Danaël

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Eeet cette fois-ci, c'est un OS écrit pour l'épreuve des deux heures :D

Il faut savoir que je voulais écrire sur la mort de Danaël depuis un long moment, et que j'ai au moins quatre brouillons différents dont je ne suis absolument pas satisfaite. Celui-là est potable, il me semble, mais j'en referai bientôt un autre, plus sombre, avec une Jadina encore plus désespérée. Une version un peu alternative du coup. Mais bon, il faut encore que je l'écrive.

Sujet : À partir de la scène où Jadina tue Danaël afin de faire mourir Anathos, décrivez la culpabilité qui monte chez la jeune magicienne, et qui ronge son cœur. 


  L'épée d'or avait transpercé le torse de Danaël avec une facilité insolente, comme si son corps n'avait jamais été que celui d'une poupée de chiffons, d'un jouet pour enfant, d'un amusement pour les Dieux et leur foutu destin.

Le sang avait jailli. Instantanément, laissant croire qu'il n'attendait qu'une simple opportunité pour partir, qu'il savait qu'il devait quitter cette coquille vide et fragile, qu'il ne désirait plus accomplir son rôle salvateur, qu'il avait patienté pour abandonné ce simple humain à son sort funeste. Et puis il avait glissé sur la lame,pour s'échapper encore plus vite de cette carcasse qui l'emprisonnait jusqu'alors. Une goutte avait rampé sur la main de Jadina, roulé le long de sa peau dévastée par ses propres blessures et sa sueur, atteint enfin son poignet, puis chuté, rejoignant le sol pour s'y écraser, disparaître, suivie d'une suivante, puis d'une autre, encore et encore d'autres de ses consœurs, beaucoup trop. La vie du chevalier s'était évaporée comme neige au soleil, mais laissait ses traces sur les doigts de celle qui l'avait fauchée.L'arme était tombée à son tour. 


Et puis, plus rien. Les souvenirs de la nouvelle cheffe des Légendaires se coupaient sur cette scène funeste.


La suite, se furent ses compagnons qui l'apprirent à la jeune femme. L'enterrement avait eu lieu dans la soirée même, pour que la dépouille de leur ami trouvent un refuge et ne souffre pas de l'attaque du soleil et des vermines et insectes. Il devait reposer dignement, pour que son âme rejoigne une terre paisible. De derniers hommages lui furent accordés ; chacun de ses proches lui offrit un dernier discours. "Le tien était parfait", avait assuré Gryf à la magicienne, qui ne se souvenait pourtant pas d'avoir ouvert la bouche.


Petit à petit, le comité réuni pour ces funérailles se dispersèrent. La chaleur d'un lit confortable et d'une soupe réchauffante leur semblait plus réconfortante que le froid de la nuit approchante, qui nourrissait la douleur qui blessait leur âme. Si bien qu'au final, après le coucher du soleil, il ne resta plus que la brune. Seule.


Là, enfin, elle reprit le contrôle de son corps. Sa mémoire recommençait ici, sous la lumière de la lune et de ses servantes étoilées, sous ce silence qui inondait cette parcelle du monde, face à cette pierre tombale et ces fleurs qui l'entouraient, l'ensevelissaient comme la terre ensevelissait le corps de Danaël.


Les jambes de la jeune femme cédèrent, aussi brutalement que le fonctionnement de ses souvenirs. Elle chuta, s'écrasant sur le sol brut, dur, et glacial. Ses épaules s'affaissèrent, laissant ses bras pendre lamentablement, et elle leva la tête vers les cieux.


Pourquoi les astres brillaient ils ? Pourquoi continuaient ils d'agir comme si rien n'avait changé ? Pourquoi ne pleuraient ils pas, eux aussi ? Ne regrettaient ils pas la perte d'un être aussi lumineux ?


Le regard de Jadina tomba sur ses mains, et elle les mit devant elle pour mieux les voir. Des tâches ternes fonçaient sa peau mate. Le sang de son amant.


Son souffle se coupa. Puis, un instant plus tard, ses bras se mirent à trembler, tout autant que ses lèvres. Les larmes lui venaient enfin : jusque là, rien, comme si elle était indifférente à cette situation, tel un pantin. La première s'échappa de son œil, dégringola ses joues, et disparut dans ses vêtements, s'y jetant à toute vitesse. A la manière de la vie du blond, elle fuyait aussi vite qu'elle le pouvait.


Alors comme ça, c'était fini...


Un soubresaut plia la cage thoracique de la magicienne en deux.


Non, elle ne pouvait pas y croire. Elle ne pouvait pas accepter qu'elle ne vivrait jamais aux côtés du chevalier, qu'elle ne bavarderait plus avec lui, qu'elle n'entendrait plus jamais le son de sa voix, qu'elle ne pourrait plus jamais goûter à ses lèvres si envoûtantes, qu'elle ne pourrait plus se réfugier dans ses bras, qu'elle ne se perdrait plus jamais dans ses yeux azur, qu'elle ne pourrait plus jamais observer son doux sourire.


Et pourtant, il lui faudrait l'accepter.


Quelques nuages passèrent devant la lune, masquèrent les étoiles.


Pourquoi fallait il qu'un être aussi parfait disparaisse ? N'aurait pas pu mourir, elle, la princesse pourrie gâtée, à sa place ?


Ah, elle haïssait ce dieu maléfique, elle haïssait cette adulte mystérieuse, elle haïssait le destin, ces autres divinités à la con qui n'avaient encore rien fait pour eux, elle haïssait ce monde pourri jusqu'à la moelle, elle haïssait la vie pour l'avoir séparée de son amant. Ses sanglots brisaient le calme de la nuit.


Puis un songe traversa son esprit. Brutalement, d'un seul coup, sans prévenir ; comme la mort, en somme.


La seule à blâmer, ici, c'était elle. Elle, Jadina d'Orchidia, maintenant meneuse des légendaires, magicienne et salvatrice d'Alysia.


A cause de qui avait il quitté les faucons d'argent ? Elle.


A cause de qui la pierre de Jovénia avait elle été brisée ? Elle.


A cause de qui Danaël avait été déconcentré la veille de la première catastrophe ? Elle.


A cause de qui Anathos n'avait il pas été vaincu du premier coup ? Elle.


A cause de qui Danaël était mort ? Elle.


Si elle avait été plus forte, elle n'aurait pas été enlevée par Darkhell ; elle aurait aussi pu le défaire, plutôt que de laisser l'artéfact magique se casser ; elle aurait pu laisser le chevalier se préparer convenablement avant le premier affrontement ; elle aurait pu insister pour rester avec lui et Gryf et vaincre l'éternel directement ; elle aurait pu trouver un moyen de le sauver.


La seule chose qu'elle avait pu offrir à son groupe était sa misérable lâcheté.


Tout était de sa faute.


Elle haleta, et tenta de revoir encore ses mains ; il faisait si noir qu'elle ne distinguait que la forme de ses membres.


Ainsi donc, même les astres l'abandonnaient, elle, la criminelle.


Elle le méritait, après tout...


Ses bras retombèrent le long de son corps. Ses larmes s'étaient taries, la laissant seule à leur tour. Il ne lui restait plus que ce noir imparfait qui enveloppait le monde, cette obscurité glaciale et macabre. Cela lui correspondait bien, après tout. Elle y retrouvait la noirceur de son âme, souillée par le mal, par le crime. Par ses crimes, les deux qu'elle avait déjà commis, ces deux vies qu'elle avait déjà fauchées. Celle de l'être qu'elle aimait le plus au monde, mais également celle de Saryn.


Celui lui semblait si évident, maintenant... Comme avait elle fait pour se voiler la face aussi longtemps ? Comment avait elle osé fermer les yeux si cet acte, si monstrueux, qui remontait déjà à des années ?


Et puis...


Tout était clair, maintenant. Seuls des actes barbares illustraient sa vie. Comment oublier l'accident du Kracolac, de l'oeil perdu de son cousin ? Comment oublier la haine qu'elle portait à sa mère, qu'elle aurait pourtant dû remercier de l'avoir mise au monde ? Comment oublier ce baiser volé à Vangelis, et le dégout qui avait dû le saisir ? Comment oublier sa tante, Invidia, qu'elle avait laissée mourir ? Comment oublier tous ces Faucons d'argent, morts pour la protéger alors qu'ils avaient une vie, une famille ? Comment oublier Halan, qu'elle avait lamentablement abandonné pour satisfaire ces besoins égoïstes ? Comment oublier tous les innocents qu'elle n'avait pas sauvé, avant Jovénia ? Comment oublier ceux qu'elle avait ignoré pendant ces deux dernières années ?


Ainsi, elle n'avait jamais été plus qu'une bête destructrice, pendant toutes ses années... Aveugle, en plus de ça...


Son ultime sanglot sonna comme un rire de folie.


Elle se releva, difficilement. Le monstre tenait avec peine sur ses jambes tremblantes, vacillant. Sa culpabilité était insoutenable.


La lune ne daignait plus se montrer. Son blâme silencieux resserrait le voile noir de la nuit autour de la magicienne, laquelle, sans trop savoir pourquoi, ôta le ruban qui retenait ses cheveux pour les laisser retomber dans son dos. Peut être ressemblait elle moins à une héroïne, maintenant, et qu'elle se rapprochait plus de la créature misérable qu'elle était.


Que ne donnerait elle pas pour effacer ses erreurs.. Mais qu'avait elle à offrir ? Que possédait elle, à part son esprit souillé, et le poids de ses immondes pêchés ? Méritait elle seulement d'avoir une chance de se repentir ?


Elle l'ignorait ; mais son cœur, gangrené par les remords, lui susurrait que non.


Alors fallait il encore qu'elle vive ? Ne serait-ce pas mieux pour elle de briser les chaînes de la vie, qui la retenaient ici ? Ne pouvait elle pas plutôt danser dans les bras de la mort, et trouver le repos , elle aussi, et dormir pour l'éternité ? Sa place n'était elle pas à côté de ses victimes ? Une bourrasque de vent souleva sa chevelure ébène, qui vint lui gifler le visage. Était ce un signe ? Oui, quoi d'autre ?


En soupirant, elle sentit son âme se resserrer, se replier sur elle même, tordue par l'amertume. 

Elle venait de recevoir l'ordre de vivre, elle le devinait. Cela lui semblait évident.

Son châtiment serait de rester sur cette terre pleine d'impuretés, en portant le fardeau de ses erreurs sur ses frêles épaules. La vie serait sa lente agonie. Il s'agissait du prix à payer pour la vie du chevalier, qu'elle avait volé sans scrupules.


Elle avait besoin de lui plus que jamais, de le voir, vivant, de savoir que tout ceci n'était qu'un rêve ; mais non, il s'agissait de la terrible et cruelle réalité, qu'elle devrait affronter seule. Autour d'elle, le vent hurlait. Il se déchaînait, comme elle aurait voulu le faire. Mais elle n'en avait pas le droit, elle, la seule fautive dans toute cette histoire.


Sans s'en rendre compte, elle se mit à marcher. Ses pas, lents, incertains, la menèrent jusqu'à une falaise. Autour d'elle, rien, mis à part de l'herbe sèche, malmenée par le temps. La vie semblait s'être arrêtée, ici. Tout semblait mis en place pour lui rappeler que ses mains étaient tachées de sang, et qu'elle devait en payer le prix. Un nouveau soupir s'échappa de ses lèvres desséchées, puis elle frissonna, son corps supportant mal la morsure de cette nuit glacée. Alors elle fit demi tour, et retourna devant la tombe de son amant. Le silence l'emprisonnait, lui aussi. Elle plongea ses doigts dans ses poches, pour les réchauffer comme elle le pouvait ; ils rencontrèrent un morceau de tissu gelé, et que la jeune femme reconnu immédiatement.


Un morceau de la cape de Danaël.


Elle le sortit de sa cachette, osant à peine toucher ce vestige. Elle revit immédiatement la silhouette de l'amour de sa vie, épée à la main, et puis son sourire, ce sourire qui lui manquait déjà tant, et qui la hanterait sans doute pour le restant de sa vie, souvenir immuable et éternel. Le cœur de la magicienne, déjà meurtri, se serra plus encore.


Et puis elle noua cette relique autour de son poignet. Ainsi, elle n'oublierait jamais ce qu'elle avait fait, tous les pêchés dont elle était coupable, toutes les erreurs qu'elle devait payer. Comme ça, le chevalier serait toujours à ses côtés.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro