Chapitre 8 - Léo

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SAMEDI 4 AVRIL 2015

L'eau brûlante ruisselle sur mon corps. La douleur m'apaise. Quand j'y pense, c'est plutôt ironique. Je coupe l'eau et sors pour m'habiller.

— Léo !

Ma sœur m'appelle du salon. Ça doit être Kaithlyn qui est venue me déposer ma veste. Elle l'avait gardé et bien évidemment mon téléphone était dedans. J'aurais préféré ne pas la revoir. J'enfile un tee-shirt et descends rapidement. Ma sœur est à la fenêtre, cette commère. Je la congédie d'un regard et elle s'éclipse à l'étage sans oublier de me lancer un regard rempli de sous-entendu.

À peine ai-je ouvert la porte, qu'elle me lance presque mes affaires dans les bras en chuchotant un « je suis désolée ». Kaithlyn a les yeux rouges et ma poitrine se comprime. Elle semble vouloir me dire quelque chose, mais rien ne sort. Je l'ai laissé planté sur le parking, sans rien dire, je pense qu'elle voudrait m'insulter. Elle finit par arriver à parler après avoir soupirer.

—Tu... Tu n'es qu'un pauvre con Léo... Je ne te comprends pas. Qu'est-ce que j'ai de moins que les autres ? Je ne suis pas si belle, mince ou intelligente que les autres ? Je ne suis pas assez bien pour toi ? Je ne comprends pas pourquoi tu m'embrasses pour me laisser tomber comme une merde ensuite... Ce n'est pas la première fois et ça me ronge. Ça fait tellement mal de se faire rejeter, tu ne peux pas comprendre. Tu ne t'ai jamais fais jeter par une fille.

J'écoute attentivement tout ce qu'elle me dit. Elle retient tant bien que mal ses larmes. Je déglutis et range mon téléphone puis pose ma veste. Qu'est-ce que je peux lui répondre ? Comment lui dire que je la désire tellement, mais que je ne peux pas ? Elle est plus que bien pour moi, mais elle ne s'en rend pas compte. Elle soupire en croisant les bras et se recule.

— Au r...

— C'est moi qui ne suis pas assez bien pour toi Kaithlyn.

Je m'avance vers elle et prends son visage entre mes mains et ses yeux sont humides. Oh Kaithlyn... Je caresse sa joue de mon pouce. Son regard est triste et je n'aime pas ça du tout. Surtout d'en être à l'origine.

— Tu es trop con Léo... j'acquiesce. La dernière fois tu m'as dis ne pas vouloir me faire du mal... Mais en me rejetant c'est exactement ce que tu fais. Tu ne dois pas connaître ça toi, mais c'est blessant et humiliant.

Aïe. À nouveau cette petite douleur dans ma poitrine. Voilà pourquoi elle doit s'éloigner de moi, je lui fais du mal sans le vouloir. Et toutes les personnes autour de moi finissent toujours par souffrir d'une manière ou d'une autre. Elle ne mérite pas ça...

J'étale une larme qui s'est échappée et ça me fend en deux de la voir pleurer. Je la maintiens fermement en venant plaquer mes lèvres aux siennes et mes poumons se remplissent d'air à ce simple contact. L'angoisse que j'ai ressenti sur le parking s'est évaporée et je la transforme dans ce baiser, pour elle.

Je relâche doucement ses lèvres tout en restant proche d'elle et passe le bout de mon nez contre le sien. C'est exquis. Je caresse son cou et elle est gelée. Je la fais entrer et lui propose à boire en me détachant légèrement d'elle.

— Non merci. Léo... Il suffit que tu me dises qu'il ne se passera jamais rien de plus entre nous, que tu ne veux pas de moi et je m'en vais. Je te fiche la paix. C'est aussi simple que ça.

Si seulement j'étais sûr de ne rien vouloir avec elle... Cependant c'est tout le contraire. Je suis attiré par cette fille, depuis le premier jour. Je ne la connais pas plus que ça et pourtant j'ai l'impression de l'avoir toujours connu. Je soupire en passant ma main dans mes cheveux.

— Ce n'est pas que je ne veux pas de toi... Au contraire bon sang. Si j'écoutais mon corps tu serais déjà dans mon lit depuis bien longtemps. Mais tu es trop bien pour être le coup d'un soir. Je préfère ne pas t'approcher... C'est beaucoup mieux pour toi. Mais en même temps je ne peux pas me retenir. J'ai envie de toi à chaque seconde qui passe.

Je ferme les yeux en inspirant. Je n'ai pas dit de connerie pour une fois, c'est miraculeux. Je sursaute légèrement en sentant des mains se poser sur mon cou et je rouvre les yeux pour voir Kaithlyn tout près de moi. Elle glisse ses doigts sur le bord de mon visage et je ne bouge pas alors qu'elle me transperce de son regard.

— Je ne suis pas en sucre Léo. Si tu veux me laisser tomber, tu le feras. Nos rapports resteront strictement professionnels. Mais je sens quelque chose entre nous deux que je ne connais pas... Comme une attirance tellement forte qui m'empêche presque de respirer. Je ne sais pas comment t'expliquer. Je... J'ai l'impression d'en vouloir plus, mais en même temps j'ai peur...

Elle soupire et je déglutis en prenant sa main dans la mienne.

— Moi aussi je le sens Kaithlyn... À chaque fois que je te vois. C'est tellement perturbant.

— Alors arrête de me repousser. Je t'en prie.

Elle descend sa main sur mon torse et ses doigts sur moi me perturbent. Je dois faire un effort monstre pour me contrôler et ne pas lui sauter dessus. Elle s'écarte de moi. Non...

— Je... Je vais y aller, pour de bon.

Quoi ? Non certainement pas ! Je l'attire à nouveau contre moi et trouve rapidement le chemin de ses lèvres. Je serre sa nuque en mêlant ma langue à la sienne. Je sens ses mains sur mes hanches puis sous mon tee-shirt et un frisson me parcourt. Pas de démons, tout va bien. Je la serre contre moi tout en relâchant son baiser. Je la prends par les mains et l'attire avec moi à l'étage. Ce soir elle est à moi et rien qu'à moi. Rien ni personne ne pourra m'empêcher de passer cette nuit avec elle. Je la désire tellement, je la veux corps et âme, je veux la posséder tout entière et toute la nuit. Cette femme me rend plus fou que je ne le suis...

J'arrive à la porte de ma chambre et hésite deux minuscules secondes. Je l'ai emmené jusqu'ici sans réfléchir, dans cette pièce où même mon frère et ma sœur n'entrent pas. C'est mon antre, personne n'est autorisé à y entrer et pourtant je me prépare à briser cette règle. Aucune fille n'est jamais venue ici. Ai-je vraiment envie d'elle dans mon espace ? Oui, car ce que je m'apprête à vivre là avec elle, est tout aussi vital pour moi à cette seconde précise.

Martinez... N'agis pas comme un connard, respecte-la, ne fais pas comme avec les autres. Elle a besoin d'attention et de considération. Kaithlyn est une femme si fragile et innocente. Elle ne doit pas entrevoir les déboires de ma personnalité, et je n'ai pas envie de les lui montrer. J'aimerais être aussi pur qu'elle à ce moment précis.

J'ouvre la porte et l'invite à entrer dans ma bulle. J'enlace instinctivement mes doigts aux siens, comme si je commençais à la posséder même avant de le faire physiquement. Je l'entraîne vers mon lit, mais elle me tire dans l'autre sens. Lorsque je me retourne pour la regarder, elle s'est arrêtée. Elle semble complètement désemparée, perdue et sur la lune. Elle est toujours dans ses pensées en réalité.

Je viens relever son visage en passant mon doigt sous son menton et je tente de capter son regard mais elle le fuit. Je n'aime pas ça.

— Hé Kaithlyn, tu reviens avec moi, qu'est-ce qui se passe ? Tu m'inquiètes.

— Je... Je ne peux pas...

— Pardon ? C'est une blague ?

Elle me vide de mon sang juste par cette phrase. Elle ne peut pas ? Elle ne veut plus de moi ? C'est impossible.

— Je ne sais pas... Je... Ça... Je ne sais pas. Comme toi....

Elle bégaie en me montrant le lit avant de passer ses mains sur son visage. Je crois mal comprendre.

— Quoi ? Tu veux dire que tu es...

Elle acquiesce rapidement avant que je ne finisse ma phrase. Elle croise ses bras contre elle, comme si elle voulait se protéger. Bordel...

— Oh Kaithlyn...

Bon sang de bordel de merde.

Je n'ai jamais fais ça. Je n'ai jamais couché avec quelqu'un de si novice et pour le coup de totalement innocente. Elle s'offre à moi, tout entière. Elle accepte de coucher avec quelqu'un qui ne lui promet rien, qui n'a pas de sentiment pour elle. Elle s'offre à moi. Réellement ou je rêve ? Non, elle est encore là-devant moi. Et si je lui faisais mal? Et si je ne me contrôlais tout simplement pas, comme d'habitude ? Est-ce que je peux être différent ?

Je m'avance vers elle et prends son visage entre mes mains avant de la regarder dans le fin fond de ses yeux. Je ne sais pas ce que j'y lis, mais je sais qu'elle a peur. Elle doit être terrifiée par l'inconnu, par ce qui va se passer et peut-être même par moi. Je savoure ses lèvres, sa langue, la douceur de sa peau avant de m'éloigner doucement pour retirer mon tee-shirt. Elle m'a l'air complètement déconnectée du moment, certainement honteuse de m'avoir avoué ça. Et il m'appartient de la rassurer le plus possible.

Je prends ses mains et les passe sur mon torse. Elle commence à les déplacer sur moi tellement lentement que c'est une torture. J'ai envie de lui dire qu'elle est la première fille à me toucher de la sorte... Aucune d'entre elles n'a jamais posé ses mains sur moi comme elle est en train de le faire. Je n'ai laissé aucune d'entre elles me toucher, alors pourquoi elle ? Je n'en sais rien... Ce n'était ni prémédité ni voulu et pourtant c'est si simple... Mais je refuse de gâcher ce moment, je la rendrais mal à l'aise en lui disant ça.

Un frisson me parcourt sur le chemin de ses caresses et ça la fait sourire. J'aime lorsqu'elle sourit. Je commence à détacher les boutons de sa combinaison et elle rougit sous mon regard. Je rétablis le contact avec ses yeux pour poursuivre. Elle a certainement honte que je la regarde et pourtant j'ai envie de la dévorer des yeux. Elle est si délicieuse...

Je la plaque contre mon torse sans lâcher ses yeux pour faire tomber sa combinaison puis remonte mes mains dans son dos délicatement. Elle vient passer sa main dans mes cheveux. Et maintenant je la veux.

J'éteins la lumière, ne laissant que la lampe de chevet allumée puis j'ouvre la couette pour qu'elle s'y allonge et j'en profite pour la regarder. Elle tente de se cacher à l'aide de ses bras une fois allongée alors que je retire mon jean. Je viens m'allonger sur elle et décroise ses bras en les passant autour de moi.

— Tu n'as pas à avoir honte Kaithlyn... Tu es très belle.

Elle rougit alors que je lui plante un baiser sur ses lèvres humides. Je n'ai jamais pensé une chose aussi sincèrement. Cette fille est belle et elle ne le sait pas. Et c'est davantage adorable.

Je commence à l'embrasser dans le cou, inspirant son odeur délicieuse. C'est comme une drogue. Mes lèvres se baladent sur sa peau de lait, je la goûte et je n'ai pas besoin de plus pour me sentir déjà à l'étroit dans mon caleçon. Je descends sur son ventre et je ressens son mal-être alors je décide de remonter à ses lèvres. Je ne veux pas la brusquer, mais je lui montre le plaisir qu'elle me procure en me pressant contre son bas ventre.

Timidement elle vient embrasser le bord de mon visage puis elle descend sur ma clavicule et un gémissement m'échappe. Bon sang, son innocence va m'achever avant que je n'ai eu le temps de commencer. Je me redresse rapidement pour attraper la capote dans la table de chevet et je me mets à genoux pour l'enfiler, elle détourne son regard et ça me fait sourire. Je me rallonge sur elle en nous couvrant, venant l'embrasser à nouveau, le plus tendrement que je puisse. Et j'aurais pensé que ce serait bien plus difficile que ça en réalité.

Ses mains se posent dans mon dos et ses jambes m'enveloppent. Je me concentre pour que mes démons restent encore peu endormis. Je relâche ses lèvres et la regarde.

— Tu es prête Kaithlyn ? On peut encore s'arrê...

— Oh ta gueule Léo !

Elle rit nerveusement.

— Si ça ne va pas tu...

Elle me fait taire par un baiser appuyé et passe ses bras autour de moi. Je glisse mes mains sous ses épaules et la regarde encore un instant.

Cette situation m'est totalement étrangère. Jamais je n'ai été si proche de quelqu'un et étonnement tout va bien. Je pensais que j'allais m'enfuir en courant, pris de panique et non... Son contact défie toutes mes espérances. J'ai l'impression que c'est la première fois que je couche avec une fille. Même ma première fois était à des années lumières de ce moment. À cet instant précis, j'ai l'impression d'être normal, que ce n'est ni une échappatoire ni mon obsession qui prend le dessus. Je la désire comme jamais je n'ai désiré une femme. Je la veux comme je n'ai jamais voulu quelqu'un.

Je viens l'embrasser et lentement je me glisse en elle, guidé par ma main. Elle se cambre et je lui arrache un cri, certainement sous la douleur. Je m'arrête instantanément et la regarde inquiet. Je n'ai jamais fais mal à une fille... 

— Kaithlyn... Ça va ?

Elle souffle doucement et acquiesce en gardant ses yeux fermés. Je passe ma main sur sa tête pour tenter de l'apaiser.

— Essaie de te détendre...

Je viens ensuite prendre ses mains dans les miennes, que je mets de part et d'autre de sa tête et je l'embrasse le plus tendrement possible. Lorsque je la sens plus détendue et qu'elle a pu s'habituer à ma présence, je commence à bouger le plus lentement possible. Je lui demande de se concentrer sur moi avant de l'embrasser à nouveau et progressivement, elle m'accueille plus aisément. Bon sang c'est divin.

Je ne lâche ni ses lèvres ni ses mains et je n'ai même pas besoin de me contrôler pour être doux avec elle. C'est naturel. J'ai envie de la câliner, de l'embrasser, sans jamais m'arrêter.

Pas de Léo superficiel, pas de carapace, pas de crise d'angoisse. Rien qui me protège d'elle. Quand est-ce la dernière fois que je me suis senti si libre ? Jamais...

Je ne connais pas celui qui est à cet instant perdu en elle. Mais d'entrevoir l'homme que je pourrais être me redonne un semblant d'espoir.

Elle signe ma perte, dans tous les sens du terme.

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