VIII./ Déménagement Et Amitie

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Un demenagement. Encore un. Toujours un.
Encore partir, encore, toujours.
Mais les autres eux, s'en foutent.
Que suis je de toutes façon ? Juste une fille qui déménage régulièrement.

Lorsque je déménage, beaucoup de gens considèrerent ça comme normal, comme une expérience incroyable et unique. Oui ca l’est peut être. Mais ils ne voient que les côtés positifs.

Ils ne se rendent pas compte de déchirement que cela provoque en moi. Une amie de France, lorsque je me suis confiée à elle pour lui dire que  je me sentais mal par rapport a mon déménagement, m'a répondu : “mais de toute façon, maintenant t’as l’habitude !”.

D’accord. Je traverse ces périodes de changement plus fréquemment que la plupart des personnes, mais ca ne veut pas dire que je n’en souffre pas. Partir, c’est un arrachement, une manière d’amputation. Rompre, c’est une violence. Dans l’expatriation on perd nécessairement une part de soi. Je me suis rendue compte que beaucoup nous séparer. Depuis sa naissance, elle a les mêmes amis, la même maison, la même routine. Moi je change tous les trois ans environ.
Il y a dans tout changement quelque chose d'infâme et d'agréable.

Beaucoup de gens vantent les avantages de la mobilité. Grâce à cela, j'ai développé une enorme facultee d’adaptation, une capacite incroyable a se creer une reseau amicale, eccetera, eccetera ...

Bref. Ces personnes devraient commencer par réfléchir avant de parler. Pour nous tous, expatriés, le déménagement fait partie de notre quotidien, mais ca fait toujours aussi mal. Certaines personnes en souffrent plus que d’autres. Au bout d’un moment, on arrête de creer des amities de peur de les perdre et de se séparer.

L’amitié, lorsque l’on bouge régulièrement, c’est compliqué. Vous le savez tous. Nous, enfants expatriés, ou juste vivant à l'étranger ou étant scolarisé dans un lycée français, ces difficultés font parti de notre quotidiens.Nous accueillons spontenement les nouveaux, car on l’a été un jour. Mais en même temps nous avons peur de créer nouvelle relation. Nous savons que nous allons la perdre ensuite, que nous n'allons sûrement jamais revoir la personne.

La véritable amitié n’est pas d'être inséparable mais d'être séparé et que rien ne change. La distance ne signifie rien quand la personne signifie tout. Les vrais amis ne sont jamais loin, peut être dans la distance mais pas dans le coeur. La bonne blague. On sait tous que quand quelqu’un part, ce sera plus pareil. On peut rester amis, bien sur, mais la personne changera. Nous aussi. Nous serons toujours content de le ou la  retrouver, mais au bout d’un moment, nous n’aurions plus rien à nous dire, car nos quotidiens seront trop différents et donc plus dur à expliquer. Nous n'aimerions plus forcément les mêmes choses, ne vivront plus les mêmes expériences . Ca nous est déjà arrivé à tous.

Les adieux sont toujours douloureux, c’est même le pire. On ne sait pas dire au revoir. C’est trop dur. On l’a tous vécu. Ce petit pincement du côté du cœur lorsque l'on pense au départ, au déménagement.

Pour moins souffrir, on se détache des personne, on les rejette, souvent inconsciemment, on ravale nos émotions, on essaye de paraître neutre alors que au fond, on est mal, on trouve ça difficile, trop difficile, et certains peuvent un jour craquer émotionnellement, et aller très loin, trop loin. S’ouvrir les veines, arrêter de manger voir pire. Mais c’est un autre sujet.

Ces personnes qui déménagent peuvent soit faire une nouvelle expatriation, soit rentrer dans notre “pays d’origine”. Par rapport à notre expérience, on sera plus ou moins heureux de rentrer.

Nous, enfants d’expatriés, nous connaissons notre pays d’origine que lors des vacances. Tout le monde est détendu, on s’amuse, on mange bien, dors beaucoup… Quand on rentre, c'est parfois notre seul vision de la france. Quand on est pas préparé, c’est un coup dur. Une amie a moi est rentrée en France cette année et sa petite soeur avait toujours vécu à l'étranger. Quand elle a visité sa future école, la petite l’a regarde avec étonnement en lui disant “Ah mais ya aussi des écoles en France ?”

Pour certains, c’est très facile. Ce sont souvent ce qui on vécu peu de temps à l'étranger, juste une expatriation, souvent courte, et beaucoup plus dans ce pays, qui est la plupart du temps la France.

Pour d’autres, ce sera très difficile. Plus difficile qu’une autre expatriation. Dans une expatriation, il y a d’autres enfants comme toi, tu te rapproches des autres nouveaux vous pouvez vous soutenir. Et la, tu es seul au milieu de personnes qui se connaissent depuis la maternelle, sous la pluie continuelle dans ce petit village francais. Tu te sens différent d’eux, et de tous les autres. Tu leur ressemble peut être en apparence, mais au fond de toi, tu restes un etranger. Encore et toujours. C’est bizarre comme sensation, être étranger dans son propre pays. Tu avais peut être l’impression de connaître ton pays avant ton retour mais tu te rends vite compte que ce n’est pas le cas. Tu es souvent “a cote de la plaque” avec les gens de ton âge. Tu n’as pas les mêmes références, centres d'intérêts alors que toi aussi, tu es francais. Tu te sens nul. Il arrive parfois un moment ou tu es parti depuis tellement longtemps que tu ne te sens plus du tout francais.
Plus du tout.
Seul, abandonné, en croisant dans la recre le regard des autres en espérant y voir autre chose que de la compassion.

Voilà pour ce premier texte sur le déménagement et l'amitié lorsque l'on vit à l'étranger.
Je sais que je n'ai pas écrit de la même façon que d'habitude, j'espère que cela ne vous déplaira pas.
Encore merci de votre soutien,
Iris

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