PDV CARL:

Ça ne peut plus continuer, j'en ai marre de lui mentir. Elle mérite de savoir la vérité et en même temps, ça m'enlèvera un poids de mes épaules. À chaque fois que je la vois, j'ai un pincement au cœur parce que je sais que c'est mal de lui mentir comme ça. Je vais lui dire la vérité, aujourd'hui, maintenant, enfin quand elle arrivera. Ça doit faire 15 minutes que je poireaute dehors, dans le froid. C'est quoi votre problème, les filles, à arriver 15 minutes en retard? Vous voulez vous sentir aimé et désiré? Désolé, mais ça marche pas du tout. Vous êtes juste chiantes.

Je répond à une dizaine de messages et de mails quand Cindy arrive enfin. Elle a enfilé une robe rouge très courte. Il doit faire 3 degrés mais elle sort quand même avec une robe! Je ne comprendrais jamais les filles. Mais je dois avouer qu'elle est belle habillée comme ça... je secoue la tête pour me remettre les idées en place: elle est peut-être belle mais je n'ai aucun sentiment pour elle. Sauf si...

- Salut Carl, dit Cindy en m'embrassant sur la joue avant de m'offrir un magnifique sourire.

Je me sens fondre.

- Salut, on entre? je lui indique d'un geste  la porte du nouveau café qui a ouvert les portes il n'y a pas si longtemps que ça.

Elle opine du chef et je lui ouvre la porte tel un gentleman. Je dois vraiment aller me faire soigner... On s'installe devant une table en forme de nuage avec des tabourets en forme de licornes... on aura tout vu.Cindy enlève ta veste et me laisse apercevoir ses épaules dénudés. Elle a des très belles épaules... Qu'est-ce qui m'arrive?! On commande tout les deux un café latté.En attendant notre commande on se fixe du regard, embarrassés.  Le serveur nous les apporte quelques minutes plus tard et je joue avec la mousse attendant le bon moment pour tout lui avouer.

- Cindy...? dis-je avec une note d'hésitation dans la voix

- Moui? dit-elle en arrêtant de siroter son latté.

Il y a de la mousse sur ses lèvres et je me penche un peu pour l'essuyer avec mon pouce. Elle rougit un peu. Elle est belle quand elle rougit. Pourquoi je dis tous ça? C'est Alexia que j'aime et non Cindy! Perdu dans mes pensées, j'oublie presque Cindy qui attend que je pose ma question. C'était quoi ma question, déjà? Ah oui.

- On est un couple, je ne me trompe pas?

- On est le couple le plus mignon de la ville, répond-t-elle en souriant

Oui mais nous ne sommes pas en couple.

- Et peux-tu me dire quand je t'ai demandé de sortir avec moi?

Son regard illuminé disparait laissant place à un regard perdu.

- Qu'est-ce... qu'est-ce que tu essayes de me dire?

Allez Carl, prouve que tu es un homme. Jette toi à l'eau

- On est pas ensemble Cindy, j'aime une autre fille...

Sauf que cette fille ne m'aime pas. Je regarde Cindy attendant un flot de larmes qui ne vint jamais. Elle me regarde, une moue triste mais aucune larme. Rien, nada.

- Et c'est qui cette fille? demande-t-elle finalement d'une voix tremblote.

Elle mérite de le savoir, elle vient de se faire larguer.

- Alexia.

Sa moue se transforme en grimace et ses magnifiques yeux lancent des éclairs.

- Alexia Leblanc? Elle quoi de plus que moi cette fille? Et depuis quand tu aimes les suicidaires? C'est des putain de bombe à retardement! Et ta belle Alexia en est une!

Cette fille est la perfection incarnée et quoi...?

- De quoi elle est suicidaire ? dis-je en haussant le ton

Elle me regarde un instant avant d'éclater de rire.

- Pitié! Ne me dis pas que tu ne le sais pas? Pourquoi crois-tu qu'elle ne va pas en sport quand on est à la piscine ou qu'elle ne porte que des chandails à manches longues? Elle s'est coupée les veines pour un mec et elle failli y laisser sa peau. Ta nana est complétement barjot!

Mon cerveau fonctionne à 100 à l'heure et une colère dont je ne soupçonnais pas l'existence prend possession de moi. Je suis pas fâchée contre Alexia mais contre moi. J'aurais dû m'en rendre compte moi même. Il y avait tellement de preuve!

Je me lève précipitamment de ma chaise, dépose mon argent sur la table et sors du café. Prochaine direction: chez Alexia.