Dans l'intimité de Baker Street

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- Hem...Sherlock ?

Le prénommé ouvrit un peu son oeil gauche en direction de la voix.

- Hmh...fit-il, la voix endormie par ses heures passées dans son palais mental.

D'un seul coup d'oeil, non, juste à sa démarche, Sherlock avait déduit ce que John voulait lui demander. Il avait d'abord soupiré avant d'entrer dans l'appartement, puis serré ses poings et marchait de manière soldate, se voulant professionnel et direct, tel le soldat qu'il était. Puis sans prendre en compte le nombre de fois qu'il s'était humecté les lèvres, et sa voix raclée à cause de son embarrassment.

Il voulait lui demander d'apprendre à danser.

Pour son mariage. Bien sûr.

Mais Sherlock sourit, de son air vicieux que John connaissait si bien.

- Oh, tu ne peux pas utiliser ta ''science de déduction'' pour deviner-

- Je ne devine pas, le coupa le détective.

- Pour déduire ce que je veux te demander ?

Sherlock prit un malin plaisir à le regarder, être gêné.

Deuxième étape dans le comportement de John H. Watson :

Les battements de cils, le sourire exaspéré, le regard sur le côté comme pour chercher soutiens dans un public imaginaire.

- Sherlock, espèce de sociopathe, tu aimes me torturer.

- Tu vois, tu peux quand tu veux. Aller, plus vite que ça.

- Bien. Voudrais-tu m'apprendre à-

- Danser, compléta Sherlock en se levant. Sois plus gallant quand tu dansera avec Mary, John. Je suis pas sûre que tes ''hems'' lui conviendront comme invitation.

- Oui oui, mais tu n'es pas Mary.

- Effectivement... Répondit Sherlock, plus blessé qu'il ne l'aurait voulu.

John, se rendant compte du malaise qu'il avait causé jura et pris sur lui. Son ami était déjà assez aimable pour accepter de l'apprendre à danser, et lui, rendait la tâche plus compliqué encore. Pourquoi fallait-il que tout soit plus compliqué entre eux ?

- Mon Dieu, je n'en reviens pas que je fais ça, mais, voudrais-tu me faire l'honneur de danser avec moi, euh...Sherlock ?

L'homme releva sa tête et John fut frappé par sa beauté. Les rideaux à moitié tiré rendait l'obscurité absorbante. Et dans toutes ces noirceurs, un seul rayon arrivait sur le visage de Sherlock, rendant ses yeux bleu électrique.

Sherlock accepta alors la main de John, et ils sentirent tout deux un contact électrique entre eux-deux.

Ce n'était pas bien. Mary, il allait épouser Mary.

- Bien, hem...

Est-ce que le grand Sherlock Holmes était gêné ? Est-ce que John avait réussi après toutes ces années à l'embarrasser ? C'était vraiment une journée hors du commun. Mais n'était-ce pas ainsi, lorsqu'on faisait partit de l'entourage du détective ?

- Alors tu mets ta main là, non, plus bas. Aller John, personne ne nous verra. Voilà, ici. Et maintenant, je suppose que vous danserez sur une valse-

- Suppose ? Sherlock, c'est toi qui compose notre morceau d'ouverture.

- Oui bon... Je compterai en ternaire.

John hocha la tête, et alors que Sherlock commençait à compter - Un deux trois, Un deux trois - le blond gardait les yeux virés sur ses pieds.

Au moins la synchronisation n'était pas un problème, avec son passé militaire il suffisait qu'il soit juste un peu plus fluide et ce serait bon.

- John. John ! Si tu veux danser il faut que tu détendes, et surtout, que tu me regarde. Le regard est très important dans les danses, même si je ne comprends pas...

Encore une fois, Sherlock agissait comme s'il était supérieur à l'humanité entière, que la sensibilité du toucher et du regard, de ses trois autres senses ne l'atteignait pas.

Pourtant il savait qu'il se mentait à lui même.

Car il ne voulait pas se l'avouer, qu'il était tombé amoureux de son meilleur ami. Qu'il avait souvent imaginé danser avec lui lorsqu'il s'entraînait dans sa chambre.

Et lorsque de sa main il toucha le menton du plus petit pour qu'il le regarde, son coeur s'emballa. Il sentait les doigts fermes de son soldat s'agripper sur sa chemise et pincer doucement sa chaire, puis son regard planté dans le siens.

Il fallait dire quelque chose, oh Dieu, il le fallait.

- Tu vois, c'est facile.

John ne répondit pas. Il ne comprenait pas ce qui se passait. Il était captivé par la voix grave de Sherlock qui avait reprit son compte. Ils valsaient, tout les deux, dans l'intimité de Baker Street, et il souhaitait que ce moment s'éternise.

À force de tourner, John avait l'impression qu'il se trouvait de plus en plus proche de Sherlock, comme les planètes gravitant autour du Soleil, dans ce système que son ami avait eu l'audace d'effacer.

Car au final, qu'était un John sans son Sherlock ? Et qu'était un détective sans son médecin ?

Dans un accord commun, ils ralentirent, et John enfouit son visage dans la nuque de Sherlock. Il n'avait jamais remarqué avant qu'il utilisait du parfum.

Doucement, les mains du détective se placèrent, incertaines, dans le dos de John.

Son John, le seul homme qui l'eût jamais vu, le seul homme qu'il eût jamais aimé.

John commença à pleurer. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi ses émotions montaient en lui comme des montagnes russes. Dans moins d'une semaine il serait un homme marié. C'était peut-être le stresse, accumulé avec le que c'était sûrement la dernière fois qu'il vivrait plein temps ici, qui le mettait dans cet état...

Oui, ça devrait sûrement être cela.

- Si ton mariage ne fonctionne pas, on pourras toujours fuir, car au final c'est toujours toi et moi contre-

- Le reste du monde.

- Le reste du monde, dirent-ils en même temps.

John rit un peu, mais c'était toujours triste. Sherlock commença un mouvement de main pour sécher ses larmes, mais rabattit son bras. Le blond à la place soupira et donna une tape amicale sur l'épaule de Sherlock.

- Merci pour la leçon.

Et il s'en alla laissant Sherlock seul dans l'obscurité du salon, un gros soupir dans la poitrine.





Ce qu'ils ne savaient pas, c'était que John n'avait pas refermé la porte après son arrivée. Et Mrs. Hudson, les voyant valser avec tous ces sentiments dans les yeux les prirent en photos.

- Un jour, un jour... se dit-elle en soupirant, refermant doucement la porte derrière eux pour ne pas gêner.

Ses garçons pouvaient prendre tout le temps qu'ils voulaient, mais une chose était sûre, on n'avait pas vu plus beau couple ensemble.
Car c'était et serait toujours...

Sherlock et John, les deux contre le reste du monde
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