Chapitre ②③

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Bonsoir les amis !! ^-^

Je suis tellement heureuse de vous retrouver pour la suite de Poupée ! Pardon pour le temps que j'ai mis, j'ai entre deux EU MON MASTER ! Et Océan est sorti en livre, donc je dois m'occuper de ça aussi (émotionnellement ça me prend beaucoup d'énergie). Merci de votre patience !


Je me suis éclatée à écrire ce chapitre. Je vous souhaite une bonne lecture ~ ♥


********************************


J'étais petit, la première fois que je me suis questionné sur la symétrie des flocons de neige.

Je me souviens encore de ces soirées froides, le menton posé sur l'accoudoir du canapé, à les observer à travers la fenêtre. Ma mère cuisinait plus loin, derrière moi, après avoir mis un film de Noël à la télévision pour m'occuper jusqu'au dîner. Je me souviens de comment je les comptais, mes yeux filant de gauche à droite, de haut en bas, de combien j'en manquais. Je peux encore sentir le froncement contrarié de mes sourcils quand je comprenais que je ne pourrais jamais tous les attraper.

— Je suis désolé, Jungkook...

Ils se déposaient sur la vitre de notre petite maison comme ils le font à cet instant, quinze ans plus tard, sur cette baie vitrée du réfectoire de l'université générale. La différence de température m'apparaît clairement : chez ma mère, la neige était synonyme de chocolat chaud, de couverture, du bois qui crépite dans la vieille cheminée. Ici, la neige n'est que ce qu'elle est, comme si elle ne pouvait plus se cacher.

De l'eau glacée.

— Alors Imani aussi ?

C'est l'une des premières choses que j'ai apprises, petit, dans les livres de vulgarisation scientifique que ma mère m'offrait le vingt-quatre décembre.

L'eau est composée comme suit: "H₂" pour deux atomes d'hydrogène et "O" pour un atome d'oxygène. Ensemble, ces atomes forment la molécule H₂O. Je me demandais plus jeune pourquoi de l'eau, si fluide, indomptable, avait la possibilité de se métamorphoser en des formes si symétriquement parfaites. Des hexagones sans aucun défaut. Pour le comprendre, j'ai dû attendre quelques années supplémentaires afin de m'acheter des bouquins plus élaborés.

— Oui. Mais j'insiste là-dessus, elle a voté à contre-coeur. Elle ne voulait pas que tu sois viré de l'atelier.

— Ça change rien à son choix, réfuté-je.

— Certes. Mais je te jure, c'était tellement étrange. Quand j'ai demandé à Namjoon pourquoi il voulait te dégager, même si je le savais déjà, il semblait fermé à toute discussion. Mais c'est là où je veux en venir. Sur ce que j'ai trouvé de super bizarre.

L'hydrogène est composé de particules négatives, tandis que l'oxygène en est composé de positives. Si deux gouttes d'eau se rencontrent et se glacent, les atomes d'hydrogène de la première goutte d'eau et l'atome d'oxygène de la seconde provoquent cette polarité de positif et de négatif qui conduit à une formation drôlement symétrique.

— C'était comme s'il m'évitait de peur que j'arrive à contrer ses arguments. Et il y avait un genre de silence dans la pièce, de la part d'Hoseok et d'Imani, comme si la décision avait déjà été prise par Namjoon... depuis un moment.

— Attends. Par Namjoon ? Tu veux dire uniquement par lui ?

Mon regard quitte les vitres pour trouver celui de Jimin.

— Ouais. Écoute, Jungkook, je... J'ai pas toujours été un exemple de loyauté. Ils semblaient tellement se méfier de toi que j'ai cherché à comprendre un peu les deux côtés. Je te connaissais pas et-

— Tu les connaissais pas non plus.

Silence. Je retrouve mes flocons hexagonaux, que je ne distingue pas de là où nous sommes assis ; je sais juste qu'ils le sont. Hexagonaux.

— Oui... Je suis désolé. Mais tu me rejetais au début, alors j'ai cru que...

— Que quoi ? Tu penses pas que si j'avais un truc à me reprocher j'aurais fait pareil qu'eux ? À savoir avoir un comportement irréprochable ? À toujours avoir l'air de lécher le cul de tout le monde ? Hein ?

Il s'enfonce dans son siège en soupirant, l'air coupable.

— J'ai été con. Mais je te jure que jamais, Jungkook, j'ai été déloyal. J'ai juste essayé de comprendre les deux partis.

— Et t'en tires quoi de ta super enquête de pro ? articulé-je mollement, blasé à souhait.

— Rien. Rien du tout, putain.

Mon attention se reporte sur son visage. J'avoue être surpris de la grossièreté qui vient de sortir d'entre ses lèvres. Ça ne lui ressemble pas. Je constate aussi son torse qui se lève et s'abaisse plus intensément que d'habitude.

— T'as quand même été vachement dur avec moi au début, Jungkook, n'importe qui à ma place t'aurait détesté.

— Je sais. Je suis désolé aussi pour ça. J'ai jamais voulu être ici.

Un visage m'apparaît, et je prends conscience d'à quel point ces mots sonnent faux à présent.

— C'est bon, c'est du passé. Je voulais juste te dire que moi aussi je vais quitter l'atelier.

Je hausse les sourcils. Son regard glisse sur le côté tandis qu'il serre la mâchoire.

— J'aime pas ça. Cette ambiance. Depuis le début, y'a un truc qui cloche, t'avais raison. J'ai cru que t'étais parano mais hier... C'était pas normal.

Il plante de nouveau ses iris sérieux dans les miens.

— La manière dont ils semblaient si satisfaits d'avoir trouvé un moyen de te virer. C'était pas normal, répète-t-il.

Mes poings se serrent sur la table. Je baisse la tête vers mon assiette que j'ai à peine touché. Putain.

— Ils veulent m'éloigner de lui.

— Jungkook, je sais pas si...

— Jimin, je te jure. Je te jure qu'ils veulent m'éloigner de lui.

Il semble dubitatif, mais je sais que je suis proche du but. Pour quelle autre raison ce serait ? Ils ont attendu un faux pas de ma part, je l'ai commis, ils ont donc eu l'occasion de m'écarter de Taehyung.

— Je veux vraiment aller dans ton sens, mais je saisis pas pourquoi ils voudraient t'écarter de ton mentor comme ça.

— Pour le garder pour eux.

Je presse ma fourchette dans ma main en prononçant ces mots. L'oraliser me rend fou.

— Et pour quoi faire ?

— J'en sais rien. Le manipuler.

— Mais pour quoi Jungkook ? Le manipuler à faire quoi ?

Je secoue la tête.

— T'as pas besoin de raison pour manipuler quelqu'un Jimin. Avoir sa petite poupée pour soi, c'est une satisfaction personnelle.

Sa bouche s'ouvre, puis se referme. Mes dents vont s'exploser entre elles si je continue à les faire grincer si puissamment.

Qu'est-ce que quelqu'un qui a tout n'a pas ? J'ai lu ça une fois.

Silence.

— Namjoon a tout. Son master à l'US. Son master ici. La popularité. Il a une belle gueule. Il est apprécié de tous. Il a l'air de venir d'une bonne famille. Il lui manque quoi ? Réfléchis, Jimin.

Mon ami fixe la table un long moment.

— Une... Distraction ?

— Un jouet, acquiescé-je.

Il écarquille les yeux.

— Mais il n'a pas l'air de quelqu'un de mauvais, comme ça.

— Parce que tu crois que les manipulateurs dans son genre se montrent ? C'est tous les mêmes. Des grands sourires, des discours surfaits, un air rassurant. C'est les pires.

— J'entends ce que tu dis, ok, mais je t'avoue qu'il me faudrait plus de preuves pour...

— C'est ça votre problème, le coupé-je.

Il me regarde sans comprendre. J'attrape mon plateau des deux côtés, prêt à me redresser.

— Il vous faut toujours pire, ou il faut que ça vous arrive à vous, pour que vous ouvriez les yeux.

Ma chaise racle. Jimin entrouvre les lèvres, sonné.

— Alors... Alors je vais pas quitter l'atelier.

Je m'arrête net dans mon élan.

— Je vais rester là-bas pour l'observer, si ça peut t'aider. J'écouterai ses conversations avec Taehyung quand il sera là. S'il est en danger, je veux t'aider à le sauver.

La surprise m'assaille, et elle met du temps à me quitter. La détermination dans ses yeux brille comme jamais elle ne l'a fait, alors je hoche la tête d'un air entendu.

— Merci, Jimin.

— Il faut juste que tu saches un dernier truc.

Je le dévisage en attendant la suite.

— Pendant votre bagarre avec Hoseok, Imani et Namjoon avaient l'air vraiment, vraiment effarés, tu sais... Quand t'as hurlé que tu ne les laisserais plus approcher Taehyung.

Un flash me fait clore les paupières.

Je vous laisserai pas l'approcher ! JE VOUS LAISSERAI JAMAIS !

Je ne réponds rien, me contentant de hocher la tête une nouvelle fois en lui faisant signe du menton de m'emboîter le pas. Je ne sais étrangement pas quoi penser de cette information, alors je l'enregistre, sans relever. Un drôle de silence plane entre nous et j'ai le sentiment que c'est parce qu'on sait tous les deux que ça ne concerne pas seulement le fait que j'ai hurlé ces mots, cette réaction des M2.

Ce sont les mots en eux-mêmes qui les ont choqués.

Jimin a été un peu volage quand je l'ai rencontré, mais je crois que je peux enfin lui faire confiance. C'est toujours comme ça, de toute manière - pour convaincre des gens extérieurs qu'une relation comme celle que Taehyung et Namjoon partagent est nocive, il faut argumenter, prouver, persévérer. Et je crois que c'est pour cette raison que j'ai été si dur avec lui. L'idée de devoir encore et encore voir ce doute, cet air dubitatif, dans ses yeux, alors que c'est évident pour moi... Ça me rend malade. Mais c'est ainsi que fonctionne le monde : on ne comprendra jamais ce qu'on n'a pas vécu.

C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il n'y a que moi qui ai décelé les ficelles si durement accrochées à la peau de mon aîné, depuis le début.

**

Ça doit faire une heure entière que je fais semblant de bosser sur mon mémoire.

Entouré des étagères immenses de la bibliothèque universitaire, sous le faisceau des ampoules chaudes qui éclairent le sofa en cuir sur lequel je suis installé seul, même l'odeur si particulière des livres ne me réconforte pas.

Jimin est en ce moment même à l'atelier, et je n'ai de cesse de vérifier mon téléphone pour m'assurer qu'il ne m'a pas envoyé de message. Je ne sais pas ce que j'attends - et j'imagine que même s'il m'envoyait quelque chose, ce ne serait qu'un détail et non pas la vérité. Ma jambe tressaute en rythme depuis soixante putain de minutes, je suis incapable de me concentrer sur autre chose que mes pensées.

Parce que j'ai tout retracé. Dans mon esprit, je veux dire. J'en suis même venu à me retenir de tout écrire sur un papier comme un enquêteur de police.

J'ai remis tout dans l'ordre : de septembre à fin novembre, c'est-à-dire à aujourd'hui. Je suis arrivé à l'UG et les M2 me connaissaient déjà grâce au mail de monsieur Pyon. Ils se sont tous méfié de moi assez vite - mais j'ai pris conscience, à force de réflexion, qu'Imani, Hoseok et Jimin ne se sont pas méfiés de moi tout de suite.

Seuls Taehyung et Namjoon l'ont fait.

Namjoon.

C'est lui qui a tout initié. Imani a commencé à douter, Hoseok a commencé à me détester. Mon comportement n'a pas dû aider, je peux le concevoir. Mais de là à soudainement me regarder comme si j'étais un putain de danger ? Pourquoi du jour au lendemain ? À part s'ils ont été convaincus par Namjoon, je ne vois pas d'autre raison. Sans parler de Jimin qui m'a rencontré avant de rencontrer les M2. Il n'a jamais douté de moi autant que ces derniers, mais j'ai eu le sentiment, pendant un moment, qu'il se questionnait.

Pourtant, j'ai beau tout déplacer, tout replacer, changer d'ordre puis remettre les choses dans leur chronologie originelle... Il y a une fatalité : Taehyung est celui qui s'est tenu le plus écarté.

Mais je sais que ce n'est pas lui qui a convaincu les autres. J'ai pensé à autre chose - si lui et Namjoon sont proches depuis l'US, se serait-il confié à Namjoon ? Namjoon aurait-il, par la suite, mis en garde les autres ?

Ça ne m'avance pas. Parce que la vraie zone d'ombre dans tout ça, c'est pourquoi Taehyung se méfiait-il de moi ?

Est-ce lui qui s'est inquiété et qui a eu une incidence sur ce que Namjoon pensait de moi en lui faisant part de ces mêmes inquiétudes, ou est-ce Namjoon qui a convaincu Taehyung que j'étais dangereux ?

L'œuf ou la poule.

Je soupire et m'enfonce dans le canapé deux places, l'un des seuls restants de la bibliothèque ; habituellement, les tables avec sofas sont toujours prises, ne restent que les chaises dures. Mes yeux se perdent sur la hauteur de plafond. Je vois encore le sommet des étagères dans ma vision périphérique, ainsi que l'énorme lustre de fausses bougies qui trône au centre des escaliers en spirale jusqu'à les couvrir de sa lumière modérée.

Qu'en est-il de monsieur Daniel ? Namjoon et lui se sont révélés drôlement proches durant le week-end à Daegu.

Je fronce les sourcils lorsqu'un flash me revient. J'avais oublié ce soir-là, quand Taehyung est sorti d'un rendez-vous avec l'enseignant, que j'étais caché dans le renfoncement du couloir éteint. La manière dont il s'est détendu puis tendu contre le mur quand il se croyait seul.

Comme s'il venait de sortir d'apnée.

Mes poings se serrent.

Ça me rend fou. Je sais qu'il y a un problème, je le sais, putain. Si seulement il me demandait de l'aide. Mais je n'ai pas le droit d'exiger ça de lui quand moi-même, plus tôt dans ma vie, je ne l'ai pas fait. Pire encore : je cachais ma relation abusive parce que je ne voulais pas qu'elle se termine.

Mes paupières se rouvrent brusquement.

Je ne voulais pas qu'elle se termine.

Je m'en souviens, maintenant. Toutes ces fois où j'ai prié le ciel pour qu'il reste avec moi, parce qu'il se faisait mon bourreau puis mon sauveur, et quand on nous sauve, on ne voit plus que la bonté, la bouée, on en oublie que la personne qui nous a secouru est peut-être celle qui nous a en premier lieu fait couler. Mon cœur s'emballe. Je déteste cette sensation. J'inspire profondément comme m'a dit de le faire mon ancienne psy quand des souvenirs de lui m'assaillent. Je hais l'adrénaline que ça provoque dans mon œsophage.

Est-ce que c'est ce que vit Taehyung ? Est-ce qu'il est prisonnier d'une relation qu'il s'est persuadé lui être indispensable ?

Bon, ça suffit pour aujourd'hui. J'arrive à rien, et encore moins à bosser sur mon mémoire de malheur. En soupirant de nouveau, je range mes affaires dans mon sac, bien décidé à rentrer et peut-être faire du sport pour me calmer. J'ai besoin de me vider l'esprit pour...

...Minute.

Je m'arrête net, les pieds devant l'escalier du troisième étage de la bibliothèque.

Là, juste en bas, au deuxième. Assis sur un sofa, légèrement penché sur une table. Sa montre scintille, frappée par les bougies électriques du lustre, je peux le voir d'ici. Mes paupières papillonnent. Je ne suis pas sûr d'y croire.

Une putain d'heure entière que je pense à lui, et il était juste là, à un étage plus bas ?

Abasourdi, je secoue doucement la tête, m'apprêtant à descendre les marches et le rejoindre comme si nous étions les deux aimants les plus puissants de l'univers, cependant, à l'instant même où mon cerveau envoie l'ordre à mes jambes de bouger, ces dernières se figent.

Un type vient de le rejoindre, enthousiaste. Les mains graciles de mon mentor cessent de s'activer, ses avant-bras découverts par ses manches retroussées passent de la table à ses cuisses fines lorsqu'il redresse un peu le dos pour accueillir celui qui s'assied sur le sofa vide face au sien.

C'est quoi ce bordel ?

L'inconnu, un autre étudiant que je n'ai jamais vu, lui parle en faisant de grands gestes. Ses yeux pétillent. Un maigre sourire naît au coin des lèvres de Taehyung et mes muscles se tendent d'une drôle de manière.

— Pardon, je voudrais descendre.

Sans même jeter un coup d'œil à la nana qui me parle, j'avance doucement vers la rambarde pour y déposer les coudes, mains jointes dans le vide, penché vers la scène qui se trouve un peu plus loin sous mes yeux. Ma mâchoire se serre seconde après seconde.

Je crois qu'il reçoit des éloges. Le type sort un truc de son sac, l'air gêné, pour le lui tendre en semblant plus embarrassé encore. Il veut son avis sur son taff ? Ma langue parcourt distraitement mes propres dents, mes yeux s'assèchent à force de me retenir de les cligner. Je ne veux rien rater. Ma nuque est si tendue qu'elle en devient incassable.

Quand Taehyung saisit délicatement les feuilles qu'on lui tend, que leurs mains se frôlent, un sourire amer se balade sur mes lèvres... Mais je le perds bien vite.

Parce que le type vient de se lever pour s'asseoir à côté de mon mentor, l'air plus excité que jamais de l'intérêt de ce dernier pour ses travaux.

Je me redresse et accroche maintenant la rambarde que je presse à m'en blanchir les phalanges. L'inconnu lui parle de manière animée tandis que Taehyung répond avec bien plus de modération. J'ai aussi l'impression que l'autre le coupe régulièrement. Sur son visage, mon aîné semble traîner un regard calme, et je ne sais pas pourquoi c'en est trop.

Ni une ni deux, je dévale enfin les marches jusqu'à rejoindre l'étage du dessous. Je suis à quelques mètres. Mes pieds s'enfoncent dans la moquette tandis que je chemine le long des étagères qui se raréfient de plus en plus à mesure que j'approche de leur table. La bibliothèque est disposée ainsi ; il y a des espaces de travail distillés un peu partout, et plus on s'en éloigne, plus les hautes étagères de livres se resserrent. Quelques étudiants disparaissent pour réapparaître de ces géants de littérature qui nous surplombent comme des gardiens du lieu. Mais je n'y fais plus attention maintenant que j'atteins presque les deux étudiants qui m'intéressent.

J'avance de plus en plus lentement, tout en laissant glisser mon sac de mon épaule que j'empoigne maintenant, comme si je tenais une vulgaire peluche.

Ils n'ont même pas le temps de me voir que je me laisse tomber sur le canapé libre, et si l'inconnu sursaute en tournant la tête vers moi, Taehyung, lui, lève paresseusement ses yeux pour les ancrer dans les miens.

Aucune, je dis bien aucune surprise ne traverse ses traits qui me tordent encore l'estomac. Je ne m'y ferai jamais.

— Bonsoir, souris-je.

Depuis combien de temps m'a-t-il repéré, pour avoir l'air si peu étonné ?

— Heu... Vous vous connaissez ? demande le type que j'observe à peine, trop occupé par ces deux orbes chocolats braqués sur moi.

Une jambe surmonte élégamment une autre. Son dos se dépose sans hâte contre le dossier du sofa. Ses poignets se croisent sur sa cuisse gauche.

Je serre les dents.

— C'est mon mentor, réponds-je avec bien trop de sympathie pour que ce ne soit pas suspect.

— Ah... Je comprends mieux pourquoi vous refusez ma requête, s'empresse-t-il de dire, l'air déçu.

Il s'adresse à Taehyung là ? Je fixe ce mec de haut en bas en m'enfonçant nonchalamment dans le sofa. Je croise les bras sur mon torse ferme sans plus le lâcher des yeux.

— Oui. J'ai déjà un étudiant en mentorat, s'élève enfin la voix qui m'empêche de penser correctement dès qu'elle retentit.

Je hausse un sourcil dans sa direction. Il garde une expression flegme. Il ne m'a pas lâché du regard depuis que je me suis installé.

— Oh, d'accord. Je suis un peu déçu, aha, mais je comprends.

— Déçu ? relevé-je en portant de nouveau mon attention sur lui.

Il hoche la tête.

— Ton mentor est... Très prisé. Il y a beaucoup de gens qui pensent qu'il est libre, visiblement ce n'est pas le cas.

— Il n'est pas libre, non, confirmé-je en souriant de toutes mes dents.

S'il se barre pas dans la minute, je crois que je vais faire peur à tous les étudiants qui nous entourent.

Taehyung ne prononce plus un mot.

— Bon, alors je vous laisse travailler ensemble, je suppose... ? dit-il enfin, comme s'il sentait la tension soudaine.

— Merci, c'est adorable, parce qu'on a tellement de travail à faire..., acquiescé-je.

Il n'est pas dupe. Je peux voir à sa gorge qu'il déglutit en ramassant son sac pour ranger ses feuilles de merde. Quand il se redresse, il salue mon mentor, qui lui rend un signe de tête sans même le regarder.

Parce qu'il me regarde moi.

Le silence retombe, les pas du type s'éloignent, et j'écarte les bras sur le dossier du canapé. Il me dévisage avec cet air mi-curieux, mi-sceptique.

— Bonsoir, Jungkook.

Je pince le bout de ma langue entre mes dents. Mon sourire change de nature quand bien même j'essaie de le réprimer.

— Bonsoir, sunbae.

Il prend une lente inspiration.

— À quel point était-ce amusant ? articule-t-il calmement.

Je hausse les épaules.

— Sur une échelle de un à dix je dirais sept. Moins trois points parce que ça aurait pu être encore plus amusant s'il était resté.

Il cligne une fois des yeux.

— Et qu'est-ce que tu aurais fait ?

— J'aime que tu veuilles le savoir, souris-je.

Silence. Ses longs cils bordent une nouvelle fois ses joues dans un cillement, je l'imite. Lassé d'étirer les bras de part-et-d'autre du sofa, je me penche en avant, jambes écartées, les coudes sur les genoux. Il me suit du regard durant le processus, et je crois remarquer un léger coup d'œil sur ma nouvelle position avant qu'il ne retrouve mes yeux.

— On n'est jamais sûr de ce qui peut se passer à l'avenir.

Il met une poignée de secondes à répondre. Ses manches proprement retroussées me rendent fou.

— Chaque action a ses conséquences, réplique-t-il.

— Sur la question, nous sommes d'accord.

Mon rictus persiste. Lui ne sourit pas, mais son expression trahit que je le divertis grandement. Ses doigts replacent distraitement la montre sur son poignet gauche. Ses cheveux châtains brillent sous les rayons orangés du lustre.

J'ai dormi chez lui hier soir, j'ai pourtant l'impression de ne pas l'avoir vu depuis une éternité. Nos messages de tout à l'heure me font encore écho. Je n'en aurai jamais assez.

Jamais.

— Comment va ta blessure ?

Je renifle.

— Je vais m'en remettre. Comment vas-tu ?

Je suis surpris de ma propre question. Je ne la lui pose pas souvent. Lui-même paraît désarçonné un court instant si j'en juge la manière dont il jongle une fois entre mes deux iris avant de stabiliser les siens.

— Je vais bien, souffle-t-il.

Mon sourire se fane à cette réponse. J'aimerais tant qu'il parle davantage. Mon attention se déplace sur sa peau parfaite, ses épaules bien tenues, ses mèches qui couvrent le haut de ses yeux symétriques.

Mais j'ai pris une décision, plus tôt, quand je songeais seul à l'état des choses. Je ne dois plus provoquer Taehyung sur la question - j'ai peur qu'il se braque, pire, qu'il cherche à me cacher la vérité en comprenant que je tente de la débusquer. Si je dois l'aider, il faut que j'enquête seul. De toute manière, il m'a prouvé plusieurs fois qu'il ne me dirait rien. Peut-être même qu'il ne se rend compte de rien.

...Mais, dans ce cas, pourquoi poupée ?

— Tu travailles sur quoi ?

Ma voix est plus douce, je crois. Il baisse enfin les yeux sur ses feuilles ainsi que son carnet ouvert au beau milieu de la table. Son écriture est partout, fine, parfois raturée, souvent raturée, et je ne sais pas pourquoi mon cœur manque un battement quand je le constate.

Il se rature et se corrige excessivement. Il y a plus de phrases barrées que l'inverse. Mes sourcils se froncent discrètement quand je reporte mon attention sur son visage.

— Mon mémoire.

Et je la sens autant que je l'entends, cette soudaine dureté envers ce qu'il produit, envers lui-même. Il finit par soupirer. En début d'année, il ne m'aurait jamais montré un seul signe de son épuisement, alors ce soupir vaut beaucoup à mes yeux, mais je n'en montre rien.

— C'est un casse-tête sans fin, avoue-t-il.

Cette confession soudaine me comble. Il quitte sa délicate position pour m'imiter en s'inclinant à peine vers l'avant, les jambes bien moins écartées que le sont les miennes. Sa main droite se dépose sur le coin de sa feuille pour l'immobiliser, la gauche se saisit d'un stylo à bille noir. Il se rature devant moi.

— ...C'est quoi, ton sujet ? osé-je.

Je suis maintenant au courant que les étudiants reçoivent un mail quand on consulte leurs travaux, mais je veux savoir s'il va me le répéter.

Ses yeux, seulement ses yeux, s'ancrent dans les miens.

— J'écris sur la figure du poète en littérature, en le mêlant à la théorie du chaos.

— L'effet papillon.

Comme il s'est penché lui aussi, il n'y a plus que la table, à peine aussi large que la longueur de mon bras tendu, qui nous sépare. C'est pour cette raison, je crois, que nous parlons moins fort.

— Oui.

— Sujet de création ?

— Recherche.

Je lève les yeux au ciel.

— Peu étonnant pour un pur produit de l'université spécialisée.

L'ombre d'un sourire flotte sur ses lèvres.

— Ne te méprends pas, j'aurais voulu écrire.

— Pourquoi ne pas l'avoir fait ?

Il ne répondra pas.

— Comment est-ce que tu l'organises ?

— Un plan en plusieurs parties, c'est très simple dans la forme. Le fond, en revanche, est complexe.

J'ose quand même balayer ses notes du regard. J'attrape, même à l'envers, quelques bribes de mots. Des noms de sous-parties.

Fondements scientifiques et implications philosophiques

Des récits de l'incertain

Poésie et révolte

Mes yeux pétillent en se déplaçant de moins en moins subtilement sur la table.

— Le chaos cosmique, lis-je à voix haute.

C'est sublime.

— Où est-ce que ça conduit, tout ça ? Qu'est-ce que tu essaies de démontrer ? le questionné-je.

Mon cœur bat si fort que je l'entends dans mes tempes. Taehyung penche doucement la tête sur le côté en ne cessant d'écrire, la pointe de son stylo grattant doucement la feuille tandis que ses lèvres s'entrouvrent lentement.

— Mettre en exergue que le chaos, scientifiquement parlant, est une indétermination des systèmes physiques, là où la poésie nous plonge elle aussi dans les incertitudes, mais plus émotionnelles et humaines. Pourtant, le poète trouve en ce chaos une force de création maîtrisée, tandis que le chaos en terme scientifique est indomptable, il ne repose pas sur nous. Tenter de l'apprivoiser serait inutile.

Je fixe ses yeux qui fixent ses mains, qui écrivent.

— Tu... Tu confrontes la littérature et la science, deviné-je, abasourdi.

Il cesse. Croise mon regard presque bouleversé.

— J'essaie.

L'inspiration que je prends est inaudible, mais non dépourvue d'une brusquerie qui n'a d'égal que ma surprise.

— C'est...

Je déglutis, prêt à ravaler ces mots qui sont sur le point de sortir, mais ma passion, mon admiration en décident autrement.

— ...C'est magnifique, sunbae.

Dans un silence soudain si grand qu'il ne m'est plus possible de le briser, nos iris se croisent encore, cette fois pour ne plus se lâcher. Le sérieux de son expression rencontre l'émerveillement de la mienne, parce qu'il maîtrise le chaos, parce que je laisse le mien me submerger.

Parce que c'est précisément ce qu'il ne fait pas : accepter l'imprévisibilité.

Il doit être bientôt dix-neuf heures trente, heure de fermeture, puisque les étudiants ont déserté le deuxième étage. Je remarque qu'il n'y a plus un bruit et que certaines lumières ont été éteintes. Seule celle du lustre demeure pour les derniers travailleurs, dont nous faisons partie. Et dans la tranquillité qui précède la fermeture d'une bibliothèque, je crois que mes pensées, mes désirs, sont si puissants qu'ils finissent par faire écho.

C'est peut-être pour cette raison qu'il se redresse tout à coup, sans pour autant ranger ses affaires éparpillées. Je serre les poings, contrarié par cette distance soudaine, tandis qu'il se lève.

— Je vais ranger les livres que j'ai empruntés. Excuse-moi.

Il se saisit des trois ouvrages étiquetés « bibliothèque de l'université générale » et, le pas lent mais régulier, s'éloigne de la table sans se retourner.

Merde, putain. Je pose une main sur mon cœur, les dents serrées. Au loin, quelques étudiants sont en train de s'en aller. Je tends le cou en arrière en avalant une grande goulée d'air pour me calmer.

Pendant son absence, il me vient à l'idée de lire davantage son travail, mais je ne me le permets pas sans son autorisation. Ça me démange tellement que je finis par me lever à mon tour pour faire les cent pas, traînant distraitement les yeux sur une femme de ménage au premier étage, que je vois depuis le haut des escaliers.

Je fronce les sourcils quand dix minutes passent. Qu'est-ce qu'il fiche ? Je commence à m'approcher des étagères, sans chercher à entrer dans le labyrinthe qu'elles forment de leur hauteur.

— Sunbae ? l'appelé-je une première fois.

Rien. La bibliothèque va bientôt fermer, on ferait mieux de se dépêcher. Il ne trouve peut-être plus la bonne étagère pour ranger ses bouquins ? Je décide de m'aventurer plus près de l'entrée des couloirs sans fin.

Je l'interpelle encore.

Rien.

Un coup d'œil derrière moi plus tard, je finis par dépasser quelques livres en suivant le chemin que je l'ai vu emprunter de loin. Je longe quelques rangées d'ouvrages tous plus intéressants les uns que les autres, mais ce qui m'intéresse davantage c'est de savoir où il se cache, et si quelque chose ne va pas. Personne ne met autant de temps pour...

Je cesse tout mouvement.

À plusieurs allées de là, comme caché au fin fond des entrailles de la bibliothèque, dos à une étagère solide, Taehyung a les yeux clos, la tête légèrement inclinée vers le ciel. Sa main gauche est posée contre son cœur, exactement comme moi quand il est parti. Quand j'ai essayé de calmer les pulsations effrénées du mien.

La pénombre ici est accentuée ; nous sommes à peine éclairés par le lustre loin derrière nous maintenant. Mais je vois tout. Tout de sa pomme d'Adam qui tressaute quand il avale difficilement, de sa main qui s'accroche à l'étagère derrière lui comme s'il était sur le point de s'effondrer.

Il ne m'en faut pas plus pour sentir tous mes sens se mettre en éveil. Mes épaules, mes bras, mon estomac ; tout se tend quand je comprends ce qui le met dans cet état qui lui nécessite de respirer. De respirer loin de moi.

Je ne sais par quel miracle j'arrive à pourtant croiser les bras, déposer l'épaule contre un bout de l'étagère d'en face, à quelques pas de lui, pour continuer de l'observer sans qu'il ne le sache. J'attends sagement qu'il relève les paupières pour le prendre sur le fait, et en attendant, je ne cesse de dévorer du regard la manière dont son torse se lève et s'affaisse profondément, la manière dont sa main sur son coeur tente de le calmer à travers la chair.

Quand il ouvre les yeux, ça ne manque pas ; il tourne mollement la tête vers moi, puis les écarquille devant la fatalité de ma présence ici, juste devant lui. Devant cet état qui est le sien.

— Jungkook..., murmure-t-il même, presque effaré.

Parce qu'il le sait autant que moi.

Que c'est trop tard.

Il le sait plus encore quand je me décolle de l'étagère pour faire un pas, car il ne cherche même pas à me contourner pour s'en aller, au contraire : il recule. Mais ce n'est pas pour m'échapper. Il a toute la place du monde pour me dépasser et rejoindre ses affaires plus loin sur la table qu'on occupait. Il sait que je ne l'empêcherai jamais de le faire, que je n'irai jamais à l'encontre de ce qu'il désire.

— Sunbae..., l'imité-je, amusé, les pensées déjà altérées.

Je reconnais ce regard. Il me fait toujours ce regard quand il sait qu'il ne peut plus se cacher.

Ses mocassins butent contre l'angle de l'allée, son dos le rencontre à son tour. J'aime comme ses mains s'y accrochent.

— Tu ne te sens pas bien, on dirait, susurré-je.

Mon souffle frappe son visage. Je reste à distance - un pas. Un seul pas. Il déglutit, son regard passe sur la totalité de mon expression plus qu'assombrie. La sienne frôle l'ahurissement.

Mon bras gauche s'élève jusqu'à ce que mes doigts accrochent le bois de l'étagère près de ses cheveux étalés contre les livres. Je me penche légèrement contre lui, feignant de m'inquiéter pour son état.

— Tu as mal quelque part ? continué-je.

Ma main droite se dresse à son tour, mais je l'arrête entre nos deux corps lorsque je constate que ses yeux s'y sont braqués brusquement, comme s'il appréhendait mon geste. J'attends. J'attends qu'il se détende même si je brûle, même si je suis à bout autant qu'il l'est.

Peut-être même plus, bien plus qu'il ne l'est.

Et enfin, enfin, il regarde mes lèvres. Je souris doucement, presque attendri par cette expression qui ne lui ressemble pas mais qui, je crois, est le reflet de qui il est vraiment derrière ce masque si distant, si froid.

Je crois qu'il tremble. Mon nez frôle le sien. Son souffle est chaud, doux, contre mes lèvres qui s'entrouvrent. Je peux voir autant que je peux sentir son cou étiré, tendu, et j'attends encore qu'il craque. Je n'ai jamais autant attendu.

Mon sourire s'efface quand, soudain, Taehyung me saute dessus. Un sérieux implacable, né d'une excitation si puissante qu'il me faut toute la volonté du monde pour ne pas trop craquer, s'impose sur ma figure.

Ma main encore en suspens dans l'air se plaque contre son ventre pour l'empêcher de m'atteindre, et je le repousse durement contre l'étagère qui peine à ne pas trembler. Il inspire audiblement tandis que je pousse sur son abdomen plat pour le garder immobile contre les livres qui manquent de tomber sous nos poids.

Ses mains instables attrapent mes biceps tandis que mon sourire revient, plus mesquin. Je glisse près de son oreille.

— Eh bien, sunbae... Pour la déontologie, on repassera.

Je suis traversé d'un courant électrique terrible lorsqu'il émet, pour la toute première fois, un son plaintif. À peine perceptible.

Putain de merde, Taehyung.

Ses doigts pressent mes muscles. Il tente encore de s'avancer vers moi, mais je contracte le bras droit pour l'en empêcher. Ma main appuie plus encore sur son ventre qui se creuse sous sa chemise. Il faut vraiment être un putain de saint pour réussir à ne pas flancher et le déshabiller contre cette foutue étagère prête à céder.

Mais je refuse de le faire. Il ne peut pas jouer avec moi comme ça. J'y pensais également, plus tôt, assis au troisième étage de la bibliothèque - je dois reprendre le contrôle. Je ne peux pas me laisser aller aussi facilement après toutes les fois où il m'a repoussé.

Lui donner ce qu'il veut maintenant reviendrait à le voir m'ignorer demain. Ça suffit.

— Il m'en faut plus, sunbae, murmuré-je.

Ce sont ses ongles, maintenant, qui se plantent dans mes bras protégés par mon sweat à capuche sombre. Je peux sentir qu'il se calme, pourtant, il ne me lâche pas.

Je caresse la peau de son oreille du bout des lèvres en glissant un doigt entre deux boutons fermés de sa chemise. Nous retenons notre respiration à l'unisson lorsque la pulpe de mon majeur entre en contact avec celle de son ventre plat. Comme attendue : douce, chaude.

Je la griffe de frustration. Il se tend, halète.

Mon visage refait face au sien, nos regards s'accrochent, et putain, je n'aurais jamais cru voir ça. Encore moins pour si peu.

Il est complètement ailleurs, bouleversé par ce que je ne lui fais pas. La fièvre habite ses orbes chocolat, mais bien moins que la déception. Parce qu'il a compris que je ne le laisserai plus user de la déontologie comme excuse si c'est pour me donner de l'espoir le lendemain qui suit.

Vraiment. Ça suffit.

— Sunbae...

Je vois à quel point il s'empêche de me supplier. Quand il tourne la tête sur le côté, je m'autorise à caresser sa joue du pouce, et mon geste pousse ses yeux à se fermer. Alors je pose un instant mon front contre sa tempe visible, expirant longuement en pressant davantage ma main contre son abdomen.

— ...Si seulement tu cessais de lutter, soufflé-je contre lui.

Puis, comme ça, je le relâche pour reculer de quelques pas.

De peur de faire demi-tour, je ne le regarde pas. Je me contente de faire volte-face en ignorant son souffle saccadé dans mon dos. Le pas rapide, je rejoins notre table après avoir slalomé entre les étagères jusqu'à la sortie, réunis mes affaires, et quitte la bibliothèque les mâchoires si serrées que l'hôtesse d'accueil se retient de me demander si tout va bien.

Oui, tout va bien.

Un rictus s'invite au coin de mes lèvres quand le froid du soir me fouette le visage à la sortie de l'université.



Tout va bien, parce que je sais à quel point la frustration que je viens de lui causer n'aura de cesse de le tourmenter.






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On dirait que c'est en train de craquer par ici... ;))

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre les amis ? J'ai fait exprès de faire en sorte que Jungkook se plonge un peu dans ses pensées pour rappeler tout le contexte des choses, histoire de vous rafraîchir la mémoire à vous aussi ! Et peut-être de mettre à jour vos théories :p 


Au fait, oubliez ce que j'ai dit sur le nombre de chapitres restants - j'ai refait tout le plan de Poupée et en fait, je ne sais pas du tout à quel point elle va être longue. Je vais me laisser porter sans plus essayer de prédire, tant pis si elle fait 50 chapitres ! ^-^


Je vous dis à très bientôt pour la suite, prenez grand soin de vous, et bon week-end ! ♥♥♥

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