~24~ Arachnophobie

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~Eren~

Alors que Floch était ivre mort, certains mots inattendus ont franchi ses lèvres.

Bien qu'il n'en détienne aucun souvenir, ce « je t'aime » qu'il a susurré alors qu'il était blotti contre moi dans le lit me hante, me tourmente. Il joue en boucle entre mes oreilles, comme une mélodie indéchiffrable à laquelle je dois donner un sens. Le pense-t-il réellement? Dormir auprès de lui, mon ami proche, n'est pas une nouveauté. Cependant, c'était la première fois qu'il me collait à la manière d'une sangsue et qu'il prononçait ces mots. Mon cœur s'est emballé, mon visage s'est embrasé, mais je suis incapable de définir ce que je ressens.

Je n'ose pas lui en parler, craignant de lui faire peur ou de le mettre dans une position désagréable. Floch est un ami important dans ma vie. Quand le monde entier se lie contre moi, lui, il se tient à ma droite sans même penser à fuir. Il me suivrait jusqu'aux confins de l'univers si je lui demandais, mais jamais je n'ai pensé à lui de manière romantique. Du moins, jusqu'à aujourd'hui.

Il est beau, adorable et dénué de filtre. Parfois bizarre, ce garçon est la personne la plus fidèle au monde. Serais-je capable de développer une relation avec lui? Jean est encore encré dans mon cœur, que je le désire ou non. La blessure qu'il y a laissée est trop fraiche pour être ignoré, encore douloureuse. J'ai envie de prendre mon temps et de voir là où ma relation avec Floch peut m'amener. Nous continuerons à nous fréquenter en tant qu'amis, mais cette fois, je compte le regarder d'un œil différent et laisser mes portes ouvertes.

-J'ai encore mal au crâne, se plaint Floch. Depuis la fête, la douleur ne veut pas partir, même si je me drogue aux Advil... plus sérieusement, je ne veux plus jamais voir de Tequila ou même entendre ce mot. Penser à l'odeur me donne envie de vomir à nouveau.

-Tequila? répète Armin.

-Ah, non! J'ai dit de ne plus dire ce mot!

Le roux fait semblant de boucher ses oreilles, feignant un frisson. Le lendemain de la fête, il l'a passé à vomir, ce qui l'a traumatisé. C'est moi qui ai dû m'occuper de ses nombreux caprices d'homme malade puisqu'il n'osait pas affronter le regard de sa grand-mère dans un état aussi déplorable.

Aujourd'hui, ma colère envers la vidéo s'est apaisée. Bien que je sois conscient d'avoir commis un acte odieux en guise de vengeance, celle-ci m'a aidée à évaporer l'immense haine accumulée en moi depuis cette humiliation. Un poids s'est retiré de mes épaules, me permettant enfin de remonter la pente. Je ne suis plus maintenu au fond de l'abysse par des chaines. Ces dernières ont été brisées et la lumière semble désormais atteignable.

Tous les trois, nous allons à la bibliothèque puisque Armin doit ramener un livre épais qu'il a loué la semaine précédente. Alors qu'il cherche un remplaçant à travers les briques, je préfère accompagner Floch dans la section manga. Ce dernier me présente fièrement ses œuvres préférées, les yeux brillants. Qui aurait cru qu'un jour, je trainerais avec ces deux garçons? Ils n'ont jamais été particulièrement proches, mais ce sont les deux seuls soutiens sincères qu'il me reste.

Grâce à eux, je ne suis plus seul.

Quand vient l'heure d'aller en classe, Armin doit passer à son casier pour prendre ses affaires. Moi, je garde mes cahiers du jour dans un sac qui reste continuellement sur mon épaule. C'est moins long entre les cours de cette façon.

Le casier est trop haut pour mon meilleur ami qui peine à atteindre ses affaires sur l'étage le plus élevé. Grimpé sur le rebord en métal, il cherche à l'aveuglette son étui.

-Au fait, Annie n'était pas contente de me savoir saoul mort après la fête, avoue Armin. Quand je suis rentré chez moi, je lui ai envoyé un tas de messages bizarre et une photo... hum... bref. Il devrait y avoir un filtre à message sur les téléphones pour nous empêcher d'envoyer des bêtises en état d'ivresse.

-Oh, je connais un film dans lequel ils ont eu la même idée, se mêle Floch en souriant.

-Tout ne se résume pas aux films, tu sais? En plus...

Le blond cesse brusquement de parler. L'expression sur son visage se métamorphose alors qu'il devient plus livide qu'un spectre, le bras toujours enfoncé dans son casier. Qu'est-ce qu'il a? Inquiet, je m'apprête à le questionner, mais il sort lentement son bras de l'obscurité. Le cri qui franchit ses lèvres est monstrueux, pire que s'il se faisait torturer. Je ne comprends pas. Mon cœur accélère tandis que je crains le pire.

-ENLEVEZ-MOI ÇA! ENLEVEZ-MOI ÇA!

Armin pleure de panique, sans pour autant bouger. Bien que je sois confus, mon regard se pose enfin sur ce qui le met dans cet état. Mes yeux s'ouvrent grands et Floch laisse échapper un petit cri de surprise avant de se cacher derrière moi, effrayé par le monstre qui marche avec lenteur sur le bras de notre ami. Il s'agit d'une immense tarentule velue, le genre qu'on retrouve dans les animaleries. Bien que je ne craigne pas les araignées, il m'est impossible de toucher à ça!

Autour de nous, des élèves s'enfuient en courant, d'autres en hurlant. Certains approchent pour admirer le spectacle, mais personne n'a le courage de sauver Armin de cette chose infecte. La majorité du monde est d'accord pour dire que les araignées c'est hideux.

-Eren, s'il te plait... pleurniche Armin. Retirez-là moi...

-Fais attention, elle est peut-être venimeuse, recommande Floch. Si tu bouges trop brusquement, elle pourrait décider de te piquer.

-Venimeuse ?!

Les mots de Floch ne sont pas pour rassurer Armin qui a une peur bleue des araignées. Tout son corps tremble, impossible à calmer. Si personne n'intervient, il va probablement bientôt faire un malaise. Par solidarité, j'approche mes mains de la bête, mais mon corps refuse de m'obéir. J'en suis incapable.

-Eren, laisse-moi la place.

Je m'éloigne pour laisser passer Conny qui s'approche en souriant. Sans la moindre hésitation, il retire l'araignée du bras d'Armin avec une aisance déconcertante. Ses yeux brillent tandis qu'il admire le monstre.

Dès que le blond est libéré de son fardeau, il se laisse tomber dans mes bras en pleurant. J'essaie de le consoler en caressant ses cheveux, mais ses tremblements sont incessants. Même Floch s'approche pour tapoter son dos d'un geste se voulant rassurant. Devons-nous le livrer à Annie ou à l'infirmerie?

-C'est une jolie araignée, ça, sourit Conny qui joue avec la bête. Elle vient clairement d'une animalerie, donc c'est sans danger. La pauvre, elle doit se sentir perdue... Je vais lui trouver un joli bocal entre mon cobra et mon gecko.

-Tu pourrais t'éloigner d'Armin avec ça? recommandé-je.

-Je ne comprends pas pourquoi il a peur, mais c'est d'accord.

Conny s'éloigne, faisant fuir les gens sur son passage. Comment fait-il pour tenir cette chose dans ses mains avec autant de facilité? Armin a été chanceux que notre allié passe dans le coin, car qui sait ce qui se serait passé si l'araignée avait atteint son visage. Il doit prendre l'air pour retrouver des couleurs.

-Eren, souffle-t-il.

-Quoi?

-Je ne me sens pas bien...

Je n'ai pas le temps de réagir que je le sens se ramollir dans mes bras. J'essaie de le ramener en le secouant, mais il vient de faire un malaise. Il doit aller à l'infirmerie. Mon bras glisse sous ses genoux et l'autre sous ses aisselles afin de le soulever. Heureusement qu'il pèse une plume! Floch approche pour regarder curieusement son visage blafard.

-Il est mort? s'enquiert-il.

-Non, idiot, il a fait un malaise!

-Je ne fais que demander.

Je soupire, découragé par Floch qui parle souvent sans réfléchir. Cependant, c'est ainsi que je l'apprécie. Je referme difficilement le casier d'Armin lorsque je remarque un bout de papier collé contre la paroi métallique :

« La prochaine fois, réfléchis avant de t'en prendre à mon couple ».

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