~7~ Quelle affaire!

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PDV Eren

Nous sommes le mardi avant le jour J et pendant tout mon cours, je jongle au rendez-vous que nous a donné Livai Ackerman. Pourquoi veut-il nous aider? Si ça se trouve, je l'ai impressionné et il voit en moi une future légende. Mes yeux couleur turquoise l'ont envouté et tout de suite il a compris que moi, Eren Jager, je suis né pour devenir le roi de la fête. C'est écrit dans les étoiles.

L'idée de le retrouver au bar Colossal est angoissante. Si j'avais 18 ans, il n'y aurait pas de problème, mais je suis encore mineur jusqu'au 30 mars. Avec Jean, nous sommes déjà allés dans ce genre d'endroit une fois, mais c'était lors d'une soirée thématique où nous étions plusieurs jeunes. Nous n'avons pu boire aucun alcool puisqu'il fallait une carte d'identité pour s'en acheter.

La cloche annonçant la fin du cours sonne, puis je sors de classe. Mon ventre se tord sous le stress alors que j'écoute Mikasa parler d'une oreille distraite. Elle commente le petit examen que nous venons de faire, mais j'étais si pensif que ma note sera médiocre. Peu importe, je ne compte pas aller à l'université de toute façon. Les cancres n'y ont pas leur place, sauf dans les fraternités.

-Ce soir, je ne te raccompagne pas à la maison, affirmai-je à l'adresse de ma sœur adoptive, je pars avec Jean préparer la fête de Armin. 

-Fais attention à toi, Eren. Veux-tu que je t'accompagne?

-Non, je crois que je suis capable de passer du temps avec mon ami sans que tu sois là. Au fait, tu as invité tes amis?

-Ouais. Ymir, Historia, Sasha et Conny seront présents.

Je souris, heureux qu'au moins quatre personnes aient confirmé leur présence. C'est un très bon début comparé à ma dernière fête médiocre sur le canapé. J'espère seulement qu'ils n'annuleront pas tous à la dernière minute... Non, c'est impossible avec Livai dans le coup!

Après avoir salué ma sœur, je cours vers le casier de Jean. Ce dernier fixe l'intérieur d'un regard absent, l'air totalement vidé de sa joie de vivre. Qu'est-ce qui lui arrive? Si ça se trouve, des extraterrestres l'ont kidnappé dans le but de lui faire une lobotomie et mon cheval favori ne sera plus jamais ce qu'il était. C'est triste de l'imaginer aussi réactif qu'un brocoli pour l'éternité, mais je promets de prendre soin de sa carcasse jusqu'à son dernier souffle.

Légèrement inquiet, je passe la main devant le visage de Jean pour signaler ma présence. Le garçon tourne très lentement la tête vers moi.

-J'ai fait une gaffe terrible, mec, souffle-t-il.

-Est-ce que je dois m'inquiéter?

-J'ai invité à notre fête une personne qui me plait bien et elle a accepté! Tu te rends compte que s'il n'y a personne je vais avoir l'air d'un gros con? D'un raté? Jamais je n'aurais dû l'inviter.

Donc c'est seulement ça, le problème? Un sourire amusé se dessine sur mes lèvres. Qui aurait cru qu'une fille accepterait un jour une invitation de la part de Jean! Le nombre de râteaux qu'il s'est pris au fil des ans est légendaire, surtout ceux provenant de Mikasa. Ma sœur a repoussé tant de fois ses avances que j'aurais presque pitié. Le pire dans tout ça, c'est que mon ami continue à croire qu'il est un tombeur et l'an dernier, il s'est même teint le haut des cheveux en blond pour être à la mode. Tout le monde s'est moqué de Jean, trouvant ce choix capillaire hideux.

-Ne t'inquiète pas, Jean. Je promets que nous organiserons la meilleure fête que ce lycée aura vue. J'en fais le serment et tu pourras ainsi impressionner cette fille!

Jean rit jaune en passant la main dans ses cheveux, puis il me suit jusqu'à notre point de rendez-vous avec le célèbre nain rebelle.

Nous embarquons dans la Toyota Tercel verte de mon ami afin d'aller au bar. Légèrement rouillé dans le bas des portes, Jean aime quand même ce tas de ferraille qu'il juge très fiable. L'air conditionné ne fonctionne plus, tout comme la fenêtre du côté passager qui refuse de descendre. Quand il fait chaud dehors, cette voiture est un vrai four et je suffoque. Comment Jean fait-il pour utiliser cet engin chaque jour sans être mort?

Si j'avais réussi à décrocher mon permis de conduire, je n'aurais pas à être un simple passager. Cependant, j'ai raté mon examen pratique deux fois à cause de l'évaluatrice folle qui a refusé de me faire passer. Selon elle, je suis un cas de rage au volant, puisque je crie contre les autres automobiles... C'est de LEUR faute si je fais des erreurs! Ils sont tous cons!

Le bar Colossal est petit et très peu fréquenté, ce qui contraste ironiquement avec son nom. Logé au premier étage d'un bloc appartements miteux dans une ruelle éloignée du centre-ville, j'ai entendu dire qu'il s'agit d'un endroit punk pour les amateurs de ce mode de vie. Livai ne semble pas comme ça, pourtant.

Jean stationne sa voiture le long de la rue, puis nous approchons avec angoisse de la porte. Un immense vigile aux bras qui concurrencent à ceux de Popeye nous dévisage d'un air sévère, une crête de coq vert fluo au sommet de sa tête et divers piercings partout sur son visage imposant. À quel moment une personne censée trouve-t-elle logique de se faire tatouer le cou au complet ? C'est laid et ça manque de sérieux.

-Ce n'est pas une garderie, ici, crache l'homme, montrez vos cartes ou partez.

-Mais quelle magnifique idée! S'exclame Jean, Eren, tu viens?

Jean essaie de me tirer par le bras, intimidé par le gorille de six pieds, mais je refuse de faire demi-tour. Si Livai Ackerman nous attend là-dedans, alors je suis prêt à tout pour rentrer! Mes yeux croisent avec détermination ceux du vigile.

-Nous sommes des amis de Livai Ackerman, affirmai-je avec sérieux.

L'homme-coq hausse un sourcil, surpris. Peut-être aussi qu'il me trouve idiot de mentionner le nom d'une personne qu'il ne connait pas... Dans les films, ça fonctionne! Il semble réfléchir, puis il nous laisse passer. 

-Si ce n'est pas le cas, il va vous mettre lui-même à la porte de toute façon, explique-t-il.

Accompagnés de Jean, nous pénétrons à l'intérieur de la bâtisse. Ce dernier sourit d'une manière ridicule à l'homme qui nous a laissé entrer, ce qui me gêne. S'il continue d'agir comme un jeune en plein camp de jour, nous allons rapidement être mis à la porte. Je me sens comme dans le film de Bob L'éponge, lorsque Bob et Patrick doivent se faire passer pour des durs et non comme des admirateurs de « Glouton Barjot ». 

La lumière tamisée donne une ambiance sombre au bar dont les murs tapissés de graffitis multicolores laissent voir des éléments de la culture punk, tels que de vieux records rock ou encore un portrait psychédélique du groupe Kiss. La clientèle peu nombreuse nous dévisage curieusement avant de se désintéresser, reportant leur attention sur leur breuvage entamé. Même la musique est médiocre. Dans cet endroit, nous sommes de loin les plus jeunes.

Dans l'espoir de trouver Livai, nous allons vers le bar qui se trouve au fond de la pièce. Un homme ivre est assis sur l'un des tabourets, tandis qu'un serveur se trouve derrière son comptoir à laver un verre. D'environ trente ans, l'employé aux hauts cheveux châtain fait tache à travers ces gens colorés par la diversité. Peut-être qu'il connait Livai? En nous voyant approcher, il sourit avec curiosité.

-Puis-je vous servir quelque chose, les jeunes? Demande poliment le garçon.

-En fait, nous cherchons Livai Ackerman, répondis-je, il nous a donné rendez-vous ici. Vous le connaissez?

-Livai? Ouais, je le connais. Rendez-vous pour quoi?

Avant que je puisse répondre, une porte s'ouvre derrière le barman. Je reconnais aussitôt les cheveux couleur corbeau de Livai lorsqu'il lève son regard orageux vers nous. Son habit... Est-ce qu'il travaille ici?

-Je me demandais si vous alliez venir, déclare le garçon, Gelgar, tu me laisses prendre ma pause?

L'homme derrière le comptoir hoche positivement la tête, puis nous suivons Livai vers une table plus éloignée qui est faite en banquette. Le garçon de petite taille s'assoit d'un côté, puis Jean et moi nous nous plaçons face à lui. Ce n'est pas très confortable, mais au moins, tout semble propre dans cette bâtisse.

-Tu travailles ici? M'enquis-je avec curiosité.

-Non, je m'amuse simplement à aller derrière le comptoir quand je m'ennuie.

-Je ne savais pas qu'on pouvait faire ça, s'étonne Jean.

Cette fois, mon cheval de compagnie ne mérite même pas que nous lui portions attention. Il est con, ce n'est pas sa faute. Jamais je n'aurais imaginé le populaire Livai Ackerman travailler dans un endroit aussi étrange! D'ailleurs, quel âge peut-il avoir? Quand il est arrivé au lycée, il ne parlait à personne avant d'être repêché par la bande de Erwin. Personne n'a des certitudes à son sujet, omis les rumeurs. C'est peut-être ce côté mystérieux qui plait tant aux filles et qui le rend admiré de tous?

-Je n'ai pas beaucoup de temps à vous consacrer, commence Livai, tout ce que je veux, c'est vous dire mon plan de publicité pour la fête. Donc voilà...

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