a confinement story

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Petit mot de l'auteur avant de commencer :
Cette fiction a été écrite pendant le confinement et porte donc sur ce thème puisqu'elle a été faite pour le concours d'OS de UnPetitFilouTube .

Bonne lecture !

~•~•~

Le début c'est "Jour 1" ou "Jour 0" ? À chaque fois je pose la question et personne me répond alors je sais jamais... C'est con quand même...
On va dire que c'est "Jour 1", ça sonne mieux.

Jour 1, donc.

« En fait le confinement, c'est comme quand t'as fait une connerie en classe et que tu veux pas te dénoncer, c'est tout le monde qui paye. »

Mikasa, philosophe depuis 1987.

Elle est née en 2004, pas grave, de toutes façon c'est la réincarnation de Yoko Tsuno. Tu sais pas qui c'est ? Je dirais rien... Seul les dieux connaissent héhé...
Je suis un dieu. Modeste. Et beau.

Donc la télé nous annonce qu'on a plus cours. Cool. Joie. Youpi. Nan mais je vais pas non plus manifester mon contentement parce que ma mère va encore lire dans mes pensées et me gueuler dessus. Je sais pas comment elle fait.

C'est un génie.
Comme moi.
Elle me copie...

Sinon, j'espère qu'Armin va pas être trop triste... Pas que je me fais du souci pour lui hein ! J'suis pas un bisounours... Heureusement même ! Nan mais parce que la vie de bisounours doit être relativement chiante. Mais si ! Flotter sur un nuage en ayant un arc-en-ciel dessiné sur le bide c'est pas ce que j'appelle une vie de rêve moi...

...

Donc je disais, le pauvre Armin va devoir passer un mois avec un vieux qui a possiblement le covid...

Mdr, cheh ! Il avait qu'à me passer des cookies !

« Eren !

- Oui mamounette d'amour ? Tu veux un câlin parce que tes copines vont te manquer ?

- Débarrasse ton assiette au lieu de dire des âneries ! Tch, t'es pas le centre du monde. »

J'aime ma mère, toujours là pour me rappeler que je suis le meilleur...
Comme on m'a donné un ordre je bouge pas, toujours. C'est LA technique ! Et comme je prend de la place dans la cuisine, que mon père s'est barré, que Mikasa vient de claquer un peu trop violemment la porte de sa chambre et que ma douce et aimante mère en a ras le cul de me voir, elle est sûrement jalouse de mes magnifiques yeux verts-calculatrice casio, elle prend mon assiette pleine de sauce tomate et la jette plus ou moins élégamment dans le lave-vaisselle. Elle en profite pour me chasser avec un torchon. Moi heureux.

Je monte donc dans ma chambre, décorée par le bordel qui règne en maître et m'affale sur mon lit en sortant mon téléphone de la poche arrière de mon jean.
Quarante-cinq notifications. Dont trente-sept d'Armin. Héhéhé... Il va souffrir lui...

Admirons :
"Eren j'peux crécher chez toi ? Stp"
"J'te paye en carambars bio"
"Erennnnnnnn"
"Répond"
"Maieuh"

Ah, j'me sens supérieur là, avoir sa vie entre les mains, pouvoir lui éviter l'enfer...
Ça va lui coûter cher tout ça !
Je lui répond donc aimablement : "Ça fera un paquet de dragibus par jour p'tit bouseux"


Jour 2, si on dit que le début c'est 1 et pas 0. Parce que sinon ça fait Jour 1 et ça sonne pas bien parce que ça fait comme si il y avait rien avant alors que si.

Le gros motard rouillé qui me sert de père vient de partir. À six heures du matin. En réveillant mon humble personne.
Actuellement j'espère que son masque d'hôpital va l'étouffer.

Je suis donc dans mon lit, en train d'essayer de rendormir mon être flasque. Est-ce utile de préciser que je n'y arrive pas ?
À CAUSE DE LA FUCKING SONNETTE QUI RÉSONNE DANS TOUTE LA MAISON !J'espère qu'elle aussi elle va s'étouffer avec une vis.

Au bout de longues tergiversations internes sur la façon la plus efficace de tuer l'individu pas encore identifié qui essaye d'entrer dans ma demeure, je me lève. J'espère profondément que ça en valait la peine et que c'est pas juste les pompiers qui viennent vendre des calendriers d'hommes à moitié à poil qui jouent au strip-poker.

Mais avant de descendre ouvrir, j'entre dans la piaule essentiellement rouge de Mikasa et lui balance le balai qui sert à désamorcer les araignées dans la gueule. Elle commence donc à hurler qu'elle va me broyer le peu d'attribut masculin que je possède et à me chasser avec le-dit ustensile.

LÀ JE ME SENS RÉVEILLÉ ! Et pour éviter de perdre ce à quoi je tiens plus que ma fierté, je la sème dans le dédale de couloir que possède notre immense palais doré orné de fioritures en tous genre tel qu'un labyrinthe-fontaine, une cuisine-avion-portative ou encore une bonne cinquantaine de salle de bain différentes pour se laver tous en même temps !

J'déconne. J'l'ai juste enfermée dans les toilettes. Elle va d'ailleurs pas tarder à sortir et je vais devoir racheter une nouvelle porte... Je suis heureux vous pouvez pas savoir.

Je me dirige donc vers l'entrée de ma pas-si-grande maison et me prépare mentalement à envoyer le porte manteau dans le nez du gars qui a commencé à beugler comme un âne mort.
J'ouvre donc la porte, lentement, prêt à bondir sur l'espèce de singe qui trouve ça intelligent de réveiller les gens à sept heure du matin.

J'ai même pas le temps de me jeter sur le gars qu'il se rue à l'intérieur, saute sur le canapé, attrape la télécommande au passage et allume la télé. Il change de chaîne, se met sur gulli et commence à râler.

« A cause de toi j'ai raté le début des totally spies ! Être infâme ! »

Il regarde autour de lui, faisant voler ses cheveux blonds paille et montrant ses yeux aussi bleus que l'agrafeuse de mon père. Très valorisant, je sais.
En reconnectant mon cerveau, je trouve qu'il a une certaine similitude avec Armin... Sauf qu'Armin parle moins bien. Il reprend la parole après s'être reconcentré sur les images de la télé.

« Eh, Eren, ta mère est réveillée ? »

Je met quelques secondes à faire parvenir la phrase jusqu'à ma tête, et je répond laconiquement, n'en sachant absolument rien.

« Non.

- Cool alors ! Par contre ton vieux est moche le matin ! Genre il a aps des yeux on dirait tu vois, enfin t'sais il a d'ces cernes, la vie d'oim j'peux pas f'nir comme ça ! »

Ok, c'est Armin. Il parle comme quelqu'un qui voudrait s'adapter mais qui y arrive pas. C'est obligé c'est lui.

Ça lui a prit il y a trois ans, du jour au lendemain il a voulu se sentir "jeune", alors il a copié son grand-père. Depuis on prit pour qu'il vieillisse au plus vite.


Jour 3, fais pas chier, on va dire c'est Jour 3.

Bon. Comme je suis fort sympathique, j'ai accepté que l'autre champignon dorme chez nous. Sauf que ma charmante et élégante mère n'était pas vraiment d'accord. Elle l'a donc rapidement congédié à coup d'aspirateur au cul et je suis moi même privé de sortie.

On va pas trop s'attarder sur le dernier point...

Aujourd'hui nous sommes samedi, après une éprouvante journée de cours hier (lol), j'ai décidé de ne plus travailler de la semaine. Mon corps ne supporte pas cet enchevêtrement de disciplines dans mon magnifique cerveau. Je lézarde donc sur mon lit, au dessus du bordel ambiant, je me sens bien, en plus je me fond dans la masse, comme un caméléon.

...

JE SUIS UN CAMÉLEREN !
On dirait le nom d'un Pokémon !
Faut qu'j'aille chercher Mikasa, on peut faire un truc bien avec ça !

En descendant de mon pieux, comme disent les gens qui sont potentiellement atteint du corona, je remarque que mon téléphone n'arrête pas de vibrer depuis tout à l'heure. Et comme j'ai "grave la flemme frère" comme dit Armin, je ne le touche pas.

J'avance dans le couloir, bruyamment pour que ma mère ne pense pas que je fugue, et ouvre la porte de la chambre de ma sœur.

...

Je m'attendais pas vraiment à ça venant d'elle on va dire...

Elle est sur son ordi comme tout ado normalement constitué sur cette terre lors d'une période de confinement... Mais elle est assise sur un trône à taille réelle que je n'avais pas vu jusqu'alors, sûrement construit pendant la journée d'hier, il pourrait être classe, imposant et c'que tu veux mais... il est fait de rouleau de PQ.
Hum.

Mikasa serait en réalité une parano cachée ? 

J'aurais du prendre mon portable pour immortaliser ça... Flemme, sache que je te hais. Mais ne tergiversons pas, c'est ni le lieu, ni le moment, si je me fais prendre, je me retrouve collé à son plafond pour le restant de mes jours pour qu'elle puisse m'admirer et s'assurer que je fais pas de conneries.

...

Je vais repartir doucement.
Tout doucement...
Sans qu'elle ne m'entende...
SAINT TITAN, AIDE-MOI !

Mais dans ma magnifique démarche se voulant discrète de pingouin enroué vers la cuisine, je fais grincer une latte. Et l'inévitable se produisit.

« EREN HENRI SANTIAG JAEGER ! SI TU TENTES UNE SEULE FOIS DE T'ÉCHAPPER DE MA MAISON JE TE LAISSE DEHORS ! COMPRIS MICROBE ? »

J'aime ma mère. Celle là même qui vient de réveiller le démon Mikasa qui à coup sûr, a tout compris.

Saint Titan, depuis quand me trahis-tu ?



Jour 6, que le temps passe vite.

Déjà six jours que je me fais chier chez moi, je tourne en rond comme un pangolin —en même temps j'ai pas vraiment le choix.
Le seul avantage c'est que Mikasa a aimablement accepté de me donner deux rouleaux de PQ pour, je cite, « Imagine t'as la chiasse, j'vais devoir te passer du papier toilette, mais j'vais mourir aussi à cause de ton système immunitaire de fillette qui va me refiler tes microbes. T'en prend deux maintenant et c'est tout. »
Bordel ce que j'aime ma famille.

Actuellement, je suis dans le salon en train de bouffer du sucre concentré, je cherche une solution pour me concentrer malgré le bruit que fais Mikasa sur son trône.

Elle s'est mise à la guitare électrique.

Elle s'est mise HIER à la guitare électrique achetée pour six euros dans une brocante à un mec pas net avant le confinement.

Tuez-moi.

Je disais donc, avant que ma crise de déprime quotidienne ne survienne, que je devais me concentrer. Parce que ce p'tit shlag qui me sert de meilleur pote a déjà payé son sauvetage, j'ai donc quatorze paquets de dragibus pas entamés qui viennent joncher le sol déjà passablement dégueulasse de ma chambre. Quatorze parce que j'en ai déjà mangé un, bah oui, j'suis pas maso à ce point, mais bientôt treize vu le niveau de celui que j'ai entre les mains...
Ah c'est chiant les affaires. Je réfléchirais demain, je serais peut-être plus inspiré (relol).


Jour 14, chut, le temps passe vite, c'est tout.

Ok, j'ai un peu réfléchi...

Normalement là y a des applaudissements...

Donc j'ai réfléchi et je pense sérieusement que le meilleur moyen de faire entrer ce p'tit galeux chez moi, c'est de virer ma mère.

Et là la voix invisible uniquement présente dans ma tête va demander "Euuh PK ta reum ? Genre elle a R fait gros. Y a Mikasa aussi...", oui elle parle comme Armin, la vérité je la plains. Mais passons, moi je lui répondrai "Bah si j'la vire, elle va tout faire pour aller exploser la tête de Covid pour qu'on reprenne les cours, donc jamais !"
Oui, et c'est pas du tout parce que j'ai dû tirer au sort parmi les femmes effrayantes de la maison... Absolument pas...

Et là elle va demander ce que ma gentille mère a fait de si effrayant ? "Gentille", ça c'est l'impression qu'elle donne quand on la connaît pas... Une maman mignonne, charismatique, adorable... ERREUR ! C'EST CELLE-LÀ MÊME QUI M'A ENFERMÉ DANS LE PLACARD DE LA CUISINE !
Pourquoi ?
Bah je sais pas... J'me suis réveillé dans le placard, entre les passoires et la farine... Même moi, j'ai cherché dans ma mémoire ce que j'avais bien pu lui faire d'horrible... Et j'ai pas trouvé.




Jour 18, oui.

Donc, je pense que virer ma mère sera plus simple que prévu, on la fait chier depuis une semaine inconsciemment, la preuve ? Elle prend des cours de médecine en ligne pour aller rejoindre mon père à l'hôpital et donc partir le plus longtemps possible de la maison. La faire chier en faisant exprès ne devrait donc pas trop poser de problèmes.

Enfin si. Il y en a un.
Il faut la coopération de El diablo.
Et ça, c'est chaud.

Je m'arme donc de mon téléphone, prêt à activer le flash, le point faible de la Mikasa sauvage, ses yeux ne sont pas adaptés au lumières vives, et je prend également mon cahier de géographie, vide de cours, là où j'ai noté le potentiel script de ce qui devrait bientôt se dérouler, soit :

"Hey Mikasa ?
- Ouais ?
- Tu veux qu'Armin ramène son cul chez nous ?
- Mouais.
- Faut pousser maman à bout pour que ça marche !
- Ouais."

Ça DOIT se passer comme ça. J'entre donc dans l'antre du démon. Une chambre dont les murs sont peints en rouge et dont les trois quarts des objets sont noirs ou blancs et font référence à Harry Potter.
Mikasa, fan de Bellatrix ? Toujours. C'est son alter égo gentil.

Le diable est là, au repos, avachie sur son trône de PQ, elle écoute de la musique. L'interrompre, c'est signer son arrêt de mort, alors j'attend sagement en récupérant toutes les affaires qui sont à moi, soit les deux tiers.

Quand elle relève la tête, qu'elle ôte ses écouteurs, je m'autorise à prendre la parole.

« Hey Mikasa ! J't'avais pas vue !

- Mouais... Par contre tu reposes les Naruto, ils sont pas à toi.

- Ah ouais, pardon... Hahaha...

- Et si c'est juste pour jouer au panneau publicitaire dans ma chambre tu peux partir.

- En fait...

- Oh je sais ! Je dois encore frapper quelqu'un qui t'as pété la gueule. C'est ça ?

- Pas vraiment...

- Même si c'est Jean, c'est pas parce qu'on est en couple que...

- Nan... c'est pas pour ça... En fait... Attends... VOUS ÊTES EN COUPLE ?!

- Euh oui Eren, depuis deux mois, t'es bien le seul à pas être au courant.

- Je... Je... »

Je sors de sa chambre, dépité, elle est en couple avec Jean. La face de rat qui l'a drague depuis la primaire. Tristesse. Pourquoi on me dit rien aussi.

Je récupère donc mon téléphone dans ma poche arrière après avoir posé tout le bardât que j'ai entre les mains et envoie un message sur le groupe snap de la classe ou tout le monde s'échange des informations inutiles parlant de cours ou d'autres niaiseries du genre.
J'envoie donc un message, se voulant plein de haine, pour qu'on ne me voit que comme un grand frère protecteur (toussons tous ensemble).

"QUELS SONT LES ABRUTIS QUI SAVAIENT QUE MIKASA ET L'AUTRE PEDOPHILE SORTAIENT ENSEMBLES ? "

A mon grand damn, les dizaines de messages que je reçois ne contiennent que des mauvaises nouvelles :
"Euh tout le monde je crois"
"Bah moi"
"Moi aussi"
"C'est marrant comme tu fais pas peur Eren"
"Moiiiiii"
"« sortaient » ? Ça va durer mec"
"Mwaa"
"Meeee"
"Attends mais même la prof de math le sait"
"#metoo"
"Pédophile ? On a le même âge abruti"
"On dirait un hippocampe"
"Eren jaloux ?"
"Gamin, tout le monde savait"
"Moi aussiiiii et Livaï t'as le même âge que nous"



Jour 25

Progression psychologique chez le sujet numéro un, elle commence à craquer.
Sujet numéro un, c'est ma mère hein... Nan mais parce qu'on si perd facilement avec tous ces sujets... Sujets de géo, d'SVT, de techno... Mdr... Haha...

...

Oui, moi aussi j'ai craqué...

Je disais donc que ma mère, ce formidable spécimen, s'arrange toujours pour aller faire des courses n'importe quand et n'importe où, c'est elle par exemple qui ramène le stock de papier toilette de Mikasa, ou qui s'occupe de faire les courses pour les voisins. Elle fait également beaucoup de sport depuis quelques jours, et elle a soudainement commencé à adorer les chiens...

En même temps, vu ce qu'on a fait...
On se souvient tous de la Mikasa qui apprenait à jouer de la guitare électrique, comme ses notes sont aussi dégueulasses que ma magnifique voix éraillée de jeune homme dans la fleur de l'âge.
Et bah on a fait un groupe de métal, les CoronAckerman, oui j'ai eu aucune autorité pour le nom de groupe. Chut.

Et les répétitions se font de huit heure trente jusqu'à vingt-et-une heure. Y a même de la musique quand on joue pas, magique j'vous dit !

Et c'est pas du tout parce qu'on s'est enregistré et qu'on passe le morceau en boucle dans sa chambre quand on a la flemme... Absolument pas...

Armin sera bientôt parmi nous !



Jour 32, ou un truc comme ça.

Aujourd'hui est un jour de deuil familial.

Après avoir tenu 32 jours parmi nous, alors que l'on venait de se rendre compte de sa cruciale utilité.

Après nous avoir diverti pendant ce mois de confinement.

Après nous avoir soutenu pendant ces quatre semaines de torture relative.

Il a planté.

Aujourd'hui, chers amis, après des années de loyaux services en étant perpétuellement sous-estimé, Netflix nous a quitté.


Jour 37

Je crois que notre plan commence à marcher, Maman, alias Carla Jaeger, vient de supplier le gouvernement par harcèlement tweetaire de rouvrir les écoles, ou au moins les hôtels. Ça s'est soldé pas un gros nope dans sa face et on se fait actuellement gueuler dessus à chaque fois qu'on ouvre la bouche.

On passera bientôt à la phase 2, lui montrer les bienfaits de la vie avec le grand-père d'Armin.

En attendant, on a pas de nouvelles de mon père, ça va bientôt faire deux semaines hein... pas qu'on soit inquiet, c'est mon père les gars, aucun souci à se faire, mais il a pris la clef de la boîte au lettre et Mikasa commence à s'impatienter de ne pas recevoir son magasine instructif d'information à froid, ou un truc du genre.

On a bien essayer de forcer la serrure, mais les constructeur l'ont fait plus solide que le reste de notre maison, alors rien du tout. Notre maison d'ailleurs, pas très protégée vu qu'un champignon normalement pas autorisé à être dehors a réussi à crocheter la porte pour venir s'échouer sur le canapé hier matin. Quand ma mère a vu ça, elle l'a chassé avec le fauteuil jaune hideux
que tout le monde hait et aimerait voir dégager du salon, chose faite, du coup.

Le soir, j'ai l'impression d'être avec deux droguées qui trouve pas leurs substances illicites, j'suis un peu inquiet pour ma survie moi, j'vais peut-être aller squatter chez Armin finalement...


Jour 43, bientôt un mois et demi de calvaire.

Ok, c'est la crise, j'ai eu le temps de revoir Naruto.

Trois fois.

Et j'ai commencé à chercher le one piece, je pense le trouver d'ici la fin de la semaine.

Non, je ne suis absolument pas ambitieux, de quoi tu parles même ?

Bref, j'ai revu mon père hier, il a une sale gueule, comme quoi, voir du blanc à longueur de journée ça rend malade. Ma mère prend des anti-dépresseurs et nous enferme aux toilettes si on ose crier dans la maison. Du coup Mikasa a installé des réveils un peu partout. Qui donnent un peu n'importe quand. C'est teeeellement drôle.

Et moi, pour m'occuper, je fais des travaux —silencieusement, maman oblige. J'ai, par exemple, retrouvé des magnifiques volets au grenier, du coup je les ai installés... Comment dire que c'était pas la bonne taille de fenêtre...
Et comme toute la lumière du jour arrive quand même à passer, j'ai décidé de mettre des rideaux.

...

Bon ok, on avait pas de tissus alors j'ai fait des rideaux en plastique...

...

Oui c'est moche. Et en plus j'ai fait tomber les volets en essayant de mettre les punaises pour faire tenir les sacs poubelles.

Triste vie.



Jour 45

J'ai été réveillé à six heure du matin —oui encore, ma famille est à mon plus grand malheur composée de lève-tôt— mais par Mikasa cette fois-ci.

Et pour me garantir un réveil efficace, elle a balancé une poignée de porte sur mes doigts de pieds pour me sortir du lit... Je peux plus marcher du coup, mais ça, c'est un détail pour elle.

Hum... Passons cette douleur atroce.

Elle me gueule donc dans l'oreille droite pour vérifier si je suis pas mort et me tire jusque dans sa chambre. Jusque-là, tout va bien.

C'est en entrant dans sa piaule qu'on se rend compte qu'il y a un léger problème. Outre le fait que le trône de PQ est devenu six fois plus imposant, qu'elle a affiché la tête de Jean ainsi que la mienne au mur, et qu'elle m'a piqué mes volets. Une immense table, sans doute prise dans le garage, règne au milieu de la pièce.
Et dessus, des poupées vaudous faites à la main qui représentent toutes Livaï.
Hum. On omettra le fait qu'elle a planté une pince à épiler dans l'œil de l'une d'entre elles...

Elle prend donc la parole, un air fier trônant sur son visage.

« Alors, t'en penses quoi ?

- Euh... C'est beau... Même si c'est bizarre de voir Livaï encore plus petit que d'habitude...

- Ouais. D'ailleurs tu voudrais pas l'appeler pour lui demander comment il va ?

- Pourquoi ?

- Bah pour voir si ça a fonctionné ! Imagine il a un œil crevé, il lui manque une jambe et il a le crâne aussi lisse que Connie ! Oh... Ce serait mon rêve...

- Ok, je fais ça... »

J'en profite pour sortir de sa chambre lugubre et me dirige vers la mienne en essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas déranger ma mère...

MA MÈRE ! Mais j'suis trop un génie !
Pris d'un élan de fierté d'avoir pensé à ce plan génialissime, je me rue à nouveau vers la piaule de El diablo, j'ouvre la porte en grand et annonce :

« Fais une poupée de Maman ! »

Ma sœur, pas convaincue pour un sou, tourne lentement la tête vers moi, avant de lâcher :

« Ok, après. Comment va Livaï ? »

N'en sachant absolument rien, je lui démontre argument par argument qu'il faut qu'elle en fasse une pour ramener Armin, qui survit d'ailleurs difficilement depuis un mois et demi.

Elle finit par se laisser convaincre en grognant que si j'avais appliqué la deuxième partie du plan qui consistait à vanter les mérites du grand-père du blond au bon moment on en serait pas là.

Jour 49

Je crois que ma mère ne va pas bien... Mikasa a essayé le vaudou sur elle, mais mis à part le fait que ça lui donne des envies de nouilles aux curry, et bah rien.

Alors on est passé au plan B, chose qu'on aurait dû faire depuis longtemps d'ailleurs. Vanter les mérites de vivre seule, dans une maison entretenue et récemment habitée. Alors certes, elle adorerait aller là-bas, mais elle n'arrête pas de dire que nous laisser sans elle chez elle, c'est comme mettre le feu à la maison.

On l'a très bien pris, merci.

Donc Armin s'est occupé de rendre sa maison vide, toi même tu sais, il a perdu son grand-père dans le placard (technique 100% Carla Jaeger) et j'ai dû jurer que si la maison cramait je devais me jeter dans les flammes. Joie.

J'ai aussi dû promettre de ranger ma chambre... Mdr. Jamais.
Mais mon adorable mère m'a bien fait comprendre que c'était soit ça, soit elle partait pas. Rejoie.


Jour 51

Ma chambre est rangée.

Ma. Chambre. Est. Rangée.

MA CHAMBRE EST RANGÉE !

Ouah ! Après deux nuits blanches à tasser ce qui jonchait mon sol sous mon lit, j'aperçois enfin la moquette ! J'pensais j'avais un parquet moi, en plus...
Ce fut fort long et extrêmement douloureux, mais ça en valait la peine, j'ai retrouvé plein de truc, genre le t-shirt Mickey que je portais en primaire, avec la même tache de boue que sur tout les autres vêtements de la moyenne section au CM2, et ouais, j'étais propre en petite section, et ouais j'en suis fier, ou encore le micro-onde qu'on a acheté avec Armin sur un coup de tête, il y a aussi les dizaines de balais qu'on a volé à Livaï, toutes les paires de lunettes de rechange d'Hanji, et... Et le bras d'Erwin...

Et comme une immense douleur ne suffisait pas, j'ai dû aller faire un jogging. Un. Jogging.
Quelle horreur...
MAIS C'EST INHUMAIN DE ME FAIRE ÇA ! ON S'EN REND PAS ASSEZ COMPTE ! ÇA FAIT PRESQE DEUX MOIS JE SUIS PAS SORTI ! ON PEUT PAS ME METTRE DEHORS COMME ÇA !
Plus jamais je ressors. L'extérieur est un monde à part, gris, fade, et presque aussi mort que Netflix... Eurk. J'ai d'ailleurs redécouvert des muscles que j'avais oublié, genre ceux entre les genoux et les chevilles, ils sont grave utiles en vrai !

Mais j'espère que tous ces efforts vont être récompensés ! Maman part demain si tout est bon ! Et Armin arrive après son départ !

J'ai envie de pleurer... C'est si beau... Après tant d'efforts, de sacrifices, après être profondément descendu dans l'estime de mes proches, après avoir pris six kilos à cause des paquets de dragibus que ce p'tit shlag m'a donné et grâce auxquels j'ai pu me réconforter dans les moments particulièrement houleux de mon existence en confinement, après avoir défoncé mes oreilles, mes yeux, mes orteils et mon égo a cause de Mikasa, il sera enfin parmi nous !

Et il dit qu'il ramènera des carambars. C'est un vrai pote.

Jour 52

Ma mère est partie ! Ma mère est partie ! Ma mère est partititie !
Faut le dire en chantant par contre, sinon j'ai l'air con...

Oh ! Suis-je bête ! J'ai tout le temps l'air con ! Le problème ne se pose donc pas !

Il est dix heure, je suis actuellement dans l'entrée, le porte-manteau à la main pour accueillir la veste d'Armin, j'ai hâte qu'il arrive. Parce que jusqu'ici je me suis quand même bien fait chier... C'est faux, mais c'est pas grave. Je vais lui dire ça, comme ça il croira qu'il est utile à la vie, ce qui est relativement vrai en fait.

Ma mère est partie il y a une demi-heure, et mon père a disparu depuis un mois, je le soupçonne d'avoir déménagé sans nous prévenir... Mais est-ce qu'on en a réellement quelque à faire ? Je veux dire, c'est Grisha Jaeger hein, pas de quoi en faire tout un plat... Mais passons.

Mikasa est dans le salon, elle fait quelque chose que je n'arrive pas à identifier sur son téléphone...
Oh. J'aperçois des cœurs.
J'ai bizarrement envie de gerber. Eurk.

Mais concentrons nous sur la porte, ainsi je verrais l'entrée fracassante de mon imbécile de meilleur ami. Par contre j'espère qu'il arrive vite... Parce que je m'ennuie vachement là...

Après trois gloussements lugubres de Mikasa, quelqu'un fais enfin retentir la sonnette que j'ai du réparer il y a deux semaines parce que je l'avais cassée. Je sais même plus comment en plus...

Comme l'être bien élevé que je suis, je me précipite pour ouvrir en m'attendant à voir ce p'tit shlag d'Armin et a le prendre dans mes bras.

La vie m'a fait un gros nope je crois. Parce que ce qu'il y'a devant ma porte, c'est des sacs de courses en tissus —attention c'est écolo !— qui étouffent un espèce d'être difforme au teint anormalement luisant.

« P'tain bouge ! C'est lourd gros ! »

Ok c'est Armin, qui vient de faire les courses certes, mais c'est tout de même Armin.
Je me décale donc aimablement sur le côté et le laisse pénétrer dans la maison, lorsqu'il a fini de décharger ses "bagages", je lui pose enfin la question qui mord ma langue depuis qu'il est là.

« C'est quoi ça ?

- De quoi "ça" ?

- Bah tes sacs, qu'est-ce qu'un écolo-centrique comme toi foutrait dans un Super U ?

- L'magasin bio à fermé j'étais grave déçu... Comment t'sais qu'c'est Super U ?

- C'est pas la question ! Alors ?

- Bah j'sais aps moi mdr, j'avais R de bouffe chez oim du coup chuis allé acheter des carambars et comme ces cons disent qu'ça fait aps parti des courses de première nécessité bah j'ai du improviser. Du coup j'ai pris des pâtes, du papier toilette, du riz, un artichaut parc'que c'est rigolo et d'aut' truc mais j'm'en souviens plus, c'est parti en couille dans l'magasin genre j'me suis r'trouvé d'vant l'rayon chaussons... J't'en ai pris des Peppa Pig du coup hein ! Ah et j't'ai pris des dragibus aussi, p'tite fiotte va ! »

Et c'est ainsi que nous vécûmes des jours heureux, eûmes si peu d'enfants qu'un doigt serait de trop pour les compter, et devînmes les squatteurs numéro un de la cuisine remplie à ras bord de provisions sucrées, chimique et colorées.

Tout ça pour quinze paquets de dragibus.

Payés par Armin, bien sûr. J'vais pas dépenser ma thune pour ramener ce p'tit bouseux chez moi.

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