166 - Mariage

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François se tourna pour embrasser Tamara, et ils se calèrent confortablement pour dormir. Mais très vite, il changea de position. La troisième fois qu'il se retournait dans le lit, elle remarqua :

— Ça te perturbe cette histoire de mariage.

— Ouais.

Elle ne répondit pas, mais il savait qu'elle était pleinement éveillée. Il jugea bon de préciser :

— Je n'ai pas un très bon souvenir de la période où j'étais marié.

Elle lui prit la main.

— Tu n'es pas obligé d'en parler si tu n'en as pas envie.

— Autant que tu le saches ! Je me suis marié pour de mauvaises raisons, et ça n'a pas tenu longtemps. Je me suis senti encore plus stupide, après.

Elle l'enlaça et le serra contre lui.

— C'est du passé, chuchota-t-elle.

Mais il avait besoin de s'en débarrasser et les mots sortirent malgré lui :

— Je voulais tellement croire que j'avais surmonté mon histoire avec toi que je me suis persuadé que j'étais amoureux. Me marier, fonder une famille avec elle et nos enfants respectifs, c'était tirer un trait définitif sur le passé. Je crois qu'elle a accepté pour les mêmes raisons : montrer à son ex qu'il ne comptait plus, qu'elle se débrouillait très bien sans lui. Un couple, deux enfants, t'es dans le moule, rien qui dépasse, ça rassure. C'est un peu mieux que de débarquer chez sa mère avec un nouveau-né sur les bras, et faire jaser tout le quartier. Tu vois le topo ?

— Je crois, oui, dit Tamara d'un ton étranglé.

— On s'est mariés à la va-vite, sans réception, seulement un mois après s'être installés ensemble, continua François d'une voix dure. On s'est dit qu'avec deux gamins, ça ne ferait pas sérieux une grande cérémonie. L'important, c'était d'avoir un livret de famille commun. La lune de miel n'a pas duré longtemps. On passait notre temps à se chamailler pour des conneries. Et puis, on était supposés élever le gosse de l'autre comme le nôtre, mais je travaillais beaucoup, donc pas assez souvent là pour l'aider le soir à m'occuper d'eux. Et puis j'ai vite remarqué qu'elle avait du mal avec Julien. Elle le traitait bien, elle était gentille, mais je voyais bien que ce serait toujours mon fils à moi, et pas le sien. Elle ne le câlinait jamais spontanément, tu vois ? Et puis elle paraissait vraiment soulagée, quand il allait chez ma mère pour les vacances ou pour les week-ends où je travaillais. On a fini par réaliser qu'on était dans une impasse, et je suis revenu ici. Quand j'ai dit à Julien qu'on restait chez sa grand-mère et qu'il retournait à son ancienne école, il n'a même pas posé de questions. Il n'a jamais demandé à revoir ma femme, ni celui qu'on lui avait présenté comme son frère pendant un an. Là, j'ai compris à quel point j'avais merdé.

Tamara laissa échapper un sanglot. À son tour, François la serra contre lui et s'excusa :

— Je sais que je ne devrais pas te raconter tout ça. Mais je suis tellement en colère contre moi quand je pense à cette époque !

— Je comprends très bien, assura-t-elle. T'en fais pas pour moi. On doit pouvoir tout se dire.

Il n'y avait rien à ajouter. Ils étaient désormais au-delà des paroles de contritions ou de pardon. Le silence et la chaleur de leurs deux corps l'un contre l'autre suffisaient. Avant de s'endormir, François remarqua :

— Tu avais raison tout à l'heure. C'était bien une non-demande en mariage.


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