resta de marbre face à la réaction excessive de son paternel. Il avait l'habitude, son père étant tout de même un sacré numéro.

-Sinon le boulot, ça avance ? Questionna ensuite Gingka, désignant toute la paperasse.

À ces mots, Ryo se crispa. Une expression de peur s'afficha sur son visage.

-Ne m'en parle même pas !! Hikaru s'est mise en tête de me faire rattraper tout mon travail en retard !! Et cette fille peux être terrifiante quand elle s'y met !! Se désespéra le père de Gingka. Quand je repense à la scène qu'elle m'a faite toute à l'heure... Brrr... J'en tremble encore !

-Si tu terminais ton boulot dans les délais, ça n'arriverait pas !

-Tu comprendras quand tu seras relégué dans un bureau, à régler et signer des papiers aussi inintéressants que la facture d'eau du commissariat !! Se défendit Ryo.

Gingka repensa alors à ses courses poursuites avec Ryuga... Peut-être il préférerait signer de la paperasse administrative finalement !

-Mais je suppose que tu ne m'as pas fait venir pour parler de ton boulot...

-Ha oui c'est vrai ! J'avais complètement oublié haha... Répondit Ryo, se grattant l'arrière du crâne, embarrassé de son oubli.

Dans un grand bruissement de papier, Ryo fouilla dans tous les tiroirs de son bureau, tentant de trouver quelque chose. Il étouffa un juron ; où avait-il mis ce foutu dossier !?

Un lueur de triomphe s'alluma dans son regard lorsqu'il trouva ce qu'il cherchait. Il remit ensuite les feuilles à son fils, qui les parcourut rapidement.

Il s'agissait d'une affaire sur un meurtrier (encore). Et à ce qui était écrit, ce gars était plutôt dangereux, voire vraiment très dangereux. Ryo ne devait pas trop tenir à son fils pour l'envoyer traquer un type pareil.

Mais la vraie raison, était que le père de Gingka avait une confiance totale en son fils, et il savait que le rouquin était extrêmement appliqué.

-Mais cependant Gingka, cette fois ça m'as l'air très dangereux, j'aimerais que tu fasses équipe avec Tategami.

Gingka leva immédiatement les yeux de sa feuille.

-Kyoya est rentré ?! Demanda-t-il avec entrain.

-Il y a deux jours. Il ne t'a pas prévenu ?

-Non... Enfin c'est tout lui ça.

XxXxXxX

Lorsque Gingka entra dans le bureau de Kyoya, ce dernier était avachi sur sa chaise roulante, les pieds croisés sur la table et tenant à bout de bras au-dessus de sa tête une liasse de papier qui l'absorbait totalement ; probablement le même dossier que Ryo avait donné au rouquin quelques minutes auparavant.

Gingka était entré sans frapper à la porte, mais sans même lui jeter un œil, Kyoya lui lança :

-Qu'est-ce que tu veux Gingka ?

-Tu aurais pu me prévenir que tu était rentré...

-Parce que j'étais obligé ? Râla l'autre.

Kyoya, pendant les deux semaines de congé qu'il s'était vu octroyé,  s'était offert un voyage en Égypte. Il avait été accompagné par Nile, son petit copain actuel, qui était originaire de là-bas, et qui avait fait office de guide touristique. Mais cela n'avait pas dérangé le moins du monde ce dernier, trop heureux de pouvoir faire découvrir la terre de ses ancêtres à Kyoya.

Ils étaient donc rentrés au Japon il y a quelques jour, Kyoya avait ainsi repris le boulot. Il n'avait prévenu personne (à part peut-être Ryo, vu que ce dernier était son supérieur), c'etait tout lui ça !

Gingka ne s'inquiétait pas de ce manque de nouvelles de la part de son collègue, mais cela l'atristait quand même un peu.

-Je suis ton ami tout de même !

-Tu est mon ex, c'est pas le même statut ! Le reprit Kyoya.

Et oui ! Les deux jeunes gens étaient sortis ensemble ! C'était il y a bien longtemps : cela remontait à leurs années au lycée.
À l'époque, chacun défiait perpétuellement l'autre, dans une vaine tentative de prouver qui était le meilleur. Ils s'étaient petit à petit rapprochés, pour finalement finir en couple ; au grand bonheur de Madoka et de ses idées yaoistes.

Leur relation était loin de celle d'un couple ordinaire, mais cela leur convenait à tous les deux. Kyoya ne parlait pas beaucoup, mais Gingka avait appris à déchiffrer la moindre de ses expressions. Le vert prenait soin du rouquin, à sa manière, il était plutôt possessif.

Mais ils s'étaient séparés pendant leurs études respectives, car trop différents l'un de l'autre. Ils avaient décidé d'un accord commun de revenir à leur rapports sociaux d'avant. Ils n'avaient jamais perdu contact, quand Gingka voulait se confier, il savait à quelle porte frapper, Kyoya l'écoutait toujours et savait comment lui remonter le moral. C'était la même chose pour Kyoya, vu qu'ils se connaissaient par cœur.

Gingka était resté célibataire, préférant se concentrer sur sa profession, qui n'était pas de tout repos. Mais c'est vrai que la compagnie lui manquait. Il enviait Kyoya, qui coulait des jours heureux en compagnie de Nile.

-Et que me vaux ta visite ? Demanda alors Kyoya.

-Mon père veux qu'on travaille ensemble sur ce coup là. Déclara d'une traite le rouquin, sachant très bien que le vert n'allait pas apprécier.

La surprise fit lâcher son dossier à Kyoya, qui se prit la liasse de feuilles, qu'il tenait toujours à bout de bras au dessus de son visage, en plein sur la tête. Les papiers allèrent ensuite s'éparpiller dans toute la pièce.

-QUOI !? S'offusqua Kyoya en se redressant brusquement dans sa chaise à roulettes.

-Tu m'as bien entendu.

Le vert se leva et entreprit de ramasser les feuilles volantes, bougonnant dans sa barbe un "J'aurais pu m'en occuper tout seul...".

Gingka contourna le bureau, pour aider Kyoya, qui était accroupi à ramasser ses papiers.

-Je sais que tu aurais pu t'en occuper tout seul comme tu dis... Mais ce sont les ordres, tu n'as pas vraiment le choix !

-Sans rire ! Ha je le retiens ton père !!

-Tu veux que je te rappelle la dernière fois que tu as désobéi aux ordres peut-être !? Dit Gingka à son ex petit-ami d'un ton de reproche.

-Ne m'en parles pas !! Je veux pas m'en souvenir !

La première et dernière fois qu'il avait refusé de suivre une des consignes directes de Ryo, Kyoya avait été rétrogradé pendant une semaine et relégué à gérer la circulation. Expérience plutôt traumatisante pour lui, sachant qu'il avait été obligé de se coltiner Masamune, qu'il détestait royalement ! Autant dire qu'il avait passé la pire semaine de sa vie (selon lui) et qu'il ne recommencerai plus jamais ! Il préférait largement son travail d'enquêteur plutôt que de  faire traverser le passage piéton aux gosses de maternelle qui finissaient leur journée de travail !!! Il y avait plus palpitant comme boulot quand même !

Après avoir fini de ramasser les papier, Kyoya et le rouquin s'étaient penchés sur leur affaire en duo. Gingka avait rapproché une autre chaise du bureau, pour pouvoir suivre plus facilement.

Le tueur de cette fois était plutôt féroce : lors de ses assassinats, s'ils y avait des témoins, il les tuait tous en plus de sa cible, un vrai massacre ! Les rares survivant étaient soit trop traumatisés pour témoigner, soit dans le coma dans un lit d'hôpital, ce qui n'était pas très pratique pour les interroger.

En regroupant les informations qu'ils avaient déjà, les deux jeunes gens se rendirent compte que le tueur devait travailler pour quelqu'un, car il ne tuait que des personnes ayant tous un lien avec un seul et même groupe bien précis. Ce quelqu'un lui fournissait sans aucun doute des informations. Maintenant la question était de savoir qui était cette personne, afin d'empêcher l'assassin de nuire, pour ensuite l'appréhender.

Mais les enquêteurs arrivaient déjà au bout de leur liste d'indices. La partie la plus compliquée commençait maintenant : il allait falloir chercher par leurs propres moyens.

-Allons voir Hyoma. Proposa Gingka. Il aura sûrement des informations qu'ils n'aurons pas noté !

-La question que je me pose c'est pourquoi c'est pas déjà fait ? Râla le vert, estimant que ceux qui nettoyaient les scènes de crimes pouvaient tout répertorier dès qu'ils trouvaient les victimes.

-Les cadavres sont encore à la morgue, ils auraient pu s'en charger tout seuls !! Continua le vert.

-Ça ne sert à rien de râler ! Lui rétorqua Gingka. Au pire, ça te feras faire du sport !

-Pour ta gouverne, je fais DÉJÀ du sport !! Siffla Kyoya alors qu'il enfilait sa veste, ayant jugé que la proposition de Gingka était utile.

XxXxXxX

Ils arrivèrent à la morgue quelques minutes plus tard, après avoir prit le bus de ville. L'endroit était interdit aux civils, c'est pourquoi les deux acolytes durent montrer leur insignes des forces de l'ordre pour entrer.

L'ambiance dans le bâtiment était sordide, quoi de plus normal dans une morgue me direz-vous ? Le carrelage comme les murs étaient blancs, et la lumière artificielle des néons accrochés au plafond n'arrangeait rien. Tout était éclatant, dépourvu de la moindre trace de poussière ou de saleté ; cela sentait le propre. Mais un propre bizarre, comme si on avait voulu cacher l'odeur morbide des cadavres en décomposition, qui étaient stockés ; soit attendant d'être enterrés, ou bien brûlés en étant oubliés pour la plupart.

Gingka détestait cet endroit. Il lui faisait froid dans le dos ; la mort y était omniprésente, vous étranglait et vous oppressait.

La seconde raison pour laquelle il n'aimait pas la morgue était que cela lui rappelait d'affreux souvenirs, qui remontaient à l'époque où Gingka avait perdu sa mère. Le rouquin n'était alors qu'un gamin encore à l'école primaire. Il s'y était rendu avec son père. La vue du drap blanc recouvrant le corps sans vie de sa mère lui avait fait comprendre trop tôt que la vie n'était pas illimitée.

Remarquant le malaise de son coéquipier, Kyoya lui demanda s'il voulait l'attendre à l'extérieur. Gingka secoua la tête négativement.

-Non c'est bon, ça va aller...

-Si tu le dis...

Il était hors de question de sortir du bâtiment, l'enquête en dépendait, même si le vert aurait pu se charger de récupérer les informations pour ensuite en faire part au rouquin. Gingka ne voulait pas quitter la morgue sous prétexte qu'il fallait qu'il surmonte ses vieux traumatismes.

Hyoma accueillit les deux jeunes gens, tout sourire. Il serra la main de Kyoya et Gingka en échangeant les politesses habituelles, puis il leur fit signe de le suivre. Le jeune médecin les mena à un bureau.

Un fois installés dans des fauteuils plutôt confortables, Hyoma leur demanda la raison de leur venue.

Pour toute réponse, Kyoya balança sur le bureau la liasse de papiers, qui contenait toutes les informations disponibles sur le meurtrier pour le moment. Le médecin s'en saisit ; ne faisant pas attention à la froideur  du vert envers lui, ils ne s'appréciaient pas plus que ça, se contentant d'une relation purement professionnelle.

Hyoma parcouru rapidement les documents, puis les reposa sur la table et les glissa vers Kyoya, qui lui arracha presque des mains.

Celui aux cheveux bleu pâle avait parfaitement comprit de quoi il s'agissait, il en avait entendu quelques échos parmi ses collègues. Des échos pas très rassurants... Il avait aussi lui même procédé à l'autopsie de beaucoup de victimes du tueur, et ce n'était pas très joli à voir...

-Vous feriez mieux de faire très attention. Les prévint-il.

-Pourquoi ? Demanda le rouquin.

-Vu la manière de tuer de ce type, ce n'est pas quelqu'un qu'on a envie d'essayer d'arrêter...

-Et on peut savoir en quoi ce meurtrier est est dangereux !? S'impatienta Kyoya.

-Son mode opératoire est toujours le même. J'ai moi-même eu l'occasion d'examiner les cadavres des victimes...

-Et ? S'impatienta Gingka.

-Il les tabasse à mort. Répondit d'une traite Hyoma.

Kyoya et Gingka le regardèrent fixement, l'encourageant à poursuivre.

-Il les rue de coups jusqu'à ce qu'ils meurent ! Les cadavres qu'on récupère ne sont pas très jolis à voir après, vous pouvez me croire ! Je ne sais pas si vous rendez compte, mais il faut un certain moment avant qu'une personne décède sous les coups. Le meurtrier a pleinement conscience de ce qu'il fait, il fait souffrir ces victimes !

Gingka eu un haut le coeur, imaginant l'horreur que cela pouvait être. Mais Kyoya, lui, ne frissonna même pas, il se commençait même à se dire que l'enquête allait être plus amusante que d'habitude.

-Ton Ryuga c'est un chaton à côté, Gingka !! Se permit-il même de plaisanter.

-Waw... C'était pas vraiment le moment de faire une blague foireuse Kyoya !

Mais pourtant, au final, le résultat restait le même : Ryuga comme le mystérieux tueur enlevaient des vies ! Même si leur nouvelle cible était bien plus cruelle que le blanc !

Ils avaient néanmoins avancé dans leur enquête : les deux collègues connaissaient à présent le mode opératoire de leur tueur, il serait maintenant plus facile de le tracer.

XxXxXxX

Kyoya et Gingka ressortirent du bâtiment au alentours de dix-huit heures. Il était maintenant trop tard pour retourner au poste de police, ils se séparèrent donc et partirent chacun de leur côté.

Gingka soupira. Cette journée avait été lourde en rebondissements : d'abord il avait tenté d'approcher Ryuga, sans succès, puis il y avait eu l'histoire avec Ryuto. Ensuite il avait commencé l'enquête avec Kyoya et ils avaient fait une petite visite à la morgue.

Le rouquin avait été crispé tout le temps qu'avait duré l'entretien avec Hyoma. Il frissonna : plus jamais il ne mettrai un pied dans ce bâtiment !!

Sans même s'en rendre compte, il se mit a serrer son écharpe entre ses doigts. C'était étrange, mais cela le rassurait. L'ancienne propriétaire de l'écharpe était la mère du rouquin, elle la portait presque tout le temps, comme son fils aujourd'hui. Gingka se replongea dans ses souvenirs. Ils chérissaient ses derniers précieusement, gardant un souvenir impérissable de sa mère.

Haruna Hagane était une belle jeune femme, avec un doux sourire et des yeux marron clairs, dont Gingka avait hérité. Côté couleur des cheveux, il avait plutôt hérité de la rousseur de son père ! Elle disait souvent à Gingka qu'il ressemblait beaucoup à Ryo, puis ajoutait en plaisantant qu'elle espérait que Gingka resterait un gentil garcon, tout comme son papa !

Même après l'annonce de sa mort prochaine, à cause de son cancer, elle n'avait jamais cessé de sourire, encourageant les deux hommes de sa vie à continuer d'aller de l'avant.

Le décès d'Haruna avait été difficile à digérer, pour Ryo comme pour Gingka. Ils n'avaient jamais cessé de se soutenir l'un l'autre et avait continué à vivre en sa mémoire. Mais une personne chère ne peut pas être remplacée, ce sentiment de perte était bien présent, même des années après, même si les Hagane avaient appris à vivre sans elle...

Gingka leva son visage vers le ciel. Il faisait déjà nuit, les lumières environnantes des immeubles cachaient les étoiles. Le rouquin fronça les sourcils. Dans son village d'origine, Koma, ces dernières brillaient de tout leur éclat. Il connaissait toutes les constellations par coeur, sa mère lui ayant appris avant sa mort.

C'est alors qu'il réalisa qu'il était toujours planté devant la morgue, et que la nuit avait en même temps apporté la fraicheur. S'il restait plus longtemps, il finirait par attraper un rhume !

Gingka se mit donc en route pour rejoindre son appartement. Ce dernier était à quelques rues d'ici, nul besoin de prendre un quelconque moyen de transport, marcher lui ferait du bien.

Le rouquin enfouit son nez dans son écharpe, resserrant sa veste autours de lui pour se protéger du froid. C'était le printemps , mais les nuits étaient encore fraiches pour la saison.

-On se promène tout seul le soir maintenant !? Lança alors une voix railleuse, coupant net le gours des pensées du rouquin.

Gingka fit volte-face, se retournant vers celui qui avait prit la parole. Il ne fut pas surpris de reconnaitre Ryuga, son vieil ennemi. Oubliant d'un coup tous ses soucis, le jeune homme fronça les sourcils et se mit sur la défensive.

-Ne me regarde pas comme ça, je vais pas te manger !

Gingka ne répondit pas et fonça sur l'autre.

-Ryugaaaaa !!

Les quelques mètres entre eux furent franchis en quelques millièmes de secondes. Ryuga failli presque se faire attraper, ne s'attendant pas à voir l'autre démarrer au quart de tour. Il esquiva au dernier moment le rouquin en faisant un pas sur le côté, puis détala à toute vitesse, Gingka à sa suite.

Il n'était pas spécialement venu pour se faire courser ; en allant acheter à manger pour son frère et lui, il avait simplement croisé le rouquin sur son chemin. Ce dernier avait l'air plutôt déprimé, cela avait aussitôt piqué la curiosité de Ryuga, qui l'avait donc provoqué. Mais il n'avait pas franchement le temps pour jouer à chat, Ryuto l'attendait chez lui !

Les passants regardaient les deux ennemis se courir l'un après l'autre ; les uns se faisaient bousculer, d'autres se contentaient de poursuivre leur chemin, certains les regardaient avec étonnement.

Ryuga évitait chaque obstacle avec facilité, le rouquin le suivait sans trop de mal. Ce dernier s'était habitué à slalomer entre les piétons et poteaux.

De temps en temps, le blanc jetait des regards derrière lui, vérifiant que son poursuivant suivait toujours la cadence. Il n'était pas déçu, Gingka avait beaucoup gagné en endurance par rapport à leurs premières courses poursuites. Ryuga avait un sourire amusé accroché sur son visage. Car oui, il s'amusait : l'adrénaline avait empli ses veines, tout ses mouvements étaient calculés, il se mouvait avec fluidité, tel une ombre dans les rues, seulement éclairés par les lampadaires alignés le long de la voie.

Gingka ne laissait pas réduire la distance, son écharpe flottant derrière lui, chaque pas claquant sur le pavé, il ne quittait pas le blanc du regard une seule seconde. Il n'avait d'autre objectif en tête que de capturer Ryuga, il ne pensait pas, agissait à l'instinct. Étrangement, l'excitation l'avait gagné, l'emplissant d'une énergie nouvelle. Sa détermination était à toute épreuve, il ne s'arrêterait pas de poursuivre l'autre tant qu'il ne l'aurait pas capturé.

Il courraient depuis un bon moment le long de l'avenue principale ; il s'étaient énormément éloignés de l'appartement du rouquin ; quand Ryuga bifurqua, traversant la rue à toute vitesse, faisant fi des véhicules. Arrivé sur le trottoir d'en face, il tourna pour emprunter une des rues adjacentes. Gingka fit de même.

La rue était beaucoup moins illuminée que l'avenue qu'ils venaient de quitter : seulement quelques lampadaires fonctionnaient encore, éclairant les trottoirs déserts. Les habitations s'alignaient de chaque côté. Un chien aboya au passage du blanc ; tentative de protéger la maison de ses maîtres ; puis de plus belle au passage de Gingka, quelques secondes plus tard.

Cela avait toujours été comme ça : c'était Ryuga qui menait la cadence, menant Gingka où il voulait, le rouquin l'aurait poursuivi jusqu'au bout du monde s'il le fallait. Même s'il avait s'agit d'un piège, le rouquin l'aurait quand même suivit. Mais celui-ci s'en fichait éperdument de la direction que prenait Ryuga, c'était plutôt excitant en fait, de n'avoir aucun contrôle sur leur itinéraire. Il redécouvrait la ville à chaque fois, le blanc le menant jamais au même endroit. Cela avait comme avantage qu'à présent, Gingka connaissait la ville comme sa poche !

Les rues défilaient les unes après les autres, mais les deux adversaires sentaient qu'ils ne pourraient plus tenir très longtemps. Ils passèrent sous un pont ; un train passa au même moment sur ce dernier, étouffant pendant quelques secondes le bruit de leurs pas.

Ils longeaient un quai depuis quelques minutes, quand Ryuga emprunta un escalier pour remonter une butte de terre qui longeait la rue d'à côté. Il grimpa les marches quatre à quatre, tandis que Gingka, lui, coupait en montant sur l'herbe.

Manque de chance, il glissa sur celle-ci et s'étala de tout son long. Voyant cela, Ryuga s'arrêta lui aussi, et s'assit sur une des barrières qui surplombaient la butte.

Le rouquin resta quelques secondes face contre terre, reprenant péniblement son souffle. Il bascula ensuite sur le dos et écarta les bras. Encore un peu essoufflé, Gingka contemplait le ciel. Ils étaient loin des lumières du centre-ville à présent, si bien que les étoiles brillaient de mille feux, illuminant la nuit de leur douce lumière.

Cette course lui avait fait un bien fou. Cela lui avait permit de de vider la tête et de chasser ses idées noires. Il ne l'avouerait jamais, mais il était plutôt reconnaissant envers Ryuga d'être venu à lui. Il prit une grande inspiration, un sourire étira ses lèvres, alors qu'il contemplait la vue incroyable que lui offrait la voie lactée.

Gingka tourna la tête, Ryuga était toujours là, il semblait l'attendre. C'était vrai que leur course avait été interrompue brusquement, mais maintenant que le rouquin était allongé sur le sol, il n'avait plus envie de bouger.

Ryuga finit par détourner la tête, le regard insistant de Gingka le gênait, surtout que ce dernier arborait un sourire des plus innocents. Comprenant que l'autre n'avait plus envie de continuer, il s'apprêta à quitter les lieux...

-Ryuga attends !

-Quoi ? Répondit Ryuga en faisant volte-face.

-Désolé, mais je vais plus pouvoir te poursuivre pendant un moment ; j'ai commencé une nouvelle enquête, ça risque de me prendre du temps...

Pendant quelques secondes, le blanc eu l'air déçu, mais cela ne dura pas longtemps. Il n'était pas nécessaire pour Ryuga de savoir ça, mais le rouquin tenait quand même à s'excuser d'avance... Pourquoi ? Il n'en savait rien lui même.

-C'est quoi ton enquête ?

La question surpris Gingka, mais il répondit tout de même :

-On doit appréhender un assassin qui tabasse les gens.

L'explication était rapide, mais en gros c'était ça.

-Un type qui tabasse les gens... ? Répéta le blanc, songeur.

Alors que Gingka allait partir, Ryuga l'arrêta :

-Reiji Mizuchi.

-Hein ?

Gingka se figea. Avait-il mal entendu ou le blanc venait de lui donner le nom du tueur mystérieux ?

Le rouquin mit quelques secondes avant de réaliser la pleine mesure de ce que Ryuga lui avait révélé. Leur enquête allait pouvoir avancer beaucoup plus rapidement à présent !!

-Des cheveux rouges avec une mèche jaune, des barrettes ridicules, une tête de malade mental et une dégaine de serpent ! Énuméra Ryuga, décrivant l'assassin.

Alors là, Gingka ne savait plus qui remercier de Ryuga ou du bon dieu ; il avait maintenant un nom, et un signalement ! Jackpot !
Le rouquin avait l'impression d'avoir gagné au loto !

-Tu le connais ? Demanda Gingka.

Il espérait secrètement que Ryuga n'était tout de même pas ami avec un dégénéré qui tuait tout sur son passage.

-Vaguement, j'ai dû le croiser deux-trois fois... Répondit Ryuga.

Puis la lueur de folie dans le regard de ce dernier s'alluma, il poursuivit :

-C'est une des seules personnes que je pourrais tuer sans remords !

Apparemment, le blanc n'avait pas l'air d'apprécier ce Reiji, et cela rassurait quelque peu Gingka. Ce dernier se demandait d'où Ryuga pouvait connaitre ce tueur et à quelle occasion il l'avait rencontré. Il était tellement perdu dans ses pensées, que lorsqu'il s'apprêta à poser la question, il s'aperçut que Ryuga n'était plus là...

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