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Marie-Laure, une main sur la rampe de l'imposant escalier, le regard sombre tourné vers l'étage, posa un pied sur la première marche. Bien décidée à faire entendre sa colère à l'homme qui se terrait encore dans sa chambre, elle s'apprêta à faire un pas de plus quand des éclats de voix lui parvinrent aux oreilles. Intriguée, elle s'arrêta et fit quelques pas en arrière. Elle tandis l'oreille, soudain un brin plus inquiète que furieuse. Sur ses gardes, elle se dirigea à nouveau, pas à pas, vers le centre du hall et jeta un coup d'œil à toutes les portes qui l'entouraient afin de savoir d'où pouvaient bien venir ces cris.

Après quelques secondes de silence, un nouvel éclat de voix contenu par les murs du salon retentit néanmoins jusqu'à Marie-Laure. Celle-ci grimaça. Peut-être que finalement, c'était en effet bien mieux qu'elle ait été mise à l'écart de la discussion entre Alice et sa mère... Elle se sentit alors mal à l'aise de se retrouver au milieu de tout ça. La jeune fille joua avec le tissu de sa robe, le regard rivé sur la porte d'entrée et sur les fenêtres.

-"Mais qu'est-ce que je peux bien faire?" Souffla-t-elle, désespérée. Les femmes de la famille Kingsley avaient toujours eu la réputation d'avoir un caractère fort et têtu. Un peu comme elle en fait, mais elle n'était pas de la famille et en cet instant, la jeune écossaise ne se sentait pas du tout en position de prendre parti. D'un côté, un étranger se retrouvait du jour au lendemain dans la chambre d'amis sans plus  d'explications de la part d'Alice et d'un autre... Marie-Laure soupira. Pour une fois, son amie n'avait pas été assez contentieuse dans ce qu'elle faisait. Imposer cet étrange homme dans la maison de sa mère avait été une erreur si elle avait pensé, ne fut-ce qu'une seule seconde, qu'elle pourrait échapper à une discussion comme celle-ci.

Marie-Laure se sentait plus compréhensive envers Mme Kingsley qu'envers Alice et elle se sentit donc un peu coupable de ne pas être sûre de pouvoir soutenir sa meilleure amie si elle venait à lui demander de l'aide. Mais Mr. Sparrow ne s'était pas encore expliqué, il allait d'ailleurs devoir lui donner de bonnes explications pour avoir gâché la réception du Dr. Bennett, mais si ça trouve, il était quelqu'un de parfaitement convenable. Elle regarda le haut de l'escalier et lâcha un soupire. Méritait-il vraiment qu'une jeune demoiselle, furieuse, vienne lui jeter au visage toute sa frustration parce qu'elle n'avait pas pu embrasser son cavalier à cause de lui?

"Oui!" Cria une petit voix dans sa tête tandis que ses sourcils se fronçaient en repensant au motif de sa colère. Elle serra le poing et reprit son chemin vers l'étage d'un pas décidé quand une porte s'ouvrit. Un bref instant, les voix de Alice et de sa mère se firent plus fortes quand un domestique sortit de la pièce où elles étaient avant que celui-ci ne referme la porte aussi rapidement que possible. Marie-Laure s'arrêta à mi-chemin dans l'escalier et le regarda avec un sourire amusé, il s'agissait d'un autre homme bien plus jeune que celui qui lui avait fait barrage dans la salle à manger.

-"Et bien, c'est comme ça tous les jours?" Demanda-t-elle au dit-jeune homme qui sursauta quand il remarqua la présence de la jeune femme au dessus de lui. Le pauvre avait une mine déconfite et semblait nerveux.

-"Non Mademoiselle. Enfin, ce n'est pas tous les jours que Mademoiselle Kingsley ramène... Hum..." Il sembla chercher ses mots, peut-être ne voulait-il pas être impoli, mais peu importe le mot qu'il emploierait, Marie-Laure serait certainement d'accord avec lui. C'est pour cette raison qu'elle termina sa phrase pour lui, sur un ton moqueur:

-"'... un parfait inconnu sans le moindre signe d'éducation aux convenances sociales?" Elle devait tout de même rester polie, elle aussi. Le domestique acquiesça, soulagé de ne pas avoir à devoir s'expliquer sur ce qu'il pensait de tout ça et s'apprêta à repartir en vitesse vers la cuisine quand Marie-Laure l'arrêta une fois de plus.

-"Dites-moi... Vous m'avez bien l'air nerveux..." Elle descendit quelques marches pour venir se placer à la hauteur du jeune domestique qui semblait vouloir fuir son regard et continua:

-"Est-ce que tout va bien là-dedans?" Demanda-t-elle finalement en désignant d'un mouvement de la tête le salon. Elle était toujours en colère et un peu vexée par les récents événements mais cela n'empêchait pas qu'elle puisse se faire du souci pour son amie.

-"Je ne sais pas si je suis autorisé à..." Commença-t-il d'une voix hésitante soudain embarrassé. Marie-Laure serra les dents et soupira, exaspérée. Elle le coupa dans sa phrase en sautant sur le sol des deux marches qu'il lui restait à descendre et lui lança:

-"Je ne peux pas savoir, c'est ça?! Y a-t-il seulement quelqu'un ici qui voudra bien répondre à mes questions?" S'exclama-t-elle à nouveau irritée par ce qu'on lui cachait. Marie-Laure était comme ça. Un temps son tempérament était de feu, ses sentiments l'emportaient sur tout, même sa raison, ce qui la conduisait à faire souvent les mauvais choix, comme peut-être, aller trouver Mr. Sparrow dans sa chambre... Et un autre moment, sa conscience lui disait que tout irait bien que tout allait s'arranger. Mais encore une fois, la colère avait refait surface et elle sentit que rien ne pourrait l'empêcher de tenter une troisième fois de monter ces escaliers une bonne fois pour toute sans être interrompue. Cependant, quelque chose chez ce jeune homme l'intriguait.

-"Je suis désolé Mademoiselle, veuillez m'excuser." S'empressa de dire le jeune homme en se mordillant la lèvre du bas d'anxiété en s'inclinant légèrement avant de tourner les talons. Il crut être sortit d'affaire quand un raclement de gorge le fit se retourner à contre-coeur.

-"Je doute que ce ne soit à cause de ce qui se passe entre Mademoiselle Kingsley et sa mère qui vous rende aussi anxieux... Qu'est-ce que c'est?" Demanda Marie-Laure en levant un petit sourcil et en croisant les bras. En vérité, elle n'en avait rien à faire, elle voulait juste faire payer à ce pauvre domestique le fait qu'elle ne puisse décidément pas savoir ce qu'il se passait avec son amie. Elle attendit sagement qu'il choisisse ses mots en le fixant de manière insistante de ses grands yeux bruns.

-"Mademoiselle Alice a reçu une visite il y a de ça une vingtaine de minutes." Lâcha-t-il finalement. S'attendant à tout sauf à ça, la jeune femme, surprise, décroisa les bras et son regard se fit interrogateur. Ses plans pour aller "s'expliquer" avec Mr. Sparrow s'envolèrent un instant. Pour le jeune homme, sa déclaration fut comme si un immense poids s'était levé de ses épaules.

-"Que voulez-vous dire? Est-ce à ce propos qu'elles ont une discussion aussi... animée?" S'étonna Marie-Laure ne sachant soudain plus quoi penser. Et elle qui pensait que c'était à cause de ce fameux étranger...

-"Non pas du tout! Mademoiselle Kingsley ne sait pas qu'elle est attendue." S'empressa-t-il d'expliquer. Donc il s'agissait bien d'une dispute à propos de l'homme à l'étage.

-"Oh, très bien... Hum... Attendez une minute! Alice est attendue? Vous voulez dire qu'elle a une visite et que cette personne est toujours en train d'attendre? Et vous ne l'avez pas prévenue!" S'exclama Marie-Laure encore plus étonnée qu'elle ne l'était déjà avant. Encore une fois, le domestique fuit son regard.

-"Et bien, c'est à dire que... Cette personne attend toujours dans la bibliothèque et... Je n'ai pas vraiment eu le loisir de m'exprimer..." Bafouilla-t-il.

C'est alors que tout s'éclaira pour la jeune femme qui comprit pourquoi le domestique était dans un tel état. Elle se sentit mal d'avoir été un peu brusque avec lui alors que le pauvre se trouvait dans une situation bien délicate. D'un côté, ses employeurs se disputaient et il n'avait en aucun cas, le droit de les dérangées à moins de se faire expulser de la pièce comme ça venait certainement de lui arriver, et de l'autre, une personne attendait depuis plusieurs dizaines de minutes dans la bibliothèque. Le jeune homme se retrouvait dans une impasse.

-"Oh.. Je..." Marie-Laure porta une main à son front et ferma les yeux un bref instant en inspirant longuement. Sa rancoeur envers Mr. Sparrow allait devoir attendre avant de pouvoir être exprimée, les convenances l'obligeant à faire quelque chose.

-"Laissez-moi m'en occuper, ne vous pressez pas. Attendez que Mademoiselle et Madame Kingsley aient fini de discuter avant d'intervenir à nouveau. Je m'occupe du visiteur." Décida-t-elle prestement en entendant un nouvel éclat de voix de l'autre côté du mur. Le sourire lumineux que le jeune homme lui lança en guise de remerciement la fit sourire en retour. Elle avait certainement fait sa bonne action du jour.

Elle se mit rapidement en route pour la bibliothèque de la maison qu'elle savait se trouver au fond d'un couloir sur la droite en entrant dans le hall d'entrée. Depuis qu'elle séjournait ici, la jeune femme n'avait toujours pas eu l'occasion d'y passer un peu de temps, de jeter un coup d'œil aux ouvrages que possédait la famille Kingsley. Elle adorait pourtant lire mais elle avait découvert tant de nouvelles choses et nouvelles personnes en si peu de jours... Arrivée devant la porte de la pièce où attendait le pauvre homme ou la pauvre femme depuis maintenant au moins une bonne demi-heure, Marie-Laure s'arrêta, perplexe. La porte était légèrement entre-ouverte et aucun bruit n'était perceptible. Peut-être le visiteur, lassé d'attendre, était-il repartit?

Marie-Laure se pinça les lèvres, elle ne savait même pas de qui il s'agissait, un homme, une femme? Dans sa précipitation, elle n'avait même pas demandé au domestique le nom de ce visiteur! Elle ne sut pas pourquoi, mais quand elle posa sa main à plat sur la porte afin de l'ouvrir, son estomac s'était noué sous l'anxiété. Elle n'avait pas l'habitude de faire la conversation avec des inconnus, elle, si timide. Surtout qu'il s'agissait de quelqu'un pour Alice. Un économiste? Un homme d'affaires? Ou juste une amie dont elle n'aurait pas entendu parler? Peu importe qui se tenait derrière cette porte, elle allait devoir faire gagner du temps à Alice...

Elle poussa doucement la lourde porte en bois de chêne qui, à son plus grand soulagement, ne fit aucun bruit quand elle s'ouvrit. La jeune femme se souvenait d'avoir vite fait le tour des pièces de la maison, il y avait deux-trois jours, mais dans la lumière du soleil de cette fin de matinée, la bibliothèque, dans un style victorien, l'éblouit une fois de plus par sa beauté. Tout était en bois, le sol, les escaliers qui menaient au second étage, la longue table de travail au centre de la pièce ainsi que les étagères contrairement au reste de la demeure qui prônait le marbre et d'autre matériaux en pierre.

Elle s'engouffra dans la grande pièce et resta un petit moment muette d'admiration devant les rayons du soleil qui passaient par les hautes fenêtre, illuminer les reliures des vieux livres qui tapissaient les murs de toutes sortes de couleurs différentes. Elle inspira profondément en fermant brièvement les yeux pour humer l'odeur du vieux papier et de l'encre dont chaque livre était imprégné. Son regard suivit le contour de la pièce et vinrent se poser finalement sur le fameux visiteur, assis dans un siège, près de la fenêtre. Il ne l'avait toujours pas vue, la tête plongée dans un livre qu'il tenait d'une main. Marie-Laure, intriguée l'observa sans mot.

Il s'agissait d'un homme dans la fleur de l'âge, habillé d'un costume des plus élégants. Tout dans sa tenue, dans sa posture, laissait penser qu'il était bien un homme d'affaires, et pas n'importe quel homme, le genre de personne haut-placée, importante. Son visage, éclairé par le soleil, était clair mais légèrement bronzé. Il avait surement dû beaucoup voyager. Marie-Laure ne put nier qu'en plus d'être élégant, il était très plaisant à regarder,... Ses cheveux bruns, légèrement décoiffés, sa carrure qui laissait sous-entendre qu'il prenait régulièrement soin de lui, ses grands yeux d'un marron semblables aux siens et son bouc soigneusement taillé lui procuraient un charme irrésistible. Soudain, l'homme releva son regard et le planta dans celui de la jeune femme qui n'avait pas fait un seul mouvement.

Marie-Laure frémit et sursauta de surprise tandis qu'elle rougissait légèrement d'avoir été prise la main dans le sac en train de le détailler si... indécemment. Mais le visage de l'homme qui se leva prestement en abandonnant son livre sur une petite table derrière lui pour venir la saluer, se fendit d'un sourire charmeur et quelques rides apparurent aux coins de ses yeux ponctués d'une lueur chaleureuse.

-"Bonjour, Mademoiselle...?"

-"Hum... Dooremont, Mademoiselle Dooremont." Répondit-elle rapidement, un peu impressionnée par l'homme qui la dépassait de deux têtes. L'homme s'inclina et déposa un baiser sur sa main en lui faisant un clin d'œil.

-"Je... Je suis désolée... Enfin, je veux dire, pour l'attente. Mademoiselle Kingsley est... occupée pour l'instant. Je ne sais pas pour combien de temps encore mais... Si vous voulez quoi que ce soit, je peux m'en charger. Un verre d'eau, du thé peut-être?" Proposa-t-elle, gênée. Pour toute réponse, l'homme sourit et se tourna vers la porte à l'instant où un domestique entra dans la pièce. Il poussa une exclamation de joie et se précipita vers le jeune homme qui avait prévenu Marie-Laure de la présence de ce visiteur quelques minutes plus tôt. En quelques gestes, l'homme avait débarrassé le domestique du plateau qu'il tenait entre ses mains et l'avait renvoyé hors de la pièce, pour déposer soigneusement la précieuse boisson qu'il avait demandé sur la table.

Marie-Laure leva un sourcil interrogateur. Qu'est-ce qui pouvait bien autant mettre cet homme de bonne humeur? Elle s'approcha de quelques pas et se pencha légèrement en avant pour essayer de distinguer ce qui se trouvait sur le plateau d'argent.

-"Du whisky? À cette heure?" Ne put-elle s'empêcher de s'exclamer. Elle s'en voulut dès l'instant où elle avait prononcé ces mots, cette remarque pouvait être reçue comme une marque d'impolitesse. Mais encore une fois, l'homme se tourna vers elle avec un regard amusé et lui désigna un verre.

-"Vous en voulez?" Lui demanda-t-il en se servant.

-"Hum... non, non, c'est gentil." Répondit-elle, étonnée. Quel gentleman proposait à une demoiselle un verre de whisky à 11 heure du matin? Elle le regarda boire une longue gorgée et savourer le goût du liquide ambré en fermant les yeux quelques secondes. Elle n'osa plus prononcer un mot, ne sachant toujours pas de qui il s'agissait.

Comme s'il avait lu dans ses pensées, le gentleman reposa son verre et revint vers elle, sans se défaire de ce petit sourire charmeur que Marie-Laure lui suspectait de toujours porter en présence de femmes.

-"Oh, je suis impoli, veuillez m'excuser. Je suis un homme d'affaire, américain, je travaille dans l'économie, vous avez sûrement dû déjà voir ma photo dans les journaux..." Commença-t-il avec une certaine fierté.

Marie-Laure le regarda sans prononcer un mot, fouillant dans sa mémoire mais ne se rappela pas d'avoir déjà vu cet homme où que ce soit. De plus, son accent américain fort prononcé montrait qu'il ne devait pas être en Angleterre depuis bien longtemps. Finalement, elle secoua la tête, négativement. L'homme afficha alors un profond air de surprise.

-"Non? Tiens... Moi qui pensait que ma réputation m'avait précédé jusqu'ici... Enfin, c'est précisément le cas évidemment, mais alors... Vous n'êtes pas d'ici n'est-ce pas? Et vous n'êtes pas du monde des sciences économiques?"

La jeune femme ouvrit la bouche mais ses lèvres s'étirèrent d'elles-mêmes pour former un grand sourire qui se mua en un léger rire. En général, elle détestait et ne pouvait en aucun cas supporter les personnes aussi narcissiques que cet homme, mais celui-ci avait dans sa façon de se vanter... quelque chose de naturel. Oui, étrangement, son narcissisme lui allait bien.

-"Dites-moi votre nom, qu'on en finisse!" S'exclama-t-elle, toujours en riant. L'homme lui rendit son rire et s'inclina, tout sourire.

-"Je me présente, Mr. Stark de "Stark Industrie" pour vous servir."

Marie-Laure s'arrêta de rire instantanément. Bien qu'elle n'ait jamais vu cet homme auparavant, son nom, sa réputation, ses inventions, avaient fait le tour du globe. Mr. Stark s'était fait un nom, même pour les gens comme elle qui ne se tenaient pas forcément informés de l'actualité économique. Impressionnée et agréablement surprise, elle se détendit enfin, la tension de toute cette matinée s'envolant d'un coup. Ses doutes au sujet du Dr. Bennett, sa colère envers Mr. Sparrow, son mécontentement envers Alice, tout sembla disparaître pour un temps.

Cet homme, rien qu'en étant lui-même, après lui avoir adressé seulement quelques mots, avait réussi, malgré son humeur massacrante, à la faire rire.
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Nouveau personnage important pour le reste de l'histoire! 😄😄
Alors que dites-vous de Tony Stark alias Iron Man qui nous rejoint?
Merci aussi pour tous vos commentaires, j'apprécie énormément! 🤗❤️

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