Draft n°2

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La pluie faisait ressortir l'odeur des roses. C'était une légère pluie qui mettait fin à une semaine de chaleur intense. On sentait l'orage en l'air.

Remus était assis à l'entrée de l'hôpital psychiatrique de St-Mantgouste. Sur les escaliers, il regardait de ses yeux vitreux les gens passer et repasser. Entrer puis partir. Des infirmières aidaient les gens à monter les escaliers blanc, leur indiquait le chemin, les soutenaient pour ceux en larmes. Mais parmi tout ces visages, aucun n'était pour Remus.

Remus fumait doucement, regardant plutôt sa cigarette se réduire en poussière et la fumée se fondre dans l'odeur de la pluie plus qu'autre chose. Il n'aimait pas vraiment fumer, mais quand on lui proposait, il le faisait. Un avantage d'être interné depuis longtemps, on te prenait en pitié et on te laissait tranquille. 

En ce moment, Remus était en silence. Son autre partie semblait s'être tue depuis la dernière fois, qui avait été assez violente. Il en portait encore les marques. Il se souvenait, flottant dans son lit funéraire de sang, entre deux mondes. La peau si pâle que ses lèvres n'avaient plus de d'éclat, la sensation de se vider, d'être léger et que la voix avait enfin gagnée. Un "lui" avait enfin triomphé sur l'autre et s'était apprêté à la faire taire. Depuis, il n'arrivait plus à réfléchir, alors il fumait. La fumée s'échappait comme ses pensées de son cerveau. N'était-ce pas ironique qu'après avoir frôler la mort, qu'il ne trouvait rien à dire ? Silence radio, les violons étaient tacets.

- Hum hum. fit une voix.

Remus se retourna pour découvrir un homme avec de longs cheveux soyeux noirs, presque comme des racines. Ses yeux semblait francs mais brillait d'un éclat familier.

- Y a pas le droit du fumer. Fut ses premiers mots prononcés.

Le mystérieux homme lui prit le mégot des mains et inspira profondément, à la plus grande surprise de Remus qui pensait se faire engueuler. 

- T'es là pourquoi ? Lui demanda-t-il soupirant la fumée d'un air beaucoup plus décontracté que Remus. Il savait que c'était débile, mais fumer le seyait bien.

- Schizophrénie, mais l'autre est en silence depuis un moment. dit-il en jouant avec les cailloux du sol su bout de son pied. Il savait que ce calme n'indiquait rien de bon, sa rechute sera imminente et dévastatrice, mais il tenta de ne pas y penser et de se concentrer sur la présence de l'homme.

- Sodomie. Dit-il d'un trait en rigolant amèrement. Enfin, je suis l'envoyé de diable voyez-vous, je dois être honorer d'être laisser en liberté ! Continua t-il sarcastiquement. Tu ferais mieux de t'écarter avant que je te pervertie.

Remus le regarda et lui sourit. Ses tâches de rousseurs qui étaient parsemées aléatoirement sur son visage, elles avaient toutes une paires. Et parmi tout ces gens, toutes ces familles, il se sentait bien seul. Comme l'homme à ses côtés, tout le monde passait en le regardant d'un mauvais œil, comme s'il allait leur sauter dessus.

L'homme écrasa la cigarette. 

- Tu veux aller te promener ? Lui demanda le brun en indiquant de la tête la haie de rosier qui menait vers les jardins.

- Mais...il pleut !

- Justement, il n'y aura personne !

Remus aimait sa façon de penser. Il baissa la tête, sourit comme l'adolescent qu'il avait été avant d'être interné, il sourit comme il ne l'avait pas fait depuis longtemps et se leva. L'inconnu partit en premier en courant et Remus se prit en devoir de le suivre.

Durant cette escapade parmi les roses sauvages, Remus apprit son prénom : Sirius. Comme l'étoile. Et il trouvait que cela le correspondait plutôt bien. Son charme illuminait la pièce, son sourire rendait la météo clémente et les autres n'étaient pas comparables. D'abord, il avait cette beauté envoûtante, et ce corps qui criait qu'à être aimé. Sa façon de penser était honorable, et il était compréhensif. Silencieux parfois. Il l'avait prit par les mains et l'avaient délivrés de ses liens qui le rattachaient à sa condition. Ses bandages tombèrent au sol, dans un sentiment de délivrance. Ses poignets à l'air libre montrant sa bêtise.

Mais ce qui lui fit encore plus plaisir était de voir son regard sur lui. Un regard nouveau, rafraîchissant, sans jugements. Il lui plaisait, et entre-eux, ils n'avaient pas besoin de le cacher. Ils s'embrassaient s'ils le voulaient, ils s'aimaient s'ils en ressentaient le besoin. Pas d'explication, juste de la simplicité suprême. Se sentir entouré par quelqu'un d'autre que lui même pouvait être si réconfortant, Remus l'avait oublié, la sensation de la réalité. D'avoir à faire à quelqu'un de réel, de voir la fin d'un tunnel.

Et lorsque la nuit venait, Remus ressentait toujours cette envie de courir aux côtés de Sirius, entre les rosiers. Lorsque que les étoiles s'allumaient, il n'en voyait plus qu'une. Souvent il repensait à ce jour pluvieux.

Depuis, le paquet de cigarette s'était consumés, mais le feu avait trouver un nouveau carburant : leur amour. Et oui, Remus s'était trouvé une passion que la littérature ne pouvait lui offrir. De son regard il contemplait Sirius, regardait ses cheveux bouger à chacun de ses mouvements, regardait son regard s'éteindre lorsqu'il s'endormait, regardait son sourire fendre son visage.

Pendant la nuit noire il sentait les mains fraîches de l'homme entourer ses poignets meurtris. Il suffisait se fermer ses paupières et il retrouvait cette sensation de ses fines lèvres contre ses cicatrices, qui guérissait, remplissait ces gouffres d'horreur par des gouffres d'amour.

Avec lui, Remus était fou. Mais sa maladie n'était plus la schizophrénie, c'était juste de la frénésie, de l'adoration pour un esprit semblable, qui égalait ses attentes. Des âmes qui s'emboîtaient comme une clef dans une serrure, comme une pièce de puzzle. C'est ainsi qu'il le savait, qu'ils était fait l'un pour l'autre. Lui et son chevalier ardent, près pour le défendre de lui-même, prêt pour éclaircir son long chemin qu'était sa vie.

28/04/2021

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