François commençait à craindre que le sujet soit enterré quand, trois semaines plus tard, Tamara lui annonça :

— Je suis allée chez la gynécologue, aujourd'hui.

— Tout va bien ? questionna-t-il se demandant si c'était une bonne ou une mauvaise nouvelle.

— J'ai fait retirer mon stérilet, lui apprit-elle.

Il lui fallut quelques secondes pour réagir.

— Tu portais un stérilet ? souligna-t-il, surpris de ne s'être jamais posé la question.

— Je m'en suis fait poser un dès ma sortie de prison.

Il pouvait le comprendre. Lui-même n'avait plus jamais délégué sa contraception à ses partenaires. Cela avait d'ailleurs été un sujet de dispute avec celle qui avait brièvement été son épouse. Elle n'aimait pas utiliser les préservatifs et n'acceptait pas qu'il n'ait pas confiance en sa capacité à prendre correctement sa pilule. Mais c'était plus fort que lui. Il avait besoin de contrôler la situation. Une fois avait suffi.

— On n'en avait jamais parlé, remarqua-t-il.

— Ça ne s'est pas présenté, justifia-t-elle en haussant les épaules. De toute manière, avec nous deux, il valait mieux deux précautions plutôt qu'une, tu ne crois pas ?

— C'est sans doute ce que j'en aurais conclu.

Il laissa passer un moment avant de demander :

— C'est vraiment ce que tu veux ? Ce n'est pas juste pour me faire plaisir ?

— Ça me fait toujours peur, avoua-t-elle. Mais je pense que j'en ai réellement envie.

— On se lance alors ? demanda-t-il en se sentant lui aussi ému à l'idée de cette décision qui allait changer leur vie.

— Si tu me tiens bien la main, murmura-t-elle en s'approchant de lui.