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Coline ne sait pas si elle tombe de très haut ou monte de très bas quand elle entre dans la chambre d'Isidore. Il lui montre son lit et elle inspecte les environs. Elle est déjà venue plusieurs fois dans cette chambre, et jamais encore elle n'avait remarqué à quel point elle reflétait la personnalité du blond.

Il s'allonge sur son tapis et caresse un de ses chats. Co' s'assoit sur son lit, encore un peu perturbée parce qu'elle a réalisé en bas de chez Anatole.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demande-t-il en se redressant.

Elle sait qu'il est sobre. Il n'a rien touché, même pas une goutte d'alcool.

— T'es toute silencieuse.

— Je suis fatiguée, répond-elle simplement.

Isidore la regarde, d'un air troublé.

— T'es pas bourrée j'espère.

— Non, j'ai presque rien bu, avoue-t-elle sincèrement.

Il enlève son gilet et le lance sur Coline qui le roule en boule, prête à le renvoyer.

— Souris un peu, t'as l'air ailleurs, raille-t-il.

La blonde déglutit. Gênée d'être celle qui instaure un silence inconfortable. Argh, que ça la soûle.

— Pourquoi t'es descendu de la soirée ? interroge-t-elle de but en blanc.

Le blond se met en tailleurs et laisse ronronner son chat.

— Parce que j'avais pas envie de te voir partir, je crois.

Son « je crois » sonne étrange. Comme si les deux se regardaient d'un œil nouveau. Elle ose à peine répondre. Le voir la rejoindre l'a touchée, mais elle ne l'avouera jamais.

— Isidore ?

— Ouais ?

Coline ne peut s'empêcher d'être un peu honnête avec lui ce soir tout de même :

— Je sais pas pourquoi, mais je suis gênée. Fin je sais pas... C'est... bizarre là.

Le blond approuve d'un hochement de tête et se relève pour enlever les poils du chat restés sur son jean. Il le fait sortir et s'allonge sur son lit en attrapant son ordinateur portable.

— On regarde un film ?

Elle acquiesce, partante. Il sort un jogging en guise de pyjama et le met devant elle. Coline enlève son pull et attend. Elle a déjà traîné dans ce lit des tonnes de fois quand ils faisaient leur devoir ensemble. Mais ce soir, elle a l'impression que tout est plus intime et plus nouveau. Il saute sur son lit, faisant rire la blonde, et met en route son film préféré.

Isidore prépare les oreillers pour reposer leurs têtes et pose son ordinateur au milieu. Les deux s'allongent sur les coussinets et se moquent l'un de l'autre quand ils se cognent la tête.

Vers la moitié de The Pursuit Of Happyness, quand Coline a arrêté de se concentrer sur le film pour observer le blond, elle finit par se rendre compte qu'elle n'a jamais cessé de le faire. L'observer. Tout le temps. C'est juste que ce soir, tout paraît différent.

— Coline ?

Lui aussi est trop déconcentré pour voir le film.

— Yep ?

— Je sais pas pourquoi, mais je suis gêné aussi. Trop bizarre. Viens on met en pause le film pour essayer de comprendre ce qui se passe, affirme-t-il en allumant la lumière.

Elle est d'accord. Pour le bien de leur amitié, elle doit essayer de remettre les choses au clair avec elle-même. Elle sait ce que ça fait d'avoir un crush qui ruinerait une amitié. Et elle espère vraiment tout sauf ça. Elle tient beaucoup trop à lui pour ça.

— Bon.

Co' le fixe, attendant qu'il parle en premier.

— On se connaît vraiment bien, donc je vais pas y aller par quatre chemins. Je crois que de l'ambiguïté s'installe entre nous.

Il a juste fallu deux heures aux deux pour se le dire à voix haute. Elle n'a jamais vécu un moment de transparence si profond. Elle se force à soutenir son regard, parce qu'il la regarde et c'est déjà ça.

— Je crois aussi.

Ils s'allongent à nouveau comme pour méditer sur leurs mots, dans le noir. C'est Coline qui brise le silence cette fois, comme pour faire un autre premier pas :

— J'ai peur, Isi'.

Il se tourne vers elle et elle sait qu'elle devrait se tourner, mais ses yeux sont fixés au plafond. Elle a l'impression de s'enfoncer dans le lit. Elle n'a vraiment pas envie de crusher sur lui. Surtout qu'il n'est même pas son genre physiquement et qu'elle a bien fait grandir cette amitié sans rien ressentir longtemps.

— Moi aussi, lâche-t-il doucement.

Elle sait qu'Alice était la meilleure amie d'Isidore avant d'avoir été sa petite-amie. Et Co' voit très bien où il a peur d'en arriver. Soit à la même conclusion qu'elle. C'est effrayant ce qui s'introduit dans leur amitié.

— Au moins, c'est mutuel, remarque-t-il sarcastiquement.

La gêne monte au grand galop. Putain, que ça l'énerve de ne pas oser le regarder dans les yeux soudainement. Ce n'est pas un coup de foudre du tout. Mais plutôt comme un déclic qui provoque des rafales de sentiments. Elle sait quand elle aime bien quelqu'un. Elle a eu Selim pour expérimenter les jeux de son cœur.

Et là, son cœur souffre de toutes les vagues d'émotions confuses et intenses.

— On fait quoi ? demande-t-il en éteignant son ordinateur.

Coline cache la rougeur de ses joues en proposant :

— On dort ?

Isidore a l'air de trouver l'idée très bonne, car il s'installe au sol, avec les draps de la chambre des parents qu'il a ramenés tout à l'heure. Il s'emmitoufle dedans et sourit à Coline, comme pour se rassurer mutuellement.

— Bonne nuit, finit-il par dire en éteignant une ultime fois sa lampe.

Pourtant, quand il éteint la lumière et qu'il ne se passe rien de particulier, Coline se sent à nouveau vide et déçue, contre son gré et selon son gré, en même temps.

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