Chapitre 34 - Kaithlyn

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Dimanche 29 novembre 2015

Je m'étire en entendant l'appel au micro dans l'avion qui nous indique que nous allons atterrir. Je frotte mes yeux et me tourne vers Léo qui est profondément intéressé par un bouquin. Je viens enlacer son bras en posant ma tête contre.

— Tu n'as pas fermé l'œil Léo...

— Si un peu. Mais tu dormais beaucoup trop bien pour le voir.

Il sourit en refermant son livre, retire ses lunettes de vues et embrasse ma tête. Je relève mon visage vers lui et il dépose un baiser sur mes lèvres.

— Il faut que tu retournes travailler demain... On ne peut pas éternellement rester tous les deux ?

— On pourrait bébé... Mais il faut bien travailler, j'acquiesce en souriant.

— Et je ne te priverais jamais de ta passion.

Je serre son bras entre mes mains et je me redresse ensuite lorsque nous avons atterri. Nous sortons récupérer nos bagages et Derek nous attend, comme prévu, à la sortie puis il nous emmène jusqu'à l'appartement.

Je vais directement prendre une douche dès notre arrivée alors que Léo consulte la tonne de courrier et de mails. J'entends un bruit sourd alors que je me sèche et ça me fait sursauter. Je sors en trombe, la serviette autour de moi et je vois Léo qui ramasse des papiers par terre.

— Léo ça va ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Il se redresse et laisse tomber les papiers sur son bureau avec un peu trop de force.

— Rien du tout, je me suis juste cogné.

Il range une feuille dans la poche arrière de son jean et je n'en suis pas très certaine. Je ressens sa tension d'où je suis...

J'enfile mes sous-vêtements rapidement avec un jogging et un pull et lâche mes cheveux humides avant de le rejoindre. Je glisse mon bras sur le sien alors qu'il tapote frénétiquement sur son iPhone en me mettant devant lui. Il ne décroche pas ses yeux de son téléphone. Je lui prends des mains et il relève sa tête vers moi en fronçant ses sourcils et soupire

— Kaithlyn.

Je le pose sur le bureau et prends ses mains.

— Qu'est-ce qui t'as enlevé ta bonne humeur ? Tu as reçu une mauvaise nouvelle ?

— Rien de bien important Kaithlyn, ne t'en fais pas.

— Je pense que c'est faux vu comment tu viens de t'énerver il y a quelques minutes... Tu peux me raconter tu le sais Léo.

— Je le sais Kaithlyn. Mais ce n'est rien de grave, une faille dans la sécurité de Martinez Company hier et je n'en ai pas été averti, c'est tout.

Je le regarde en cherchant la vérité dans son regard, mais quand Léo est en colère c'est très difficile alors je décide de le croire, mais j'ai le pressentiment que c'est bien plus que ça.

— Tu dois aller là-bas du coup ?

Je relâche ses mains.

— Non non. Juste envoyer Derek vérifier la sécurité pour demain matin et passer deux trois coups de fils.

J'acquiesce en retournant dans la salle de bain pour me sécher les cheveux. Je déteste le Léo mystérieux, en colère et distant. Je me sens de trop dans ces moments-là.

Je vais m'asseoir sur le lit pour défaire mon sac. Léo vient s'asseoir sur le lit de l'autre côté et il pose un livre. Sur la couverture en lettres dorées est inscrit « Kaithlyn & Léo Martinez - 10 août 2015 ».

— On vient de le recevoir, enfin.

Je le regarde et il sourit finement, il n'est peut-être pas de mauvaise humeur après tout. Je m'approche de lui en me mettant en tailleur et j'ouvre la première page. Léo pose son bras derrière moi et il colle son torse à mon dos en regardant par-dessus mon épaule. Je tourne les pages délicatement. Il y a beaucoup de photos de la préparation au petit matin avec Léo et Alayna puis les photos de la cérémonie. Nous avions déjà vu la plupart des photos, mais d'autres non. C'est juste sublime. Il y a des dizaines et des dizaines de photos et en le refermant, il y a inscrit, avec les même lettres dorées « Je t'aime plus que je n'ai d'amour à te donner ». Je passe mon doigt dessus en me remémorant chacun de ces magnifiques instants.

J'ai les larmes qui me montent aux yeux en me rappelant l'émotion de cette journée magique et tout ce que je vis de beau à ses côtés. Je sens ses lèvres sur mon épaule puis dans mon cou.

— Il est magnifique n'est-ce pas ?

J'acquiesce en reniflant discrètement, mais c'est peine perdu. Léo sait toujours. Il se redresse pour se mettre face à moi et me relève le visage vers lui en haussant son sourcil et je sais qu'il ne comprend pas pourquoi je pleure.

— Kaithlyn... Qu'est-ce qui se passe ?

Je secoue la tête.

— C'est juste... L'émotion. C'était un moment si beau et quand je m'en rappelle, ça m'émeut.

Il sourit en câlinant mon visage et il vient m'embrasser tendrement. Je m'accroche à ses avant-bras en prolongeant. Il m'offre des petits baisers en relâchant mes lèvres et plongent ses yeux bleus dans les miens, en passant son doigt sur les quelques gouttes qui ont osé sortir de mes yeux.

— Je t'aime Kaithlyn, plus que ma propre vie... Tu le sais ?

— Bien sûr que oui Léo. Je n'en ai jamais douté. Et je t'aime tout autant...

***

Je suis allongée, nue contre le corps de Léo. Il est collé à mon dos et ses doigts se baladent sur le dessus de ma poitrine puis sur mon côté. Ses jambes caressent les miennes et je contre lui lorsqu'il embrasse ma nuque. Il tire la couette sur nous et nous y blottit en passant son nez contre mon cou puis dans mes cheveux.

— Hum tu sens divinement bon Kaithlyn... Je ris.

— Après que tu m'aies fait transpirer bien sûr !

— Et alors ? J'en ai rien à faire.

Je me tourne en souriant et me blottis contre son torse en enlaçant sa taille et il me serre contre lui. Je câline délicatement son dos et je sens sa respiration s'apaiser et je pense qu'il s'endort. Il doit être fatigué étant donné qu'il n'a pas dormi dans l'avion. Pour ma part, je n'ai pas sommeil, mais je n'ai aucunement envie de bouger, je suis trop bien dans ses bras, protégée de tout.

La sonnerie de son téléphone retentit et nous fait sursauter tous les deux, lui qui commençait enfin à s'endormir. Il râle.

— Putain de merde.

Il s'assoit et je le regarde attraper son téléphone et le porter à son oreille sans regarder qui l'appelle. Toujours quelqu'un pour embêter mon Léo. Il lance un « oui » très froid. Je câline son dos pour tenter de l'apaiser.

— Quoi ? (...) C'est quoi cette connerie ? (...) Mais il est con ou quoi, il t'a dit où et pourquoi ? (...) Je vais le tuer. Non sérieusement. (...)

Il se lève tout nu et remet son boxer tant bien que mal en tenant son téléphone avec son épaule. Qu'est-ce qui se passe encore ?

Je me redresse en me cachant avec le drap et je le regarde. Il raccroche, lance son téléphone sur le fauteuil de la chambre et enfile son jean.

— Qu'est-ce qui se passe Léo ?

— Mon frère s'est barré. Quel petit con.

— Comment ça ?

— C'était ta sœur, elle va t'appeler tout de suite pour t'expliquer, elle m'a juste dit qu'il l'avait quitté ce soir sans raison et qu'il était parti. Je vais le tuer.

— Calme-toi Léo... Il a forcément une raison. Ça ne lui ressemble pas.

— Je vais le voir. Je t'appelle après.

Il se chausse et s'évapore, oubliant même de m'embrasser. Il ne sort jamais sans m'embrasser. Je l'ai rarement vu dans cet état et je pense que Thomas va s'en prendre plein la tête. Entre ça et le fait qu'il ne soit pas venu pour Thanksgiving...

Alayna m'appelle au même moment. Je décroche rapidement.

— Layna... Qu'est-ce qui se passe ?

— Il est parti...

— Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

— Pas grand-chose... Ça ne lui ressemblait pas ce qu'il me disait, ça n'avait pas de sens. Je n'ai rien compris, mais il m'a dit de ne pas chercher à comprendre. Et puis il est parti... Je n'en reviens pas. J'ai l'impression que c'est faux tellement ça ne ressemble pas à Thomas...

— C'est bizarre tout ça... Léo vient de partir pour le voir.

— Qu'est-ce que je vais faire sans lui s'il ne revient pas ?

— Il va revenir Alayna sauf s'il est devenu dingue... Mais il n'y avait aucun signe qui faisait qu'il pourrait te quitter. Et ça ne ressemble pas à Thomas de te quitter comme ça, sans aucune explication cohérente.

— Non en effet... Mais je me fais toujours avoir. Peut-être qu'il ne m'aime plus ou bien qu'il me trouve trop gamine pour lui.

— Ne dis pas de bêtises. Il va revenir, il a peut-être besoin d'un petit break, un peu d'espace...

— C'est vrai qu'il était stressé et très fatigué avec ses examens ces derniers jours... Mais il aurait juste dû me le dire... Je ne suis pas chiante là-dessus.

— Exiges des explications si jamais il revient ce soir.

— C'est ce que je vais faire... Elle soupire. Il ne peut pas me laisser...

— Est-ce que tu veux que je vienne te voir Layna ?

— Non non ne t'en fais pas... Je vais attendre pour voir s'il rentre.

— D'accord. Tu m'appelles si tu as besoin, même cette nuit.

— Merci beaucoup Kaithy... Je te laisse.

Et elle raccroche. Je n'aurais pas dû lui demander si elle voulait que je passe la voir, j'aurais dû le faire directement.

Je soupire et me lève pour enfiler mon jogging et mon tee-shirt. Qu'est-ce qu'il lui a pris à Thomas ? Je ne m'y attendais vraiment pas à celle-là. Je ne pensais pas qu'ils se sépareraient un jour, mais si jamais ça devait arriver, j'aurais plutôt pensé que ce serait Alayna. Elle a un caractère plus fort que celui de Thomas. Mais je pensais vraiment que ça allait durer... Je n'y crois pas de toute façon. Je suis certaine que ce n'est pas vrai. Il doit y avoir une meilleure explication.

***

Il est minuit lorsque Léo passe la porte de l'appartement et je suis à demi endormie, la tête posée sur son oreiller. Le décalage horaire me casse complètement. Je sens le lit s'affaisser sous son poids et il dépose ses lèvres sur ma joue puis il écarte mes cheveux. J'ouvre doucement les yeux en le regardant, il glisse son doigt sur mes lèvres.

— Salut...

— Ça a été Léo ?

Il soupire.

— Il m'a affirmé qu'il avait quitté Alayna et pour l'instant c'est irrémédiable. Quel petit con.

— Ça m'étonne de lui... Je ne m'attendais vraiment pas à ça.

— Comment va ta sœur ?

— Elle ne réalise pas et se dit qu'il y a autre chose... Elle n'a pas voulu que j'aille la voir donc je pense qu'elle a besoin d'être seule aussi.

— Je verrais ça demain, mais j'ai un mauvais pressentiment... L'impression qu'il ne me dit pas tout et je déteste ça.

— Viens te reposer chéri, tu travailles demain...

— Il m'énerve à un point.

Il soupire en se levant pour se déshabiller et se glisse sous les draps. Je me redresse pour le laisser s'allonger et je pose ma tête sur son bras qu'il passe sous ma tête. Je pose mon bras par-dessus son torse.

— Essaies de dormir un peu au moins...

Il acquiesce et embrasse mon front en me serrant contre lui et il me caresse jusqu'à ce que je m'endorme. Mais je sais très bien que d'ici quelques minutes il va se lever car il ne pourra pas dormir, c'est certain.

***

Lundi 30 novembre 2015

Ce midi je déjeune avec Alayna. Je dois la rejoindre à l'université et nous avons rendez-vous pour aller nous renseigner sur la formation d'esthétique qu'elle veut faire. J'espère qu'ils pourront la prendre pour janvier. J'en profite pour envoyer un petit message à mon amoureux avant de partir.

11:45 : Bonjour mon amour. J'espère que la reprise du boulot n'a pas été trop difficile. Tu me manques horriblement ce matin. On y prend vite goût... Je t'aime, et je t'embrasse, partout. :-*

Je sais que le « partout » va le faire dériver un petit moment et apporter un peu de piment dans sa journée. Comme tous les lundi, je suis sûre qu'il n'a que des réunions. Mon téléphone vibre dans ma main.

Léo 11:47 : La reprise est horrible. J'ai eu beaucoup de mal à sortir du lit ce matin et à te laisser... J'ai hésité à te réveiller pour que tu me mettes de bonne humeur, mais tu as besoin de repos. ;) Ma matinée est ennuyeuse, mais jouer les patrons ça me manquait un peu tout de même ! Et j'exigerais tes bisous partout ce soir car je déteste que tu me dises ça alors que tu es loin de moi. Je t'aime bébé. 11:50 : J'aurais adoré être réveillée de cette façon de si bon matin. Tu adores tout contrôler Martinez je le savais ! Et moi j'adore savoir que je te fais de l'effet de si loin uniquement avec des petits mots. À ce soir, rentre vite. Léo 11:52 : J'adore surtout contrôler une chose à un certain endroit avec une certaine personne... Tu me fais de l'effet tout le temps bébé. Même quand tu ne m'écris pas, je pense à toi, constamment.11:53 : Je suis plus qu'heureuse d'occuper tes pensées de la sorte, au moins je sais que tu ne penses à rien d'autre. Alayna m'attend. Bon après-midi mon amour. Je t'aime.

Je range mon téléphone en souriant et enfile mon manteau. J'adore nos petits échanges par sms, je pourrais lui en envoyer toute la journée, mais il risquerait de ne pas travailler du tout pour le coup.

J'entends la sonnerie d'un nouveau message et je sors en reprenant mon téléphone.

Léo 11:58 : N'oublie pas Derek. Je t'aime.

Bien évidemment. Je souris en secouant la tête et je vais à l'ascenseur en appelant Derek qui me répond dès la seconde sonnerie.

— Madame Martinez.

— Bonjour Derek. Je sors déjeuner avec ma sœur ce midi.

— Voulez-vous que je vous y conduise ?

— Non je vais prendre ma voiture. Nous allons déjeuner près de son université et ensuite nous avons rendez-vous pas très loin.

— D'accord Madame Martinez. Je vais vous suivre si cela ne vous dérange pas.

— Je n'ai pas le choix, j'imagine que vous avez des ordres précis de Léo, je ris.

— Bien évidemment.

— À tout à l'heure Derek.

Je descends au parking récupérer ma voiture et je me mets en route vers l'université, suivie de près par Derek. Alayna m'attend devant le restaurant où nous nous sommes donné rendez-vous.

Je me gare et je vais la rejoindre. Je l'embrasse sur les deux joues et elle m'a l'air d'aller plutôt bien. Nous nous installons à l'intérieur et nous commandons nos plats.

— Ça va Alayna ? Elle acquiesce.

— Je n'ai pas eu de nouvelles de Thomas par contre... C'est peut-être définitif...

— Je suis sûre que non... Je...

— Si c'est ce qu'il veut...

Elle hausse les épaules.

— Attends, tu prends ça beaucoup trop bien Alayna... Moi je serais détruite si Léo me quittait.

— Tu ne comprends pas que toi et Léo c'est unique. Il n'y a personne qui vous ressemble. Votre amour c'est... Quelque chose d'irréel. J'aime Thomas... Mais ça prouve juste que ce n'est pas l'homme de ma vie c'est tout.

— Je n'arrive pas à comprendre... Tu n'es même pas un peu triste ?

— Kaithy ! Tu veux me voir pleurer c'est ça ? Tu veux me voir triste ? Je ne crois pas, alors sois contente que je le prenne à peu près bien.

Je baisse les yeux sans rien dire de plus et on nous sert notre déjeuner. Ma sœur a toujours été moins émotive que moi, la preuve, moi je serais déjà en larmes. En même temps, je pleure pour un rien parfois.

Lorsque le déjeuner est fini, nous nous rendons au centre de formation qui se trouve un peu plus loin sur l'avenue. Après de longues minutes à discuter de ce qu'elle pourrait y apprendre, nous ressortons avec tous les documents nécessaires pour réaliser l'inscription. Ils peuvent la prendre dès janvier c'est super. Je la regarde en retournant vers l'université.

— Alors c'est sûr, tu te lances là-dedans ?

— Oui, certaine... Ça me plaît. Regarde quand je te maquille j'adore ça.

— Et tu es douée. Mais je le savais, je voulais juste que tu fasses ce que tu avais envie.

— Tu aurais pu me dire d'aller dans cette formation, j'aurais perdu moins de temps.

— Mais c'était à toi de savoir, tu avais déjà changé une fois donc bon...

— J'espère que je vais y arriver, je ne peux plus changer.

— J'en suis certaine. Ça te passionne vraiment et quoi de mieux que de vivre de sa passion.

— Tu as raison... Bon je vais aller à mon dernier cours de fac alors et passer voir pour me désinscrire. Ils vont péter un câble sérieux...

— Ils s'en fichent je pense Layna, ne t'en fais pas. Si tu as besoin d'aide pour la paperasse tu n'hésites pas.

— Merci Kaithy.

Elle m'embrasse sur la joue avant de s'éloigner et je retourne à ma voiture. Derek est toujours garé derrière moi, le pauvre il n'a pas bougé depuis plus d'une heure. Je ne sais pas quoi faire de mon après-midi, je passerais bien voir Léo... Je vais à la voiture de Derek et il en sort aussitôt en me voyant approcher.

— Madame ?

— Juste une petite question, est-ce que vous connaissez l'emploi du temps de Léo ?

— Non madame. Je sais juste qu'il est chez Martinez Company aujourd'hui et que je dois le récupérer vers dix-sept heures comme d'habitude.

— J'aimerais bien passer le voir, mais j'ai peur de le déranger.

— Vous voulez que je me renseigne auprès de sa secrétaire ?

— Euh... Oui pourquoi pas. Enfin, je peux aussi appeler Margaret pour lui demander.

— Ne vous en faîte pas.

Il sort son téléphone de sa poche et le porte à son oreille. Il appelle sa mère « la secrétaire de Léo » c'est marrant... Il reste toujours tellement professionnel dans n'importe quelle situation. Léo a de la chance de l'avoir trouvé. Je sais qu'il est en parfaite sécurité avec lui, et moi aussi.

Il raccroche et je me tourne à nouveau vers lui.

— Monsieur Martinez vient d'achever sa dernière réunion de la journée et il sera libre le reste de l'après-midi.

— Merci beaucoup Derek. Je vais passer lui dire bonjour avant de rentrer si ça ne vous ennuie pas.

— Pas du tout, je suis là pour ça, vous savez.

J'acquiesce en souriant et je remonte dans ma voiture pour me rendre chez Martinez Company. J'aime bien aller voir Léo à l'improviste et ça ne lui déplaît pas non plus.

Je me gare dans le parking de MC et attends Derek qui m'accompagne jusqu'au dernier étage. Les portes s'ouvrent et j'entends des chuchotements lorsque je passe les portes de l'ascenseur. Et en face de moi, parfaitement concentré sur un livre ou bien une maquette de livre plutôt, mon parfait mari.

Il porte un costard bleu foncé, à la limite du noir, sa chemise aussi claire que ses yeux et une cravate du même bleu que son costume. Il éblouit la pièce à lui seul et cette couleur lui va à ravir... Il discute avec Margaret et l'une des filles que je n'aimais pas du tout et qui parlait beaucoup trop à mon sujet, j'ai déjà oublié son prénom. Margaret m'a remarqué et me sourit alors que je m'avance. La fille me regarde d'un mauvais œil et Léo ne lève la tête qu'en dernier, obnubilé par ce qu'il tient dans ses mains. Je croise ses yeux et souris en allant jusqu'à eux.

— Bonjour tout le monde.

Margaret me répond tout sourire, la nana me calcule à peine et Léo lâche un « salut » mielleux en donnant rapidement le livre qu'il a dans les mains à la nana.

— Vous me faîtes les changements dont on a discuté et je veux ça sur mon bureau pour dix-sept heures.

— Bien Monsieur Martinez.

D'un regard, il lui donne congé et il s'avance d'un pas vers moi, il glisse sa main le long de mon bras jusqu'à ma main.

— Qu'est-ce que tu fais là bébé ?

— J'étais dans le coin alors je voulais venir te faire un petit coucou si ça ne te dérange pas.

— Pas du tout. Tu veux descendre prendre un café ?

— Non je viens de finir de manger il y a peu.

— Viens alors.

Il sourit en posant sa main dans mon dos et m'emmène jusqu'à son bureau dont il verrouille la porte avant de me faire tourner vers lui pour m'embrasser. Je glisse mes bras autour de sa taille en me serrant contre lui. Ce qu'il manquait à ma journée est là. Lui tout entier et il sent tellement bon...

Il relâche mes lèvres sans pour autant s'éloigner de moi, je passe mon nez contre son menton en souriant avant de poser ma tête contre son torse.

— Tu m'as manqué ce matin Léo...

— Et toi donc. Une torture de sortir du lit.

Il embrasse le dessus de ma tête.

Je me redresse et lisse sa cravate.

— Tu es beau en bleu tu sais ?

Il se contente de sourire et je glisse mes mains sur son torse dessinant le moindre trait. Merde alors... Son doigt passe sur mon menton et m'oblige à relâcher ma lèvre et il me regarde en souriant en coin.

— Ne me regarde pas comme ça Kaithlyn... Je ne résisterais pas longtemps.

— Comment je te regarde ?

— Comme si tu allais me dévorer tout cru.

Il rit et moi je rougis en baissant les yeux. Mais c'est tout à fait ce que j'ai envie de faire. Il est magnifique et sexy quand il s'habille comme ça. Il ne devrait plus s'habiller ! Mais sans vêtement il l'est encore plus ! Je suis destinée à le dévorer alors ! Dernièrement j'ai l'impression de ne jamais me satisfaire de lui.

Il redresse mon visage vers lui en le tenant de part et d'autre et il vient m'embrasser à nouveau. Il s'écarte doucement en câlinant ma joue et plonge son regard dans le mien.

— J'aurais adoré ce genre de distraction pour débuter mon après-midi... Mais j'ai une tonne de boulot...

— J'imagine. Je passais juste te faire un petit coucou de toute manière. Je vais te laisser travailler.

Je lui souris en me hissant pour embrasser ses lèvres avant de m'écarter. Il me tire à nouveau par le bras et m'embrasse une dernière fois.

— À ce soir princesse. Je serais tout à toi.

— Il y a intérêt Monsieur Martinez.

Je lui souris en embrassant sa joue avant de sortir de son bureau. Je dis au revoir à Margaret et lui demande de passer le bonjour à Jonas que je n'ai pas vu puis je rejoins Derek qui m'attend près de l'ascenseur. C'était un petit bonjour très rapide, mais ça m'a fait du bien.

***

J'ai préparé le dîner et Léo n'est pas encore rentré. Qu'est-ce qu'il fabrique ? Derek devait le récupérer à dix-sept heures et il est presque dix-neuf heures et je n'ai aucun message. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé, il m'angoisse quand c'est comme ça. Je pose mon téléphone devant moi sur le balcon et tripote la bague que Léo m'a offert chez Tiffany&Co et les minutes sont horriblement longues.

La porte s'ouvre enfin et je me redresse. Il pose son manteau sur le porte-manteau et vide ses poches.

— Je suis rentré bébé.

— Je croyais que tu rentrais plus tôt.

Il sursaute légèrement et se tourne vers moi alors que je contourne le balcon.

— J'aurais dû oui... Mais j'ai eu une réunion de dernière minute que je n'ai pas pu esquiver.

— Tu aurais pu m'envoyer un petit message, je m'inquiète rapidement tu sais.

— C'est vrai j'aurai dû, excuses-moi...

Il s'avance vers moi et viens m'enlacer en déposant un baiser sur mes lèvres. Le bip sonore du four retentit et je me défais lentement de ses bras.

— Viens manger c'est prêt.

Mais il n'est pas de cet avis et me rattrape par le bras pour me coller à lui et m'embrasser de plus belle. Il me serre amoureusement contre lui. Il écarte juste ses lèvres et viens caresser ma joue.

— Je suis désolée bébé...

— Je m'inquiète, tu sais. J'ai toujours peur qu'il t'arrive quelque chose, encore.

— Je sais ma belle, je suis vraiment désolé... J'ai été pris de court et je n'ai pas eu le temps de t'envoyer un message.

— Du moment que tu rentres sain et sauf à la maison ça me va.

Je le serre dans mes bras. Qu'est-ce que je ferais si un jour il arrive quelque chose à cet homme ? Je ne pourrais jamais vivre sans lui et notre quotidien me le prouve encore plus. J'ai du mal à passer vingt-quatre heures loin de lui.

Je me détache doucement de lui et je vais servir le dîner. Il retire sa veste ainsi que sa cravate avant de venir s'asseoir. Il retrousse ses manches et détache les deux premiers boutons de sa chemise. Je m'assois face à lui et nous commençons à dîner tranquillement.

— Ça a été ton déjeuner avec Alayna ? Comment elle va ?

— Ça a été oui, nous avons été chercher les papiers pour sa nouvelle formation. Je pense que ça va... Mais elle est beaucoup moins démonstrative que moi donc je ne sais pas trop.

— Alors esthétique c'est ça ?

— Oui, elle peut commencer dès janvier.

— Ah bah c'est bien dans ce cas, il sourit et j'acquiesce.

— Tu as eu des nouvelles de Thomas ?

— Non, et ça m'inquiète. On s'appelle tous les jours habituellement et là rien.

— Ça m'étonne de lui, vous êtes tellement proche. Et ta sœur ne sait rien ?

— Elle est partie en vacances avec ses amies, je n'ai pas voulu la déranger.

— Il viendra vers toi si jamais il a besoin, j'en suis sûre...

Il acquiesce en terminant son assiette et je débarrasse la table ensuite et je me lave les mains.

***

Je sens le col de la chemise de Léo que je porte. Avoir son odeur sur moi est délicieux. Je le rejoins dans le dressing. Il prépare ses vêtements pour demain en boxer, à croquer. Je vais embrasser son dos en glissant mes mains sur ses hanches et il a un léger sursaut.

— Je ne t'ai pas entendu Kaithlyn.

— Tu n'as rien à cacher n'est-ce pas ?

Je souris en passant devant lui, ne lâchant pas son torse.

— Pas du tout bébé.

— Pas de costard demain, tu ne vas pas chez Martinez Company ?

— Et non ! Un petit tour dans ma vie de pédiatre.

— Ça a un nom les doubles vies tu sais hein ?

Je ris et il secoue la tête un doux sourire aux lèvres.

— Mais je suis fou, tu le savais avant de m'épouser.

— Tout à fait.

Je regarde les vêtements qu'il a choisis. Du noir, toujours du noir. Je prends son tee-shirt et va choisir le seul polo rouge dans son placard et le pose à la place en souriant. Le rouge lui va tellement bien.

— Tu n'aimais pas l'autre c'est ça ?

— Toujours du noir avec toi. Mais tu n'as presque rien en couleur dans ton placard aussi.

— Et non, bébé. Ma vie est aussi sombre que mes vêtements. Était pardon.

— Hum j'espère bien, Martinez !

Mon Ange noir. Il m'enlace et dépose un baiser sur ma tête puis il nous entraîne au lit. Je m'allonge après avoir retiré sa chemise et me couvre. Il s'installe à mes côtés et vient prendre ma main sur laquelle il dépose un baiser.

— Qu'est-ce que tu vas faire demain bébé ?

— Je n'en sais rien... Peut-être aller faire un peu de shopping sinon je vais m'ennuyer ici.

— Tu as raison, tu devrais sortir un peu.

— Je peux te poser une question Léo ?

— Vas y bébé.

— Je voulais que l'on parle de Noël... Juste pour être fixée.

Je tente un terrain très dangereux... Mais nous n'en avons jamais parlé et c'est dans moins d'un mois. Noël me tient à cœur.

Je vois le visage de Léo changer subitement et il se lève à une vitesse incroyable. Et merde. Je vois son dos se soulever au rythme de sa respiration. Ce n'était pas le meilleur moment pour en parler, à vrai dire je crois qu'il n'y a aucun meilleur moment pour parler de ça. Alors peu importe...

— Léo... Je ne voulais pas te blesser. Mais j'ai besoin que l'on en discute, rapidement s'il te plaît. J'ai toujours fêté Noël moi...

— Il n'y a rien à dire Kaithlyn. Je n'ai jamais fêté Noël et ça ne changera pas c'est tout. Je déteste ce mois, je déteste cette fête un point c'est tout. Je déteste me répéter. Ne cherche pas plus loin.

Et il sort de la chambre en laissant claquer la porte. L'ouragan Léo n'était pas si impressionnant finalement...

****

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