Chapitre 12 - Kaithlyn

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VENDREDI 21 AOÛT 2015

Léo a enfin pu signer sa sortie. Au bout du compte, un drain lui a été posé la nuit même de son arrivée, qu'il a gardé quarante-huit heures et il fallait vingt-quatre heures de plus sans oxygène avec un contrôle radio supplémentaire pour le laisser sortir. À condition de rester tranquille chez lui et ça je ne sais pas comment je vais arriver à le tenir. Peut-être l'attacher... Non ce n'est pas le moment de penser à cela, « pas d'effort physique » dans les prochains jours.

Derek pousse le fauteuil de Léo jusqu'à la voiture et je monte à ses côtés. Je l'aide à s'attacher et prends sa main en le regardant.

— On retourne à l'hôtel ?

Il secoue la tête.

— On a un appartement... Derek a pris toutes nos affaires à l'hôtel, ne t'en fais pas.

— Il est parfait.

— Oh ça oui, mais chut.

Il sourit un peu plus et lui jette un coup d'œil. Léo est très reconnaissant envers lui car il m'a sauvé la vie.

Lorsque nous arrivons, Derek nous accompagne jusqu'à l'appartement. Nous le remercions tous les deux et je referme derrière nous. J'aide Léo à rejoindre le canapé, il boite et bénéficie de l'aide de béquilles, il ne peut pas s'appuyer sur sa jambe blessée. Je pose ma veste sur le porte-manteau de l'entrée et j'admire cet appartement dans lequel je ne suis venue qu'une nuit.

Je rejoins Léo qui s'est assis sur le canapé. Il a refusé de manger à l'hôpital, je me mets derrière lui, adossée et je glisse mes bras autour de lui avant d'embrasser sa joue.

— Tu n'as rien mangé à midi, tu veux que je te fasse quelque chose ?

Sa main glisse sur mes bras.

— Juste un café s'il te plaît.

Sa tête se tourne vers la mienne et ses lèvres caressent les miennes, sans m'embrasser. Je souris en lui claquant un baiser bien bruyant, le laissant tout sourire et je vais préparer du café. Sa cuisine est très spacieuse et parfaitement agencée, elle donne sur le salon qui lui a une vue sublime sur Paris. Ce n'est pas la maison à clôture blanche, mais c'est tout aussi parfait. Je mets des gâteaux sur le plateau et je me fais un chocolat chaud avant d'aller le rejoindre et de tout poser sur la table basse. Je lui donne sa tasse et m'assois contre lui avec la mienne. Je replie mes jambes sur le canapé en le regardant.

— Tu vas manger un peu Léo.

Il me regarde et je fronce les sourcils à sa manière et il ne discute pas. Il sourit simplement et se penche pour attraper un gâteau et le met dans sa bouche. Je l'observe tout en buvant mon chocolat.

— Et maintenant ?

— Comment ça ?

— Est-ce que l'on est vraiment en sécurité ?

Il prend ma main.

— Je l'espère. De toute manière je ferais de mon mieux pour te protéger. Toujours.

Je le regarde et je me blottis dans son bras, contre son flanc et il me serre contre lui.

Nous restons ainsi plusieurs longues minutes, à observer le ciel gris parisien. Pour un mois d'août c'est déprimant. Ses doigts se promènent sur moi, sur mon bras, dans mes cheveux. De sa main, il agrippe ma nuque et m'oblige à redresser le visage vers lui, je me perds dans son regard bleu. Son pouce vient lisser ma lèvre inférieure puis il me prend le bras.

— Viens t'asseoir là.

Il tapote ses cuisses et je hausse un sourcil, posant ma tasse et je monte à califourchon sur lui en faisant attention de ne pas m'appuyer sur sa blessure un peu plus bas. Ses mains glissent sur mes hanches sous mon haut et ses yeux transpercent les miens. Il remonte lentement sur mes côtés laissant des frissons sur son passage.

— J'ai envie de toi Kaithlyn... Horriblement envie de toi depuis que je t'ai retrouvé.

Ses lèvres prennent d'assaut mon cou et je m'accroche à ses épaules, basculant la tête en arrière profitant de ses baisers humides. Un léger gémissement m'échappe.

— Léo... Tu n'as pas le droit aux efforts intenses.

— Je sais. Mais. Je. Veux. Te. Faire. L'amour. Lentement. Longuement.

Il détache ses mots avec sensualité, les entrecoupant par un baiser dans mon cou, derrière mon oreille ou au-dessus de ma poitrine. Il signe ma perte avec sa voix sensuelle. Ma respiration s'est accélérée et je retire mon haut rapidement, laissant apparaître un soutien-gorge rose à dentelle, sur lequel il passe le bout de ses doigts en détaillant chaque parcelle de mon corps, m'admirant. Le même regard que d'habitude. J'ai l'impression que cela fait une éternité, mais la frustration de vendredi dernier est de retour.

Il reprend sa lente torture, passant sa langue sur ma peau chaude. Mes mains prennent d'assaut ses cheveux alors que je me penche lentement en arrière. Il me redresse et avant que sa bouche ne reprenne la mienne, je viens retirer son tee-shirt délicatement découvrant son torse encore bronzé de nos petites vacances à Punta Cana. J'effleure les traits de son torse parfaitement dessiné en me mordant la lèvre et je remonte mes mains à son visage en le regardant dans les yeux.

— Tu es tellement beau Léo...

Il sourit en haussant un sourcil.

— Je ne sais pas si tu me l'as déjà dit de cette façon.

— Peut-être... Mais tu l'es. Autant je suis folle de ce qui est là-dedans, je tapote sa tempe. Autant je suis aussi folle de ça...

Je passe mes mains sur son torse et il explose de rire. Il est si beau lorsqu'il rit. Purée. Je retombe toujours amoureuse quand il rit.

Je me rue sur lui pour l'embrasser à pleine bouche. Un gémissement de sa part me montre qu'il est surpris. Je me presse de venir détacher la ficelle de son jogging et il se soulève doucement en me tenant pour que je puisse le baisser. Je me redresse rapidement en relâchant ses lèvres et je l'entends soupirer et reprendre son souffle après mon baiser. Je tire tant bien que mal sur son jogging, virant ses chaussettes en même temps et il m'attire entre ses jambes.

Ses lèvres se posent sur mon ventre, mes doigts glissent dans ses cheveux. Il déboutonne mon jean et glisse deux doigts à l'intérieur de chaque côté puis il le baisse, emportant mon shorty avec et je retire mes pieds du tout, me retrouvant nue devant lui. Sa bouche se pose à la jointure de ma hanche et cela me fait frissonner. Ses yeux se lèvent vers les miens et ses mains passent sur mes fesses. Je me sens rougir.

— J'adore ta peau Kaithlyn... Elle est si douce, si parfaite.

Sa bouche reprend ses baisers sur moi et je le laisse vagabonder d'une hanche à l'autre en caressant ses cheveux. Puis il m'attire sur lui et je me remets à califourchon. Le fin tissu de son boxer appuie contre mon intimité à cause de la bosse présente et je redouble d'excitation en me frottant à lui. Et sans plus attendre, je glisse ma main entre nous, sors son érection de son boxer et je le fais lentement glisser en moi.

Je l'entends inspirer contre mes lèvres et je m'agrippe à ses épaules entamant de lents mouvements sur toute sa longueur. Une de ses mains attrapent mes cheveux tandis que ses dents agrippent ma lèvre inférieure et qu'il me la tire doucement avant de sourire en coin. Il sait que cela m'excite comme pas possible. Il contrôle le rythme de mes mouvements, ses mains sur mes hanches. Il veut faire l'amour lentement. Vos désirs sont des ordres monsieur Martinez. Alors torse contre torse, enlacé l'un à l'autre, nous faisons l'amour lentement, longuement et passionnément, faisant durer cet instant parfait de longues minutes avant de tous les deux se perdre dans un orgasme à en perdre la tête.

***

Il est environ vingt-deux heures lorsque nous nous mettons au lit. Après nos ébats qui m'émoustillent encore, Léo était très fatigué. Pas de détresse respiratoire, mais ça l'a épuisé. Cependant nous avons eu de la visite peu après. Son frère et sa sœur, ainsi qu'Alayna sont passés pour le voir. Un peu après c'est Susan qui est venue avec son mari, Léa et Nathan sont également passés puis Margaret. Bref beaucoup de monde pour Léo qui vient de sortir de l'hôpital. Du coup il s'est mis au lit le temps que je finisse de ranger l'appartement.

Je nous fais deux chocolats chauds que je vais poser à la chambre avant d'aller rapidement me changer. J'enfile un short et un débardeur avant de le rejoindre au lit et de lui tendre une des tasses.

— Tiens chéri avant de dormir.

Il sourit en se redressant.

— Tu me gâtes dis donc...

— Je n'ai pas encore eu le temps de te montrer mes talents de femme tu sais !

— Je serais ravi d'en voir plus.

Je souris également en me mettant en tailleur et je bois mon chocolat en le regardant.

— Tu as une petite mine...

— Je suis un peu fatigué, c'est vrai.

— Tu vas bien dormir.

— Avec toi à mes côtés c'est obligé... Ça fait beaucoup trop de temps que je n'ai pas dormi avec toi.

— Demain on ne bouge pas du lit.

— Ça je suis d'accord aussi.

Il sourit en coin et je sais ce que ça veut dire. Je ris en levant les yeux au ciel terminant mon chocolat. Il n'écoute bien évidemment pas le médecin.

Lorsqu'il a fini, je vais rapidement laver les tasses avant de le rejoindre au lit. Je fonce me blottir dans ses bras et m'agrippe à lui comme une étoile de mer à son rocher. Ma tête repose sur son épaule et je le sens humer mes cheveux. Nous regardons tous les deux Paris à travers le mur vitré. Paris est magnifique ce soir avec toutes ses lumières, le ciel s'est dégagé et l'on peut voir toutes les étoiles. Ses doigts parcourent mon dos et nous restons ainsi en silence.

Je suis chez moi, dans les bras de mon amant, de mon mari, de mon âme-sœur. Et je ne voudrais plus jamais de ma vie être ailleurs. Ce début de semaine a été horriblement éprouvant, mais le bon côté des choses c'est que Vincent a été arrêté et Léo a récupéré son entreprise. Même si pour cela j'ai eu la peur de ma vie lorsqu'on lui a tiré dessus... Quand Vincent m'a kidnappé j'avais peur, mais je savais que Léo viendrait me sauver d'une manière ou d'une autre. Il a vite remarqué mon absence et n'a pas attendu. Il est toujours là pour me protéger et il le sera toujours, il ne cesse de me le répéter. Je me sens en sécurité avec lui, dans ses bras.

Je tourne la tête vers lui pour l'observer et il est tout simplement adorable. Le visage détendu enfin, après une longue semaine, la bouche entrouverte qui laisse passer de l'air, ses yeux fermés, ses cils en éventail sur ses joues et son torse qui se lève doucement au rythme de sa respiration. Il est marqué par des hématomes, mais peu importe. Il est si innocent, si jeune lorsqu'il dort. Je reste un moment à l'observer avant d'attraper la télécommande pour fermer les stores et je me blottis dans les bras de mon homme, et m'endors dans la plus grande des paix, tout cela derrière nous, ou presque.

***

LUNDI 31 AOÛT 2015

Aujourd'hui ça fait exactement trois semaines que je me suis mariée à l'homme de ma vie. Je ferme les yeux un instant et je le revois, tout en blanc, bronzé et uniquement ses yeux bleus qui reflétaient la mer... Je ressens encore son baiser ardent lorsque le maire a dit « vous pouvez embrasser la mariée ». Cet amour, cette admiration débordante pour... moi. Qui aurait cru que Léo Gabriel Martinez se serait marié ? Eh bien personne.

La semaine dernière, je suis retournée au boulot afin de terminer mon contrat et en effet j'ai remarqué que cela ne me convenait plus, je n'avais plus envie de venir travailler. J'ai reçu les félicitations de toutes mes collègues pour mon mariage, mais certaines sont restées beaucoup plus discrètes. Ce qu'elles ont dit m'est tout de même rapidement venus aux oreilles. De la pure jalousie bien évidemment. Elles ne conçoivent pas que Léo puisse être avec moi. Ok moi aussi j'ai toujours du mal à le croire, mais je pense le mériter tout de même. Et puisqu'elles n'ont trouvé aucune raison malsaine à ce que Léo m'ait choisi moi... Elles n'ont rien à dire et sont ridicules.

Bref, c'est mon dernier jour à l'hôpital et Léa n'a pas cessé d'avoir les larmes aux yeux dès que l'on en parlait. Ce qui m'embête le plus dans le fait de partir, c'est de la laisser ici, elle, Marie et Susan. Sinon le reste... Il n'y a pas grand-chose qui me retienne, sachant que Léo ne travaille ici que de temps à autre. De toute manière on ne se quitte pas plus que ça car nous allons au Night's ce soir pour « fêter » mon départ et notre mariage, à distance certes, mais nous n'avons pas eu l'occasion de le faire avec nos amis. De plus, je suis pressée de finir car Léo vient me chercher et nous allons dîner en amoureux. Il a repris le travail en fin de semaine dernière même si dès le lundi il a commencé à la maison, il n'est retourné dans les bureaux de Martinez Company que jeudi. Aujourd'hui je n'ai eu qu'un petit message à midi car il était submergé par les réunions. Son retour a du être chaotique.

Aux vestiaires, je me change et mets une petite robe couleur corail que j'avais prévu pour cette soirée avec des escarpins noirs et une petite veste. Je détache mes cheveux et les arrange. Je devrais passer chez le coiffeur dès que possible. Je prends mon miroir et me remaquille en attendant que Léa termine de se changer. Je remets mon alliance et ma bague de fiançailles. Je ramasse mes affaires et la rejoins ensuite afin de sortir.

— Tu es toute belle Kaithy dis donc !

— Merci Léa.

Je souris en la suivant et malheureusement pour moi, nous tombons sur Alexandra et sa meilleure amie, Béatrice. Je soupire en levant les yeux au ciel. Léa pouffe de rire.

— Voilà les deux groupies de Léo. Tu crois qu'elles pourraient te tuer ?

— Hé ! On ne rigole pas avec ça, tu ne crois pas qu'on a déjà assez essayé ?

— Pas faux ! Sorry. Tiens donc, il y a ton prince charmant qui débarque.

Au même moment, je reconnais la R8 de Léo. Ne serait-ce qu'au bruit du moteur, il en impose par sa présence. Je l'observe sortir élégamment de sa voiture dans son costard noir, sa chemise légèrement détachée au col. Je peux lui sauter dessus tout de suite ? Cependant je ne suis pas la seule à l'observer...

Il m'attend près de la porte passager et n'a plus sa béquille. Je m'approche de lui et il m'éblouit par son sourire mille gigawatts à la Christian Grey ! Si si je le jure c'est comme dans les livres. Je lui rends son sourire en posant mes mains sur son torse et lui pose un baiser chaste sur les lèvres. Mais Monsieur a décidé de ne pas l'être et me rattrape pour le prolonger. Il a parfaitement récupéré depuis la semaine dernière, j'en suis heureuse et pour le coup c'est moi qui suis à bout de souffle. Je pince mes lèvres l'une contre l'autre en relevant les yeux vers lui. Sa main passe sur ma joue puis dans mes cheveux.

— Salut bébé.

— Salut...

Je lui rends son sourire.

— À tout à l'heure au Night's Léo !

On se retourne tous les deux vers Alexandra et Béatrice et je hausse mon sourcil. Qui leur a dit qu'on y allait ce soir bordel ? Elles le détaillent de la tête au pied. Il passe son bras autour de moi.

— Merci de vous joindre à nous pour fêter notre mariage.

Alexandra ouvre la bouche comme pour dire quelque chose puis se résigne et ne comprend plus rien. Je glousse en posant ma tête contre Léo alors qu'elles tournent les talons et je relève le visage vers lui en souriant. Il m'adresse son plus beau sourire et dépose un baiser sur mes lèvres. Léa vient l'embrasser et nous dit à plus tard. Il m'ouvre la portière de sa voiture et je m'y glisse.

Nous dînons dans un restaurant assez luxueux de Paris où l'on me connaît alors que je ne suis jamais venue ici. En même temps, mon portrait et celui de Léo sont passés plusieurs jours aux informations. Néanmoins, Léo a l'air à l'aise ici, peut-être est-il même déjà venu. J'ai bien fait de mettre une robe étant donné la beauté du lieu. Nous sommes au dessert, que j'ai du mal à avaler car j'ai déjà trop mangé, mais je me force tout de même, pour ne pas gâcher la nourriture. Léo m'a parlé de sa journée à Martinez Company qui s'est plutôt bien déroulée malgré le grand nombre de réunions dont certaines qu'il a jugé de « monotone et ridiculement soporifique ».

Je souris tout en l'écoutant. J'adore quand il me parle de son travail, il est si ambitieux, il en veut toujours plus, j'adore ça.

— Tu m'écoutes Kaithlyn ou tu ne fais que me regarder ?

Je sors de mes pensées et je ne peux m'empêcher de rire en voyant sa moue puis il sourit grandement.

— En fait... Tu m'hypnotises quand tu parles ce n'est pas de ma faute !

Je souris en haussant les épaules et il hausse son sourcil.

— Et que dois-je faire pour remédier à ça ?

— Rien. J'adore quand tu m'hypnotises...

Il sourit en se penchant légèrement pour attraper ma main, qu'il porte à ses lèvres et qu'il embrasse doucement. Ce simple baiser est en contact avec tout mon corps, j'en frissonne. Je passe mes doigts sur ses lèvres lorsqu'il sourit et il enlace nos mains en les reposant sur la table.

— Dans quatre jours c'est ton anniversaire bébé. Tu as envie de faire quelque chose de particulier ?

Oh j'avais complètement oublié que mes vingt-cinq ans approchaient... Qu'est-ce que je veux faire ? Je n'ai pas pour habitude de réellement fêter mon anniversaire. Mes parents m'offraient un cadeau, mais je soufflais mes bougies que quand ma mère n'oubliait pas de faire ou d'acheter un gâteau. Avec Libby on sortait toujours le week-end suivant mon anniversaire. Nous allions faire les boutiques ou manger ensemble, mais rien de plus. Je hausse les épaules.

— J'ai pour habitude de ne pas faire grand-chose alors une journée avec mon mari serait parfait, il sourit.

— Hum alors le quatre septembre sera le jour où le patron sera absent et sur messagerie.

— Ça me va parfaitement !

Il sourit en resserrant ma main. Une journée entière avec lui, je dis oui ! Il finit son verre de vin et me regarde sans relâcher ma main.

— Susan n'était pas trop triste de te laisser partir ?

— Il m'a semblé un peu oui, mais de toute manière on se reverra forcément.

— Bien évidemment. Et maintenant, tu as trouvé ce que tu aimerais faire ?

— Pas du tout ! Lorsque tu m'as demandé de t'aider pour ton projet, j'ai adoré... Trouver des nouveautés pour l'enfant et tout ça... Je pense que c'est ça que j'aimerais faire. Mais je ne veux pas être uniquement dans la paperasse ou ce genre de chose, je n'ai pas envie que les soins me manquent... Ce n'est pas clair du tout, je ne sais pas si tu vois...

— Hum... Je vois un peu. En effet ce n'est pas très clair, mais tu as le temps d'éclaircir ton projet. Et moi je vais me renseigner à l'hôpital si jamais il y a un truc qui s'en rapproche.

— Merci Léo.

Je lui souris et son sourire fait miroir au mien. Léo demande l'addition, qu'il règle directement puis il se lève avant de me tendre la main et de me remettre ma veste, tel un gentleman.

Nous sortons du restaurant main dans la main, la nuit est douce pour le dernier jour du mois d'août. Je n'aime pas septembre, cela signifie la fin de l'été et je n'aime pas l'automne... Mais qui dit automne, dit Thanksgiving ! Je me demande comment cela va se passer cette année... Léo ne l'a jamais fêter et je suis loin de ma famille. J'adore cette fête en plus, toute la famille réunit autour d'une immense table, obligée de mettre une jolie robe et de se faire toute belle, et ma mère qui gueule parce que tout doit être parfait et que sa fille ne doit pas trop manger pour ne pas craquer sa robe. En fin de compte je ne sais pas si cela va me manquer réellement...

Mais après il y a Noël, j'adore Noël... C'est ma fête préférée. Idem, je suis loin de ma famille et Léo déteste Noël... Ok je déteste officiellement la fin de l'année. Pourquoi je pense à cela maintenant et que je m'apitoie sur mon sort ? Léo s'arrête et me retient, ses doigts se posent sur mon menton et m'oblige à le regarder.

— Bébé ça va ?

Je hoche la tête un sourire qui ne le convainc pas.

— Dis-moi ce qui ne vas pas, tu m'inquiètes...

— Tout va bien... Je pensais juste à l'arrivée de l'automne, et je n'aime pas cette saison.

— En effet, je me souviens que tu avais dis que tu détestais la France pour la pluie, il sourit.

— Ça ne m'enchante toujours pas ! Mais contrairement à lorsque je suis arrivée, j'aurais quelqu'un pour me réchauffer.

— J'y compte bien.

Il sourit toujours en tenant mon visage et ses lèvres se posent sur les miennes avant de les entrouvrir et d'y glisser sa langue. Je m'accroche à ses avants-bras tout en prolongeant. Léo n'a pas pour habitude de se donner en spectacle en pleine rue... À part pour sa demande en mariage. J'en frissonne encore en entendant l'accordéon jouer ces notes si romantiques...

Il me relâche délicatement et ses doigts glissent sur ma joue.

— N'y penses pas bébé. Il va faire encore beau et chaud.

Je hoche la tête en souriant, coupable de ne pas lui avoir dit la vérité. Mais je ne veux pas mettre ces deux fêtes sur le tapis pour ne pas me disputer inutilement avec lui ce soir. Nous en parlerons en temps voulu. Nous prenons la voiture pour nous rendre au Night's, où on nous attend déjà. Il est presque minuit.

Léo se gare dans une rue adjacente et nous nous y rendons main dans la main. Pour un lundi soir, dernier jour du mois d'août et sûrement dernière soirée pour beaucoup avant la rentrée de jeudi, c'est blindé. La queue s'étale sur plusieurs mètres. Cependant avec Monsieur Martinez, on n'attend pas. Il se dirige directement vers le videur à qui il adresse une poignée de main, ce dernier semble ravi de le voir et nous ouvre l'accès à la discothèque. On nous prend nos vestes à l'entrée et Léo retrousse les manches de sa chemise paraissant tout de suite beaucoup plus décontracté. Sa main se pose dans le bas de mon dos, à la limite de l'indécence et son toucher éveille tous mes récepteurs. Je le regarde, il est tellement beau, comme d'habitude, mais je ne peux m'empêcher de le répéter constamment.

Nous nous avançons à la recherche du petit groupe et nous sommes joyeusement accueillis par nos amis et famille. La sœur de Léo est également présente et c'est assez rare. Ils nous accueillent en criant « félicitations » que l'on arrive à entendre malgré la musique. Je souris alors que Léo me serre doucement contre lui. Chacun vient nous embrasser. Nos amis les plus proches étaient présents, mais beaucoup d'autres non, étant donné que nous l'avons fait à l'autre bout du monde. Notamment quelques amis de Léo avec qui j'avais l'habitude de le voir traîner ici et que je n'ai pas eu l'occasion de connaître.

Comme s'il lisait dans mes pensées, il me présente à chacun d'eux. Je souris chaleureusement en les saluant. Quelques uns de nos collègues sont également présents et ça sonne un peu aussi comme mon pot de départ. J'embrasse tout le monde, je remarque la présence d'Ethan, l'ex d'Alayna, j'espère que tout est platonique de leur côté, nous n'avons pas besoin d'une scène ce soir. On nous amène deux verres à chacun, Léa a eu la soigneuse attention de me prendre un cocktail sans alcool. Elle me hurle dans les oreilles pour se faire entendre.

— Je suis déçue que tu partes de l'hôpital ! Tu es nulle ! Je ris.

— C'est la vie Léa ! Mais on ne se perd pas de vue tu sais.

Elle hausse les épaules faisant mine de bouder et je l'embrasse. Je discute quelques instants avec Marie et son nouveau copain, qui me semble tout aussi gentil qu'elle.

Je jette un petit coup d'œil à mon cher mari, qui lui discute avec ses amis. C'est si rare de le voir avec des amis, parfois je pourrais penser qu'il n'en a pas. Il est tellement discret et réservé. Je suis certaine que personne ne le connaît comme je le connais moi, et heureusement.

Je retourne dans la conversation avec les filles, j'ai déjà mal à la gorge à force de tenter de me faire entendre au milieu de cette musique. Ma peau se met au garde à vous en sentant sa main se poser sur ma hanche. Je relève la tête pour voir mon bel Apollon au-dessus de moi qui m'offre son sourire timide et amoureux. Ses lèvres se posent sur ma tempe puis près de mon oreille.

— Tu viens danser avec moi ?

Je hoche la tête avant de me pencher pour poser mon verre et il m'attrape par la main afin de nous diriger vers la piste sur laquelle il m'attire dans ses bras avant de nous mettre à danser. C'est une musique très langoureuse et sexy. Je ne connaissais pas, mais je peux dire que ça me donne envie de lui sauter dessus ici et maintenant ! Sans parler du fait qu'il se frotte à moi de cette façon si... Il me faudrait une chambre tout de suite après, j'ai chaud ! Une chambre ou peu importe, je ne vais pas tenir jusqu'à la maison ! Et son regard. Il est aussi chaud que la braise et je ne peux décrocher le mien du sien. Et puis l'inévitable se produit bien évidemment.

Ses lèvres se posent sur les miennes, elles sont chaudes et humides, sa langue se précipite à la rencontre de la mienne et elles dansent en rythme avec la musique. Mes mains se perdent dans ses cheveux tandis que les siennes se baladent sur mon corps. Au moment où je lui tire doucement les cheveux, signe de mon excitation, il attrape ma lèvre inférieure, la mordille, passe sa langue dessus puis tire doucement dessus, signe de son excitation à lui, qui m'excite encore plus ! Je murmure contre ses lèvres.

— Calme-toi chéri parce que je suis à deux doigts de craquer là...

— Et pour quelles raisons ?

Il sourit innocemment le salaud.

— Toi ! Je vais te sauter dessus, ici même sur la piste !

Il rit en balançant légèrement la tête en arrière.

— Vous me choquez madame Martinez ! Et nous risquons d'en choquer plus d'un.

— Je m'en fiche ! Tu n'as qu'à pas m'exciter comme ça Martinez !

Il rit et sa bouche prend de nouveau la mienne en assaut. Je m'acharne sur sa bouche, me collant plus fermement à lui, pour lui montrer mes intentions, mais ce sont plutôt les siennes que je sens. Ok la soirée ne fait que commencer, on ne peut pas déjà partir si ?

***

La soirée se poursuit un peu plus tard dans la nuit, mais nous ne partons pas trop tard car Léo travaille demain matin et également car je sais ce qu'il me réserve avant de dormir. Et je m'en réjouis. Nous disons au revoir à ceux qui prolongent la nuit et nous allons récupérer nos vestes avant de sortir. Je ferme ma veste en me tenant au bras de Léo. Nous marchons vers la voiture dans la nuit fraîche.

— Il fait froid... C'est déprimant.

Je le sens sourire et il m'attire dans ses bras me collant à son corps, qui lui n'est pas du tout froid et il me plaque contre la voiture.

— Je vais m'occuper de te réchauffer dans ce cas...

Je le regarde et je n'ai pas le temps de sourire que ses lèvres sont déjà sur les miennes, sa langue dans ma bouche, ses hanches poussant contre les miennes et ses mains qui se baladent sur mon corps. Je sens son érection contre mon bas ventre. Bordel.

Je m'accroche à lui, à sa chemise, que je froisse sous mes mains. J'ai envie de craquer les boutons et de le sentir tout entier contre moi. En nous voyant ainsi on pourrait penser que l'on ne s'est pas touché depuis plusieurs jours... Il est vrai que pendant le rétablissement de Léo nous avons réduit sur l'intensité de nos rapports et comment dire que... Tout comme Léo, je n'ai pas envie de faire l'amour ce soir.

Ses mains s'insinuent sous ma robe en la remontant légèrement et je me défais de ses lèvres, haletante pour remettre ma robe correctement.

— Léo pas ici tout de même...

— Non, mais il me semble qu'à un moment donné tu voulais que je te fasse l'amour dans la voiture.

Je le regarde, un petit sourire en coin et je me souviens de sa réticence... Cependant il s'est acheté une nouvelle voiture et ça ne me dérangerait pas du tout de l'inaugurer avec lui. Je glisse mon doigt sur son torse descendant vers le nombril.

— Je ne veux pas que tu sois tendre et amoureux ce soir...

Je hausse mes sourcils imitant son sourire coquin. Je l'attrape par la ceinture avant de l'attirer à moi et de l'embrasser tout en apercevant son air choqué par mes paroles. Je mordille sa lèvre comme il a l'habitude de le faire pour moi et je le sens inspirer puis j'entends le « bip » de la voiture. Ses lèvres se détachent brièvement des miennes, et je sens son souffle chaud sur mes lèvres.

— Vous me déroutez Kaithlyn Martinez...

— J'aime vous faire tourner la tête !

Il hausse son sourcil amusé alors que j'embrasse de nouveau ses lèvres en ouvrant la porte conducteur. Je le pousse doucement afin qu'il aille s'asseoir et sans attendre je me glisse à califourchon sur lui, fermant et verrouillant les portières. Ses mains me pressent contre lui alors qu'il recule le siège afin d'avoir plus d'espace. Je souris en me hâtant à nouveau sur ses lèvres, passant mes mains sur ses joues piquantes et douces à la fois.

Il penche légèrement son siège en arrière et je me laisse allongée sur lui sans relâcher ses lèvres. Ses mains s'insinuent de nouveau sous ma robe, caressent le bas de mon dos, mes fesses et mes cuisses. Ses caresses me font frissonner et je me frotte instinctivement à lui. Je l'entends grogner et je poursuis ma douce torture. Je déboutonne quelques boutons de sa chemise pour laisser entrevoir son torse, sur lequel je glisse mes mains sur sa peau est chaude. Je viens ensuite détacher sa ceinture ainsi que le premier bouton de son jean et de descendre la braguette.

L'habitacle de la voiture devient soudainement étroit et à une température qui ne cesse d'augmenter... Je remercie celui qui a inventé les vitres teintées ! Je peine un peu à tenter de baisser son pantalon et son boxer, j'ai encore quelques progrès à faire dans le domaine. Léo me donne un coup de main, un sourire aux lèvres avant de passer ses mains dans mes cheveux, de les mettre en arrière pour embrasser mon cou chaudement ce qui me fait frissonner. Ses mains descendent à nouveau vers le sud et... RIP mon petit shorty en dentelle. Aucune pitié, mais ça m'excite davantage... Soulevée par ses gros bras, je me sens légère comme une plume et dans un instant je ne vais pas tarder à m'envoler.

Je le sens glisser en moi, centimètre par centimètre et je m'accroche à ses épaules. Il se retire afin de s'enfoncer de nouveau en moi avec beaucoup moins de douceur et je lâche un gémissement étouffé. J'appuie mes genoux sur le bord du siège de chaque côté de lui pour prendre appui et, il me fait monter et descendre sur toute sa longueur, ses mains serrées sur mes hanches. J'attrape son visage, enfouissant une de mes mains dans ses cheveux. Son rythme se veut intense, rapide et sans répit. J'adore le Léo bestial. Je tente de récupérer mon souffle entre deux gémissements, mais je crois que c'est impossible. Cet homme m'emmène, loin, dans un autre monde, une autre galaxie.

Nous montons ensemble encore plus haut, avant de chuter dans un orgasme des plus parfaits, revigorant et rafraîchissant. Je m'affale sur son torse, complètement lessivée par l'orgasme qu'il vient de m'offrir. Nos respirations se calment mutuellement et je l'embrasse dans le creux de sa chemise. Son torse est humide par la sueur et la température a dû dépasser les cinquante degrés dans cette voiture. Il m'oblige à me redresser et ses yeux percent les miens au milieu de la nuit et je me sens belle. Belle et aimée.

Sa main glisse dans mes cheveux, avant de revenir sur ma joue et de lisser ma lèvre inférieure de son pouce.

— Qu'est-ce que tu es belle Kaithlyn... Tu me rends fou.

— Plus que tu ne l'es déjà ?

Je souris en embrassant son poignet et il sourit.

— C'est toi qui est responsable de mon comportement.

— Tant mieux... J'aime le fou que tu es.

J'embrasse sa bouche en me collant à son corps encore brûlant, tout comme le mien. Sa langue est sans appel. Mon fou de Léo. Il tire doucement sur ma lèvre et je me relève rapidement.

— Stop. Ou on ne va jamais rentrer.

Il me regarde en haussant ses sourcils de façon si sexy... Et ses mains glissent sur mes côtés jusqu'à mes hanches et tentent de s'insinuer plus bas. J'attrape son poignet et je le regarde.

— Le deuxième round à la maison monsieur Martinez.

— Vos désirs sont des ordres, madame.

Il sourit en coin en se redressant, embrassant mes lèvres. Il me soulève doucement pour se retirer et soulève de nouveau ses hanches pour remonter son boxer et son pantalon sans se soucier que je sois assise sur lui. Il dépose un tendre baiser sur ma joue, il a ce don pour rendre chaque petit baiser spécial.

Je déverrouille la portière et sors le plus élégamment possible car je n'ai plus de sous-vêtement. Ou bien des bribes de sous-vêtements. Léo me donne une tape sur les fesses et je sursaute en gloussant. Il sourit en m'offrant un clin d'œil tandis que je lève les yeux au ciel. J'adore le voir de cette façon, si jeune et insouciant et surtout aussi taquin qu'au premier jour... Je refuse que l'on perde ça un jour.

Je me dirige côté passager et j'y monte en m'attachant alors qu'il s'installe correctement pour démarrer. La voiture est pleine de buée.

— Tu me dois des sous-vêtements mon chéri !

Il rit en surveillant la route.

— Ça ne sert à rien ces trucs, bébé.

Sa main chemine sur ma cuisse, remontant trop haut et je lui tape la main qu'il retire en riant. Il a retrouvé sa fougue après tous ces évènements assez difficiles et j'en suis heureuse. Nous pouvons débuter notre vie de jeunes mariés en toute sérénité, je l'espère.

Je prends sa main en enlaçant ses doigts que je câline jusqu'à ce que nous arrivions à l'appartement. Dans l'ascenseur, je profite pour regarder ma dégaine. J'arrange mes cheveux complètement décoiffés par nos ébats. Je vois dans le miroir, Léo qui se penche derrière moi, pousse mes cheveux d'un côté et embrasse mon cou, glissant son nez sur ma nuque.

—Tu es belle mon amour.

— Oui enfin la coiffure post-baise ça ne te va qu'à toi hein !

Il hausse un sourcil en me regardant dans le miroir, ses cheveux en bataille, beaucoup trop sexy et il explose de rire. Je me retourne en souriant et il m'attire dans ses bras pour m'embrasser. À la sonnerie de l'ascenseur, nos lèvres se décollent et il me garde dans ses bras afin d'aller jusqu'à son appartement.

Pendant qu'il cherche les clés et ouvre la porte, j'en profite pour lui glisser une main aux fesses, sachant que ça va le déconcentrer. Je le regarde en souriant et il me regarde en fronçant les sourcils avant d'esquisser un petit sourire en entrant. Je retire rapidement mes escarpins avant de me diriger à la chambre pour retirer ma robe. Je cherche dans mes affaires et sors le boxer que j'avais piqué à Léo, le soir de la conférence, où nous étions rentrés trempés chez lui, après qu'il m'ait dit qu'il voulait m'aimer...

Je retire mon soutien-gorge avant d'enfiler un de mes tee-shirt pour dormir, un peu court qui laisse entrevoir le bas de mon ventre mais tant pis. Je ramasse mes affaires et Léo fait irruption dans la chambre en fredonnant, détachant sa chemise et il me regarde en fronçant légèrement ses sourcils.

— Hé, mais j'ai cherché ce boxer partout !

Je souris en baissant les yeux sur le boxer blanc avec inscrit Calvin Klein en rouge, que je porte. Il a le même en plusieurs exemplaires en coloris différents et je me dandine jusqu'à la salle de bain.

— Non, lui il est à moi !

Je l'entends glousser.

— Tu le portais quand on est rentré de la conférence.

— Bah depuis je l'ai gardé et je l'aime bien ! Très confortable.

Je reviens dans la chambre après m'être démaquillée et j'arrange mes cheveux. Il s'avance vers moi, sa chemise détachée, il glisse ses mains sur la peau nue entre mon haut et le rebord de son boxer.

Je fais tomber la chemise de ses épaules et je me penche pour déposer des petits baisers sur son torse dessinant ses abdominaux de mes doigts. Il a un corps divin... Il glisse une main dans mes cheveux.

— Je t'aime Kaithlyn...

— Je t'aime aussi Léo. Tellement.

Je lui souris en embrassant l'intérieur de son poignet. Ses lèvres se posent sur mon front, hum... Mon Super-Léo. Je redresse la tête et glisse mes mains sur ses joues piquantes, puis je suis sa barbe du doigt sur le tour de sa bouche en souriant.

— J'adore ça... Tes yeux ressortent encore plus.

— Et en plus, je ne me fais plus autant chier à la raser tous les jours ! Il rit. Et ça plaît aux gamins à l'hôpital. L'autre jour il y en a un qui m'a demandé si je m'étais regarder le miroir... J'étais mort de rire, je ris.

— Mais les femmes craquent encore plus sur toi je suis sûre. J'aimerais bien voir comment elles te reluquent au boulot. Surtout quand tu es dans ton costard qui te fait des fesses de rêves.

Je soupire en levant les yeux au ciel. Il hausse un sourcil, amusé puis il rit à ma remarque.

— Rien à foutre des autres, il n'y a que toi.

— Surveille ton langage Martinez, tu te dévergondes...

Il rit à nouveau, j'adore le voir comme ça.

— Veuillez m'excuser gente dame.

Je ris en me blottissant dans ses bras. J'aime quand il est de bonne humeur. Non pas que cela soit très rare même si des fois... Très lunatique mon Léo, mais beaucoup moins que nos premiers mois ensemble. Je tiens à toi, non je ne peux, mais si je t'aime. Je soupire intérieurement puis je me dis que ça en valait la peine pour l'avoir là, devant moi... Je jette un coup d'œil à mon alliance. Oui ça en vaut la peine.

Il m'offre un petit baiser avant de se rendre à la salle de bain tandis que je me faufile sous les draps. Je le regarde venir jusqu'au lit. Mis à part son bandage encore présent sur sa cuisse, il n'a pas un seul défaut sur son corps... Il y a aussi cette cicatrice dans le dos que j'aperçois lorsqu'il s'assoit au bord du lit et dont je ne connais toujours pas la signification... Et par malheur je ne retiens pas du tout ma question.

— Chéri... Ta cicatrice dans le dos... Elle vient d'où ?

J'ai parlé d'une voix douce pour ne pas le brusquer et j'essaie de l'amadouer par ce surnom. Je ne sais pas si c'était la question à poser à cette heure-ci.

Je vois son dos se crisper, ses épaules qui se tendent, mais il ne fuit pas comme d'habitude. Il se remet à bouger et ne me répond que plusieurs longues secondes après, sans me faire face.

— Des coups de ceinture quand j'avais treize ans. Grâce à cela nous avons changé de famille d'accueil. Après presque six ans.

Je reste figée. Je n'en crois pas mes oreilles. Je passe mes doigts sur son bras.

— Comment ils pouvaient faire ça à un enfant... Tu n'as pas tenté de t'enfuir ?

Il rit nerveusement.

— J'avais peur et la punition aurait été bien pire si j'avais essayé ne serait-ce que de bouger ou de gémir de douleur. C'était les six années les pires de ma vie, même si la suite n'a pas été beaucoup mieux, au moins je ne me faisais plus battre. Personne ne nous croyait jusqu'à ce que mon corps lâche sous les coups.

Ok. Maintenant j'ai envie de pleurer. Pourquoi je lui ai posé la question ? Il se livre à moi, j'ai encore des choses à découvrir et des choses dont je ne pouvais pas imaginer le contenu... Il pose son iPhone en soupirant et s'allonge sur le dos. Je le regarde et je viens rapidement me blottir contre lui en l'enlaçant. Comme pour le réconforter. Ou me réconforter moi-même, d'avoir appris cette chose si sordide de son passé.

Nous décidons de nous câliner sobrement par cette heure tardive et je m'endors sous les caresses de Léo dans les cheveux, imaginant ce petit garçon aux yeux bleus roués de coups... Comment peut-on faire ça a un enfant, autant abîmer un homme et détruire une vie entière ?

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