8 - Responsabilité

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

La nuit tomba doucement. Hypnotiques, les lumières des réverbères se succédèrent sur son pare-brise.

François tenta de se concentrer sur sa conduite, craignant moins de s'endormir que d'être submergé par ses souvenirs. Cela faisait des années qu'il les repoussait avec un certain succès, tout en sachant qu'ils n'étaient jamais loin, attendant le moment propice. Ce jour-là, ils l'avaient rattrapé et frappé en plein cœur, le prenant par surprise.

Il retrouva avec un immense déplaisir l'autodépréciation qui avait été son lot à cette époque qu'il voulait oublier. Cette impression d'être un pauvre imbécile naïf qu'on pouvait mener par le bout du nez sans qu'il ne se doute de rien. Il rejeta ce sentiment avec colère. Non, ça, c'était du passé. Il n'était plus le jeune idiot qu'il avait été. Elle ne prendrait plus la moindre emprise sur sa vie. Il ne la laisserait pas utiliser son fils contre lui.

Il savait que ce ne serait pas facile et que son attitude passée n'avait pas arrangé les choses. Même si le coup était inattendu, il devait bien admettre qu'il aurait pu l'anticiper. Cela faisait longtemps qu'il aurait dû en parler avec Julien. Sa mère l'avait prévenu à de nombreuses reprises. Il savait bien qu'elle avait raison, mais n'avait pu s'y résoudre.

Sa mère n'avait plus abordé le sujet depuis un moment, comprenant que c'était inutile. Il appréciait particulièrement sa capacité d'être proche sans être envahissante, de bon conseil sans imposer ses vues. Quand il avait débarqué chez elle, quinze ans auparavant, le cœur brisé, son égo en miette, sa confiance en lui au plus bas, elle aurait pu le traiter en enfant et prendre les décisions à sa place. Elle n'en avait rien fait.

Elle l'avait entouré de tendresse et bienveillance, mais elle avait veillé à ce qu'il assume ses responsabilités. Elle avait clairement posé son rôle de grand-mère, disponible et affectueuse avec son petit-fils, mais ne prenant aucune décision importante sans en référer à François. Elle n'hésitait pas à faire connaître son opinion quand elle en discutait avec lui, lui dispensant des conseils quand elle le jugeait bon, mais devant Julien c'était toujours la parole du père qui prévalait.

Si aujourd'hui, une autre femme pouvait donner à son fils une vision erronée de la situation, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même.


Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro